Il y a longtemps de cela, lorsque les premières cités des hommes commençaient à fleurir dans les plaines fertiles du Tigre et de l’Euphrate, vivait une déesse qui affectionnait tout particulièrement l’espèce humaine. Elle prenait grand soin à les observer et apprendre leurs langues et leurs coutumes. Un jour, lassée de n’être qu’une idole, elle décida de se mêler à eux et entreprit un périple perpétuel qui la mènerait à chaque étape dans un nouvel environnement. Voici quelques extraits de cette épopée de plus de six mille ans.
Kérame est un potier de renom, connu dans tout Athènes pour ses récipients fins et ouvragés ornés de motifs délicats et précis. Il vit dans une résidence luxueuse avec son épouse, Agyrokomis, son fils Callianax et leurs esclaves. Callianax est un jeune homme bien fait et tout à fait séduisant mais souffre d’une timidité maladive. Ayant depuis tout petit fréquenté les ateliers de son père, il n’était que peu instruit sur les choses de l’amour. Sa confiance, il la puisait dans le savoir-faire qui lui a été transmis et la littérature qui le transportait et l’inspirait pour illustrer des pièces de céramique. Ayant atteint l’âge adulte, il devenait de plus en plus envisageable pour lui de se marier mais sa grande inexpérience avec les femmes inquiétait quelque peu sa mère. Un jour où ils étaient seuls, celle-ci fit part de son trouble à son mari.
"Kérame, pense-tu que notre fils est prêt à prendre femme ?
— Pourquoi pas ? Il est en âge et c’est un bon parti. Et d’après ce qui m’a été rapporté, il y a déjà des prétendantes qui pourraient lui convenir.
— Ce n’est pas ce dont je veux parler. Tu sais qu’il a toujours été dévoué au travail que tu lui as donné et que ses jours de repos sont surtout consacrés au théâtre. Il est toujours vierge et je crains que cela ne le pousse à reporter sans cesse son mariage de peur de se retrouver embarrassé pendant la nuit de noces.
— Tes craintes sont compréhensibles mais tu n’as pas à t’en faire. C’est un garçon plein de ressources ou devrais-je dire maintenant un homme, ne l’oublie pas. Je pense qu’il a pris pleine mesure de ce qu’implique d’être adulte et qu’au moment voulu, il saura se défaire de sa timidité.
— Tu as peut-être raison, pardonne-moi de t’ennuyer avec mes inquiétudes.
— Tu n’as pas à t’excuser, tu es sa mère. Que tu veilles sur lui est normal mais maintenant c’est à lui de le faire seul. Maintenant n’en parlons plus. Je dois m’absenter pour la journée entière, je dois me rendre à l’assemblée pour débattre des nouvelles taxes sur les exportations vers les colonies. Callianax veillera sur l’atelier à ma place"
Sur ces mots, Kérame s’en alla vers son devoir de citoyen, laissant Agyrokomis à ses inquiétudes. Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, une femme sortit de l’ombre et l’interpela doucement par ces mot : "Pardonne-moi maîtresse, je n’ai pu m’empêcher d’entendre ce que tu as dit. Je ne voudrais pas paraître impertinente mais je pense avoir la solution à tes soucis et à ceux du jeune maître."
La personne qui venait de parler était Nemis, une esclave d’une dizaine d’années plus âgée que Callianax. C’était une femme à l’allure soignée malgré son statut, portant une longue chevelure noire, arborant une peau légèrement bronzée, des yeux noirs et une poitrine ferme et fière, qui aurait pu rendre jalouses ses consurs et même son employeuse. Cette dernière songea dans un premier temps à ne pas écouter son esclave, puis se dit ensuite que si son idée était intéressante, cela serait regrettable de ne pas la connaître.
"Vois-tu maîtresse, lors de mes services dans la maison, il m’est arrivée de remarquer que je ne laissais pas le jeune maître indifférent. Or, par chance, il se trouve que j’ai de l’expérience dans le domaine des choses de l’amour et je peux tout à fait l’y instruire afin qu’il soit confiant et serein lors de sa nuit de noce.
— Vraiment ? Tu ferais ça ?
— Je serais honorée de veiller au bien-être du jeune maître et par conséquent à ta tranquillité maîtresse. Et pour te rassurer plus encore, sache que je suis incapable d’enfanter. Tu n’auras donc aucun souci à te faire me concernant.
— Ce que tu me dis est séduisant mais comment puis-je te croire ? Tu pourrais tout aussi bien profiter de mes tracas de mère pour te retrouver dans le lit de mon fils et lui faire un enfant illégitime."
A ces mots, Nemis releva la tête et fixa d’un regard profond les yeux d’Agyrokomis qui devint de plus en plus confuse. La femme qu’elle considérait quelques minutes encore comme un bien domestique devenait tout-à-coup intimidante. Toujours accrochée à ses yeux, elle s’avança doucement et murmura : "Je peux te garantir que je suis de bonne foi et que je ne cherche pas à te tromper. Tu n’as qu’un mot à dire et je me chargerai d’être la préceptrice de ton fils." Décontenancée, la mère céda devant l’inquiétant sentiment d’autorité émanant de son interlocutrice. "D-D’accord, je te fais confiance, balbutia-t-elle, mais j’aimerais que mon époux n’en ai vent. Je ne voudrais pas ébranler la confiance qu’il a en son fils." Avec un sourire satisfait, Nemis conclut en disant : "Parfait. Nous sommes donc d’accord".
Plus tard dans la journée, Callianax revint dans la demeure familiale pour se reposer au frais, tandis qu’un soleil écrasant forçait la cité à stopper toute activité extérieure. Profitant du calme ambiant et de l’absence du patriarche, Nemis se faufila dans la chambre du jeune homme et s’approcha de lui. D’un baiser frais sur son front elle le réveilla puis lui susurra ces mots : "chut, ne dis rien. J’ai vu les regards que tu me portes et je sais le désir que tu éprouves pour moi. Je sais également que tu n’as aucune expérience en matière de sexe et c’est pour cela que je suis avec toi aujourd’hui. A partir de cet instant je t’enseignerai tout ce dont tu auras besoin et je serai toujours disponible pour assouvir ta faim." La voix de la servante était comme du nectar doux et sucré aux oreilles du jeune homme qui rougissait en regardant celle-ci avec un mélange de bonheur et de surprise. "Je n’ai qu’une condition à te poser, reprit-elle. Ton père ne doit pas le savoir. Aussi te demanderai-je de me promettre de garder le silence sur nos futures activités". Callianax acquiesça en toute hâte, trop heureux de la proposition qui lui était faite.
"Bien, fit Nemis, en prenant un ton plus enjoué. Nous allons passer à la première leçon si tu le veux bien." Callianax fit mine de se relever de sa couche mais sa partenaire le retint en disant : "Reste couché, pour cette fois, tu n’auras besoin de ne rien faire."
Elle releva la tunique de son amant et constata qu’il avait déjà une belle érection. Cependant, une odeur musquée se dégageait de tout son corps, dû à la journée de travail près du four dans lequel il faisait cuire ses céramiques. Nemis se pencha sur son membre et se mit à le lécher sur toute sa longueur avant de prendre le bout en bouche.
"Que fais-tu ? dit avec surprise Callianax.
— Ta première leçon, répondit Nemis en stoppant l’action de sa langue. Le sexe est avant tout un ensemble de sensations et pour que deux personnes soient parfaitement unies il faut que leurs sens apprennent à se connaître. Cela se fait par le parfum, la douceur et le goût de la peau, par le son de sa voix et la beauté d’un corps nu et offert."
Joignant le geste à la parole elle commença a masturber lentement son élève. "Par exemple, cette main qui te caresse, reprit-elle. Tu peux en sentir la chaleur, la douceur mais aussi la pression que j’y place par la force et la vitesse que ma main imprime sur ton membre." Elle le masturba alors avec plus de force et de rapidité, ce qui arracha un râle de la part du jeune homme. "Ce sont aussi de bons indicateurs du plaisir que tu offres. Le gémissement que tu as produit et le frémissement de ton pénis m’ont indiqué que mon action te fait du bien. Surtout ne retiens aucune sensation et abandonne-toi à elles." Nemis reprit ensuite la fellation en serrant ses lèvres autour du gland tandis que ses mains s’agitaient sur sa tige et ses bourses. Tout le corps de Callianax était paralysé par un plaisir qu’il ne pensait pas possible avec des doigts et une bouche, son esprit, lui, était de plus en plus confus malgré ses tentatives de rester lucide. Il ne comprenait pas pourquoi la voix de sa préceptrice était aussi agréable que les gestes qu’elle lui prodiguait. En fait, tout en elle participait à son plaisir qui se faisait de plus en plus intense. "Je crois que tu es mûr maintenant, commença Nemis. Je vais aller jusqu’au bout cette fois et tu vas te répandre dans ma bouche, je veux que tu explose de tout ton désir et que tu t’abandonnes complètement à lui, ne pense plus à rien d’autre qu’à ce que tu ressens dans ta chair. Quant à moi, je vais boire ta semence comme on boit à une source."
Nemis plongea alors sur son entrejambe et goba d’une traite le sexe qui lui faisait face. Ses mains s’étaient déplacées sur les hanches de son partenaire et c’était désormais de ses lèvres fines qu’elle le masturbait. Elle commença par des mouvement amples et désordonnés qui devinrent plus précis avec le temps, puis la pression de sa bouche se renforça de même que sa vitesse. Elle effectuait un mouvement de pompe rapide sur cette verge qui frémissait de plus en plus contre sa langue. Le corps de Callianax se fit brûlant, il tremblait de tous ses membres et tout particulièrement de celui que suçait frénétiquement sa partenaire et sa voix émettait des gémissements saccadés. Enfin, ses mains se crispèrent et un râle rauque sortit de sa bouche tandis que celle de Nemis se remplissait de sperme chaud et salé. Celle-ci admira avec satisfaction son uvre en avalant le résultat de ses efforts puis se colla contre son amant, haletant et au bord de l’évanouissement.
Avant que Callianax ne bascule dans un sommeil lourd, Nemis lui glissa à l’oreille ces paroles : "Désormais, je suis officiellement ta maîtresse".