Geena sextirpa péniblement dun sommeil comateux. La première chose qui la marqua fut la froideur de sa couche. Une froideur propre aux sections médicales du vaisseau. Elle sentait le métal glacial contre sa peau. Sa peau ? Elle se rendit alors compte quelle était nue. Sa position la choqua aussi. On aurait dit quelle attendait lexamen dun gynécologue. Elle avait les jambes relevées sur des repose-pieds dévoilant ainsi toute sa croupe. La morsure du froid dans son dos la faisait cruellement souffrir. Comment sétait-elle retrouvée là ? Elle essaya de se lever mais dû y renoncer face au vertige énorme qui la saisit. Cest alors que ses oreilles se mirent à siffler. Dhabitude on ne les entendait pas, tout était assourdi par le vrombissement des conduites de plasma du vieux tas de ferrailles quétait leur vaisseau. Pourquoi le plasma ne coulait-il plus tel le sang dans les veines de leur appareil ? Elle réussit finalement à se redresser au prix des pires efforts.
Cest alors que lhorreur la saisit. Autour delle gisait inertes les corps des préposés médicaux atrocement mutilés. Les femmes surtout, avaient labdomen déchiré de lintérieur, ce qui était contraire à toute logique. Les hommes navaient plus de pénis et leurs yeux ressemblaient à du charbon de bois. Toutes les parois encombrées de conduites, dappareils médicaux et autres objets purement fonctionnels étaient maculées de sang. La plupart du verre présent dans la pièce était brisé. Au détour dune table dopération, elle capta son reflet dans une armoire en aluminium réglementaire. Elle navait pas été touchée, en rien. Elle avait toujours les mêmes cheveux noirs, le même regard vif. Ses seins lourds navaient pas changés non plus. Elle aimait les laisser libres sous ses singlets réglementaires. Depuis des années, suite à une exposition à une espèce de rayonnement radioactif, ses seins étaient passés dun 95B à un 95E ! Au départ, cela lavait extrêmement déroutée de se retrouver avec deux telles pastèques dans le chemin. Cependant, elle avait fini par sen accoutumer et avait même appris à en jouer. Combien de fois navait-elle pas descendu plus que de raison son décolleté pour obtenir ce quelle voulait ? Son cul aussi était resté le même. Ce superbe cul qui aimait être malmené. Depuis toujours, ou depuis que son métier le lui demandait en tout cas, Geena avait aimé être malmenée par ses partenaires nombreux. Elle aimait prendre et donner. Au fil du temps, elle sétait découverte profondément sado-masochiste et en jouait librement. Au fil de ses aventures, elle avait eu loccasion de sessayer avec un bon nombre despèces connues mais aussi de nouvelles aux murs parfois extrêmement violentes. Après cette contemplation rassurante, elle ne put sempêcher de se demander pourquoi elle avait été épargnée alors que tous les autres étaient morts. Cest alors quune douleur atroce lui vrilla le ventre. Elle tomba au sol en renversant au passage un chariot dinstruments chirurgicaux. La douleur provenait de son bas ventre et lui réduisait les intestins et la colonne vertébrale en bouillie. Elle se voyait toujours dans larmoire et essaya de se décrisper afin de voir si son mal était visible. Elle y réussit dans un effort surhumain. Ce quelle vit alors la glaça deffroi. Au niveau de son pubis ressortait nettement, logée à lintérieur de ses viscères, une série de pointes ressemblant à des écailles. Elle déplaça péniblement sa main pour toucher la chose qui, au contact de sa main, se tordit. Aussitôt, Geena fut à nouveau prise par cette impression que son corps se déchirait. Elle lutta contre la douleur et finit par perdre connaissance.