Rose est une belle et grande jeune fille. Sous ses traits encore enfantins se cachait un tempérament de feu. Dans ce train qui la ramenait chez elle après trois ans passés dans un pensionnat Suisse, elle se demandait comment se passerait le face à face avec son père. En effet, depuis la mort de sa mère quatre ans plus tôt, Rose lavait très peu vu. Il était venu la voir quelques fois, mais son travail avait toujours été sa seule priorité. Et les vacances, Rose les avait passées chez sa tante. Son père était un homme daffaires très occupé, très tourmenté aussi. La mort de sa femme lavait fragilisé. Il sétait retrouvé seul, à devoir élever Rose. Du haut de ses 15 ans, elle lui avait donné du fil à retordre. Il avait tenu un an, puis, de guerre lasse, il avait décidé de lenvoyer en pensionnat. Cette idée ne lenchantait guère, mais il sentait quil navait ni la patience ni les armes nécessaires pour parfaire seul léducation dune jeune fille. Il avait choisi un établissement non mixte, où régnait une discipline quasi militaire. Et malgré tous les efforts des enseignants et des surveillants, rien navait su mater le côté rebelle de la jeune fille. Elle avait au contraire pris de lassurance, elle avait appris à se taire, à parler au bon moment, et surtout, elle avait compris quon pouvait dire nimporte quoi, pourvu quon le dise avec le sourire. Et elle avait eu bien des occasions pour s’entrainer, dans ce pensionnat où la justice se retrouvait reléguée au rang de lutopie. Les punitions tombaient, sans réel motif, « pour en finir avec vos comportements de petites princesses » disait la surveillante générale. Et les filles avaient trouvé en Rose un leader, celle qui les défendait, celle qui les réconfortait, et surtout, celle qui les aidait à rester fières, à garder la tête haute, même lorsquelles prenaient des coups de ceinturon.
Elle en avait pris des coups. Elle en avait passé des nuits le ventre creux, privée de nourriture pour avoir trop tenu tête. Pour ne plus pleurer, elle sétait construit une carapace, un blindage. La faim, le froid, la douleur, plus rien ne leffrayait, si cétait le prix à payer pour rester elle-même, pour ne pas devenir un bon petit soldat, alors elle le payait de bon cur.
A la remise des diplômes, elle était montée sur lestrade pour recevoir son bout de papier vêtue dun tee-shirt sur lequel on pouvait lire « allez vous faire foutre ». Et tout sourire, elle avait serré la main du directeur et de chacun de ses enseignants. Linsolence incarnée.
Deux heures plus tard, Rose était sur le quai de la gare sous un soleil de plomb, cherchant son père des yeux. Son portable vibra dans sa poche, un texto de son père « bloqué au boulot, contrat important, prends un taxi, serai rentré pour le dîner »
Elle trouva un taxi, et il la déposa devant une imposante maison moins de quinze minutes plus tard. Rose réalisa quelle navait pas les clés Elle sapprêtait à téléphoner à son père quand une petite femme replète sortit de la maison en trottinant. « Vous devez être mademoiselle Rose, je suis Judith, la gouvernante.» La gouvernante ? songea Rose
Elle entra, visita rapidement la maison, puis Judith lui montra sa chambre.
-voilà, vous serez bien là Votre père doit être très heureux de vous savoir de retour !
-Peut-être
-Installez vous, mettez vous à laise, après tout, cest chez vous ici ! Ce long voyage a du vous épuiser, dormez un peu en attendant votre père. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis dans la cuisine.
Rose referma la porte derrière Judith et commença à défaire ses valises. Elle ouvrit le placard pour y ranger une pile de pantalons. Mais larmoire était déjà pleine à craquer. Rose pensa quil sagissait des vêtements de sa mère, mais tous étaient neufs. Elle supposa que son père avait fait remplir cette armoire pour elle. Elle examina le tout assez rapidement, principalement des robes. Beaucoup trop chic à son goût, beaucoup trop sophistiqué. De la soie, du lin, des couleurs crème en veux-tu en voilà, du satin noir, de la lingerie fine Rien de ce quelle avait lhabitude de porter. Rien qui lui plaise vraiment. Elle se laissa retomber sur le lit, et sendormit presque instantanément.
Elle se réveilla en entendant claquer la porte dentrée. Il faisait presque nuit à présent. Lentement, elle se leva et se glissa pieds nus jusquà la porte de sa chambre. Elle lentrouvrit pour entendre ce qui se passait en bas. Elle entendit son père parler à Judith. Sa voix était étrange, changée Il semblait saoul. Il demandait si Rose était arrivée, et si le repas était prêt. Judith répondit par laffirmative à ces deux questions. Pendant ce temps, Rose avait commencé à descendre les escaliers. Son père lui tournait le dos. Quand elle arriva sur la dernière marche, elle se racla la gorge pour signaler sa présence. Son père se retourna, vacilla un instant avant de retrouver son équilibre, puis il lexamina de la tête aux pieds avant de lui lancer froidement :
-Tu devrais aller te changer pour dîner.
-Mais
-Il ny a pas de mais. Change-toi, un point cest tout. Jai fait remplir ton armoire de vêtements convenables. Je ne veux plus te voir dans ces horribles jeans et ces tee-shirts sans formes. Tu es chez moi, et je te demande de te changer. Si besoin, Judith peut taider pour la coiffure. Je tattends dans trente minutes dans la salle à manger.
Puis il tourna les talons et quitta le hall. Rose était désemparée. Pas le moindre signe chez son père lui permettant de penser quil était heureux de la voir. Pas un sourire, rien. Rien quune froideur glaciale. Doucement, sans un bruit, une larme coula sur la joue de Rose. Judith posa une main sur sa taille, et la poussa doucement en direction des escaliers. « Venez Mademoiselle, je vais vous aider. Tout ira bien, vous verrez »
Rose se laissa guider, comme amorphe. Arrivées dans la chambre, Judith ouvrit le placard, proposa plusieurs tenues à la jeune femme, et finit par en choisir une elle-même devant son absence de réaction. Elle était restée plantée là, au milieu de la chambre, le regard vide.
Pleine de douceur et de délicatesse, Judith déshabilla Rose qui se retrouva nue comme un vers au milieu de sa chambre. La vieille femme lui fit enfiler de la lingerie fine. Une culotte et un soutien gorge en dentelle noire. Un corsage en mousseline noire qui laissait deviner chaque fil de dentelle de son soutien gorge, et une jupe crayon rouge sang. Judith ouvrit un second placard dont les rayonnages étaient couverts de chaussures. Ballerines, escarpins, bottes, il y en avait de toutes les sortes, et de toutes les couleurs. Elle en saisit une paire, des stiletto noires, et fit asseoir la jeune femme pour les lui enfiler.
Comme Rose était assise, Judith sattela à la coiffure. Elle brossa les cheveux quelques minutes, se heurtant de temps à autres à un nud, puis finit par les relever en un impeccable chignon. « Voilà, maquillez vous, parfumez vous, et ajoutez quelques bijoux, vous avec encore quelques minutes devant vous. Vous serez parfaite, et votre père sera ravi ! » Puis elle quitta la chambre, refermant la porte derrière elle. Rose fut envahie par un profond sentiment de solitude, et de tristesse. En trois ans de pensionnat, jamais elle navait cédé. Mais là, devant son père, elle navait même pas essayé de résister. Elle était tétanisée. « Change-toi, un point cest tout », sa voix résonnait encore dans sa tête, cet ordre implacable, qui ne laissait aucune place à la contestation. Il avait changé, beaucoup changé Face à ce constat, Rose se dit quelle allait devoir faire profil bas, au moins quelques temps, le temps des vacances Après ces deux mois dété, elle retrouverait sa liberté puisquelle rentrerait en faculté à lautre bout du pays. Et peut-être même que dici là, elle trouverait la force de tenir tête à son père.
Retrouvant ses esprits, Rose suivit les conseils de Judith, ajoutant un trait de noir à ses yeux, un bracelet à son poignet et un sautoir en argent autour de son cou. Pas de parfum. Elle nen avait jamais porté, et ne commencerait certainement pas ce soir.
Quand elle pénétra dans la grande salle à manger, la table était mise pour deux. Et son père était déjà là, regardant le jardin à travers la baie vitrée. Entendant ses talons claquer contre le marbre du sol, il se retourna et la contempla quelques secondes. Son regard semblait radouci. « Tu ressembles terriblement à ta mère ce soir ». Ils sassirent et mangèrent lentrée en silence. Comme il semblait à Rose que ce repas durerait une éternité sils ne se parlaient pas, elle tenta dentamer la discussion
-Quand nous sommes nous vus pour la dernière fois papa ?
-Pour Noël, je vous ai rejoint chez ta tante, nous avons passé deux jours ensemble avant que tu ne retournes au pensionnat.
-Cest vrai, je me souviens Et quoi de neuf depuis ? Tu nas personne dans ta vie ?
-Rose, je ne crois pas que cette partie de ma vie te concerne. Je suis ton père. Le jour où jaurai quelqu’un à te présenter, tu le sauras. En attendant, je peux bien avoir toutes les aventures du monde, baiser ma secrétaire ou la première minette qui me passe sous la main, ça ne te regarde pas.
Rose était choquée par les mots que venait demployer son père. Jamais il navait usé dun tel langage pour sadresser à elle. Mais à peine eut-elle repris son souffle que son père continuait sur sa lancée :
-Toi par contre, jai appris que tu tétais fait sauter par ce minable jardinier du pensionnat !
-Papa !
-Quoi ? Il ne ta pas sautée ? Ne me dis pas que tu es encore vierge, une petite salope comme toi ! Il a bien du faire de toi une femme ce petit salaud !
Cen était trop. Rose se leva de table et quitta la pièce à grandes enjambées. Ses hauts talons glissaient sur le marbre et avant quelle ait eu le temps de réaliser ce qui se passait, son crâne heurtait violemment le sol dans un bruit sourd. Elle entendit à lautre bout de la pièce le rire de dément que poussait son père. Encore à terre, elle lui hurla « je suis vierge ! VIERGE tu mentends ? »
Tant bien que mal, elle réussit à se relever. Sa tête lui faisait un mal de chien. Elle ôta ses chaussures et les jeta en direction de son père, quelle ne réussit pas à atteindre. Il riait encore comme un fou, sa poitrine était soulevée par des spasmes que rien ne semblait pouvoir arrêter. Les yeux remplis de larmes, Rose regagna sa chambre. Ces trois années en pensionnat ne seraient rien comparées aux deux mois quelle allait passer dans cette maison Deux mois en enfer.
Damien Le « minable » dont parlait son père Il ne lavait pas « sautée ». Il ne sétait rien passé entre eux. Rien du tout. La surveillante générale les avait simplement surpris en train de partager une cigarette au fond du parc. Et son esprit tordu de vieille perverse en avait tiré des conclusions erronées. Le plus quil y ait eu entre eux, cétait quelques baisers. De merveilleux baisers. Rien de plus. Damien était un beau jeune homme de 23 ans, brun aux yeux verts. Toutes les filles du pensionnat en étaient folles. Mais cest sur Rose quil avait jeté son dévolu. Et puis il avait été renvoyé après cet incident dans le parc. Mais ils avaient continué à se voir en secret. Rose était vraiment amoureuse de Damien. Et si elle avait pu se blottir dans les bras de quelquun ce soir là, elle aurait choisi Damien sans la moindre hésitation. Elle saisit son téléphone portable, et rédigea un texto quelle ne lui envoya pas. Epuisée, la tête encore lourde du choc quelle venait de subir, elle se déshabilla et se glissa nue sous les draps.
Le lendemain matin, elle se réveilla dassez bonne heure. Elle sortit du lit, et ce nest quen sétirant quelle réalisa quelle était encore complètement nue. Elle ouvrit larmoire, et y trouva une nuisette en satin bordée de dentelles. Elle lenfila et descendit les escaliers. Quand elle entra dans la cuisine pour prendre son petit déjeuner, elle trouva son père assis à la table, lisant son journal devant un grand bol de café. Malgré toute la rancur quelle éprouvait à son égard, elle ne put sempêcher de le trouver beau. Cet homme de cinquante ans, aux tempes grisonnantes, encore musclé comme un jeune homme était imposant tant par sa taille que par son charisme. Il était beau, tout simplement. Tout compte fait, son comportement de la veille était peut-être simplement dû à lalcool Elle lança un timide bonjour, auquel il répondit par une espèce de grondement sonore. Elle attrapa un verre quelle remplit de jus dorange et vint s’asseoir face à son père.
Il releva les yeux de son journal et adressa un bref regard à sa fille. Mais il ne revint pas à sa lecture. Rose saperçut alors que lattention de son père sétait focalisée sur sa poitrine. Il la regardait fixement, comme hypnotisé. Rose était passablement mal à laise. Depuis que son corps avait pris forme quelques années auparavant, elle avait toujours été fière de sa poitrine. Elle était voluptueuse, et en parfaite adéquation avec le reste de son corps. Et savoir quun homme la regardait lui avait toujours fait monter le rouge aux joues. Mais là, cétait son père qui la regardait. Rose savait bien quelle aurait du se détourner, mais elle se sentait presque flattée de se savoir regarder par son père. Lui qui navait jamais vu en elle que la petite peste, ladolescente rebelle Il ne lavait jamais regardé comme une femme, pire, il ne lui avait jamais dit quelle était jolie. A présent, ses tétons durcis semblaient vouloir déchirer le fin tissu. Cétait presque douloureux.
Rose ne connaissait pas grand-chose au rayon attirance et sexualité. Un pensionnat non mixte où lintimité est quasi inexistante, ce nest pas ce que lon fait de mieux pour découvrir ses sens et son corps. Mais elle en savait assez pour savoir quil nest pas moralement acceptable quun père reluque sa fille, ni même quune fille aime à être reluquée par son père. Les seules fois où ses tétons sétaient ainsi manifestés, cétait soit quelle avait très froid, soit quelle était avec Damien. Et en loccurrence, il faisait déjà très chaud en ce matin de Juillet.
Sans attendre, elle se leva pour quitter la pièce. Son père limita et lui barra la route.
« Attends une seconde Laisse-moi juste les toucher ! » et avant même quelle ait le temps de réagir il joignit le geste à la parole, les deux mains en avant, il empoigna les seins de sa fille si fort quelle faillit crier. Des pouces, il titillait les bouts tous durs. Rose essayait déchapper à son emprise, plus il resserrait sa prise autour de ses seins, et plus il lui faisait mal.
-Papa, lâche-moi ! Tout de suite !
-Certainement pas ! Tu vas bientôt rentrer à luniversité, mais avant tu dois devenir une femme ! Il faut bien que quelquun sen charge ! Et que tu le veuilles ou non, cest moi qui vais moccuper de toi petite salope ! Si tu résistes, jemploierai les grands moyens. Que ce soit bien clair, tu as interdiction formelle de sortir de cette maison. Si tu oses ne serait-ce quune seule fois, je tattache !
Il serrait fort. Le sein droit de Rose commençait à séchapper de sa nuisette, et son père se faisait de plus en plus pressant.
-Tu vas devenir une bonne petite chienne ! Ta mère était comme toi au début, une petite pimbêche, une insoumise quelle disait ! Je lai maté ta mère ! La surveillante générale na peut-être pas réussi avec toi, mais moi jy arriverais ! De gré ou de force, tu seras ma petite pute, pendant deux mois ! Et je te jure quen Septembre, tu sauras enfin ce que le mot soumission veut dire !
Rose avait mal aux seins comme jamais. Mais la douleur nétait pas insupportable. Elle avait appris à avoir mal. A présent, la douleur était pour elle comme une compagne, une vieille amie dinfortune. Et sans quelle ose vraiment se lavouer, elle aimait que son père lui fasse mal. Et peu à peu, elle cessa de lui résister.
La suite très bientôt… 🙂