C’était ma première colonie de vacances pour jeunes adultes. Dans le Sud, en hauteur sans pour autant être à la montagne et avec une forêt en guise d’enceinte.

Pas spécialement en avance sur son temps, la colonie séparait les filles dans un bâtiment et les garçons dans l’autre. Autant les filles avaient la malchance de partager les locaux avec les responsables, autant nous avions la chance de n’avoir quelques tours de garde des moniteurs la nuit, de temps en temps. Les douches communes à tous étaient au rez-de-chaussée, mais hors limites quand les filles y allaient… Mais à cet âge-là, nous n’avions pas l’esprit aussi mal placé que les années qui suivirent…

Tout a commencé lors d’un après-midi libre, après le repas.

— Benoit, viens jouer !

Je levais le nez de mon livre et regardai qui venait de m’appeler.

Au milieu de dortoir composé de plusieurs lits superposés, en face-à-face à la seule table de la grande chambre, Arthur et Paul se disputaient une partie de cartes. Deux autres garçons sur leurs lits en hauteur suivaient avec attention le duel, tandis que le reste de la chambre était de part et d’autre du champ de bataille.

C’était Alban. Je ne l’aimais pas spécialement. Peut-être dû au fait qu’il avait connu mon frère l’année dernière, et les amis de mon frère ne sont pas les miens. Mais bon…

— Je prends le gagnant, dis-je tranquillement en descendant l’échelle de mon lit.

Je ne me souciais guère du rouquin que je dérangeai en descendant. Après tout, nous n’avions pas le même standing dans cette colo.

Bien que ce fût une première pour moi, j’ai bien vite compris que connaître des gens et être du bon côté, avoir l’air cool, était le secret de la réussite ici. Ma personnalité qui me pousse à prendre les gens de haut et à faire de l’esprit m’avait permis d’atterrir du côté des cools. Pas comme celui qui était en dessous de mon lit, qui non seulement mettait des couches car il mouillait son lit, mais l’avait en plus avoué comme une tapette devant tout le monde « pour que tout le monde le comprenne et que c’est pas sa faute », qu’il avait dit le pauvre garçon…

En vrai, j’étais jaloux de lui… Cela faisait déjà un an que, au gré des pages web internet, j’avais découvert ce qui me bottait : plutôt que de faire comme tout le monde et de me masturber et parler des filles, j’avais pu comprendre que ce que j’aimais, c’était la soumission… l’humiliation… Déjà, cette année j’avais proposé de faire les lacets de mes copines, me mettant à genoux devant elles avant de me relever, un peu plus rouge qu’auparavant…

Mais je n’allais pas avouer ça. Je n’allais pas demander non plus à ce boloss si je pouvais mettre l’une des siennes. Bref, allons jouer.

— Qui gagne alors ? demandais-je en m’approchant du groupe.

— Comme d’hab’, Paul lui met la misère.

— De la même manière qu’il t’a mis la misère hier soir ?

Alban grimaça à ma petite pique.

— C’est facile de parler, tu joues une fois puis tu repars lire une fois que tu as gagné toi.

Et ça, c’est la classe. La juste dose de socialisation pour qu’on me laisse tranquille.

— Que veux-tu, je suis juste meilleur que vous.

— Je te parie que Paul va t’exploser.

— Je suis chaud les gars !!! cria l’intéressé, sans nous regarder car trop occupé par la partie à finir.

Je me retournais vers Alban.

— Haha pari tenu.

— Tout ce que tu veux ! On va voir ça ! me nargua-t-il avant de reporter son attention sur la table.

La perche. Elle est grosse. Elle est dure à manquer. Une idée folle. Et si c’est à contrecur ? Et si je fais croire que je fais à contrecur ? Oui… Non… Impossible… Je déglutis. Sur le ton de la plaisanterie Benoit. Fais le crâneur comme tu sais si bien le faire. Sors ça comme une blague juste pour voir. Je forçais un petit rire.

— Si je perds, je veux même bien porter une couche de Hugo !

Alban et les autres garçons écarquillèrent les yeux de surprises, mais aussi d’amusement.

— Wouah ! T’es sérieux Benoit ? s’exclama Alban. Tu l’as dit, tu le fais !

— Parole ?

— Sérieux mec ?

— La vache !

Mon cur fit un bond dans ma poitrine devant les réactions que j’avais suscitées. Ça avait marché !

— Gagné ! s’écria Paul en posant sa dernière carte.

Il se tourna alors vers moi, délaissant son adversaire dégoûté par sa défaite.

— Prêt à prendre ta pâtée bébé couche-culotte ? me défia-t-il.

Tous étaient excités par les enjeux gigantesques de cette partie. Si je perdais, j’allais sûrement remplacer Hugo et devenir la risée de tous, le temps d’un après-midi. J’étais au moins, si ce n’est plus excité qu’eux à cette idée. Je brûlai intérieurement à l’idée de ce qui allait arriver, car oui, j’allais faire exprès de perdre.

— Que si je perds, rappelais-je à haute voix comme pour me rassurer.

En m’asseyant, je calculais et recalculais ce qui va se passer. Je vais pouvoir réaliser mon fantasme d’être un peu soumis, mettre une couche de bébé, la honte et le délice ! Ce sera sous la forme d’un gage, donc personne ne se doutera de rien et demain avec les Olympiades, tout le monde aura oublié.

— A toi Benoit !

— Allez vas-y Paul !

— De toute façon Benoit est trop fort !

Malheureusement pour lui, je démentis ces derniers propos en cinq minutes, juste ce qu’il faut pour faire croire à un bon match dans ce test de rapidité et de mémoire. Au bout de ce temps que je m’étais donné, je fis de plus en plus d’erreurs, simulant des oublis, de mauvaises décisions de jeu,… et enfin, perdis.

Je me mordis les lèvres pendant que les autres me charriaient.

— Alors Benoit, clama Paul, on fait moins le fier maintenant ?

— Non, tu as gagné…

— La couche ! La couche ! La couche ! se mirent à scander les autres garçons.

Je me levais.

— Ça va, ça va, je vais le faire, c’est bon.

Certains jubilaient, d’autres partagés entre le plaisir de voir l’humiliation de quelqu’un et la honte que cela aurait été si ça avait été eux. Karim, lui, s’était déjà précipité vers le rouquin qui lui balbutia :

— Mais, c’est que j’en ai plus beaucoup, donc je garde celles qui sont pas trop sales, mais j’ai plus de propres…

Entre les exclamations de dégoût et les rires, le cur battant à la chamade, je tentais de me rétracter, un peu pour la forme et sans trop y croire.

— Nan, nan, t’inquiète, le rassura Karim, passe-lui ta plus sale, tu peux garder les plus propres.

Le visage d’Hugo s’éclaira.

— Ah bah alors c’est bon, il fouilla dans sa valise sous le lit avant de donner une couche à Karim. Je l’ai mise trois fois, donc je pensais la jeter car même si elle est plus trop humide, elle a gonflé et je peux plus mettre mon pantalon par-dessus.

Karim, me tendit la couche à bout de bras.

— Tiens bébé, va donc mettre ta couche dans le coin devant l’armoire.

Là c’est sûr, j’étais cramoisi.

Je pris la couche et sous les ricanements, je partis me changer. J’étais aussi excité qu’humilié. La couche était bien jaune à l’intérieur et, effectivement, encore un peu humide. J’enlevais mes vêtements et même mon tee-shirt. C’est nu comme un ver que j’enfilais l’objet de la honte.

— Allez bébé ! Tu sors ou faut qu’on vienne te chercher ?

Oh my god ! Plus moyen de faire marche arrière.

Je sortis, les bras dans le dos, les yeux baissés, n’osant affronter le regard de mes camarades. Les rires ne tardèrent pas à fuser.

Tout d’un coup, cette idée ne me semblait plus aussi bonne qu’avant. Dans quoi m’étais-je embarqué. C’était vrai l’humiliation la plus totale ! Mais j’aimais ça, je ne pouvais le nier. J’aimais être humilié devant les autres garçons, être en couche devant tout le monde.

Cela continua une bonne minute, qui me semblait durer une éternité. Une éternité de bonheur, comme de torture. Je n’osais relever la tête.

— Hé Benoit ! m’interpella Paul.

Je relevais les yeux vers lui. J’eus le temps de voir une étincelle, un je-ne-sais-quoi que je ne compris pas et qui me fit frissonner sans que je m’en rende compte.

— Baisse les yeux ! m’ordonna-t-il.

J’allais répondre, mais, juste à temps, mes fantasmes reprirent le dessus et je baissais les yeux.

— Oh la vache ! répéta pour la énième fois l’un des garçons.

— Ah le soumis !

— C’est trop un soumis !

Paul n’en avait pas fini avec moi et il me lança :

— Dis-moi bébé Benoit, tu sais que les bébés ne sont pas censés savoir marcher ? Allez, viens à quatre pattes !

Je m’exécutais. Je me mis à genoux sur le plancher et commençai à rejoindre le groupe à quatre pattes, comme demandé.

Sans savoir ce qu’étaient les effets de l’alcool, je me sentais ivre. Ivre à en perdre la raison. J’avais les joues en feu, je savais que c’était rabaissant ce que je faisais, mais pourtant…

Arrivé devant Paul encore assis, sous les moqueries, mes derniers doutes s’envolèrent. Je me mis à genoux et baissai la tête comme le bon petit soumis que j’étais devant lui.

— Tu as gagné Paul, je ne suis qu’un bébé qui porte des couches.

— Haha le bébé !

— Benoit le bébé !

— Un soumis !

— Paul, t’es trop fort !

— Ça, c’est de la victoire !

Je profitai de la vague :

— Paul, je dois porter ma couche jusqu’à quand ?

Il eut un sourire narquois avant de se mettre à faire semblant de réfléchir. Tout le monde était pendu à ses lèvres. Il apprécia pleinement la situation de pouvoir dans lequel il était avant de donner sa sentence.

— Bébé Benoit doit garder sa couche jusqu’à demain matin !

Sa déclaration suscita des vivats et, rien qu’à l’idée humiliante de devoir la garder même au dîner devant toute la colo, je ne me sentis plus. J’étais humilié, j’allais l’être jusqu’à demain matin, et j’en voulais encore plus ! J’étais grisé par ce mélange d’humiliation et de plaisir.

Je me jetai aux pieds de Paul et me mis à embrasser ses baskets.

— Je t’en supplie, laisse-moi aller faire pipi, je veux pas faire dans ma couche comme in pissou ! Par pitié… Je ferais tout ce que vous voulez, je vous promets d’être votre soumis jusqu’à la fin du camp ! continuai-je alors que mon cerveau fonctionnait à vive allure pour trouver les mots qui m’enfermeraient dans une soumission totale. Je promets d’être une chienne !

Le silence qui suivit fut marquant. Je sentis que l’atmosphère dans la pièce avait changé. Je pense que tout le monde avait senti cela. Tout le monde comprenait que le pouvoir, la domination qu’avait exercée Paul devant eux, pouvait être aussi la leur.

— Bébé Benoit, me dit Paul d’une voix inquiétante, repars donc au coin pendant que les grands discutent.

Sans un mot, je me levais pour marcher vers le coin désigné.

— A quatre pattes ! me rappela à l’ordre Paul.

Je me remis à quatre pattes et me mis à ramper, chacun de mes mouvements faisant bruisser la couche d’un son de plastique, vers mon lieu de punition où je restais à quatre pattes, la tête face au mur.

— Hugo, vient avec nous, l’appela Alban.

Je compris que j’étais vraiment au fond du trou à ce moment-là. Même celui que tout le monde fuyait comme la peste pouvait maintenant se joindre au groupe. J’allai prendre sa place de rebut. Pire, j’allai devenir leur soumis à tous.

— Bébé Benoit, m’appela Arthur, tu peux revenir.

Cette fois-ci, j’avais retenu la leçon et c’est à quatre pattes que je revins vers eux.

— Bon, bébé, m’annonça Arthur, on a décidé que tu auras le droit d’aller une fois aux toilettes, mais après, sauf si c’est pour faire caca, tu n’auras plus le droit d’y aller. En échange, on accepte de t’avoir comme chienne jusqu’à la fin du camp.

Il fallait être stupide pour continuer.

— D’accord, répondis-je.

Alban toussota.

— Tu devrais nous remercier surtout.

J’avais la gorge sèche.

— Je… euh… Merci.

— Non, me reprit Alban, tu nous dis merci pour quoi ?

— Je vous remercie de me laisser aller aux toilettes, murmurais-je.

— Plus fort ! m’exhortèrent les autres garçons.

— Je vous remercie de me laisser aller aux toilettes, je répétais beaucoup plus fort, alors que je ne suis qu’un bébé !

— Et ?

— Je vous remercie de m’accepter parmi vous en tant que chienne, continuais-je, je vous promets d’être une bonne chienne et de vous obéir comme un bon petit soumis !

Karim s’approcha de moi et me caressa la tête comme on caresse celle d’un chien. Étrangement, aussi humiliant que ça soit, c’était plutôt agréable, j’aurais presque cru sentir de l’affection dans ce geste. Mais peut-être n’était-ce que mon imagination.

Il me présenta alors sa chaussure.

— Tu sais ce qu’il te reste à faire pour nous prouver ta bonne volonté.

Sans un mot, je m’abaissai et embrassai son pied. Puis fis de même avec Paul, puis Alban, puis Arthur, tout le monde et enfin, Hugo.

Pendant son tour, il s’accroupit alors que j’embrassais ces sandales et me mit sa main sur ma tête. Je sentis, ou tout du moins je crus sentir, quelque chose de bien différent de Karim. C’était un geste pour asseoir sa domination sur moi, le nouveau soumis de la bande.

— Tu vas voir, moi c’était pas de ma faute, mais toi, c’est parce que tu es un bébé qui n’a pas le droit d’aller aux toilettes que tu mouilleras ta couche. Dis que tu avais envie de mettre une couche petite pisseuse !

Être appelé ainsi au féminin ne fit que m’émoustiller davantage.

Toujours dans ma position de soumission la plus humiliante qui soit, le nez sur sa chaussure, j’obéis au rouquin.

— Je suis une pisseuse qui aime porter des couches de bébé.

— Bien, s’exclama un des garçons, c’est bon, c’est dans la boîte !

Je me relevai et vis, avec horreur sur le moment, le garçon rendre son smartphone à Karim, le seul qui en avait fait passer un en douce à travers la fouille des moniteurs.

J’eus une boule au ventre en comprenant que toute fuite était désormais véritablement impossible. Pour la durée restante de ce camp et qui sait, peut-être même plus.

Ils s’amusèrent à revoir la vidéo plusieurs fois pendant que je restais debout, devant eux, nu si ce n’est la couche bombée comme seul vêtement.

— Je pense que même si tu es un bébé, je n’ai pas besoin de te faire un dessin Benoit, m’infantilisa Paul, à la moindre erreur on la poste sur Facebook !

J’acquiesçai en silence.

— Allez, mets tes habits, m’ordonna-t-il.

— Pourquoi faire ? On va où ? demandais-je craintif.

— Ben voyons, on t’a promis de te laisser te soulager une dernière fois donc on va aller se promener dehors. Après tout, on ne t’a jamais promis que tu irais aux toilettes. Allez, habille-toi ou tu sors comme ça.

Je m’empressais de m’habiller aussi vite que possible. Du coin de l’il, je vis Alban partir de la chambre avec quelqu’un. Je ne me posais pas trop de questions, préférant me concentrer et gigoter du mieux que je pouvais pour enfiler mon short par-dessus la couche.

Une fois réussi, je descendis dans la cour avec les autres qui m’entouraient. Nous fûmes vite rejoints par les deux autres qui revenaient du bâtiment principal.

— C’est bon, on a le droit d’aller se balader tant qu’on ne dépasse pas la grande route.

— OK, cool. On y va !

Je compris que je n’aurais plus le droit d’utiliser les urinoirs avant un bon bout de temps. Enfin bon, ça ne me dérangeait pas de devoir faire pipi contre un arbre. Mieux valait ça que de le faire dans la couche, ma couche. Tôt ou tard il faudra que j’accepte mon humiliation jusqu’au bout par contre…

— Stop. On est bien assez loin.

Paul nous arrêta en plein milieu du chemin, à quelques tournants de la colo de vacances.

— Déshabille-toi.

Ah. J’allais donc devoir faire pipi nu devant tout le monde… Moi qui croyais que j’aurais le droit à l’intimité d’un bosquet ou l’ombre d’un chêne.

Je n’avais jamais aimé prendre des douches partagées. Au club de foot, je rentrais toujours chez moi prendre ma douche plutôt qu’avec les autres dans les vestiaires. J’étais gêné, la pression du groupe n’arrangeant rien, mais je n’avais plus d’autre choix que d’obéir.

— Bien, il manque juste quelque chose je crois…

— Tu parles de ça ?

Tel un numéro mal joué par des mauvais acteurs, Alban s’approcha et sorti de sous son tee-shirt deux objets dont la vue me fit des nuds dans le ventre.

— L’année dernière, il y avait un vieux labrador. Il est plus là cette année visiblement, mais on a réussi à retrouver ça dans le grenier.

— Merci Alban, qu’est-ce qu’on ferait sans toi.

— C’est rien, après tout, les animaux faut les promener en laisse.

Je blêmis quand ils s’approchèrent de moi. On m’agrippa par-derrière pour être sûr que je reste en place pendant quAlban me passa le collier autour du cou.

Je sentis la caresse du vieux cuir noir sur ma peau. Caresse qui devint vite un étau, puis le bruit caractéristique de la sangle que l’on passe dans la boucle pour fermer le collier, et finalement le clic de la chaîne qui serait désormais ma laisse.

Paul tira un coup sec vers le bas.

— Allez, à quatre pattes. Tu nous as suppliés de devenir notre chienne, tu vas être servi.

En me mettant à quatre pattes, je mis accidentellement la main sur un caillou, ce qui me fit glapir de surprise et de douleur.

Une tape sèche sur la tête me fit immédiatement taire.

— Pas le droit de faire des bruits d’humain, m’intima Karim. Tu es une chienne, donc si tu veux dire quelque chose, tu aboies. Compris ?

Je mis un certain temps avant de comprendre qu’il attendait une réponse.

J’aboyais aussi bien que je le pouvais.

— C’est parti, déclara alors Paul en agitant la laisse pour que j’avance devant eux.

Je me retrouvai nu, à quatre pattes, tenu en laisse par mes anciens camarades qui ne me considéraient plus que comme un animal. Ils se passèrent à tour de rôle la laisse pour me promener, s’amusaient à mes dépens. Mes aboiements commençaient à ressembler de plus en plus à ceux d’un vrai chien.

— C’est un bon spot ici, déclara Paul.

Il me tira par la laisse pour m’approcher d’un arbre.

— Puisque tu ne veux pas faire pipi dans ta couche comme le bébé que tu es, tu n’as qu’à pisser comme une chienne. Karim ?

— All good, je filme.

J’aboyais avant de lever pitoyable ma jambe et de me mettre à pisser à quatre pattes contre un arbre devant la caméra. Cela faisait depuis un moment que je me retenais et le jet d’urine m’aspergea un peu la jambe, sous les rires de tout le monde.

Le retour ne fut pas plus rapide. Ils eurent l’idée de me lancer des bouts de bois, que je devais aller chercher à quatre pattes et ramener dans ma bouche à leurs pieds. Si je n’étais pas assez rapide, des branches d’orties me motivaient à faire mieux la prochaine fois.

J’avais perdu depuis bien longtemps toute fierté. J’étais perdu dans un le plaisir de la soumission, acceptant les humiliations et rabaissements. Je n’avais même plus besoin que l’on me demande d’aboyer, je le faisais de moi-même.

Mais alors que je revenais fièrement avec mon bâton dans la bouche auprès de mes maîtres, on tomba nez à nez avec deux filles, Tiphanie et Coralie. Elles restèrent bouche bée un bon moment.

J’ai toujours été plus proche des filles, avec bien plus d’amies que de copains. Hélas, ces deux-là ne faisaient pas partie de celles que j’appréciais. La réciproque était tout aussi vraie.

Paul et Alban s’empressèrent de les rassurer et de leur faire promettre le secret, mais c’est Hugo qui eut l’idée de les rendre complices.

— Si vous voulez, il peut vous nettoyer vos chaussures de marche, comme ça pas besoin de le faire vous-même avant de rentrer dans le bâtiment.

— Euh… Ouais, OK.

— Mais il fait comment ? Il va pas utiliser ces vêtements quand même ? Les monos grilleraient tout de suite.

— T’inquiète, il va lécher.

— Quoi ? Sérieux ?

— Oui, oui, t’inquiète c’est un vrai soumis. Regarde. Hé Benoit au pied ! Viens nettoyer les chaussures des filles.

J’aboyais, provoquant l’hilarité générale et me mis à nettoyer les chaussures pleines de poussières et de terres avec me langue. L’expression estomaquée des filles fut vite remplacée par des rires nerveux, puis beaucoup plus francs.

— Nan mais j’y crois pas !

— C’est vraiment un soumis, s’extasia Tiphanie, il a pas d’honneur ! Tiens, nettoie la semelle de celle-ci.

Je m’empressais d’obéir et passais ma langue entre les crampons. Un goût puissant et atroce m’attaqua la bouche.

— Surprise ! J’ai marché dans une crotte de cheval sur le chemin.

— Tu avales tout, me prévint Karim.

C’est avec dégoût que je sombrais dans la déchéance et fis de mon mieux pour satisfaire mes maîtres.

— Ouvre la bouche clébard, m’ordonna d’un ton impérieux Tiphanie. Tiens, cadeau.

Elle me cracha dans la bouche sous les hourras des garçons.

*******

Le reste du camp se déroula sans que je ne voie le temps passer.

Comme convenu, je portais ma couche tout le temps, sauf pour faire la grosse commission. Je devais alors aller aux toilettes accompagné et on vérifiait bien que je fasse pipi dans ma couche malgré tout. La seule fois où je manquai à la règle par mégarde, on me le fit payer cher : celui qui me surveillait alors se soulagea directement dans ma couche avant que je la remette, encore chaude d’un autre.

Je ne passais plus mon temps libre dans la chambre commune dans mon lit à lire mon livre, mais à quatre pattes et en laisse aux pieds du dernier vainqueur de la partie de cartes, avec pour mission de faire briller ses chaussures. La laisse et le collier disparaissaient à chaque fois qu’un moniteur inspectait la chambre, mais revenaient magiquement sous l’oreiller de Paul ensuite.

Karim et ceux qui aimaient bien cracher des molards par la fenêtre décidèrent d’arrêter cet acte dégoûtant qui leur avait valu de recopier des lignes la dernière fois. C’est moi qui leur servais désormais de crachoir. Je me mettais à genoux et ouvrais la bouche dès qu’on me sifflait.

Je dus une fois manger mon repas à quatre pattes par terre dans le réfectoire. Lorsque les monos me virent, on prétexta un gage d’un jeu, juste pour rigoler…

La plus grande revanche de Hugo fut lorsqu’il réussit à se réveiller la nuit, juste avant d’avoir une fuite, ce qui n’était jamais arrivé jusqu’alors. Pour fêter ça, il me réveilla avec Paul, Karim et Alban qui me firent mettre à genoux pour qu’il puisse me forcer à boire toute sa pisse… Karim décida de faire de même ensuite et je lui servis aussi d’urinoir.

Bien quils m’appelaient par mon prénom en public, je pense que les autres devaient se douter de quelque chose. J’étais toujours assis par terre à leurs pieds, même s’il restait une chaise ou une place sur le banc.

On ne refit malheureusement pas de promenade dans la forêt, mais ce ne fut quau dernier arrêt à une station-service quon m’autorisa à enlever me couche une bonne fois pour toutes. Une fois remontés dans le bus, tout sembla redevenir comme avant. On joua aux cartes, on parla de ce qu’on fera comme sport l’année prochaine,…

J’aurais presque cru que ce n’était qu’un rêve s’il n’y avait le smartphone de Karim.

Au terminus, alors que tout le monde partait de son côté, les « A l’année prochaine ! » résonnèrent différemment à mes oreilles.

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