Arrêtés en milieu de piste Roger et Sylvie discutent. Essaie-t-il encore de briser notre ménage. Ce type a toutes les audaces, il pose sa main droite à plat sur le ventre de Sylvie. Elle rit. Un flash les éclaire; puis un deuxième. La musique reprend, Roger reprend ma femme et repart pour une danse. Sylvie enfreint sa règle. Bizarre!

De rage je me lève et vais mincliner devant Véronique. Je lemmène danser à côté du couple qui ma oublié. Véro rayonne, se fait remarquer.

-Tu as eu le courage de minviter. Ca me fait plaisir. Pour la prochaine série, cest moi qui tinvite. Elle se serre contre moi. Sylvie nous a vus, a fait une grimace de dépit. Dès larrêt elle retourne à sa place. Véro me tient les mains, refuse de me voir partir. La série suivante nous voit valser. Cest un plaisir de conduire une cavalière aussi légère. Sylvie, assise le menton sur un poing, nous observe, lil furieux. Pourvu quelle ne retourne pas danser avec Roger. Non, il a tenté sa chance mais repart bredouille.

Je reviens à elle, je peux mattendre à une remarque. Juliette ne lui en laisse pas le temps

-Chapeau, vous deux, vous avez enfin renoncé à votre règle stupide. Ma chère Sylvie tu as donné lexemple et Paul ta bien imité. Cest bien mieux comme ça. Alors Paul, tu moublies?

Sylvie ne semble pas comprendre.

-De quoi parles-tu, Juliette? Demande-t-elle.

-Des deux séries consécutives que tu as accordées à Roger. Il te plaît bien mon mari, je lai toujours su Tant mieux, ça me repose. Si ça te tente, ne te gêne pas, je ne suis pas jalouse. Vas-y, il nattend que ça. Paul, tu viens me faire danser?

-Je dois la prochaine danse à Sylvie. Pour moi, sa règle reste en vigueur. A moins que tu aies renoncé à cette règle, Sylvie?

Juliette a semé sa graine et senfuit. Le mal est fait, elle est contente.

-Tu crois? Ce nest pas possible, je le saurais. Paul, ai-je vraiment fait deux séries avec Roger?

-Tu devais être tellement heureuse dans ses bras que tu ne ten es pas rendu compte. Si tu y trouves ton bonheur, jen suis heureux pour toi. Ce nest pas grave, rassure-toi, il te désire depuis si longtemps, tu finiras bien par céder puisque tu lui permets dinsister lourdement. Tant va la cruche à leau.

— Langue de vipère. Tu en as profité de ton côté. Maintenant je comprends pourquoi tu as choisi Véro Cest fini. Je ne le ferai plus, je te le promets, mon amour.

Le candidat suivant est refoulé sèchement. Je fais signe à la petite fleuriste et offre une rose à ma fiancée en gage damour. Sylvie se met à pleurer à chaudes larmes, se frotte les yeux dans ma pochette, sanglote. Je saisis quelle a donné à mon geste une signification différente de la mienne. La rose, Rose ses regrets et ses promesses sans lendemain.

Et voilà Roger, il manquait dans le tableau.

-Quest-ce que vous lui avez fait, elle est fragile en ce moment? On ne fait pas la brute avec une jolie femme dans cet état. Puis-je quelque chose pour toi, ma belle? Viens me raconter ton chagrin en dansant.

Bien sûr Roger, défenseur de la veuve et de lorphelin vient au résultat et pousse à la roue. Sylvie me retient quand je veux me lever, fait non de la tête. Satisfait, il séloigne.

-Paul, je ne danserai uniquement avec toi à lavenir. Je me demande comment ils ont fait pour nous retrouver.

-Mais ils sont là, tu pleures et on maccuse dêtre une brute. Ils réussiront à nous séparer.

-En dansant, nous discutions de mon divorce. Tu sais ça laisse des traces. Il ma raconté que Gilles regrettait et souhaitait se remarier avec moi. Je devrais donc prendre le temps de réfléchir au lieu de me remarier aussi vite.

-Roger deviendrait altruiste. Il samuserait avec toi, de cinq à sept, te ferait le petit, puis te refilerait à son pote Gilles. Le tour est joué. Tu as écouté la douce musique, tu mas oublié. Mais quest-ce que je fais là?

Non, calme-toi, je ne lécoute plus. Je le laisse faire du vent. Je résistais à ses arguments. Dans le feu de la discussion je nai pas prêté attention à larrêt entre les deux séries. Non, je ne tai pas oublié entre ses bras, au contraire je te défendais.

— Bien enlacée. Merci. Je faisais la même chose dans les bras de Véro. La méthode est excellente. Plus elle frottait et me faisait de leffet sous la ceinture, plus je pensais à ma fiancée bercée amoureusement par un prof de maths désintéressé qui lui rappelait délicatement les vux son ex mari.

-Bandit. Ne te moque pas de moi! Je reconnais que jai été jalouse; vous formiez un trop beau couple. Ne tavise pas de recommencer. Pour lamour de moi, ignore Roger. Je ne me suis pas pardonné le coup de lachat du tailleur. Jirai faire les retouches avec toi. Au diable leurs superstitions ridicules. Embrasse-moi et viens danser. Je me demande pourquoi il ne supporte pas notre amour.

— Il ne quitte pas tes pensées. Tu sors de ses bras, tu danses avec moi et tu me parles de lui. Comment va son couple? Il paraît boiteux. Notre entente les irrite, cest tout. De plus tu lui plais, il te désire et tu lui racontes tout. Je suis jaloux de ce confident: que voulait-il dire en parlant de ton état; il saurait quelque chose que jignore : serais-tu enceinte?

-Hélas, pas encore, puisque nous voulons être mariés pour donner à notre enfant un vrai foyer. De toute façon tu seras le premier informé, cest normal.

Quand nous quittons le bal, Roger nous rappelle le rendez-vous du dimanche 25.

-Jaurais préféré quils moublient, me dit Sylvie sur le chemin du retour.

Ils constituent, paraît-il, un petit cercle fermé, en veille depuis le retrait de Gilles, le fondateur. Ils ont décidé de redonner vie à leur club à loccasion du mariage de leur amie. Pour elle ils organisent une fête.

-Je crains que tu ne sois déçu. Il faut que je te mette en garde. Leur style na rien de ta discrétion naturelle. Je crains une mauvaise surprise sur le thème du mariage. Je les ai fréquentés. Quand Juliette les chauffe, lambiance dérape vite. On commence par des petits jeux innocents. Par exemple on bande les yeux des hommes, lun après lautre passe sa main dans les cheveux des femmes et doit soit retrouver la sienne ou donner un nom à chacune. Puis cest au tour des femmes de reconnaître les hommes. On attribue des points. Ensuite, on devra reconnaître des mollets, ou des pectoraux. Les femmes enlèvent leur soutien-gorge et chaque homme, aveuglé mais guidé, tète les seins de toutes les femmes alignées,

pour trouver la sienne ou reconnaître les autres.

Peu à peu on progresse vers le scabreux. Les petites mains doivent travailler les verges, à travers le slip ou slip baissé, toujours pour reconnaître les personnes soumises à la curiosité. Des nez reconnaissent des sexes féminins; on peut utiliser un doigt ou deux ou trois pour le même résultat. On se sert tantôt de ses mains, tantôt de ses lèvres ou de son odorat, parfois de sa langue. Pour faire renifler les petites culottes on les enlève, idem avec les slips. Le bandeau sur les yeux rend les choses plus faciles, on se laisse aller. Chaque étape marque une progression insensible. Ca peut se terminer en orgie, en séance déchangisme. Ils sont tous daccord. Jai heureusement bénéficié un soir de la protection du chef qui ma gardée pour lui. Les couples formés enlèvent les bandeaux! Dans ces combinaisons, Juliette déborde dimagination. Le vainqueur certaines fois peut choisir sa ou son partenaire, et consommer sur place. Roger, tu las entendu, a annoncé un adoucissement des épreuves. Ca me fait craindre le pire. Ils sont tellement acharnés à nous séparer. Ils voudront me faire passer pour la reine des cochonnes à tes yeux ou tenteront de thumilier devant moi. Il y a toujours un photographe ou un caméscope: de quoi te compromettre et tobliger à continuer.

Jai retrouvé du matériel de Gilles, leur ancien chef. Ca me met à labri de leurs tentatives de chantage. Voilà pourquoi je ne souhaite plus mexposer. Oh! Rassure-toi, jai eu la chance, si on peut dire, dêtre la femme de Gilles: il était curieusement très jaloux. Et pourtant il nétait pas le dernier à faire lamour à lune ou à lautre, surtout à Juliette. On sest fâché plus dune fois. La mauvaise conduite de Rose, ma rendu service, en un certain sens.

Jai écouté attentivement ces révélations stupéfiantes. En province, qui leût dit, qui leût cru?

-Je suis sidéré. Tu les connais, apparemment tu ne les approuves pas, mais tu continues à les fréquenter, à les traiter comme des amis. Ils mont pourri le mois doctobre au bal et jusque dans cette maison. Tu aurais préféré quils toublient. Mais quand Roger ta rappelé le rendez-vous, tu nas pas refusé. Alors, sachant ce que je sais, soucieux de respecter ta liberté, je refuse de taccompagner à cette fête en ton honneur. Vas-y sans moi, si tel est ton plaisir et fais leur le plaisir dannoncer ta décision de me quitter.

Tu as le droit de texposer à tous les dangers, jai celui de ne pas apprécier et den tirer les conséquences.

-Je ne souhaitais pas les heurter de plein fouet, ni les blesser inutilement. Je cherchais un moyen de me défiler, sans vexer.

-Nas-tu pas peur de blesser ta dignité? Alors traite-moi de maître-chanteur, cède à la tentation, rejoins-les et oublie-moi, laisse-moi au regret de tavoir perdue. Tu es pleine de prévenance avec Roger, tu ne veux pas le vexer. Je ne vais pas réclamer la même considération pour moi, le mari ne pèse pas lourd face à lami.

-Stop, maintenant. Viens ici, tourne-toi, accepte ce bandeau, touche cette tête. Qui se tient devant toi?

Réponds! Touche cette poitrine reconnais-tu la femme qui tembrasse? A genoux, enlève mon string et donne-moi le nom de mon parfum. Tu vois cest amusant. Mais ces jeux te sont réservés, tu en as lexclusivité.

-Cest-à-dire?

-Je ne me forcerai pas à faire ces choses qui me répugnent en groupe. Mais je my livrerai volontiers avec un certain Paul, ici présent. Allez, profite de mes bonnes dispositions. A mon tour de porter le bandeau. Approche, mon délicieux jaloux. Ah! Quest-ce que jai déniché? Je crois savoir. Ca grossit dans la main, ça se tend, sallonge. Cest nerveux, ça piaffe dimpatience. Ca réclame douceur, chaleur, humidité et caresse. Le prendrai-je en bouche? Cest goûteux, cest bon. Et si je le plaçais là, en bas?

Collabore, pousse un peu. Mes doigts touvrent le passage, entre. Que cest bon. Mon amour.

Une semaine sans incident. Sylvie na pas opposé de refus. Ils nont pas voulu nous indisposer avant leur mise en scène. Nos préparatifs se sont faits dans un climat heureux et laborieux. Je nai pas entendu parler de Roger. Sylvie est amoureuse et samuse à ces facéties qui me dérident. Avec deux bandeaux ces jeux sont encore plus joyeux. Jai des bleus dans les jambes, laissés par les coins des meubles. Sylvie aussi. Ce sont des marques à soigner avec douceur et dévotion, des prétextes à câlins. Cest aussi simple, il suffit quon nous fiche la paix et les nuages sévanouissent.

Dimanche 25

A midi, Sylvie a téléphoné à Georges, le moins bavard du groupe, pour lui signaler que « son état » ne lui permettait pas de participer à la fête. Comme le demande le prévenant Roger, elle applique ses recettes: elle profite du week-end pour se reposer. Nous avons fermé toutes les ouvertures, pour laisser croire que nous sommes absents. Nos bienveillants amis apprendront avec joie que nous ménageons « une femme dans cet état »

-Ils auraient réussi à nous séparer avec leurs histoires. Jai eu peur à plusieurs reprises. Heureusement que nous nous aimons.

-Jai bien failli renoncer le jour de lachat du tailleur.

-Et moi jai failli craquer au bal en te voyant valser avec Véro. Je navais pas fait le lien avec mon double tour avec Roger. Il a dû vouloir me piéger. Ny pensons plus. Les volets sont baissés et calés. Nous devrions ouvrir une fenêtre près de lentrée. Je suis sure que nous aurons de la visite aujourdhui.

— Oublions-les. . Demain, il faut choisir la destination de notre voyage de noces. As-tu consulté les prospectus?

-Entre Grèce, Egypte, Tunisie ou Maroc que préfères-tu?

-Jai visité la Grèce.

-Roger et Juliette voulaient nous servir de guides au Maroc, ils ont déjà leurs billets.

-Est-il indispensable de subir leurs ritournelles, de les entendre démontrer notre peu de chances de vivre longtemps ensemble? LEgypte mattire, je remonterais volontiers le Nil.

Nous avons eu raison de boucler la maison: deux portières de voiture claquent. On sonne, on sonne encore. Le doigt appuie longuement. On appelle:

-Sylvie, tu es là? Montre-toi. Paul, allo, Paul.

Ils sont deux, commencent le tour de la maison, cognent sur chaque volet et Roger appelle. Ils reviennent devant le sas et passent leurs nerfs sur la malheureuse sonnette. Un individu peste

-Bon dieu, elle nest pas là. Comment as-tu fait pour la laisser filer; tu tes absenté?

-Je suis allé au PMU, mais pas plus de cinq à dix minutes. Le temps de déposer ma grille, je nai même pas bu une bière.

Sylvie me souffle: cest André.

-Fallait pas, tu devais les surveiller. Que va dire Gilles? Ca va barder. Tiens, le voilà, il simpatiente. Merde, va à la voiture, attends-moi.

-Alors, ils ne sont pas là?

-Non, tu veux que je force une porte?

-Pas question. Rien dillégal. Cest con, on avait loccasion de dégoûter le cocu. Avec le programme de Juliette, bien épicé, elle serait passée pour la reine des salopes et il laurait plaquée vite fait.

— On pourrait reporter la séance à demain ou après-demain.

-Non, on va aller samuser. Mais ce crétin dAndré va payer. On va le ligoter, il ne pourra rien faire et devra regarder. Et toi, pour payer ce ratage, tu devras tenvoyer publiquement sa grosse Marthe., pendant que je gâterai ta Juliette. Maintenant il va falloir sortir la grosse artillerie pour empêcher ce foutu mariage Il faut que cette fille de pute paie notre divorce.

-Quand je pense à tous les efforts que jai faits pour les séparer. Elle est follement amoureuse. A plusieurs reprises je lui ai proposé la botte sans succès; elle ne veut pas coucher. Je lui ai déconseillé le mariage avec un cocu forcément trop jaloux, je lui ai dit de rester à la colle, je lui ai proposé de lui faire un rejeton. Rien. Jai désorganisé ses soirées, inventé une histoire de compensation de cours pour quil suppose quelle le trompait avec moi, jai fait déplacer une réunion de profs pour la mettre en retard à ses rendez-vous. On la entraînée seule à lachat de sa tenue, on a espionné ses sorties pour les emmerder au théâtre ou au bal. Enfin, hier jai cru toucher au but en lui faisant manquer à sa règle. Elle ma fait une confidence intéressante

Une moto passe au ralenti, nous nentendons pas la suite. Sylvie broie ma main.

-Cet abruti ne bouge pas, ne se fâche pas, il est mou comme une chiffe. Quest-ce quelle peut lui trouver? Serait-elle devenue frigide?

-Bon, on ne va pas continuer à se les geler, cest fichu pour aujourdhui: elle a senti que ça se passerait mal pour elle. Ce nest que partie remise. Faute de la baiser, je lui baiserai la gueule. Allez, à la fête, je sens que nos femmes auront du plaisir. Je veux les voir pisser de bonheur. Et si tu refilais une gamine à ce cocu, ça marcherait peut-être mieux dans ce sens?

-Juliette lui en a mis une dans les pattes hier; une sacrée rapide pourtant. Ce cocu na pas marché. Ce sont deux amoureux fous. La gamine sest ouvertement offerte, la flatté, lui a proposé une virginité supposée mais perdue depuis belle lurette. Il na même pas relevé. La fille en a pleuré de rage. Cette idiote se prétendait irrésistible. Jai dû la consoler après le bal, avec la bénédiction de ma femme. Tu aurais vu frétiller la sauterelle quand je lai prise. Une chaude de partout, qui sait remuer autre chose que les sentiments. Dailleurs jai son adresse, si tu veux Ils séloignent.

-Ciel! Il est beau, lami sincère. Il ma manipulée. Par touches successives, il a rendu ta vie difficile. Il a fait le nécessaire pour te décourager. Quand jadditionne tous ces détails, je me rends compte de ma stupidité. Je marchais dans ses plans et tu encaissais les coups, sans te plaindre ou presque.

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