"Cocktail chez Mademoiselle"
Le Mercredi midi, Philippe nous fit la surprise de revenir déjeuner à la maison. Si Tiffanny avait pu obtenir sans problème sa semaine de congés, il n’en était pas de même pour lui.
— Salut les filles. Vous savez quoi, c’est la fête aujourd’hui !
— Qu’est-ce qu’il se passe?
— Primo, non seulement on m’a royalement accordé cette après-midi et celle de Vendredi, mais, et ça, c’est beaucoup plus "exciting", Chantal m’a appelé ce matin.
— Et alors?
— Tu te souviens bien qu’on était invités Vendredi soir chez elle?
— Euh Oui, enfin, non Pour être honnête, j’avais oublié !
— C’est pas grave parce que la soirée de Vendredi aura finalement lieu ce soir ! Elle doit être sur Paris Samedi à dix heures, et en plus, Coralie et Michel étaient pris Vendredi soir, alors elle change la date. C’était ça ou elle annulait tout.
— Mais Et Sam? On ne va quand même pas la laisser toute seule ici !
— Pas de problème, elle vient avec nous, j’en ai parlé à Chantal et c’est d’accord.
— Putain, elle est vraiment gonflée, ta copine ! Et toi, bien sûr, parce que c’est Chantal qui appelle, tu réponds présent dès qu’elle te siffle, le petit doigt sur la couture du pantalon !
Philippe éclata de rire.
— C’est pas vrai une telle mauvaise foi !!! "Ma" copine ! Ah, ah, ah ! On aura tout entendu S’il te plaît, rappelle-moi, juste pour info, qui est-ce déjà qui connaît Chantal depuis l’age de seize ans
— N’empêche qu’elle exagère. On aurait pu avoir quelque chose de prévu, je sais pas
— Mais on n’a rien de prévu, non?
— Qu’est-ce que t’en sais? J’avais peut-être envie qu’on passe la soirée à cocooner tous les trois ici !
— Et bien au lieu de cocooner ici, tu feras avec "ma" copine le concours habituel à celle qui sera la plus sexy! Il faut absolument que tu voies ça, Sam, je te jure, c’est quelque chose ! Tu connais Chantal ou pas?
— Non, vous m’en avez parlé tous les deux, mais on ne s’est jamais rencontrées ! Par contre, je sais que c’est chez elle que vous achetez toutes vos bottes et la plupart de vos fringues.
— Yes ! Et quoi qu’en dise Miss Mauvaise-Foi-Incarnée ici présente, Chantal est sa meilleure amie. Elle tient une boutique de sapes à Cannes et on peut effectivement dire qu’elle est notre "fournisseuse officielle". En plus d’être aussi canon l’une que l’autre, Tiff’ et Chantal ont toutes deux entre autres points communs la passion des bottes et des talons hauts ! Du coup, chaque fois qu’elles participent ensemble à une soirée, c’est à laquelle des deux rendra le plus les mecs raides dingues ! Et ça donne, je peux te le jurer, parce qu’en plus, c’est contagieux, leur truc !
— En tous cas, jusqu’à preuve du contraire, ce que "ça" donne dans ces cas-là une fois qu’on est rentrés à la maison ne te déplaît pas trop !
— Ne changeons pas de sujet, s’il te plaît ! Donc, ce soir à partir de dix neuf heures chez elle, c’est bon? Ça ne te dérange pas, Sam?
— Euh Non, je suis OK pour venir avec vous, puisque je suis invitée ! Et après tout, maintenant que je suis une nana, je pourrai peut-être participer au concours moi aussi, qu’est-ce que tu en dis, Tiff’?
— Alors là, no problemo, ma belle ! C’est bon, Phil, tu as gagné Il faut la rappeler pour lui confirmer?
— Non, non, je lui ai dit qu’on viendrait tous les trois. Je savais que tu ferais ton numéro, mais je te connais, Tiff’ ! Je te connais comme si je t’avais tricotée
Il souriait en s’approchant d’elle. Elle répondit à son sourire et s’abandonna un long moment entre ses bras, sa bouche collée contre la sienne.
Il était un peu plus de seize heures lorsque Philippe brancha à nouveau sa femme.
— Eh les choupettes, vous avez vu l’heure? C’est pas pour dire, mais si vous ne voulez pas qu’on arrive les derniers, il faudrait voir à vous activer un peu !
— Vas-y, vas-y, fais le malin, toi, tu vas voir Fiche nous la paix juste une heure, et tu verras ce que tu verras !
— Oh oui, oh oui ! Liguez-vous toutes les deux contre moi !!! J’aime ça
Pendant que nous occupions la salle de bains, Tiffanny et moi avions prévu chaque détail de notre tenue. Elle avait su trouver (du bout de ses ongles) les arguments pour me convaincre de lui laisser porter ma mini-robe et mes genouillères, et m’avait offert de porter la robe (très) courte qu’elle avait achetée (chez Chantal, comme il se doit) dix jours auparavant. Pendant que Phil allait se plonger sous la douche, nous nous habillâmes. Elle me tendit un boxer en dentelle blanche.
— Tiens, tu veux bien mettre ça?
— Bien sûr.
— Super ! Par contre, ne mets pas de soutif’, s’il te plaît. D’abord parce que tu peux t’en passer, et puis comme je te l’ai dit tout à l’heure, tu vas voir qu’une robe en satin, ça peut être aussi sensuel qu’une robe en cuir quand tu la portes à même la peau
Effectivement, l’effet drapé sur la poitrine et un peu vague aux hanches associé au fait que le bas de la robe enserrait au plus près le haut de mes cuisses provoquait une caresse des plus troublantes à chaque fois que je pivotais le haut du corps J’avais décidé de ne pas non plus mettre de bas et de me glisser pieds nus dans mes nouvelles bottes, puisque Tiffanny avait su me convaincre que les dix centimètres et demi de talon aiguille alliés à l’extrémité de la botte en métal doré rendrait folle son amie d’enfance.
Dans la mesure où elle ne mit pas non plus ni soutien-gorge ni bas, la séance d’habillage fut de courte durée. Philippe rentra à son tour dans la chambre pour s’habiller et nous rejoignit peu après dans le salon. Il portait ses cuissardes à talons plats sous un jean en cuir noir et une chemise en soie blanche.
En nous voyant toutes les deux assises dans le canapé, son sang ne fit qu’un tour, manifestement bloqué net au niveau de son bas-ventre ! Bien que nous ayons une pose très sage, nos robes très courtes dévoilaient largement nos cuisses et laissaient presque entrevoir nos sous-vêtements.
Il secoua la tête et lâcha un "Waôw ! Et bien, ça promet" que je pris personnellement comme un compliment.
Une demi-heure plus tard, nous arrivâmes chez Chantal. Sa maison dominait Grasse et offrait une vue imprenable sur la "Grande Bleue". Dans le salon, la chaîne stéréo diffusait une musique d’ambiance. Les baies vitrées étaient grandes ouvertes sur la terrasse qui baignait dans la lumière chaude des derniers rayons du soleil. Notre hôtesse nous accueillit en se jetant au cou de Tiffanny et de Philippe. Sa jupe très courte et ses cuissardes en daim beige ne laissaient apparaître entre les larges mailles de son collant résille ses cuisses bronzées que sur une douzaine de centimètres au plus, tellement les bottes montaient haut sur ses jambes. Elle portait un bustier (tenant beaucoup plus du simple soutien-gorge que du gros pull à col roulé !), en cuir noir comme sa jupe et qui mettait en valeur sa poitrine.
Pendant que Philippe me présentait, elle examinait en détail ma tenue. Son regard se fixa un long moment sur mes pieds. Tiffanny jubilait.
— Tu es jalouse de ses bottes, hein, avoue En plus, au niveau talons, on te bat toutes les deux !
— Elle, oui, mais toi, c’est pas évident.
— Tu paries? C’est pas de beaucoup, mais il y a au moins un demi centimètre. Moi, j’ai neuf centimètres, toi je dirais huit, huit et demi. Je me trompe?
Elles rapprochèrent chacune leur pied droit.
— Alors, tu vois? J’avais raison !
— OK, OK En tous cas, je connais ce modèle, c’est vrai qu’il chauffe un max. C’est des Versace 97, non? Tu les as trouvées où?
— Si je te le disais, tu ne me croirais pas !
— Allez, raconte !
Je lui racontai l’histoire et elle sourit.
— Effectivement, tu as eu un sacré coup de bol, ma vieille ! Eh, mais toi, Tiff’, dis-moi, tu me fais des infidélités ou quoi? cette robe et ces genouillères, ça ne vient pas de chez moi !
— Non, c’est Sam qui me les a prêtées.
— Ah, je vois ce que c’est ! Du coup, c’est pour ça que c’est elle qui porte la robe que tu m’as achetée Samedi dernier Bon, assez plaisanté ! Allez, viens Sam, on va faire le tour de nos invités. D’habitude, vous êtes plus dans les premiers !
— Oui mais aujourd’hui, j’avais envie de me faire désirer.
— Ben voyons, je te connais ! Dis plutôt que tu voulais être certaine que tout le monde soit déjà là pour remarquer ta tenue au moment où tu arrivais ! Enfin, bref Il ne manque que Patrice, Coralie et Michel, mais ils ne devraient pas tarder.
— Tu as invité Patrice?
— Oui, je sais qu’il est un peu spécial en ce moment, mais c’est depuis que Sylvie l’a plaqué, il a besoin de voir des gens, de ne pas rester seul à se morfondre C’est par amitié que je fais ça, c’est tout.
Elle se tourna vers Tiffanny et baissant la voix, elle reprit.
— Quant à Coralie et Michel, je te raconte pas ! J’ai récupéré le coup in extremis ! Elle m’a appelé il y a une heure, moitié désespérée, moitié furax : elle est rentrée en avance chez elle et elle a découvert Michel en train de se branler, travesti et avec ses bottes à elle aux pieds !
— Il a pu mettre ses bottes à elle ?
— Je sais, ça surprend d’autant plus qu’ils ont deux pointures d’écart, mais bon Ecoute, d’après ce qu’elle m’a dit, il n’avait pas pu remonter le zip, mais il les avait bel et bien mises. Elle l’a surpris, allongé sur le lit, à poil sous sa veste 3/4 en cuir à col de fourrure, et sa queue dépassait du tanga qu’elle avait mis au sale la veille au soir !
— Et elle l’a mal pris?
— Ca, c’est pas peu dire, ma vieille ! Tu sais, tout le monde n’a pas l’ouverture d’esprit dont vous faites preuve Philippe et toi. Enfin ! J’ai finalement réussi à la convaincre que le mieux à faire, c’était qu’ils viennent quand même à la soirée, au moins pour se changer les idées et faire "retomber le soufflé" ! Ils ne devraient pas tarder, enfin, j’espère Je lui ai dit que si elle voulait, je pourrai en parler avec elle, mais si tu voulais bien me soutenir sur ce coup là, ça m’arrangerait.
— Si tu veux.
Elle finissait juste de me présenter aux quatre couples déjà présents (dont les couples Jean-Luc/Pascal et Aurélie/Viviane) quand Coralie et Michel arrivèrent, suivis presque immédiatement du dernier invité.
Bien que Michel, lui, semble assez naturel et conforme à ce qu’il était d’habitude, c’est du moins ce que me dit Philippe, Coralie n’avait manifestement pas encore complètement digéré sa "découverte". C’est sans doute la raison pour laquelle elle s’était contentée d’enfiler un chemisier et un jean stretch par dessus ses bottes en cuir noir à talons lames. Elle avait néanmoins assez de charme naturel pour être ainsi attirante, bien que très simplement vêtue. Quand, un peu plus tard dans la soirée, Chantal et Tiffanny réussirent à la convaincre de rentrer son jean dans les bottes, elle rattrapa le "retard" qu’elle avait pris sur les autres invitées.
Je ne connaissais au départ personne à part mon "frère d’âme" et sa compagne, mais je fus rapidement et facilement intégrée par les autres invités. Patrice avait même tendance à me suivre comme une ombre et à se montrer aux petits soins pour moi. Je sentis une pointe d’agacement si ce n’est de jalousie dans sa voix quand Philippe m’en fit la remarque.
La nuit était tombée et la soirée prenait à présent son rythme de croisière. L’ambiance jazzy avait été remplacée par des musiques plus rythmées, et la grande terrasse creusée en son centre d’une piscine s’était transformée en piste de danse. Philippe et moi allâmes nous asseoir dans un grand canapé en cuir fauve.
— T’as vu ça, ma poule? Qu’est ce que j’avais dit dans la voiture, hein? Toutes les nanas sont en bottes !
— Il n’y a pas que les nanas
— Oh ! Moi, c’est pas pareil, ça ne se voit pas Ou presque !
— Je ne pensais pas à toi, mais à Jean-Luc. Toi, tu as des talons plats, lui il en a bien cinq centimètres
— Tu vas quand même pas jouer les chochottes et me dire que ça te choque, quand même !!!
— Certainement pas. Mais c’est juste qu’à part toi et moi, enfin "moi avant", je ne connais pas de mec capable d’assumer assez pour sortir en talons. Pour en revenir à ta question, c’est vrai qu’on croirait que tout le monde s’est donné le mot. Et en plus, c’est pas de la daube, comme qualité !
— Tu sais, toutes les filles qui sont là sont des clientes de Chantal. Et une fois qu’elles sont venues à deux ou trois soirées chez elle, elles en ont marre que tout les mecs ne regardent que la maîtresse de maison. Du coup, c’est vrai que ça devient une sorte de concours à qui sera la plus sexy !
— Je dois dire que si tu m’avais fait venir à une soirée comme ça à l’époque où je suis venue bosser ici avec Tiff’, je serais devenue folle. Enfin, fou !!!
— Confidence pour confidence, il y a des fois où je n’en suis pas loin ! D’où la dernière répartie de Miss Mauvaise-Foi-Incarnée tout à l’heure. Une fois, l’année dernière, j’ai même pas pu attendre qu’on soit arrivés et je lui ai sauté dessus dans la voiture !!!
Notre discussion fut interrompue par une très belle fille chaussée de bottes à talons aiguilles et à bout très pointu, dont le cuir blanc contrastait avec le bleu nuit de son pantalon corsaire en satin.
— Chantal m’a chargée de faire venir les flemmards et les flemmardes sur la terrasse, le madison va démarrer et elle veut voir tout le monde danser.
— Alors, bouge toi, Sam, il ne faut jamais désobéir à l’hôtesse, surtout quand elle envoie un messager aussi charmant !
— Ça ne te gêne pas que Serge soit juste à coté à ce que je vois !
— Absolument pas ! Tu sais bien que je ne suis pas jaloux Ah, ah ah ! Tu vois, Sam, entre Brigitte et moi, ça n’a jamais tenu qu’à un mot : elle m’a dit "Non" !
Nous éclatâmes de rire tous les trois et elle lui prit la main pour l’entraîner vers l’extérieur. Ne perdant jamais une occasion de profiter de toutes les opportunités qui pouvaient s’offrir à lui, Philippe saisit la mienne et nous débouchâmes ainsi tous les trois sur la "piste de danse".
Des bains de soleil et des tables basses étaient disposés au bord de la piscine. Après avoir dansé sans interruption un bon quart d’heure, Tiffanny, Chantal, Philippe et moi nous y installâmes pour faire une pause rafraîchissement. Philippe nous tendit à chacune un verre. Il s’apprêtait à se servir à son tour, mais stoppa brusquement le geste qu’il venait d’entamer pour se pencher vers Chantal et retendre délicatement les cuissardes sur le haut des cuisses de la jeune femme.
Je me remémorai notre dernière discussion et devinai l’état d’esprit de Phil. J’avais été comme lui, autrefois, "il y a un an, il y a un siècle, il y a une éternité" comme dit la chanson. Je savais qu’à ce moment précis, pour lui, le temps s’écoulait au ralenti et qu’il n’avait qu’une idée en tête : profiter de ce moment magique où il pouvait sentir sous ses doigts les bottes de Chantal tout en frôlant sa cuisse.
Elle le remercia tandis que Tiff’ jetait à son mari un regard compréhensif. Décidément, la confiance et la complicité qui unissaient ces deux êtres avaient quelque chose d’irréel !
Lorsqu’un peu plus tard, les premières notes d’un slow patin s’accompagnèrent d’une baisse d’intensité de l’éclairage, Ils plongèrent dans les bras l’un de l’autre sans même s’être concertés. Je souris à Chantal et acceptai sans hésiter son invitation lorsqu’elle tendit le bras vers moi.
— Tu mènes ou je mène?
— C’est toi la maîtresse de maison, je me laisse guider.
Sa main gauche se posa sur ma hanche tandis que la droite, plaquée dans mon dos, me maintenait serrée tout contre elle. Nous restions presque immobiles, bougeant juste un peu sur place. Elle s’arrangeait pour que le cuir de sa minijupe appuie le plus possible sur le satin de ma robe. Je voyais Phil et Tiffanny s’embrasser à pleine bouche et se caresser presque ouvertement. Je finis par m’abandonner au creux de l’épaule de Chantal et sa main glissa alors jusqu’au creux de mes reins.
L’intervention de Patrice réclamant que c’était "à son tour de danser avec moi" fit voler en éclat le climat particulier qui commençait à s’installer. Je soufflais "À plus" à l’oreille de ma cavalière et le rejoignis. Aussitôt, il chercha à se coller contre moi. Je fis en sorte de maintenir entre nos deux corps une distance minimale, et bien qu’il s’en trouve manifestement frustré, il fut bien obligé de "faire avec".
J’avais beau être devenue femme depuis quatre jours, j’avais toujours un problème psychologique à me sentir désirée par un homme. Aussi est-ce presque avec soulagement que je me jetai dans les bras de Philippe lorsqu’il m’invita pour ce troisième et dernier slow de la première série ! Il était bien la seule exception à ce malaise, sans doute en raison de tout ce que nous avions déjà vécu ensemble Lorsqu’il sentit mes bras autour de son cou, il amena sa main gauche jusque très bas sur ma hanche, presque sur ma fesse. Tout aussi lentement, il fit glisser l’autre sur le coté de mon corps, remontant presque sous l’aisselle pour effleurer du bout de ses doigts la naissance de ma poitrine. Il maintenait nos deux bassins soudés et ne se cachait pas, bien au contraire, pour me faire sentir à quel point il bandait.
— Oh putain, Sam, j’en peux plus ! J’ai une de ces envies J’ai demandé à Tiff’ de venir s’isoler avec moi, mais elle n’a pas voulu. De toute façon, je crois qu’elle le fait exprès. Tiens, regarde comment elle danse avec Chantal, là ! C’est plus du slow, ça, c’est du dirty-dancing !
— Me fais pas rire, vous faisiez exactement pareil elle et toi il y a cinq minutes. Je croyais que tu la connaissais ! Elle joue, Phil, elle joue ! Et peut-être que ça plaît à Chantal de rentrer dans ce jeu
— Quoi? T’es au courant d’un plan de la mort?
— Non, non. Je dis juste que je connais votre recherche permanente à tous les deux d’entraîner l’autre un peu plus loin au bout de son plaisir, et je sais maintenant par quoi ça passe
— Dis, Sam, à propos de plaisir Tu la sens?
— Oui, Phil, je la sens très bien !
Tout en me mordillant le lobe de l’oreille, il me souffla :
— Viens S’il te plaît.
— Phil Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée !
— OK, alors, tu vas voir Moi aussi, je sais jouer !
Quand il inséra son majeur bien tendu entre les deux lobes de mon postérieur, je serrai instinctivement les fesses. Manifestement encouragé par cette réaction spontanée, il se mit à faire onduler lascivement son bassin collé au mien tandis que sa main droite se posa ouvertement sur mon sein.
— Tu vois, maintenant, nous aussi, on fait dans le "dirty-dancing" !
— Tu veux la rendre jalouse?
— Jalouse? Non, pas spécialement ! Je veux juste lui montrer que, moi aussi, je peux "jouer" !
Il avait une idée en tête et savait pertinemment ce qui m’excitait : c’est pourquoi il se mit à me parler des cuissardes de Chantal, de ce qu’il avait ressenti en les remontant sur ses cuisses tout à l’heure et comment il avait cherché à profiter au maximum de ce moment là. Il me ensuite raconta son envie de caresser celles de sa femme, "je veux dire les tiennes, celles que tu lui as prêtées", avant d’enchaîner en me demandant comment je me sentais sur mes dix centimètres et demi de talons aiguille et ce que je pensais de la caresse du satin sur mes seins nus. Tant et si bien que lorsqu’il me demanda à nouveau de le suivre dans la salle de bains, je n’opposai plus qu’une résistance de principe qui vola en éclat lorsqu’il conclut "Rien ne nous oblige à en parler à Tiff’, et ce n’est pas pour autant que nous la trahissons".
Il prit tout juste le temps de verrouiller la porte et se colla contre moi, cherchant mes lèvres. J’entrouvris la bouche et sa langue s’y enfourna immédiatement. Il s’interrompit pour m’enlever complètement ma robe. Il me contemplait tout en dégrafant son pantalon de cuir.
— On t’a déjà dit que tu es vraiment bien foutue, Sam?
— Tu peux me le répéter, ça ne me dérange pas !
Il voulut s’agenouiller pour finir de me déshabiller, mais comme il n’avait pas pris le temps d’enlever ses cuissardes avant, il fut gêné par le pantalon qui lui entravait les chevilles. Je fis donc moi-même glisser au sol mon slip boxer et lui ouvrit les bras. Il me saisit par la taille et me souleva du sol. Devinant tout de suite où il voulait en venir, j’écartai alors les cuisses et il positionna mon entrejambe sur l’extrémité de son sexe tendu. J’étais suffisamment excitée pour qu’il puisse ainsi me pénétrer sans autre préliminaire.
— Tu nous as raconté comment tu as rejoué "Tenue de soirée" Samedi. Et bien, moi, ce soir, je vais te faire rejouer "Very bad things" !
— Tu veux m’épouser?
— C’est pas à la scène du mariage que je pensais ! C’est plutôt avant ! En fait, c’est celle de l’enterrement de la vie de garçon de Jon Favreau. Tu te souviens? Les cinq copains partent à Vegas, Christian Slater a engagé une strip-teaseuse, et si le futur marié refuse ses avances, par contre, son pote s’isole avec elle dans la salle de bains, justement. Elle porte juste des bottes à talons hauts, comme toi, et lui, il la prend debout et il la fait littéralement sauter sur lui. On l’a fait une fois avec Tiff’, elle a tellement pris son pied que dès qu’on le refait, on a à peine commencé qu’elle jouit déjà !
— Eh, oh ! Attends une minute Dis, c’est pas la mort de la fille qui déclenche le reste des événements, non?
— T’inquiète ! On tachera que ça se termine mieux que dans le film !
Il avait à peine terminé sa phrase qu’il se mit à l’uvre, me soulevant et me lâchant aussitôt. Je serrai mes jambes bottées encore plus fort autour de sa taille et l’accompagnai en rythme. Du fait de l’ampleur qu’il donnait à nos mouvements, son phallus entrait parfois en moi "en biais", générant ainsi des sensations extrêmes au niveau de mon vagin. Il ne nous fallut pas longtemps ni à l’un ni à l’autre pour atteindre le nirvana. Le souffle court mais toujours empalée sur Philippe, je laissai retomber ma tête sur son épaule.
Lorsque nous rejoignîmes les autres invités, personne ne semblait avoir remarqué notre absence momentanée.
