Malgré que le bouleversement de ma vie ai été provoqué par ce baiser, les choses sérieuses ont commencé après la nuit que j’ai passé chez lui. Ce qui est étrange, et qui me parait toujours aussi étrange aujourd’hui, c’est la rapidité des événements qui m’ont dépassés.
Ludwig est tout mon contraire, et ceci dans tout les sens, aussi bien moral que physique. Mais c’est son caractère, le fait qu’il vive à 100 à l’heure et qu’il a tendance à presser les choses aux détriments des sentiments des autres, qui a permis un changement irréversible en moi. Sans lui, je me serais sans doute enfoncée encore plus dans la carapace que je m’étais construite, et qui me semblait si importante.
A mon réveil, je n’ouvris pas tout de suite les yeux. Le soleil s’infiltrait timidement à travers les volets. A l’emplacement de Ludwig, la place était agréablement chaude. Doucement, mes paupières dévoilèrent à mes yeux l’emplacement vide où avait dormi Ludwig. Un peu inquiète, je me lève et me lance à sa recherche dans l’appartement. Rien, vide, personne, nada. Je me permets de visiter les lieux. C’est pas mal. Il y a du désordre un peu partout, mais la déco a été bien pensée. Je m’assois sur le canapé en cuir noir et allume la télé : il est 13 heures. Absente le deuxième jour de la rentrée… Génial…
Je fouille tous les placards de la cuisine à la recherche de nourriture et de vaisselle propre. 14 heures. J’ai pu manger un semblant de petit-déjeuné. Après une brève toilette, me voilà à la recherche de mes vêtements. Pas dans la machine, ni sur l’étendoir… Ils ne doivent pas être lavés. Temps pis. Je fouille alors dans ses armoires sans dessus-dessous et déniche un T-shirt assez long pour faire une mini-robe, mais aucuns pantalons qui ne me tombent pas sur les chevilles. Je lui pique un caleçon, et des chaussettes blanches qui me vont comme des bas.
J’enfile mes chaussures et parée de mon sac, je… je… La porte est fermée? La porte est fermée! Non… si? Je sens des gouttes de sueurs perler sur mon front… Il… l’a fait exprès? Prise de panique est d’une rage soudaine, je laisse tomber mon sac et parcours la maison à la recherche de clefs. A chaque fois que j’en trouve une qui semble compatible avec la serrure, je l’essaye, en vain. 17 heures. L’appartement est sans dessus-dessous. Et moi je suis rouge. Toute rouge. Et pas d’embarras, mais de colère. Mes joues sont mouillées de mes larmes. Quand tout à coup, un éclair: mon téléphone ! L’espoir m’envahit soudainement, et j’accours vers celui-ci au fond de mon sac. Et qui est éteint. Plus de batterie. Je suis prise de sueurs froides. Ma mère… Elle a dû appeler la police, ils doivent être à ma recherche…
Puis d’un coup, un bruit de clefs venant de la porte met tout mes sens en éveil. La porte s’ouvre, et Ludwig apparait à son embouchure.
<< _ Ah, merde, je t’ai complétement oubliée. Ça va mieux ta blessure?… Tu as les yeux hyper rouge, t’as fumé? T’as pleuré? >>
Agenouillée au sol, serrant désespérément mon téléphone dans les mains, s’entremêle en moi colère, désespoir et incompréhension. Il avance alors, retire sa veste et ses baskets, et découvre l’état désastreux de l’appartement. Immobile et dos à moi, il ne dit rien. Reprenant mes esprits, je me rends compte de ce que j’ai fais, et prends la parole, extrêmement honteuse, en séchant une larme:
<< _ Je suis désolée, j-je trouvais pas la clef et…
_ Ta gueule. ta gueule putain.
_ Mais je…
_ TA GUEULE !!! >>
Je sursaute alors qu’il se retourne vers moi visiblement pour me frapper. Je prends les devants et cours le plus loin possible, c’est-à dire à 5 mètre, bloquée par un mur. Il m’attrape les poignets et me les serre. Son regard me transperce tant la fureur émane de celui-ci, et je fonds de terreur, m’abandonnant à la peur, me mets à pleurer en m’excusant. Il semble qu’il se calma face à mon affolement, et libéra mes poignets marqués de ses doigts. Il s’approche de mon visage et me vole un baiser… qui dura assez longtemps… trop longtemps… sa langue s’introduit dans ma bouche, ses mains parcourent mon dos, et je me livre à lui, inerte. Alors, il s’arrête doucement, m’observe, et demande avec un sourire amusé:
<< _ Ce sont mes vêtements?
_ Euh, oui…
_ Tu portes des vêtements d’homme… Tu es une perverse, Nya.
_ N-Non ! Je fus surprise qu’il se rappelle de mon prénom.
_ Chut. Tais-toi. J’ai quelque chose pour toi. >>
Il se lève, part, revient quelques secondes plus tard avec une boite.
<< _ Tu vas mettre ça. Quand tu seras habillée, tu viendras me voir. Tu as 5 minutes. >>
Je m’enferme dans sa chambre. J’ouvre la boite: Une robe. Je la sors complètement et la contemple. Non, un uniforme de soubrette. Et un collier de chien…?
<< _ Ludwig…
_ C’était rapide.
_ Euh, hum, non… Je… C’est quoi c-ce… >>
Je sens bien que je suis rouge. Je rougis tout le temps. Il ouvre la porte et ne me découvre pas comme il l’aurait souhaité. Il me saisit par les cheveux.
<< _ Écoutes bien, pétasse. Ici tu es chez moi. Maintenant, si tu veux pas que je te rende la symétrie, tu vas enfiler cette tenue de suite. >>
Et là, j’étais blanche. Je l’ai vu à ma tête dans le miroir. Je me déshabille en tremblant, enfile la tenue demandée. C’est moche, trop grand, ça ne me va pas. Je sors craintivement et referme la porte derrière moi. Assis contre le mur, il lève alors les yeux vers moi.
<< _ Magnifique… Quoi qu’un peu grand… >>
Il me retourne et je me fait m’appuyer contre le mur. Il serre les liens dans le dos au plus au point, manquant de me broyer les organes, et me retourne à nouveau pour m’admirer.
<< _ Parfait… La taille est bien marquée… Si je serre le collier comme ça, ça va?
_ Khhh… Non…
_ Et là?
_ Un peu moins, s’il te plait…
_ Non, là c’est bien. Maintenant, on va s’amuser un peu… >>