La cloche métallique enlevée laisse apparaître de petits ramequins contenant divers plats. Je pense reconnaître du caviar, du poisson fumé, du foie gras, des veloutés mais je dois laisser ma langue au chat pour la plupart des autres plats. Le sommelier présente la bouteille à Wilma.

— Dom Pérignon ? Pourquoi pas ? Vous avez décidé de faire l’intégrale du repas sur ce choix ?

— Oui Madame ! Il me semblait plus sage de s’accorder sur ce seul vin qui pourra saccommoder avec bonheur avec toute la variété des mets que vous avez commandés ce soir.

— Très bien, je suis sûre que nous n’aurons pas à le regretter.

— Je vous remercie de votre confiance, Madame.

La bouteille est savamment ouverte sans « PLOP » retentissant ni bouchon qui saute au plafond. Juste un léger « PCHIT » trahit l’ouverture. Wilma est invitée à goûter et donne bientôt son assentiment. La flûte de Sabrina est alors rempli, puis la mienne, avant que le sommelier ne revienne achever de remplir la flûte de Wilma. Puis tout le personnel du restaurant se retire, nous laissant seules, toutes trois autour de la table.

Timides, Sabrina et moi attendons de voir quel plat Wilma choisit en premier afin de l’imiter. Elle commence par le caviar. Dont acte !

— Bien ! Régalez-vous pendant que je vous explique un peu ce qui m’intéresse. Ce qui m’avait toujours intriguée dans l’histoire de Tirésias était que même Zeus et Héra semblaient incapables de savoir si le plaisir sexuel du partenaire était supérieur ou non à son propre plaisir. Le plaisir de l’autre ! Voilà ma quête ! Je souhaiterais éprouver le plaisir de l’autre !

— Mais quel autre ! Demande Sabrina

— N’importe quel autre ! Un homme, une femme, un chien, que sais-je ! Je me suis toujours donnée en ayant cette question en tête : qu’éprouve mon ou ma partenaire au moment où moi-même je suis en extase ? Vous ne vous êtes jamais posé cette question ?

— Pour ma part, commencé-je, je me suis surtout demandé comment exciter l’autre pour qu’il me baise au maximum ! J’avoue que je recherche avant tout mon propre plaisir, même si je sais en donner.

— Et toi, Sabrina ?

— Je ne me suis jamais posé la question. Je crois également que je recherche mon propre plaisir, désolée.

— Il ne faut pas être désolée, Sabrina, c’est tout naturel de rechercher son plaisir partout où l’on peut. J’espère que ce qui est devant vous vous apporte autant de plaisir qu’à moi, par exemple.

— C’est excellent même si je n’arrive pas à tout identifier, continué-je. Mais revenons à ton problème, comment comptes-tu t’y prendre pour aboutir à ton but.

Wilma reste silencieuse pendant quelques instants, boit une gorgée de champagne, puis commence à parler.

— Je me suis beaucoup intéressée au fonctionnement du cerveau et notamment aux mécanismes de la douleur et du plaisir.

— Tu veux également éprouver la douleur des autres ? demande Sabrina. Pour améliorer tes activités d’armements ?

— Arrête, s’il te plaît, Sabrina ! Je me suis déjà expliquée sur ce point. Non, je me suis intéressée à la douleur uniquement parce que ce phénomène est en fait très proche de celui du plaisir. Les zones cérébrales de ces deux phénomènes sont relativement proches mais n’utilisent pas les mêmes médiateurs. Ceci dit, les deux mécanismes se complètent idéalement.

— Comment cela, demande Sabrina ?

— Le plaisir représente la récompense…

— et la douleur représente la punition ! Complété-je.

— Et bien pas du tout, Natalie, ne t’en déplaise ! La douleur est nécessaire à l’organisme mais c’est au départ un avertissement et non une punition, explique Wilma.

— Avertissement ? Interroge Sabrina.

— Oui la douleur t’avertit que ton existence est potentiellement en danger. Imagine que tu poses la main sur une plaque électrique et que tu ne ressentes pas de douleur. Que se passera-t-il ?

— Je comprends, dis-je ! Sabrina, ne percevant pas la douleur, ne retirera pas sa main qui sera brûlée irrémédiablement et perdue à tout jamais.

— Exact !

— Il faut donc souffrir pour subsister ? Questionne Sabrina

— Pas toujours mais dans les cas où ton organisme nécessite une attention. Et puis la douleur n’est pas forcément insupportable. Lorsque nous avons faim ou soif, c’est une forme de douleur qui ne devient insupportable que dans les cas extrêmes. C’est la même chose pour la fatigue musculaire.

— Et l’abstinence sexuelle, ajouté-je.

— Je le pense aussi, poursuit Wilma, même si la part psychologique est prédominante dans ce cas.

— Et le plaisir ? Demande Sabrina.

— C’est la récompense lorsque tu as étanché ta soif, ta faim ou ton désir, d’après moi, explique Wilma. Connaissez vous l’histoire du rat et de sa pédale ?

— Des rats homosexuels, maintenant ! Dis-je en éclatant de rire.

— Non pas du tout. Il s’agit d’une expérience de neurophysiologie où un rat est placé dans une cage avec un petit dispositif de pédale mécanique. Cette pédale, lorsqu’elle est activée, excite, au travers d’électrodes implantées dans le cerveau du rongeur, les zones cérébrales du plaisir.

— Quelle horreur, je mécrie ! Ne me dis pas que tu veux nous implanter des électrodes dans le cerveau !

— Non rassure-toi, Natalie. Mais l’expérience est surprenante car, dès qu’il a trouvé le système, le rat va appuyer sur la pédale de façon à sentir une salve de plaisir. Et il va recommencer, encore et encore ! Et il en perd tout autre envie. Il ne boit plus ! Il ne mange plus !

— Il ne baise plus ! Poursuit Sabrina.

— Et il finit par mourir d’épuisement, affamé, assoiffé ! Conclut Wilma.

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