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Un village tranquille – Chapitre 1




Cet été, Eloïse et son mari ont profité d’une aubaine : la libre disposition d’une villa dans le sud de la France pendant la dernière semaine de juillet. Comme ce n’était pas au programme, il se trouve que les enfants sont restés chez leurs grands-parents. Double-chance ! Enfin seuls, au soleil, au calme et youpie ! Quand sa copine Nathalie lui a proposé cette maison de famille, Eloïse n’a pas tergiversé :

— Oh oui ! Nath, tu ne peux pas savoir comme tu me fais plaisir. C’est gé-nial !

— Mais tu sais, c’est dans un village perdu, ce n’est pas au bord de la mer ; pas un chat, pas une boutique sur des dizaines de km !

— Ecoute, on sera tran-quille. Ce sera la première fois depuis… depuis mon premier accouchement. Tu te rends compte ?

Et voilà ! C’est fait. Une rivière encaissée, le soleil, les grillons, une végétation luxuriante, la chaleur écrasante. La maison est délicieusement fraîche derrière ses volets croisés. Grasses matinées, siestes coquines, repas tardifs sur la terrasse. Cris de chouettes toutes les nuits. Que c’est bon d’avoir la paix ! Pas de téléphone, pas de télé ; pas même la radio, ni les journaux.

En une semaine, ils n’auront pas le temps de s’ennuyer. Ca va les requinquer pour un an.

Ce matin, Eloïse s’est réveillée plus tôt. L’idée lui vient d’aller à la rivière assez rapidement pour profiter de la fraîcheur, retrouver cette sensation de premier matin du monde. Edmond dort encore. Il dort la bouche ouverte, le pauvre chéri. Elle ne veut pas le réveiller. Elle sait d’avance qu’il ne voudra pas venir. Il lui faudra son café, son petit-déjeuner interminable et quand il se décidera, ce sera déjà la fournaise de midi. Et puis, c’est le jour de ravitaillement dans un grand magasin à 35 km de là. Enfin, la vérité, c’est surtout qu’elle a envie de s’offir ça pour elle toute seule. Seule au monde, sans corvées, sans mari, sans rien à devoir préparer, sans personne à prendre en charge, sans horaire, sans… Stop ! C’est décidé.

Sur la pointe des pieds, un grand t-shirt lui battant le haut des cuisses, Eloïse se glisse hors de la chambre. Sur la table de la cuisine, elle rédige un petit mot, la liste des courses, puis ’ A cet après-midi mon chéri ! ’ Et hop, dehors !

Il est déjà dix heures et demie. Pour le lever du soleil, il faudra repasser. Tant pis ! Elle a juste enfilé un slip de bain sous le t-shirt, mis un chapeau de paille et des lunettes de soleil. C’est la belle vie. Un panier en osier à l’épaule contient une bouteille d’eau, de la crème solaire, une grande serviette, un bouquin, 2 ou 3 barres de céréales et 2 pommes. Quoi de plus nécessaire pour une jolie brune de 33 ans à la poitrine épanouie ?

La pulsion de liberté a été telle qu’elle n’a pas mis de soutien-gorge. Elle a l’intention de se baigner nue, de bronzer dans la lumière tamisée par les feuillages. Aujourd’hui, Eloïse se lâche !

La voilà à bicyclette. Oh ! Oh ! Elle avait sous-estimé les secousses du chemin. Le ballotement de ses seins est plus qu’indécent, c’est presque obscène ! Mais elle ne se sent pas le courage de remonter la pente, de tomber sur Edmond tout ébouriffé. Ah non, alors !

Le t-shirt se révèle ultra court pour se percher sur ce vélo de vieille grand-mère. Oh ! Que c’est gênant ! D’une main, Eloïse tient le bout de tissu plaqué sur ses cuisses, elle pédale les genoux en dedans, elle évite de faire grincer les freins. Elle passe à travers le village comme un fantasme propre à enflammer toute une population virile. Elle est scandaleuse et délicieuse… Et personne ne la voit. Pas un homme, pas une femme, pas un chat !

Ouf ! Le village est passé. C’est la griserie de la descente vers le fond du vallon. La pente est assez forte. Misère ! Quand il faudra remonter, ce sera une autre histoire.

Eloïse ne croit pas si bien dire…

Pour l’heure, elle est toute à son plaisir. L’air tiède siffle à ses oreilles, fait voler ses cheveux mi-longs. Comme il lui faut tenir son chapeau, elle a lâché le bas du t-shirt et celui-ci se soulève jusqu’au nombril.

La petite culotte sauve son honneur. Mais quelles fesses juchées sur l’antique selle ! Et cette poitrine ! On se damnerait pour être là, au bord de la route. Ce qui serait une erreur stratégique car elle est sûrement un avant goût du paradis.

Les reflets de l’eau scintillent entre les arbres. Eloïse ne tarde pas à poser son vélo contre un aulne. Et vive l’aventure !

Elle atteint la berge. C’est impratiquable, elle le sait. Il faut descendre dans l’eau, très peu profonde à ce moment de l’année, et suivre le courant vers un ilôt ou un coin tranquille, en aval.

Un moment comme ça, c’est exceptionnel. Ca n’a pas de prix En fait, c’est un miracle. Elle le savoure en pataugeant. Certains endroits sont plus profonds. Assez pour y nageoter. Un parfum d’herbes lui rappelle des vacances d’enfance. La fraîcheur de l’onde tonifie ses jambes. Ses tétons son dressés, ses seins se sont gonflés, elle respire à pleins poumons. Vive la vie !

La route ne suit pas la rivière si bien qu’Eloïse est maintenant au milieu de nulle part, complètement hors du temps et de sa vie. Dans une courbe, la profondeur est plus importante, il faut grimper sur la berge. D’ailleurs, la marche sur fond de galets a ses limites. Le coin est magnifique, sauvage et accueillant. Dans un endroit dégagé, elle trouve juste la place d’étendre son drap de bain devant les vestiges d’un feu de camp. Deux peupliers hauts comme des gratte-ciel frémissent dans la brise de rivière et filtrent légèrement la lumière. La jolie brune lance un dernier regard circulaire : personne à l’horizon. Elle dresse ses bras et ôte le t-shirt de la nuit. Ses seins d’un blanc laiteux semblent d’une fragilité, d’une rondeur, d’une splendeur divines. Pour tout observateur d’antan, elle serait une fée. Hélas ! Il n’y a personne et le ciel n’en peut mais.

Allongée, la déesse lit. Le soleil vient jouer l’insolent sur ses jambes et son petit ventre. Il la distrait. Eloïse se dit qu’après-tout, hein ! Et elle enlève le bas. Que c’est ennivrant de s’offrir ainsi à l’azur, aux oiseaux, aux feuilles bruissantes, à la caresse infinie de l’air !

Eloïse, toute excitée, se redresse en appui sur les coudes pour contempler le spectacle, pour s’apprécier dans un tel éden. L’envie la titille de se toucher le bout d’un sein, de… communier d’une certaine façon avec la nature éternelle. Elle se sent tellement nouvelle Eve. Mais le serpent n’est pas là. Quoique…

Quoique ! Lui aurait-il souffler la suite ? Ces bruissements de feuilles seraient-ils des murmures diaboliques ? Le démon tentateur aurait-il manigancé quelque chose ?

Toujours est-il qu’elle résiste à une pulsion de ’ débauche ’ pourtant bien innocente et choisit de se tremper plutôt dans l’eau froide.

Elle est debout. Si nue ! Sa peau, pourtant bronzeé, paraît très claire. Ses fesses surtout, le dessous et le côté de ses seins aussi. Sa toison est comme un signal perceptible entre tous les messages de l’environnement.

Elle pose ses lunettes noires sur la serviette. Très joli, le mouvement qui fléchit les jambes, arrondit la croupe, allonge la forme ogivale de ses seins tendus et lourds !

Maladroitement, pieds nus, elle retourne dans l’onde claire. Le clapotis est mélodieux mais à mi-cuisses, il faut un certain courage ! Le sol se dérobe un peu, ça y est, elle se lance. Ouh ! C’est tcha-tcha-tchaaah ! Son corps s’allonge dans cette transparence vivifiante.

Le trou d’eau n’est pas très long : 6 m peut-être. Elle fait quelques aller-retours, barbote menton tendu, les yeux au ciel. Que c’est bon ! Que c’est bon !

Le froid finit par la gagner. Elle se redresse : aréoles plus marquées, tétons érigés et rosissants, chair de poule, pointes des cheveux mouillées sur une nuque délicate. Tout confère au spectacle qu’elle donne d’elle-même une force de séduction, d’érotisme incroyable. C’est une vision, une hallucination, une apparition !

Sauf que personne ne peut la voir…

Qui pourrait y croire ? Quelle naïveté, belle Eloïse ! Tant de fraîcheur candide à votre âge ! Voyons ! Vous devriez savoir que la France est bien trop petite, bien trop civilisée pour ça.

Ils ont 18 ou 19 ans, grand maximum. Ils sont là par ennui et par habitude. Même pas pour pêcher. Mais il vont pécher, soyez-en sûrs ! Comment voulez-vous qu’ils tiennent le choc, ces petits chéris. Ils sont là depuis 10 minutes, leurs longues tiges pointues de puceaux pleins de vie à la main. Chacun agite la sienne furieusement. Ils sont exorbités et ridicules, le short aux genoux, le slip abaissé, les fesses à l’air eux-aussi. Mais pas avec le même impact érotique.

Ils n’en ont que faire. Ils s’astiquent avec frénésie. On dirait qu’ils jouent un air endiablé, – tiens ! -, sur un instrument de musique silencieux.

C’est quand elle se penche en avant pour prendre appui sur la berge, que ses seins s’allongent et s’arrondissent au ras du flot, qu’ils jaillissent… de concert (je vous l’avais dit !). Le sperme tout neuf décrit deux courbes fort flatteuses puis explose par saccades. Ils mitraillent Eloïse qui ne voit rien.

Au contraire, la belle se retourne pour contempler ce qu’elle prend pour un paysage sauvage et éternel. Elle met les mains sur les hanches. Ventre en avant, reins cambrés, elle a la posture de n’importe quelle femme en contemplation devant un ouvrage quelconque ou un coucher de soleil. A ceci près que cette croupe qui ressort d’avantage s’arrondit devant deux jeunots qui pourraient imploser là si Dieu n’avait pas si bien travaillé à leur robuste constitution.

Ils survivent à leur commotion, se dissimulent, rangent leur petit matériel de pécheurs, en s’essuyant les mains dans les poches. Venus se griller des saucisses au feu de bois, ils aperçoivent maintenant les affaires de Vénus.

C’est joueur à cet âge. Le plus grand dadet des deux fait signe à l’autre.

— Viens ! On va lui piquer ses affaires.

Le geste est joint à la parole ; l’autre dont le cerveau vient de disjoncter n’objecte rien. Il suit, ramasse quelque chose : le sac, le livre, les lunettes et les espadrilles trempées. Le premier a pris la serviette, le t-shirt… le slip de bain, le chapeau.

Ils bondissent aussitôt vers les fourrés. Ca n’a pas pris 10 secondes. Surexcités, ils chuchottent :

— Passe-moi le sac ! Passe-moi le sac !

C’est pas logique à cet âge. Après avoir tout fourré dedans, le grand hésite un peu, se tourne à droite et à gauche et puis, comme ils sont accroupis au bord de la rivière, et bien, il y dépose le sac. Celui-ci se maintient entre deux eaux, hésite à son tour et, se prenant sans doute pour un bateau promis à un avenir inespéré, s’éloigne dans un léger mouvement de roulis. Trois mètres plus loin, il coule sans gloire.

L’irréparable est advenu.

Eloïse, te voilà totalement nue au c?ur d’un pays très civilisé, densément peuplé de vacanciers internationaux. Bonne journée !

Les deux cocos se tiennent à distance. Ils ne veulent pas prendre de risques. D’ailleurs, le déconnecté cérébral a la main crispée sur le gros téléobjectif de son père.

— Eh ! Donne-moi ça ! Donne moi ça, mon pote ! C’est pas des martins pêcheurs qu’on va flasher, j’te le dis ; c’est de la chatte, mon pote ! De la grosse foufoune ! Et t’as vu ses lolos. Non mais t’as vu ça ? Je le crois pas. Je LE crois pas ! On va faire le reportage de notre vie. T’as combien de pelloches ?

— – Euh ! J’ai 2 films de 36 poses. Sur le premier, je n’en ai fait qu’une, de mon chat tout à l’heure.

— Ton chat ? Oh ! qu’il est con, le mec ! Y photographie son chat ! Ah ! Ah ! Ah !

— Ta gueule ! Elle va nous repérer, ducon !

— Ouais…

Eloïse hésite. Se serait-elle trompée ? C’était pourtant bien là, non ? Elle n’a pas encore senti le danger.

Tout à coup, elle focalise sur le cercle noirci et les pierres du feu de camp. Mais si ! C’était là ! Ses affaires n’y sont plus !

Ca lui fait un drôle de choc.

— Ah mon dieu ! Oôôh la la ! Il y a quelqu’un !

Instinctivement, elle se baisse en plaquant les mains sur ses seins. (C’est plutôt insuffisant pour le haut. Alors pour le bas, n’en parlons pas !). Immobilisée, elle est devenue en une fraction de seconde une proie fragile sous le regard d’un prédateur dissimulé. Son c?ur bat à tout rompre, l’adrénaline fuse à torrent dans ses veines, le sang bourdonne à ses oreilles. Mais elle ne voit rien que des feuilles, des branches, n’entend rien d’autre que des clapotis, des chants d’oiseaux, mille froissements de la nature.

C’est une sensation horrible. Elle est saisie. Mais elle ne peut pas rester comme cela cent-sept ans. Au bout d’un siècle seulement, elle entreprend à petits pas prudents, tous les sens en éveil, de progresser, courbée en avant, vers un peuplier. Elle pourra se cacher derrière lui.

Ce faisant, elle tourne à nouveau le dos aux ostrogoths ravis de voir cette croupe mûre à souhait s’agiter, tremblotter un peu, évoluer dans leur ligne de mire. Clic-clac. Clic-clac. C’est beau l’auto-focus : on est toujours sûr de faire des photos nettes. Tant mieux parce que dans le viseur, avec le grossissement maxi, on a l’impression de pouvoir entrer dans son abricot. Une fente, un renflement… Ca va vite. Aussitôt, elle est passée derrière l’arbre.

Eloïse se mord les poings. Oh mon dieu ! Mon dieu ! Mais qu’est-ce que je vais faire ?

Elle prend le parti de ne pas bouger.

Rien ne se passe. Elle pense à mille à l’heure.

A cette allure, un quart d’heure, c’est une éternité insoutenable.

Les cancres ne se trahissent pas. Ils sont trop occupés d’eux-mêmes. Leurs jeunes membres n’ont pas tardé à résurgir des profondeurs obscures. Le concert frénétique et silencieux a repris de plus belle. Ils s’astiquent si fort qu’on pourrait presque percevoir le léger vrombissement de leurs coudes. Ils jutent à qui mieux mieux. Si elle ne se décide pas à quitter les lieux, ils vont se dessécher par où ils auront péché !

Entre temps, Eloïse, décidément très perspicace, a fini par se figurer que, ne la voyant pas, quelqu’un a dû ramasser ses affaires pour les rapporter au village. Ca l’arrange bien de croire ça. Elle n’en est pas convaincue, mais ça lui permet de survivre et de surmonter son infortune.

A pas de sioux, elle progresse. Sauf qu’elle n’est pas de race indienne. Bientôt, ce ne sont pas ses vêtements qui vont lui manquer le plus, ce sont les chaussures. Mon royaume pour des godasses !

Aucune manne de chaussures à lacets, à boucles ou à scratch, ne lui tombe sur la tête.

La tête ? Il faut se la creuser. Où faut-il aller d’abord ?… A la route. Là, il faudra se planquer et attendre Edmond. C’est ça ! Aller attendre Edmond. ’ Edmond, mon amour, viens ! Je t’attends, je t’espère, mon amour. Dépêche-toi, gros traînard ! ! ! Je t’en suppliiiie ! ’

Elle progresse par bonds, en se tenant les seins. Son derrière s’agite, sa poitrine ballotte comme ce n’est pas permis. Tout la meurtrit. Elle se contorsionne sous la douleur des piquants, des cailloux, des branchettes. Le spectacle n’en est que plus excitant.

Clic-clac. Clic-clac ! Clic-clac en plein soleil. Quel beau gibier ! C’est de l’éblouissement pour une vie entière.

Voici la route.

— Oh mon dieu, j’ai mal, j’ai mal ! Aïe ! Ouille !

Son petit coeur palpite, sa grosse poitrine aussi qui se soulève comme un soufflet sublime, et danse sous les regards vicieux.

Le vélo est là, appuyé à l’aulne. Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je dois faire, mon dieu ? Conseillez-moi !

Dieu se marre. Peut-être même se rince-t-il l’?il lui aussi. Ou alors, c’est une scène pour les gars du paradis, une séance non stop pour les élus à la droite du Tout Puissant.

Heureusement qu’ils ont l’éternité parce qu’elle tient le coup, embusquée pendant une heure ! Que c’est long ! Toutes les idées qui ont tourbillonné dans son esprit affolé pourraient remplir des encyclopédies. En tout cas, maintenant elle est certaine que ce n’est pas une blague qu’on lui a faite, qu’il n’y a pas de violeurs non plus. C’est un passant qui a tout ramassé et s’en est allé. C’est déjà ça.

Mille fois, elle a refait le calcul du temps nécessaire à Edmond pour arriver. Elle est de plus en plus pessimiste. Elle se dit que ce gros lourdeau va prendre ses aises, qu’il ne rentrera qu’en fin d’après-midi, qu’il préparera un bon petit dîner surprise, qu’il attendra encore avant d’aller voir.

Il y a plusieurs endroits possibles. Ce n’est même pas sûr qu’il vienne là en premier lieu. Oh la la ! Elle se dandine d’un pied sur l’autre pour soulager ses pieds meurtris. Elle est en contrebas de la route. Ca sent bon, il fait très chaud certes, mais c’est inconfortable au possible. Il y a des ronces, des tiges de toutes sortes (plus les deux qu’elle ne voit pas). Elle ne peut ni s’asseoir ni s’accroupir. L’envie de faire pipi, que les événements avaient anesthésiée jusque-là, devient intolérable.

Par réflexe, elle se détourne de la route, essaie de s’abaisser mais tout ce qui la chatouille et la pique s’y oppose. Qu’importe ! Elle écarte les jambes et, bassin projeté en avant, les mains sur les hanches, elle propulse un jet sifflant et interminable.

Minable ? Les 2 minables con-cul-pissants sont babas. Veinards, ils ne méritent pas une telle aubaine ; cette femme mûre si offerte, c’est trop ! Non, vraiment ! Et ça dure, ca aussi ! Un record.

Clic-clac. Clic-clac. Et allez ! Quand il vont montrer ça à leurs copains ! On voit même le scintillement de l’urine dans le soleil.

Le soulagement succédant à l’impatience, la gamberge portant à l’action, Eloïse considère le vélo.

Ca fait une heure qu’elle est là, il n’est pas passé une seule voiture. A ce moment de la journée, personne ne circule. Ils doivent tous être à table… Si jamais une voiture survenait, elle l’entendrait d’assez loin pour se jeter dans le fossé…

Son plan est dressé (il n’y a pas que lui) : elle se rapprochera du village à vélo. Ensuite, elle le contournera à travers la végétation et pour finir elle rejoindra la maison par derrière ; on doit pouvoir facilement escalader le vieux mur pour traverser le chemin. C’est jou-a-ble, ma petite Eloïse ! Il n’y a que ça à faire, allez !

Après un dernier regard en amont et en aval de la route, la voilà qui prend pied sur le macadam. Vous avez déjà essayé d’être nu comme un vers au beau milieu d’une route ? C’est quelque chose, hein ! C’est autre chose que dans une salle de bain.

Fébrilement, elle s’empare du vélo. Qu’est-ce qu’il a celui-là ? On pourrait jurer qu’il manifeste de l’hostilité : les objets sont souvent rebelles, entêtés, voire obtus. D’abord, le biclou a grandi, de minuscules dents ont poussé sur les pédales, la selle s’est élargie, le guidon est plus loin et plus large. C’est dingue, la subjectivité !

Eloïse se cogne au pédalier, se juche sur la selle, démarre dans le même mouvement. Elle oscille comme une ivrogne sortant d’un bar.

Vous avez déjà essayé de pédaler sur un vélo qui ne vous appartient pas, pieds nus, fesses nues, seins nus ? Là, ses seins sont des mamelles, ses fesses en plein effort s’élargissent en une croupe toute aérodynamique.

Vous avez déjà essayé de démarrer en côte sur un vélo ? Sans avoir donné le moindre coup de pédale depuis l’enfance ? Sans même avoir regardé, ne fusse qu’une fois, une étape du Tour de France ?

Un, deux, trois zigzags : pied à terre. Rage. Sueur. Elle s’essuie le front, gémit d’exaspération, ses seins ont balancé nerveusement et entre les 2 masses rondes coule un ruisseau !

— Oh ! Merde ! Merde ! Merde ! Je vais pas y arriver ! Mais mon dieu ! ! !

Elle essaie encore ; bravement. Avec l’énergie du désespoir. Sur 50 m. Et puis elle te flanque cette ferraille dans le décor avec dépit.

Masqué par les ahanements (assez évocateurs !) et le bruit métallique, le ricanement des diablotins passe inaperçu. Tant mieux pour leurs matricules parce qu’à ce moment précis, elle ne ferait pas le Tour Mallet mais elle pourrait les étrangler à mains nues. Leur arracher les yeux, plutôt. Ce qui ne serait que justice ; oeil pour ?il… de voyeurs.

Mais, mais, mais… elle continue à pied. Les mammelles brinqueballantes, la fesse tressautante. Clic-clac. Clic-clac. Jolie ligne de perspective. Ca finira en photo artistique !

Combien de temps cela lui prend-t-il pour arriver aux portes du village ? Personne ne le sait. Le soleil est haut en tout cas. Un busard la scrute, lui aussi, de son regard perçant. Décidément ! Elle est tellement sans défense, tellement femelle, c’est une telle masse de chair tendre et fraîche.

Que voulez-vous ? Vous n’avez jamais traquer des bêtes immondes pendant des lustres ? Vous n’avez jamais découvert soudain une aubaine démesurée ? Le rapace en bave dans l’éther. Bec ouvert, langue sortie, ses yeux tournent sur eux-mêmes, il va nous faire un malaise. Quel malheur ! Une proie si gigantesque qu’elle lui est interdite ! Ah ! Dieu du ciel, vous n’êtes qu’une crevure de sale corbac !

Virage sur l’aile du voyeur ailé.

Que va-t-elle faire ? Vu du ciel, on aperçoit deux lilipputiens mâles mal dissimulés qui s’activent sur les arrières de la belle. Des cannibales ? se demande l’oiseau. Encore trop gros ! pense-t-il. Pas appétissants. Armés, on dirait. Oh oui ! Ils visent la viande fraîche… Tiens ! Pas de tonnerre !

Elle suit son plan. Le danger croît. On pourrait la voir d’une fenêtre. Un gosse peut surgir de n’importe où. Allez, ouste ! Dans la végétation. Oh ! Aïe ! Ouille ! Ouille Ouille ! C’est pas vrai ! Mais c’est pas vrai ! Ooooh mon dieu ! Au secours !

Eh ! C’était bien vu, son plan, mais ce n’est pas réalisable. Elle en pleurerait. Elle n’a pas fait dix mètres. Elle n’en fera pas davantage. En prime, elle va attraper une insolation. Rrraaaahhh !

’ Tant pis ! Je me rapproche des maisons. Je vais bien trouver du linge sur une corde. Même une affiche à décoller. N’importe quoi fera l’affaire ! ’ Elle est déterminée. Fini l’angélisme. Oubliée la petite madame gironde. En avant marche !

Qui dit maisons, dit voitures. Si seulement il y en avait plus pour rythmer son cheminement circonspect. A chaque bond, toute sa laiterie se secoue, les moindres muscles jouent sous les chairs.

Elle a réussi à remonter l’unique rue sur une soixantaine de mètres. C’est comme si elle était au milieu du gué. Mais ne lui parlons plus de rivière !

Par une fenêtre ouverte, des éclats de voix soudains la figent sur place. Seigneur ! Son c?ur manque de se décrocher. De gros mâles s’esclaffent, elle se retourne dans un sursaut… Non ce n’est pas pour elle. Mon dieu non ! Ils boivent et rient de leurs propres blagues tandis que la femme nue applique ses mains moites sur leurs voitures brûlantes, cul sur véhicule, chatte béante, anus à portée de doigts ; tandis que des formes plus bandantes que bandantes se reflètent sur les laques et les chromes.

Cette fenêtre de rez-de-chaussée ouverte juste au-dessus d’elle est son épée de Damoclès. Devant, il n’y a plus de voitures ; plus aucun abri provisoire. Un bruit de moteur courcicuite ses nerfs auditifs. Ahrrrrghh !

— Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je fais ! Viiiite !

Elle plonge sous une 206 rouge. Qu’elle est basse ! Elle s’arrache la peau du dos sur le macadam, ses seins se sont noircis au dessous de caisse. Y a pas idée d’avoir une poitrine pareille ! Elle peste.

Le moteur ralentit. Coup de Klaxon.

Ses yeux s’écarquillent. Ils m’ont vue ? Ils m’ont vue !

— Oh ! Jean-Louis, t’es en retard ! On a déjà pris l’apéro, mec !

— Ca fait rien, j’arrive !

Claquement de portière. Le bas d’un jeans, des chaussures de villes bien cirées. Ce connard a une femmelle nue, couchée à ses pieds et il ne la soupçonne pas une seconde. Mais il est où ton 6ème sens, enfoiré ? ! Allez ! Va boire, va. Tu ne mérites pas ton confort, fin de race !

Eloïse s’extrait de sa position imprévue au Kamasutra. Beaucoup de volets sont tirés. Pas de signes de vie : elle se jette en avant. Au moins, pieds nus, on ne fait pas plus de bruit qu’un chat. Au coin d’une maison, elle stoppe contre le mur tiède et rugueux, une main sur la poitrine, l’autre sur le pubis.

Il y a une petite place à franchir. En fait, c’est une fontaine qui glougloute et au-delà, sur la gauche d’Eloïse, deux tables forment la terrasse de l’unique bistrot. Quatre jeunes sont en train de discuter. Un seul est tourné dans sa direction.

Eloïse est à genoux. A quatre pattes serait plus exact, puisqu’elle est tendue en avant, cul en l’air, menton vers le café. Si dieu existe, il faut qu’il fasse partir ce type !

De l’autre côté de la rue, à sa fenêtre, un vieillard ,au bout du rouleau, la contemple. Il ignore même que pour une fois, il est lucide. Ses pauvres yeux rougis sont scotchés à un derrière épanoui, ouvert, tendu vers lui. Il s’inonde, tremble, gémit et bave, lui aussi.

Dieu n’existe pas mais une serveuse apparaît. Elle capte toute l’attention des clients et masque le jeune homme attablé. Sans réfléchir, Eloïse a quitté les starting-blocks. Pan ! Elle est de l’autre côté. Ni vue (si on veut !) ni connue… Les deux loustics sont à la hauteur des voitures et se repaissent de tant de trémoussements.

Il faut passer devant la vitrine de la boulangerie et puis il n’y aura plus que cinquante mètres à parcourir. Tiens bon, ma fille ! Tiens bon, tu y es presque Comment savoir s’il y a quelqu’un dans la boutique ? !

Impossible. Elle tend l’oreille. Rien. Et bien, tant pis !

Elle prend le parti de passer comme si de rien n’était. Comment ça ? Eh bien, tranquillement, d’un pas lent, les bras ballants, en regardant droit devant.

Qu’auriez-vous fait d’autre ?

Vous avez déjà marché nu devant les magasins ? Vous vous imaginez, toute chair pendulant de-ci de-là ?

Elle le fait. C’est magnifique. Et il y a quelqu’un, bien sûr. Le boulanger s’apprêtait justement à prélever un plateau de pâtisseries pour le mettre au frais. Boutique dans l’ombre, rue au soleil de 13 h. Ce qu’il voit, c’est pas humain. Sa rétine fait ’ Tilt ! Game over ! ’

Elle finit la route comme ça : enfin redressée, tortillant juste un peu vite du croupion. Depuis l’entrée du village, elle n’a pas regardé une seule fois derrière elle (mais son derrière, on l’a regardé, hein !). Elle était bien trop occupée à balayer l’avant, toutes antennes sorties. Toutefois, les garnements seront privés par le boulanger de la fin du film.

Pendant quelques secondes, il a fait un genre de collapsus puis il s’est ébranlé (nuance ! mais ça viendra plus tard). Il sort. Un peu plus haut, la femme a traversé la rue. Il la reconnaît, elle habite la maison de Nathalie pour une semaine. Un bon morceau qu’il a déjà reluqué depuis le fournil !

Elle ne le sait pas, mais cette salope, il l’a déjà entendu jouir. Eh oui ! Un boulanger ça se lève tôt, ça fume une cigarette sur le pas de sa porte sur le coup de 6h du matin. Et ça entend des choses, mesdames. Quand vous brailler votre plaisir, vous n’avez pas idée comme votre voix porte. Autant que n’importe quelle grosse fumelle ! Et vas-y que je grimpe dans les aig?s ! Les ’ Oh Oui ! Oui ! Ouiiiiii ! ’, il en a entendu quelquefois. Mais dans le village, on est plus méfiant que les citadines. Celles-ci s’imaginent qu’elles sont seules au monde dès lors qu’elles n’entendent pas de bruits. D’ailleurs, il a idée qu’au moment où monte la jouissance, on n’entend plus rien. On pourrait aussi bien vous placer un bus de Japonais bardés de camescopes,

vous iriez au sprint final sans mollir. Passons !

Elle s’est jetée sur sa porte d’entrée. Mais qu’est-ce qu’elle manigance ? Il l’entend jurer ; cette fois, c’est pas du ’ Mon chéri-chéri ! ’

Eloïse a beau avoir l’esprit survolté, elle a oublié une chose : les clefs ! Les clefs ! Edmond a fermé la maison en partant ; Edmond, ce gros limaçon. Edmond, tête de con ! Edmond n’est pas revenu. Ahhhhrrrgh ! Elle s’acharne sur la clanche ; rien à faire. Les volets du rez de chaussée sont clos.

Elle se casse la nuque à envisager la fenêtre de leur chambre, au premier. Elle est entrouverte. Le voilage bouge doucement. Ooooooh !

Ce n’est pas si haut ; il faudrait… il faudrait… Les poubelles ! Les pou-belles ! En superposant deux poubelles, c’est possible. Elle pourrait soulever des montagnes.

Le boulanger ne se cache pas. Il est là, sur le trottoir opposé, les bras croisés, la moustache tranquille. Elle s’agite ; il boit du petit lait, la bite plus tendue que lors de sa nuit de noce. Il bande, il lorgne, il se touche. Les yeux lui sortent de la tête.

Eloïse halète depuis le début de sa longue marche. Encore un dernier effort. Ce sont de grandes poubelles en plastique (encore heureux !). Elles sont pleines, évidemment. Elle prend la première à pleins bras. Ses seins s’écrasent contre le couvercle. Ses cuisses s’arrondissent dans l’effort. Les fesses s’écartent. Le boulanger apprécie. Il reluque chaque détail, l’explore, la cartographie.

La deuxième, maintenant. Dire qu’elle n’a encore pas vu le voyeur ! Toute sa concentration est portée sur les maudites poubelles. Une rangée de talibans pourraient se tenir là, immobiles, sans l’alerter.

Vous avez déjà manipulé dans le plus simple appareil de grosses poubelles pleines ? Les fesses tremblottantes ? Le sexe à ciel ouvert ? Vous avez de gros seins très lourds et douloureux ?

Elle, si ! Du côté de la place, une portière claque ; un moteur vrombit… et s’éloigne. Mais elle va claquer ! C’est trop ! Elle panique. Ca y est, elle va craquer sous ses propres fenêtres, en touchant au but. De grosses larmes coulent, une marée montante d’angoisse gagne l’échine, elle serre les poings. Quel supplice !

Le boulanger n’est pas un barbare. C’est aussi un mari et un père de famille. Il bande comme un cerf mais son âme de preux chevalier n’a fait qu’un tour. Il s’avance, franchit le trottoir.

— Attendez ! Je vais vous aider.

La foudre ne l’aurait pas effrayée davantage. Elle fait un bond insuffisant pour le premier étage mais, sans élan, c’est déjà impressionnant ; D’ailleurs l’homme sursaute en retour.

Cul crispé. Mains sur les seins, foufoune à tous les vents. Dire qu’elle s’était fait faire le maillot au maximum ! Ses grandes lèvres sont bien dégagées. Seule une petite brosse rectangulaire symbolise le pubis.

— Je… je… Ooooh oui ! Aidez-moi, je vous en prie ! On m’a pris mes vêtements, mon mari n’est pas…

Elle sanglotte. Elle renifle. Elle lâche ses tétons qui tiennent très bien tout seuls. Mains jointes, elle le regarde dans les yeux comme si sa vie en dépendait. Eh ! C’est pas un boucher sanguinaire ! C’est le gentil boulanger bandé !

Il ôte le couvercle, sort les sacs de gravats qu’il avait lui-même jetés. Il superpose d’un coup de reins (qu’il donnerait bien d’une autre façon) les récipients de plastique.

— Grimpez là-dessus.

Elle lève la jambe au maximum, se fend littéralement en deux, crispe la pointe d’un pied meurtri sur un bord. La prise n’est pas suffisante. Maintenant la poubelle vide n’offre aucune résistance. La belle indescente s’essouffle, ses gros seins sonnent le toccin sans lui être du moindre secours.

— Prenez appui sur mes mains !

L’homme lui fait la courte échelle, la soulève. Son nez vient se loger exactement sur l’abricot bombé. Une fraction d’éternité, il y pénètre. Il flaire, il apoplexe, il va péter une durite !

La voilà qui s’agenouille en équilibre précaire sur la pyramide improvisée. A genoux, jambes écartées, c’est encore mieux.

Vous avez déjà résisté à l’infarctus dans ses conditions, vous ? Et bien, il tient le coup, lui.

Quand elle s’accroupit lentement, lentement comme une acrobate sous le roulement des tambours, il n’échangerait pas sa vision en contre-plongée contre celle des anges. Ont-il un sexe ? Il s’en fout. Ce qu’il voit EST divin : finalement Dieu existe, Dieu excite ! On a vu sa vulve.

Elle se redresse, jambes écart, bras en balanciers. Seins aussi, comme d’habitude. En s’étirant au maximum, elle atteint la menuiserie de la fenêtre. Elle l’agrippe. Ahannement d’un effort surhumain. Jamais ne pourrait rééditer une performance pareille ! Ses doigts sont verrouillés, ses jambes pédalent contre le mur, doigts de pieds écartés.

Que c’est beau tant d’efforts déployés. Ce sont les sons de l’amour, en plein après-midi, en pleine rue, en plein ciel.

Un bouton de braguette saute. Un chien venu en badaud a un mouvement de recul. Il comprend bien que ces humains sont très bizarres et préfère s’éloigner en surveillant ses arrières (comme quoi une bête, c’est plus malin).

Elle s’arqueboute, se blesse méchamment les genoux .

— Allez ! Oui ! Oui ! Oui ! Encore un peu ! gronde le boulanger.

La vulve rose s’écarte avant de disparaître ; la fenêtre est franchie. La nuque ouvrière sera douloureuse un bon moment, le slip est fourré de crème pâtissière à l’odeur de caoutchouc. Madame son épouse connaîtra le 14 juillet avec quelques jours de retard mais le feu d’artifice vaudra la peine d’avoir attendu pendant vingt ans. Et ce sera comme ça tout l’été.

Comme quoi, les pieds au mur, hein !

Les photographes amateurs s’abrutiront de branlettes encore quelques temps. Crétins boutonneux comme personne, ils feront le désespoir de leurs parents et enseignants. Par contre, il feront leurs premiers pas dans le commerce avec un succès d’emblée extraordinaire. Dès la rentrée, des dizaines de reproductions inonderont les vestiaires de garçons, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes puis seront arrosés par des flots de foutre à foutriquets.

Eloïse ne reviendra plus au village au grand dam du boulanger languissant. Une petite cicatrice au genoux et une pudeur d’une vigilance exagérée seront les seules séquelles.

Sur la place, le vieil habitant est mort le lendemain, la bite en main. Dieu l’a accueilli tel quel, en son paradis… puisqu’il existe finalement !

Un détail encore a une certaine importance : le lendemain de la mésaventure est aussi le jour du départ. Tandis qu’Edmond, l’innocent, s’affaire à embarquer les bagages et à fermer la maison, Eloïse tergiverse un moment. Finalement, elle se décide à aller remercier le boulanger chevaleresque. Il est six heures du matin, il n’y aura personne. Elle voudrait aussi le supplier de n’en parler à quiconque.

La porte du fournil est ouverte. Elle entre.

— Monsieur !

Tout d’abord, elle ne l’aperçoit pas mais elle entend les bruits d’un homme au travail. Elle s’approche timidement, sans qu’il l’entende. Quand il se retourne, elle est à deux mètres, la gorge nouée.

Il s’est interrompu ; le silence est retombé. L’odeur du pain frais est ensorcelante. Le voilà, bras tombés, muet. Elle, également.

— Je… Je voulais vous remercier pour hier. Sans vous, je… J’aurais voulu vous offrir quelque chose… Je ne sais…

Râclement de gorge. Les paroles qu’il va prononcer fusent sans qu’il ait eu le temps de les penser :

— Il y aurait bien quelque chose que vous pourriez faire…

Silence. Son inconcient sait déjà mais Eloïse se précipite :

— Oui ! Je… comment puis-je vous remercier ?

Il hésite quelques secondes puis…

— Ecoutez, je n’ai pas dormi depuis que je vous ai vue… Je voudrais revoir, revoir votre corps. Vous êtes si belle ! Je parie que vous ne reviendrez plus jamais. Pour moi, ce serait inoubliable. Personne ne le saurait jamais. Vous comprenez, je suis un homme simple. Je vous en prie, je vous promets. Je ne bougerai pas, je ne dirai rien. Je veux seulement vous voir une dernière fois !

— -…

L’esprit d’Eloïse peine à trouver une réponse.

— S’il vous plaît ! Rien qu’une minute. Là, maintenant et puis vous partirez. Ce sera comme un rêve.

Comme un rêve ?

Comme dans un rêve, la main d’Eloïse se porte au premier bouton de la petite robe d’été. Un simple boutonnage de haut en bas. Pas de soutien-gorge. Trois boutons et voilà ses seins offerts, gonflés, nus. Le tissu les a frôlés puis la robe a dévoilé le ventre. Les derniers boutons dégagent son corps comme un rideau de théâtre sur l’avant-scène. Petite culotte blanche. Elle l’enlève. On ne lui en demandait pas temps, brave petite femme !

Ni l’un ni l’autre ne respirent. Elle ne voit plus rien mais cette odeur de pain frais déclanchera ce souvenir à tout jamais ! Quant à lui, sa verge a jailli, sa main l’a saisie. Il se branle sans se poser de questions. La robe tombe au sol. Eloïse tourne lentement sur elle-même, se penche en avant, écarte ses fesses. Le branle s’accélère.

Derrière les rayons couverts de pains chauds, le petit mitron s’est fait oublié. Il n’aurait jamais cru voir en ces lieux de si belles miches et nichons. Lui aussi a sorti sa baguette et l’astique sauvagement. Elle regarde dans sa direction comme si elle le voyait. Il n’en est que plus troublé et les yeux sur ces seins oblongs, il gicle tout à coup. Plusieurs chocolatines reçoivent une offrande qui se mêle intimement à la pellicule de sucre glace.

Qui les dégustera ? Une vieille bigote ? Monsieur le curé ? Sa bonne ? Madame le maire ? Une adolescente frustrée ? Leur trouveront-ils un goût de déjà vu ? ’ Vanille plus un petit quelque chose que je connais. Mais quoi ? Curieux ! ’

Le patron éjacule en geiser, il se répand sur la tomette sans un mot ; juste les yeux humides. La poigne étrangle le pénis en vain. Ou plutôt, à mesure qu’il serre plus fort, il jaillit plus encore, plus loin. Encore, encore !

Eloïse qui s’est retournée, voit, subjuguée. Sa tête est vide

Sans réaliser, elle fait un pas en avant, s’accroupit, reçoit en plein visage un dernier jet imprévisible, saisit la lance que lui abandonne son propriétaire et la porte à la bouche. C’est comme une sucette de boulangerie. La plus grosse, la plus rouge et la plus brillante. Elle se ramollit mais elle la lèche, la goûte, la nettoie. C’est une sorte de réflexe, elle n’a pas l’intention de prendre du plaisir ou d’en donner. Juste un moment d’abandon et d’animalité. Un état second.

Le mitron mitraille à nouveau les chocolatines. Quelle jeunesse !

Eloïse est repartie sans sa culotte. Elle a ramassé vivement la robe et a fait demi-tour. Sur le pas de la porte, elle l’avait encore à peine enfilée. C’est donc plus qu’à demi-nue qu’elle a rejoint la rue. Le facteur a failli en avaler sa langue.

Elle s’est reboutonnée en marchant.

Edmond était prêt. Deux minutes plus tard, ils quittaient à jamais un village si tranquille.

— Oh ! Attends ! dit-il. Je vais tout de même prendre des petits pains pour la route, ma chérie. J’ai déjà faim, moi ! ’

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