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Une petite ville de Province – Chapitre 5




Sur le chemin du retour vers chez elle, Jacqueline était perplexe, elle venait de passer une matinée bien étrange.

a-t-elle fait bonne impression ? Elle sait que c’est la première question que posera sa mère et elle ne savait pas quoi répondre.

Ce notaire est étonnant, il l’avait laissé debout devant lui toute la matinée en ne lui parlant pratiquement pas.

–    Il était certes occupé par ses dossiers

Se disait-elle, mais elle avait aussi perçu des petits coups d’il vers elle.

–    Que voulaient dire ces regards ?

Elle ne savait pas si cela signifiait qu’il la jaugeait ou s’il attendait qu’elle lui fasse une réflexion pour avoir un prétexte pour la congédier.

Sa mère allait lui poser des tonnes de questions et lui demandera certainement ce qu’elle a bien pu dire ou faire pour qu’il la laisse debout sans rien dire devant lui, elle lui dirait certainement que c’est par son attitude, qu’il voulait lui montrer que c’était lui le patron et elle finirait par l’enguirlander en lui disant qu’elle ne sait pas se tenir, qu’elle se fiche qu’on se décarcasse pour elle, pour lui trouver une situation

C’est pour cela qu’en arrivant devant la porte de sa maison, elle avait déjà pris sa décision de rester le plus vague possible sur sa matinée à l’étude.

Patrick était quant à lui seul dans son bureau, il avait demandé à ce qu’on lui apporte son repas dans son bureau, prétextant un dossier à finir pour cet après-midi, mais il avait autre chose en tête.

Il voulait préparer un texte à dactylographier à sa « peut-être » nouvelle secrétaire.

Enfin, il voulait surtout lui montrer qu’elle avait beaucoup à apprendre et qu’il était bien aimable de la garder avec lui.

Il voulait qu’elle se sente redevable pour mieux la guider là où il voulait l’emmener.

Il avait l’habitude de faire ce genre de « manipulation », enfin pas dans son étude, mais lors des « dîner de niais » qu’il organisait avec ses amis.

Repenser à ces dîners, fit basculer son esprit vers Martine.

Christian regardait son épouse et voyait bien que son visage se crispait pour masquer ses émotions. Il se doutait de l’origine de son malaise et voyait surtout que cela ne semblait pas vraiment lui déplaire.

Patrick vit le trouble de Christian et savait qu’il fallait passer à l’étape suivante si le groupe ne voulait pas le voir craquer.

Il s’approcha de l’oreille de Martine.

–    J’espère que vous avez apprécié cette soirée.

Elle se tourna vers lui, étonné de sa question et se retrouva à quelques centimètres de son visage. Patrick lui fit alors un grand sourire coquin.

Jean comprit qu’il était temps d’arrêter cette caresse et surtout de finir cette soirée ailleurs qu’ici.

Il enleva sa main, regarda en direction de Christian et lui fit un petit clin d’il.

–    Christian, tu pourrais me ramener, car de ce que j’ai compris,  Catherine a pris d’autre disposition.

Christian, surpris ne sut quoi répondre.

Martine regarda son mari en ayant l’air de lui dire qu’elle ne comprenait pas plus que lui.

Martine se leva et se dirigea vers Patrick.

–    Tu m’emmènes ?

–    Sans problème ma petite chatte.

Dit-il en tapotant sur son derrière.

–    On va se faire une soirée d’enfer les amis

Ajouta-t-il à l’intention de ses compères.

–    Je n’ai donc pas le choix, il ne me reste donc plus que toi comme chauffeur, cela ne te dérange pas ?

–    Euh, non.

Répondit finalement Christian.

L’addition partagée et réglée, Jean ouvrit la portière avant et proposa à Martine de monter, comme celle-ci lui indiquait qu’il pouvait monter devant, il lui ouvrit la porte arrière.

–    Je vous en prie gente dame

Lui dit-il en l’aidant à s’installer à l’arrière du véhicule, sans oublier de porter une petite caresse sur son postérieur.

Sur la route du retour, il discuta essentiellement avec Christian pour l’amadouer et lui faire comprendre que s’il validait le choix de Maurice, Christian pourrait faire partie intégrante et permanente du groupe.

Ne plus être que l’invitée, voilà une perspective intéressante pour lui.

Bien entendu Jean n’avait nullement l’intention d’en faire un « permanent », mais c’était un bon moyen de l’amener à se faire inviter chez lui ce soir-là.

Martine était à l’arrière et n’écoutait pas vraiment leur conversation, elle somnolait en se refusant à repenser à cette soirée.

Elle n’avait pas les mêmes intentions de Christian, faire partie de ce groupe n’était nullement son ambition, mais elle aimait son mari et savait que pour lui c’était important.

Elle voulait donc faire bonne impression, mais n’était pas prête à faire plus que ce que la raison et « les bonnes murs » lui permettaient. Elle en avait déjà fait beaucoup d’ailleurs.

Finalement, Christian parla à Jean d’un vieux rhum que lui avait offert un fournisseur, jean sauta sur l’occasion, pour se faire inviter à le déguster.

–    Je dois avouer, modestement, que je suis assez connaisseur en rhum, il y a beaucoup, malheureusement, dans le commerce, de tord-boyaux auxquels on donne le nom de rhum, alors que ce n’est que de la mélasse. Tu l’as déjà goûté ? Ton fournisseur t’a peut-être fourni une piètre imitation, il faut toujours se méfier.

–    Celui-là, je suis certain que c’est du bon, il me l’a assuré ;

–    Le principal est que tu l’apprécies quand tu le bois, si c’est le cas, pas de problème.

–    Je ne sais pas, je ne l’ai pas encore goûté.

Puis, encouragé par le « tu » que lui avait donné Jean, il ajouta.

–    Cela te dirait de venir le déguster et me donner ton avis ?

Jean avait réussi son plan, que ce soit Christian qui lui ouvre spontanément la porte de son domicile, ce qui revenait à lui offrir son épouse ensuite Jean en avait la certitude.

Christian entra machinalement sa voiture dans son garage, oubliant que Jean n’avait pas la sienne et qu’il devrait donc le reconduire. Ce dernier se garda bien de lui en faire la remarque.

Jean sortit et ouvrit la portière de Martine, elle le remercia en sortant et ne chercha pas à fuir la caresse qu’il lui fit sur ses fesses quand elle fut à côté de lui.

En fait, cela n’indiquait pas qu’elle l’acceptait et encore moins qu’elle l’appréciait, mais elle avait été surprise par ce geste pourtant prévisible et n’avait pas vraiment su comment réagir. C’est cette indécision qui donna l’impression de son consentement.

Dans le salon, Christian invita Jean à s’installer dans le fauteuil à proximité de la cheminée éteinte, Martine se dirigeait vers le canapé pour s’y asseoir, Jean oublia l’invitation de Christian pour se mettre, lui aussi, dans le canapé.

–    Vous avez une belle demeure.

–    Merci.

C’est Martine qui répondit à cette affirmation qui ne s’adressait aussi bien à elle qu’à Christian.

–    Que prends-tu ma chérie ?

Demanda-t-il à Martine en ouvrant le vaisselier.

Elle ne voulait rien boire, Christian déposa donc sur la petite table du salon que deux verres.

–    Tu vas quand même nous accompagner ?

Demanda Jean sur un ton qui n’attendait pas un refus.

Christian hésita entre verser le rhum ou aller rechercher un troisième verre. Jean se leva et se dirigea vers le buffet.

–    Tu permets ?

Demanda-t-il à Christian.

–    Fait comme chez toi.

Lui répondit ce dernier, trop heureux de l’intimité qui semblait régner dans la pièce.

Jean prit un troisième verre et vint le déposer sur la table.

–    Tu n’aimes pas le rhum ?

Demanda-t-il ensuite à Martine.

–    Si, mais

–    Alors pas de problème.

Il vint s’installer à nouveau dans le canapé, mais cette fois plus près de Martine.

Christian alla chercher son Rhum et en versa dans les trois verres. Il tendit le premier verre à Jean, celui-ci le prit et le donna à Martine.

Tout le monde était maintenant servi, Jean leva son verre.

–    Trinquons

Après avoir bu une gorgée il se tourna vers Martine.

–    Il est à ton goût ?

–    Pas mauvais, mais un peu fort.

–    Pas mauvais il est excellent.

Se rebella Christian.

Jean prit le verre de Martine et le porta à ses lèvres.

–    humm oui excellent

Puis avança son propre verre vers Martine.

–    Tiens, goûte celui-là.

–    Oui c’est le même

–    Non, le tien a le goût de tes lèvres, prélude à un baiser espéré.

Il insista pour qu’elle prenne le verre et demanda à Christian de l’encourager.

–    Christian, ta femme a peut-être peur de boire mon verre de peur de ta réaction, dit lui qu’elle peut

Christian hésita à le suivre sur ce chemin.

–    vous verrez, c’est un jeu plaisant.

Ajouta-t-il en s’adressant à tous les deux.

–    Martine, tu ne risques pas grand-chose à boire une gorgée.

Martine regarda son mari puis jean. Christian lui fit un petit geste de la tête pour lui signifier, voire la supplier, de le faire.

Elle n’avait pas pris le verre que lui proposer Jean, ce dernier s’approcha d’elle et avança le verre vers les lèvres de Martine. Quand le verre fut en contact, il le bascula légèrement, elle les ouvrit légèrement pour laisser le liquide passer dans son palais.

Le geste n’était pas très précis et un peu de Rhum coula sur son menton, Jean s’approcha et commença à vouloir le boire à même le visage de Martine.

–    Il ne faut pas gâcher si agréable breuvage

Chuchota Jean pour accompagner son geste.

Martine s’était reculée devant ce geste imprévu, elle était maintenant plaquée contre le dossier du canapé, la tête légèrement en arrière.

Jean n’avait pas stoppé son mouvement, il chercha à prendre le liquide avec ses lèvres en partant du menton jusqu’à la commissure des lèvres de Martine.

Leurs lèvres se touchaient maintenant, Christian les regardait sans oser intervenir. Jean posa d’abord des petits baisers chastes sur les lèvres de Martine puis tenta de glisser sa langue dans sa bouche.

Elle résista un peu au départ, puis se laissa envahir pour enfin lui rendre son baiser.

La main de Jean, profitant de cette valse linguale acceptée, se posa sur le sein gauche de Martine et commença à le peloter.

Le baiser dura et dura, la main était passée de la poitrine vers son bas-ventre elle s’était ensuite glissée sous la robe et avait atteint l’étoffe, dernier barrage du mont de Venus de Martine.

Elle s’abandonna complètement à ses caresses et sous les baisers de Jean.

Christian regardait toujours aussi passivement.

Que devait-il faire ?

Participer ?

Partir et les laisser seuls ?

Ou, plus raisonnablement, intervenir pour tout arrêter ?

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