Un moment de silence se prolongea dans la chambre, interrompu uniquement par le bruit de papier venant du livre de Théo.
— Vous deux dans mon bureau, tout de suite ! Chuchota le docteur brisant le statu quo.
Elles sortirent et Théo leur dit :
— Bonne matinée à toutes les trois.
— A toi aussi, dirent en chur les infirmières.
Elles entrèrent dans le bureau et Karine indiqua de l’index les sièges où les infirmières s’assirent immédiatement. Elle s’installa en face d’elles et hocha sombrement la tête.
— Alors comme ça… Il vous demande des fellations et vous lui en faites ?
Fanny, étant l’aînée des deux, prit la parole.
— Il est si gentil, que… Que… Je ne sais pas moi ?
Annette dit le fond de sa pensée les larmes aux yeux.
— On n’arrive pas à lui dire non, il y a quelque chose en lui de…
Elle réfléchit.
-… Je ne sais pas…
— Il a une franchise… Rafraîchissante. Il me pose des questions sur moi, me fait parler de mes problèmes, me complimente, me dit des choses douces…
Elle se perdit dans ses souvenirs une larme roula sur sa joue.
— Tout l’inverse de mon mec, donc voilà Théo m’a touché…
— Ça je sais, la coupa Karine. Il a l’air de vous avoir touchées de bien des manières.
Annette baissa les yeux. Fanny prit la suite :
— Et moi il me fait sentir encore désirable…
Elle frissonna.
-… J’ai cinquante et un ans. Ça faisait longtemps que cela n’était pas arrivé. Alors quoi de mal à lui donner un petit coup de main… De langue.
Le docteur les regarda avec désespoir.
— Qu’est-ce que je vais faire de vous ? Avez-vous pensé aux conséquences ?
Elles baissèrent les yeux, Karine ferma les siens.
— Je ne peux sûrement pas mettre à pied les deux meilleurs éléments de l’équipe de jour… Et de nuit.
Elle se frotta les tempes et parla pour elle-même :
— Et dire que je suis allée les voir la nuit… Et que je n’ai rien vu. Et surtout pas la "meilleure suceuse du service" à l’uvre.
Elle marqua une pause et continua son monologue :
— Comment a-t-on pu en arriver là ? Le renvoyer chez lui comme ça ? Impossible, il sautera sur sa mère et sa sur… Il n’en fera qu’une bouchée ce petit pervers.
— Ce n’est pas un pervers ! Dit Annette avec colère. Si on lui disait stop il s’arrêterait sans aucun doute.
Karine exaspérée sortit :
— Dites ça à sa mère.
Elles regardèrent le docteur qui rougit de honte d’avoir trahi son amie.
— Il n’a quand même pas… Commença Fanny.
— Oubliez ça ! Je ne vais rien faire pour l’instant, vous allez retourner travailler comme-ci de rien n’était. Vous allez aussi rencontrer la psychologue de Théo et lui raconterez tout ce qui est arrivé. Je pense que ça l’aidera à préciser son diagnostic.
Elle fit un geste de la main les congédiant, et avant qu’elles ne sortent, ajouta :
— Et bien sûr, fini pour aujourd’hui le travail buccal !
Annette se retourna et dit avec le sourire :
— Il n’en demande qu’une par jour, il n’a pas succombé à la gourmandise.
Fanny se crispa devant la remarque bébête de sa collègue.
— Sortez de mon bureau bande de perverses, dit-elle, sa patience à bout.
Une fois seule elle prit son téléphone et appela Isabelle.
— Salut Isa.
-…
— Oui tout va bien, mais je vais peut-être précipiter son retour chez lui.
-…
— Attends avant de te réjouir, tu peux venir me voir ?
-…
— Viens directement après ton boulot.
-…
— A cet après-midi.
Plus tard Isabelle rejoint son amie.
— Elles ont quoi ? Cria-t-elle.
— Elles lui font des fellations, répéta Karine.
— Des fellations ?
— Oui.
— A mon Théo ?
— Oui.
— Je veux les voir.
— Pourquoi ?
— Je veux savoir s’il les a forcées.
— Oh non, ne t’inquiète pas pour ça. Elles les ont faites avec joie.
— Elles l’ont forcé alors ?
— Non, non, il a juste demandé et… Hop !
Un moment de silence accompagna la réponse du docteur. Isabelle reprit, éberluée :
— Je le ramène le plus rapidement possible à la maison et puis c’est tout !
Karine ne put s’empêcher de pouffer en pensant à un souvenir récent.
— Mais qu’est-ce qui te prend ? Demanda Isabelle avec colère.
— Ton fils, quand il a désigné la grande gagnante ! Il a fini par un "Et puis c’est tout" sur l’exact même ton que toi.
— Quand il a désigné quoi ?
— La grande gagnante !
— La grande gagnante ! Mais de quoi ?
— Bah… La meilleure… Suceuse du service.
— Il les a mis en compétition ? Demanda Isabelle les paupières papillonnantes.
— Non non non ! Je pense que l’une des infirmières de nuit a dû lui demander qui était la meilleure, et vu ce qu’il a dit, j’imagine que c’est Carline.
— Pourquoi, c’est la gagnante ?
— Du tout, c’est Noémie. Je dois dire que ça ne m’étonne qu’à moitié.
Avant que la mère de Théo n’ait pu prendre la parole, Karine poursuivit sa réflexion :
— Si son engin est si épais que ça et vu la taille de la bouche de Noémie, j’imagine qu’ils sont faits pour s’entendre.
Isabelle ouvrit grand la bouche, prête à incendier son amie sur ses réflexions.
-…
Elle resta bloquée, ferma la bouche et se passa les mains sur le visage.
— Tu vas bien Isa ?
Lorsqu’elle dégagea enfin ses mains de son visage, le docteur vit le sourire de son amie. Celui-ci vira au fou rire silencieux.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— C’est ta réflexion sur lui et Noémie. C’est clair qu’elle a une grande bouche et qu’il est épais.
Elle secoua la tête et interrogea, sur une question qui lui trottait dans la tête du jour précédent :
— Et donc avec laquelle a-t-il couché ?
Karine étira les bras vers le haut et répondit :
— Ça ! Faudra toutes les interroger pour le SAV…
Le docteur leva l’index droit et se tapota le bout du nez. Après quelques secondes de réflexion sa bouche se fendit d’un rictus mauvais.
— La sale petite garce…
Elle se retint difficilement.
— Alors ? Tu penses savoir laquelle ? Dit Isabelle.
— Carline, quand j’ai visité Théo la première nuit, elle m’a fait comprendre qu’elle avait eu des relations sexuelles avec quelqu’un et que ça l’avait bien dégourdie.
— Attends, on ne peut pas savoir si c’est de Théo dont elle parlait.
— Laisse tomber, j’en suis sûre !
Karine sentit une colère noire monter. Elle se revit le premier soir des visites.
— Et je parie tout ce que tu veux que Noémie passe aussi à la casserole.
— Tu es sûre ?
— Sûre !
Isabelle et son amie restèrent à se regarder dans les yeux. La mère de Théo finit par dire :
— Il a un putain de harem.
Karine hocha la tête et se leva et dit :
— Allons discuter avec lui.
Elles entrèrent.
— Salut m’man.
— Bonjour mon cur.
Elle se pencha et lui fit la bise. Il lui caressa les fesses. Elle n’y fit pas attention.
— Théo, on a quelques questions à te poser, dit Karine.
Il se repositionna sur son lit, sentant la tension dans la voix de son docteur. Il ferma son livre sur son doigt pour ne pas perdre la page.
— Bien sûr Doc.
Karine eut un sourire crispé.
— Nous voudrions savoir si tu… Tu vois… Si tu… Si tu as… Euh…
Isabelle leva les yeux au ciel, en soupirant.
— Est-ce que tu as couché avec une de tes infirmières ? Demanda-t-elle sans préambule.
La surprise se lut sur le visage de Théo.
— Bien sûr.
La surprise se fit sur leurs visages et elles opinèrent du chef devant l’indifférence de Théo.
— Et avec qui ? Demanda Karine.
— Carline.
— J’en étais sûre, s’exclama-t-elle.
Théo eut un grand sourire et s’adressa à son docteur.
— Et je vais vous dire une chose, j’ai pensé à vous pendant.
— Pardon ?
— Oui. Vous êtes déjà bien serrée, mais elle l’était un peu plus que vous.
Karine eut un hoquet.
— Vous êtes aussi surprise que moi, hein ? La première pénétration fut difficile mais elle mouillait tellement que l’on n’a pas eu de problème de lubrification.
Le docteur se couvrit la bouche de sa main.
— Ah oui ! C’est vrai que c’est très important, ironisa sa mère.
— Ne te moque pas maman, Carline est tellement triste en ce moment. Je pense qu’elle aurait même pu faire une bêtise, si tu vois ce que je veux dire, finit-il d’un ton bien sérieux.
Elles se regardèrent.
— Tu es gentil, mais normalement c’est aux infirmières de prendre soin des patients et pas l’inverse, dit sa mère.
— Non non non ! Quand elles ne se sentent pas bien, je me sens bizarre et je vous avoue que leur faire plaisir n’est pas désagréable pour moi non plus.
Isabelle leva les mains pour se rendre.
— OK ! Tu as couché avec Carline mais…
— Et Noémie.
Sa mère reprit en bégayant un peu.
— D’ac… D’accord Carline et Noémie…
Isabelle s’interrompit ayant perdu ses mots. Karine ne put s’empêcher de poser une question.
— Pourquoi as-tu couché avec Noémie ? La fellation, passons, mais elle a quelqu’un !
Son patient parut contrit.
— Je ne sais pas si je peux vous en parler, mais on va dire qu’ils se sont quittés en mauvais terme.
— Oh ! Je ne le savais pas.
Théo continua sur le ton d’une discussion de comptoir.
— Elle prenait trop sur elle et aurait fini par exploser. Maintenant après une bonne sodomie, elle est requinquée et en pleine forme.
Karine ouvrit simplement la bouche, aucun son n’en sortit. La mère de Théo, elle, sans s’en rendre compte se lécha la lèvre supérieure. Son souffle se fit court. Elle demanda :
— Elle n’a pas eu trop mal ?
Karine la regarda bizarrement en secouant la tête.
Les bras de Théo lui en tombèrent :
— Bien sûr que non ! Jamais je ne leur ferai du mal !
Le soupçon de colère dans la voix de son fils la troubla. Elle se pencha et lui fit un gros bisou sur le front. Théo lui glissa sa main sous la jupe de sa mère. Karine n’y vit que du feu. Celle-ci s’approcha à l’opposé de son amie et serra le bras de son patient.
— Nous savons bien que tu ne leur ferais pas de mal, tu es un bon garçon. Nous en sommes sûres.
— Je sais que je suis encore jeune mais si on pouvait éviter le "bon garçon", cela me ferait bien plaisir.
Elles rirent et Karine dit :
— Alors disons tu es quelqu’un de bien, juste un peu pervers.
Il rougit, et enfonça les deux premières phalanges de son majeur dans la fente de sa mère. Celle-ci soupira doucement et trembla.
— Une sodomie… Noémie ? Et Carline ?
— Vaginal sans fioriture, mais elle se donne à fond.
— Sans fioriture, reprit Karine, sceptique devant l’indifférence de Théo face à des sujets aussi intimes.
Il hocha la tête, et commença un va-et-vient avec son majeur. Isabelle eut honte mais depuis que son fils l’avait fait jouir, elle se sentait étrange. Les sensations avaient fait culminer son orgasme comme jamais cela ne lui était arrivé.
— Il faut que cela cesse, Théo ! Je suis désolée mais tu vas devoir prendre conscience que ce que tu fais n’est pas bien.
Le docteur finit sa phrase en lui tapotant la poitrine de son index.
— Isabelle tu ne dis rien, soutiens-moi un peu.
Elle mouilla très fort et ne put retenir un nouveau soupir. Elle repoussa la main de son fils.
— Écoute bien le docteur Renaud. Tu dois lui obéir.
Théo leva les yeux au ciel.
— Nous sommes entre adultes consentants… Et si ça leur fait du bien, moi je ne suis pas contre.
— Ce soir qui est en équipe de nuit ? Demanda Isabelle.
Théo plissa du nez. Karine réfléchit et vit la mine contrite de son patient.
— Ce sont elles de service n’est-ce pas ?
Il hocha la tête.
— Ça tombe bien je voulais leur parler.
Le bip de docteur sonna.
— Je dois y aller, c’est la réponse pour la date avancée de sortie de Théo.
Isabelle accompagna son amie jusqu’à la sortie de la chambre.
— Tu vas le faire sortir avec une convalescence à domicile ?
— Oui, un kiné viendra directement chez vous et dès qu’il passera sur la phase sans béquilles, mais avec une canne il pourra venir ici pour sa rééducation.
Isabelle hocha la tête, se pencha et dit tout bas :
— Il m’a encore doigté !
— Quoi ! Et quand ?
— Pendant que l’on discutait.
— Mais tu n’as rien dit ?
— J’ai repoussé sa main mais…
Elle regarda son amie avec peur.
— Tu es inquiète lorsqu’il va revenir chez vous ?
— Je veux juste qu’il commence avec la psy en même temps.
Karine inspira et dit qu’elle verrait ce qu’elle pourrait faire. Elle commença à partir puis revint sur ses pas et demanda :
— Mais dis-moi, tu ne prends pas de plaisir ? Tu sais quand il…
Elle s’arrêta devant le visage horrifié de son amie.
— Oui, c’est d’accord, je vais voir le Docteur Canfre, dit Karine d’une petite voix.
Lorsqu’elle entra dans la chambre, son fils avait repris sa lecture. Elle se mit à sa gauche au même endroit que précédemment.
— Toujours en train de rattraper tes franchises.
Il regarda sa mère, passa sa main gauche sous sa jupe et dit :
— Oui mais je suis un peu déçu une de mes préférées n’est plus traduite et j’ai quelques agacements sur d’autres.
Il indiqua de sa main droite une pile de livres où chacun avait un marque-page vers le milieu du livre. Il enfonça de nouveau les deux premières phalanges de son majeur.
Isabelle ne fit rien pour l’arrêter mais soupira.
— Tu sais que tu ne dois pas faire ça ?
Théo leva les yeux au ciel.
— Je sais, acheter un livre et ne pas le lire jusqu’au bout ce n’est pas terrible. Mais les histoires sont pauvrettes et pas très bien écrites, ou bien mal traduites, dit-il en haussant les sourcils.
Il secoua la tête et commença un va-et-vient avec son doigt.
— Ce n’est pas encore pour aujourd’hui le renouveau de la fantaisie légende.
Sa mère ferma les yeux exaspérée et lui dit :
— Je parle de ta main sous ma jupe.
— Allons, pas encore avec ça ! Tu en as besoin. Tu es nerveuse en ce moment à cause de moi. Tu vas voir c’est bon pour ce que tu as.
Il rentra l’annulaire en plus et les enfonça au maximum. Isabelle prit appui sur le lit pour ne pas s’écrouler.
— Souviens-toi des consignes de la psychologue. Tu ne dois pas faire ça.
— Ah oui ! Fit-il avec un regard complice. Mais moi je parie que tu as dormi comme une marmotte après la dernière fois.
En plus des va-et-vient, il colla son pouce sur le clitoris de sa mère et fit des petits cercles. Isabelle ouvrit grand la bouche et ferma les yeux. Elle se dit qu’elle n’y arrivait pas et qu’elle ne pouvait y résister. Il la touchait juste là où il fallait.
— Alors tu étais reposé après ton orgasme ? Demanda-t-il avec un sourire complice.
Elle hocha la tête, ses hanches se mouvèrent sans son accord. Elle ouvrit les yeux et son regard plongea dans celui de son fils.
…
…
Elle prit peur et retira la main de son fils de sous sa jupe.
— Non, tu y étais presque, dit Théo.
— Tu ne dois pas faire ça tu m’as compris, dit-elle avec une grande colère.
Théo ramena doucement sa main contre lui en la gardant bien à plat. Le regard d’Isabelle tomba sur celle-ci, les doigts étaient couverts d’une épaisse couche gluante et au creux de la main, une petite flaque de son jus.
Elle expira difficilement et continua :
— Si jamais tu tentes encore quelque chose comme ça…
— Oh non ! Si c’est pour te mettre en colère je ne le ferai plus, dit-il avant de plonger le bout de sa langue dans la petite flaque.
— Qu’est-ce que tu fais ? Demanda-t-elle horrifiée.
— T’inquiètes je ne vais pas le boire, s’exclama-t-il devant les yeux horrifiés de sa mère. Je voulais savoir si tu avais le même goût que Carline.
Il prit une serviette et s’essuya la main. Ensuite, avant que sa mère ne réplique quelque chose, il répondit à sa question.
— Non pas pareil… Je ne vais pas dire que c’est bon, dit-il en pointant son index vers le haut d’un air docte. Mais c’est intéressant de savoir que ça n’a pas du tout le même goût chez toutes les femmes… Comme pour le sperme… J’imagine.
Il prit la main de sa mère.
— Dis, le sperme ça a quel goût pour vous ? Demanda-t-il très sérieusement.
— Mais pourquoi tu me demandes ça comme ça ? Répliqua-t-elle consternée.
— Les infirmières avalent le mien comme-ci j’étais une fontaine de jouvence.
Isabelle porta une main à sa tête et ne put s’empêcher de sourire par crispation.
— Tais-toi Théo et lis ou je vais finir par faire une attaque !
Il eut un sourire grivois en reprenant sa lecture et dit :
— Des relations sexuelles régulières empêchent la formation de caillots sanguins.
— Tu vas te taire, dit-elle en posant sa main sur la bouche de son fils.
Karine entra à ce moment-là.
— Je vois que vous vous amusez bien, dit-elle en s’approchant. Que disait-il encore pour qu’il mérite ça.
— Il cherche à faire son intéressant c’est tout.
Karine regarda Théo et fit signe à son amie de la rejoindre à la porte.