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Descente au Paradis – Chapitre 3




Suzanne sèche ses larmes. C’est à présent terminé : elle ne se laissera plus marcher dessus par cette chose. Au milieu de son jardin, la petite boîte aux motifs orientaux, avec à l’intérieur le godemichet en bois, est en train de brûler. D’ici quelques minutes, il ne restera plus que des cendres. Elle avait ouvert la boîte pour vérifier que ce ne soit pas une autre : en tombant sur l’objet, elle l’avait lancé au fond de la pièce, écorchant légèrement le gland du phallus avec une petite marque, presque imperceptible à l’il nu. Elle avait rassemblé son courage, et voici qu’elle brûle l’objet.

Suzanne a peur : vous savez, les personnes les plus raisonnables et cartésiennes sont celles qui succombent le plus rapidement à la peur face à des phénomènes complètement inexplicables. Que le coffre se soit retrouvé dans sa chambre passe encore : quelqu’un aurait très bien pu l’amener là pour lui jouer un mauvais tour ; mais que de la terre se soit retrouvée étalée absolument partout, ça, c’était incompréhensible. D’autant que son esprit commence à lui jouer des tours : en touchant le phallus en bois, elle a cru entendre un léger, très léger, presque imperceptible chuchotement. Elle a alors immédiatement porté ses mains sur sa croix autour de son cou, en déglutissant. Qu’est-ce que c’était que cet objet ? Était-ce seulement son imagination ou un objet mystérieux porteur d’une magie démoniaque ? En se remémorant cette pensée, Suzanne se mord la lèvre.

Arrête tes bêtises, Suzanne. Quel âge as-tu ?

Justement, la peur n’a pas d’âge, et cet incident fait remonter ses vieilles frayeurs infantiles. Si elle peut expliquer le coffre dans sa chambre, c’est surtout la terre éparpillée partout autour du lit qui la dérange. Elle doit en avoir le cur net.

La belle quadragénaire prend une douche, puis s’habille pour remonter sur la colline où elle a enterré le coffre. L’ascension n’est pas spécifiquement plus rude que la dernière fois, elle est même plus rapide : Suzanne est perdue dans ses pensées. Arrivée au sommet, elle emprunte le petit chemin de la dernière fois et finit par arriver jusqu’à la clairière. Là, elle s’effondre, la bouche grande ouverte, un frisson de terreur lui déchirait, remontant sa colonne vertébrale pour venir tordre son bulbe rachidien.

Derrière le rocher, là où elle avait enterré le coffre hier presque à la même heure, se tient un trou. Mais il ne s’agit pas d’un simple trou chose à laquelle Suzanne s’attendait déjà. Le trou est parfaitement sphérique : un mètre de diamètre, cinquante centimètres de profondeur, et la terre est parfaitement lisse ; comme si une boule de billard de cette taille était simplement tombée du ciel et s’était enfoncée à mi-hauteur. Suzanne tremble et s’approche très lentement : l’adrénaline lui comprime la poitrine au point qu’elle a du mal à respirer. Arrivée au-dessus du trou, elle se rend compte de l’ampleur de la chose : la cavité est parfaite, sans un défaut. Comme si la terre n’avait pas été creusée, mais avait simplement été transportée par magie jusqu’à sa chambre.

Non, ce n’est pas possible… Si ? Ce n’est pas possible ! Non…

Le cadre était tout bonnement incompréhensible. Un humain pouvait-il arriver à une telle précision en si peu de temps ? Ça lui paraissait improbable. Mais c’était la seule solution rationnelle à laquelle elle pouvait encore s’attacher ! Toute autre explication emmenait son esprit sur les terres du mystère et de la croyance, et elle souhaitait tout sauf s’y aventurer ; alors elle accrocha son esprit sur l’explication la plus plausible, et d’un air déterminé, redescendit au village pour se diriger chez Marcel.

***

Marcel est loin d’être stupide. Il a vu Suzanne partir en randonnée et en a profité : après tout, la situation ne se reproduira peut-être pas de sitôt, et mieux fallait prendre les devants pour garder un coup d’avance. Il était parvenu à dérober la clé du fond de la maison, discrètement, alors que Suzanne était allée s’enfermer quelques instants dans la salle de bain après son réveil. Doucement, il pénètre dans la maison, grande, vide, obscure. Il se rend tout d’abord dans la salle de bain au rez-de-chaussée. Il sait ce que la belle quadragénaire va lui demander : surveiller la porte d’entrée, peut-être même le salon ou la cuisine, peut-être la porte du fond. Quand elle sera là, il ne pourra plus installer ce qu’il souhaite où il veut, alors autant profiter de son absence.

En entrant dans la salle de bain, il jette un regard tout autour de lui : difficile de trouver un endroit où cacher sa petite caméra. Elle est plus petite qu’une phalange, presque imperceptible lorsqu’elle est bien cachée, mais encore faut-il trouver un endroit où la mettre ! Finalement, il opte pour le dessus du poste radio, en haut d’une étagère : en reculant, il est satisfait, car le petit outil ne se voit que si l’on n’y fait véritablement attention, et en y regardant de plus près, on dirait presque un bouton de radio. La belle est très futée, mais elle ne pensera pas une seconde à faire attention à ces détails. Marcel fait le tour de la maison : il en place une deuxième dans la salle de bain à l’étage, et une dans la chambre de la quadragénaire. Parfait ! Il vérifie sur son portable : les caméras fonctionnent. Il avait payé ces petits gadgets très cher, mais maintenant, le retour sur investissement sera plus que satisfaisant.

Avec un sourire sardonique, il remet la clé sur la porte et s’en retourne chez lui sans demander son reste.

Pourtant, à peine arrivé, on sonne déjà à la porte. Mais qui donc ?

En jetant un il par la fenêtre, il a un frisson d’effroi : c’est Suzanne ! L’air contrarié en plus ? Est-ce qu’elle l’a vu commettre son méfait ? Son imagination s’emballe : elle est avocate, il pourrait lui en coûter cher même si ce n’est pas son domaine d’expertise ! Déglutissant, il fonce vers la porte, et se retrouve nez à nez avec la belle.

Marcel ?

Euh… oui, oui, petite, dis-moi tout…

Au boulot !

Suzanne se retourne et se dirige vers chez elle. Marcel n’en revient pas : il tremble comme une feuille ; il a bien cru que son heure était arrivée ! Il souffle un grand coup, évacuant le coup de stress, et regarde les fesses de la belle quadragénaire se dandiner dans son petit short de sport. Marcel a des photos de ce cul-là, tout nu, et d’autres bien plus osées encore du corps de la belle. Mais en chair et en os, en mouvement, un roulement de fesses vaut un million d’images. Il lui mettrait bien quelque chose, entre ces deux fesses. Mais quel cul ! A cette vision, l’entrejambe de Marcel s’électrise. Il serre les dents : apparemment, elle n’est au courant de rien, mais en d’autres circonstances, il aurait trouvé son air autoritaire bien déplaisant, on aurait dit sa mère ! Bon, de toute façon, il est bien trop soulagé pour lui en vouloir, et il faut continuer de passer pour une personne sympathique, quitte à faire semblant de se laisser marcher dessus.

Marcel prend quelques minutes, rassemble les quelques caméras qui lui restent, et se dirige vers la maison de Suzanne. Elle a préparé deux cafés, et a eu le temps de se changer pour enfiler un jean noir et un petit débardeur blanc : le pantalon la moule encore plus, et Marcel serre les dents : faire semblant de ne pas regarder sera plus difficile encore.

Ah… Euh… Merci petite, pour le café, c’est gentil de ta part. Tu…

Je suis désolée pour tout à l’heure. J’ai été un peu sèche avec vous, mais ce n’était pas dans mes intentions. Vous n’êtes pas responsable de ce qui m’arrive, et vous faites tout pour me venir en aide. Je vous avoue ne pas aimer ces méthodes, mais là, j’en ai vraiment besoin. Je ne supporte pas d’être en état de faiblesse. Je suis désolée.

Marcel se sent soulagé. Il est maintenant sûr d’être hors de danger, et la sympathie est toujours bonne à prendre, notamment lorsqu’elle vient de sa proie. Autant en jouer.

Ecoute, petite… On en a déjà parlé, t’es pas obligée de t’excuser parce que tu dérapes. C’est normal, personne te fera jamais de reproches pour ça. Tu vis pas la plus simple des situations, et franchement, je suis là si t’as besoin.

Il a même un sourire à l’intérieur ; il sait très bien comment la ranger de son côté. Il s’assoit dans le fauteuil du salon.

Quand j’étais petit, genre huit, dix ans, je suis tombé dans un trou. Pas un truc très profond, juste une crevasse dans les collines au-dessus. Il se voit plus maintenant, je l’ai bouché depuis, mais dans ce putain de trou, j’y ai passé du temps. Deux jours entiers j’y ai passé. A la fin, j’étais mort de soif, mort de faim, je me serai même bouffé un bras si j’avais pu bouger ne serait-ce qu’un petit doigt. Mais la crevasse était trop serrée, et je pouvais que gueuler pour que quelqu’un vienne me sauver. J’ai crié tellement fort, et tellement longtemps, qu’au bout de deux jours, je sifflai plus qu’un air rauque ; j’arrivai même plus à articuler deux sons différents d’affilés. Et après deux jours, quelqu’un a fini par se pointer. Il a commencé par enlever les premières pierres au-dessus de ma tronche, et quand j’ai pu bouger un doigt, il m’a sorti de la caillasse où je m’étais enterré.

Marcel finit son café. Il sait que les blancs dans les discussions sont plus importants encore que la discussion elle-même. Suzanne s’est assise aussi. Son débardeur bâille un peu sur le devant, laissant à peine apercevoir la naissance de sa poitrine, et il doit faire des efforts colossaux pour ne pas baisser les yeux. Il la fixe, et elle maintient son regard. Quelle femme… Il prendra un malin plaisir à la dévergonder et à la dresser.

Quand j’ai retrouvé l’air libre, il m’a donné une gourde pleine de flotte que j’ai bue en moins de trois secondes secondes. Mes lèvres étaient tellement sèches que leurs peaux s’arrachaient toutes seules. Quand j’ai levé la tête, j’ai vu un ange : fringué classe, avec une canne et des souliers ultra-propres, t’auras vu ça petite… Un chapeau, et pas un pet de poussière sur tout l’ensemble, alors qu’on était en pleine montagne.

Marcel a un nouveau silence, et Suzanne un mouvement de recul. Elle a compris où il veut en venir, et Marcel durcit son visage encore pour marquer le coup.

Mais tu l’as vu, déjà, hein ? Ce mec, c’était ton père. Il a sauvé mon cul et ma vie. J’étais minot à l’époque, je l’avais jamais vu, il venait d’acheter la maison, et j’étais jamais sorti de ce village de campagnards. T’imagines pas l’effet qui m’a fait ; sur le moment, j’ai même cru voir Dieu. Il m’a jamais rien demandé, et j’ai jamais pu le rembourser pour ça. Si je peux t’aider aujourd’hui, j’en fais une affaire personnelle.

Il ne nous en a jamais parlé…

Ton père a jamais été du genre à se vanter de quoi que ce soit petite, c’est pas à toi que je vais l’apprendre. Si ce n’est de sa fille peut-être.

Suzanne s’est levée, le regard dans le vide. Eveiller des souvenirs est un bon moyen de mettre une personne dans de bonnes dispositions. Une larme se met à couler le long de sa joue, qu’elle essuie rapidement. Marcel reconnait sa mère dans ce caractère : rester fière, tout le temps. Il finira par apprivoiser cette fière belle femme. Il se lève, et en surprenant la jolie quadragénaire, la prend dans ses bras, compressant sa poitrine contre son torse. Il sent même les bretelles du soutien-gorge de la belle sous ses grosses patounes calleuses, prêtes à lui arracher le moindre bout de tissu. Mais non, ce n’est pas encore l’heure.

Je vais te filer un coup de main petite, et soit on va coincer c’t’enfant de putain, soit on fera en sorte de lui passer l’envie de faire le guignol.

Contre toute attente, et malgré une longue hésitation, Suzanne passe ses mains autour de son vieux voisin, et l’enlace délicatement ; sans se mouiller, certes, mais l’intention est là. Elle a presque la voix qui tremble d’émotion, entre les souvenirs de son père et l’attention de la seule personne qui semble lui rester ici.

Merci, Marcel.

Il l’attrape par les épaules et relâche son étreinte, lui souriant du haut de sa bedaine. Dommage pour la paire de seins, mais il aura bien l’occasion de jouer avec quand son plan diabolique sera terminé, il rattrapera le temps perdu. Il sourit et passe même un de ses doigts boudinés en dessous de son il droit pour en enlever une arme. Suzanne, toute gênée, bredouille une excuse en faisant un pas en arrière.

T’as pas à t’excuser petite. Allez, au boulot, on a un petit con à coincer.

Pendant près de deux heures, les deux voisins passent leur temps à imaginer les endroits les plus ingénieux pour poser les caméras. Ils regardent toutes les deux minutes par les rideaux des fenêtres pour être sûrs de ne pas être espionnés. Du travail minutieux : finalement, une caméra posée dans le couloir et donnant sur la porte arrière, une dans la cuisine et donnant sur la porte d’entrée et une dans le salon, orientée vers les fenêtres. Il sera impossible de rentrer dans la maison sans être perçu par les caméras. A la fin de la session, Suzanne s’observe depuis son téléphone : connectée à deux caméras en même temps, elle a accès à son image, assise dans le salon, et à une autre où apparaît Marcel, dans la cuisine. Sa transpiration se voit même depuis la faible qualité de la caméra !

La belle est un peu fatiguée, ses aventures l’ont épuisée. Elle jette un il à son gros voisin, le regard presque vide : des poils blancs et gris sortent de son tee-shirt au niveau du coup, la faisant grimacer. Comment avait-elle pu fantasmer sur un individu aussi laid ? A cette simple pensée, son regard se projette sur l’entrecuisse de Marcel : il semble avoir un sacré paquet, bien plus imposant que celui de son ex-mari. Sous son tanga, les lèvres de la belle deviennent tout humides, et sa toison brunâtre commence à chauffer. Elle secoue la tête : pourquoi ces pensées envahissent-elles son esprit ? Elle, pourtant si classe d’habitude, que lui arrive-t-elle ? Elle n’a pas connu ça depuis des années, avant la naissance de son fils ! Et pourtant à l’époque, elle était restée toujours bien réservée malgré l’envie, et c’était passé en quelques jours. Peut-être qu’elle aurait dû garder le phallus en bois finalement ! Elle souffle.

Calme tes ardeurs, Suzanne. C’est un peu difficile, mais ça passera.

Tout le matériel est installé, raccordé à son téléphone : plus rien ne dépasse. Les caméras sont très discrètes, quasiment invisibles en réalité, si l’on n’y fait pas attention, et l’on ne peut y faire attention que trop tard. Suzanne est satisfaite, Marcel aussi, et les deux voisins savourent tranquillement une tasse de thé au soleil à l’heure du goûter. Tout s’est passé comme prévu aujourd’hui, pas le moindre incident à l’horizon ; Suzanne en vient même à rire au cours de ses échanges avec son voisin, et elle se surprend même à ne pas se forcer ! Finalement, elle finit par le raccompagner à la porte.

Encore une fois, merci Marcel pour votre aide. Je n’apprécie pas vraiment les méthodes, mais du moins, j’espère qu’elles seront efficaces.

D’ailleurs, je réfléchissais, petite, mais y a pas moyen de forcer un peu le destin là ?

Suzanne fronça les sourcils.

Je veux dire, si t’es là, y a peu de chance que le gars se pointe. Par contre, si t’es pas là, il pourrait profiter de l’occasion pour venir fourrer son nez dans tes affaires. Viens passer la soirée à la maison : tu seras plus détendue, tu t’occuperas de rien, et au moins, t’auras pas à être sur tes gardes tout le temps.

Vraiment, cette histoire de « stalker » lui rend service, même plus besoin de se chercher des excuses. Du côté de Suzanne, il est vrai que l’idée de se retrouver seule dans cette grande maison l’a poursuivie tout l’après-midi. D’un autre côté, elle ne veut pas donner encore l’impression de lui fournir des signes. Elle réfléchit : c’est vrai que la démarche est intelligente, elle pourra toujours regarder de chez Marcel ce qui se trame chez elle, et sans danger. Finalement, elle se laisse tenter :

D’accord, mais à une condition.

Je t’écoute petite.

Pas d’alcool.

Suzanne pouffe de rire. Essayer de rester sérieuse n’avait pas fonctionné, tant pis, une fois que cette histoire serait terminée, elle ne verra plus beaucoup Marcel.

J’ai trop mal fini la dernière fois pour recommencer de si tôt !

Pas de souci, je ne servirai que mon verre alors !

***

La boucle est bouclée ! Suzanne repart avec Marcel, non sans avoir cette fois préparé de quoi se changer pour dormir, et les deux voisins passèrent le reste de l’après-midi en dilettante au bord de la piscine, les pieds dans l’eau. Suzanne ne fait plus que suivre la conversation : elle y prend part de plus en plus, parfois pantoise devant la rhétorique de Marcel, parfois plus méfiante quant à ses regards indiscrets sur sa peau. Mais encore une fois, elle ne pense pas qu’il a mauvais fond : son aide lui a été précieuse tout au long des derniers jours, et pas une fois il n’a cherché à profiter d’elle ou n’a demandé quoi que ce soit en retour. Le soir, il prépare le repas seul, délicieux, et le déguste accompagné d’une bonne bouteille de vin, qu’il ne partage pas avec la belle. Pour Marcel, impossible de droguer de nouveau la belle Suzanne, elle pourrait s’en rendre compte facilement cette fois.

Tant pis, il jouera d’autres atouts ; du moins, la soirée se passe bien, et la belle semble se détendre au fil du temps. La conversation passe d’un sujet à l’autre, parfois intéressant et philosophique, bien que l’alcool ingurgité par Marcel ne le permette pas vraiment, parfois plus trivial :

Non petite, moi, je sauterai bien en parachute un jour. Jamais fait, et ça a l’air fou !

Je confirme, pour avoir eu l’occasion de faire l’expérience, je vous assure que c’est dantesque. Non, moi ce sont des choses un peu moins folles et plus terre à terre. Tiens, bien, par exemple, je n’ai jamais pris de jacuzzi. Personnellement, je ne vois pas l’intérêt d’en avoir un chez moi, mais ça peut être rigolo à essayer.

A ces mots, Marcel penche la tête en avant et explose de rire. Il se lève, titube avec l’alcool et attrape étonnement délicatement le poignet de la belle avant de la guider dans les couloirs de la maison, jusqu’à l’aile dans laquelle elle n’avait fait que passer au cours de sa dernière visite.

Où m’emmenez-vous ? Attendez, il reste la vaisselle à débarrasser !

Non petite, j’t’ai dit tu feras pas la vaisselle, oh ! Mais c’est pas vrai ça ! On a dit, ce soir, tu t’détends, enfin !

Il la guide vers une petite salle, au fond du couloir. Suzanne est comme à son habitude d’abord méfiante, d’autant que le vieil homme semble complètement ivre. Mais en arrivant dans la salle, son opinion sur le sujet évolue : la pièce est magnifiquement éclairée avec des néons blancs, presque tout en bois, et laisse au centre un magnifique jacuzzi, avec sur la droite quelques cabines.

Hé, hé ! Vas-y petite, prends du bon temps. Tu peux y passer la nuit si tu veux, moi, je vais faire la vaisselle. Hé, y a … Euh… Y a des… des… des maillots dans les cabines, si tu veux ; c’est… c’est les clients qui… qui l’ont… l’ont oubliés. Ta chambre est en face et… et la douche sur la gauche quand tu sors… Et bonne nuit petite hein…

Son état est pitoyable, et c’est à peine s’il parvient à dire des phrases cohérentes, mais Suzanne ne peut pas s’empêcher de pouffer en le regardant essayer d’articuler trois mots. Titubant, et manquant de se manger chaque recoin du couloir, il s’éloigne tranquillement vers la cuisine en sifflotant. Quel énergumène !

La belle quadragénaire se retourne et jette un il dans la pièce : elle est calme, avec une petite chaîne hifi sur une étagère. Après tout, pourquoi pas ? Elle est revenue de loin pour prendre du bon temps, souffler un peu, et depuis qu’elle est là, elle n’a connu que stress et désagrément. Elle sourit et ferme la porte avant de commencer à faire couler son bain et se diriger vers les cabines. Elle défait son pantalon et se retrouve rapidement en petite tenue devant le miroir : Suzanne a un frisson, elle trouve tout bizarre de se retrouver à moitié nue chez Marcel. Soudainement, elle a un doute ! Et si c’est un piège ? Un frisson lui passe sur l’échine : sur la pointe des pieds, elle passe toute la salle au peigne fin, cherchant dans chaque recoin si une petite caméra se cache quelque part, la gorge serrée et une pointe d’adrénaline au ventre.

Si je vois quelque chose, vous allez m’entendre…

Mais après cinq minutes d’intenses recherches, le constat est sans appel : aucune caméra. Suzanne s’assoit sur le bord du jacuzzi : elle est soulagée. Finalement, peut-être que Marcel n’utilise ces outils que dans les cas où, comme il lui a expliqué, il émet un doute sur ses clients. Pourquoi a-t-elle un si gros a priori sur lui ? Il n’est pas méchant, même gentil comme tout : à discuter avec lui, si l’on met son physique de côté, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Non vraiment, Suzanne se dit qu’elle s’est trompée à son sujet. Tout ça… à cause de sa mère. Sa mère le détestait, et ne passait pas une minute à parler de lui sans l’insulter ou le traîner dans la boue. Cette opinion a dû l’influencer, d’où sa méfiance. Et cela se ressent encore un peu lors de leurs échanges, où Suzanne se montre parfois plus sèche qu’elle ne le devrait lorsque le sujet de conversation ne lui plaît plus ; elle s’en est encore rendu compte tout à l’heure, au cours du repas.

Il faut que j’arrête d’être plus méfiante avec lui qu’avec n’importe quelle autre personne. Vraiment, il faut que je fasse un effort.

Suzanne se sent plus légère, et elle a chaud : la température de la pièce est plutôt plus élevée que celle de la maison, alors même que le chauffage n’est pas allumé. Suzanne se rend vers les cabines, et farfouille pour trouver un maillot de bain à sa taille. Finalement, elle ne trouve rien : seuls deux mini-bikinis sont à dispositions, le premier n’a pas de haut, le second est tellement fin que sa toison brune pourtant assez peu fournie et bien taillée dépasse à la fois de chaque côté de la ficelle, et au-dessus ; ce, sans parler du haut. Il y a bien quelques maillots pour homme, mais tous trop grands pour elle. Suzanne souffle : mettre ce maillot ne servira à rien ; et pourtant, en entrant dans la pièce, elle a eu une petite montée d’adrénaline devant le jacuzzi, cette idée lui trotte dans la tête depuis déjà quelques années. Ce serait dommage de passer à côté…

Je pourrais toujours demander à Marcel d’essayer demain, en revenant avec mes affaires…

Suzanne se rhabille et se dirige vers le pas de la porte où elle se stoppe. La maison est plongée dans l’obscurité : à l’autre bout du couloir, un mince filet de lumière parvient de la cuisine où elle entend Marcel faire la vaisselle. Tout est calme, et la belle quadragénaire se sent apaisée.

Oh, et puis après tout… le bain a déjà coulé. Je…

Suzanne souffle, puis sourit. Elle ferme la porte, retourne aux cabines, et enlève de nouveau son haut et son jean, avant de s’attacher les cheveux avec un chouchou trouvé dans la cabine. Elle a quelques longues secondes d’hésitation et enlève son soutien-gorge et son tanga, se retrouvant seins et foufoune à l’air au milieu de la pièce. La situation lui donne chaud au bas-ventre, elle qui n’a pas l’habitude de se laisser aller au plaisir : elle est toute rouge sans même avoir bu un verre de vin, et enjambe le jacuzzi avant de pénétrer non sans mal dans l’eau brûlante.

La belle sent ses muscles se détendre, sous la chaleur de l’eau. Après quelques minutes à souffler et évacuer son stress, elle se penche sur les commandes et commence à faire jouer les bulles et la mousse. Les sensations de massage sont agréables, notamment dans le dos et sur les fesses, où un joli bleu la fait encore un peu souffrir selon comment elle se meut. Le jacuzzi est assez grand, et comprend quatre places, largement de quoi s’étendre et profiter du silence seulement entrecoupé des petites bulles et remous de l’eau. Le cerveau de la belle se vide, et pour la première fois depuis des mois, elle savoure le moment présent. De temps à autre, le programme qu’elle a choisi lance quelques jets au niveau de ses fesses, et certains frôlent sa douce intimité : ses tétines se durcissent, et Suzanne sent son bas-ventre s’échauffer.

A présent, ses réactions ne l’étonnent guère plus, elle y est habituée : il faut attendre que ses chaleurs passent, et la situation devrait s’améliorer au fil des jours. Néanmoins, elle y pense : si la situation dure, et se renouvelle au cours des mois suivants, il faudra penser à consulter un docteur.

Où me retrouver quelqu’un…

En y repensant, son ex-mari avait aussi tendance à la harceler du moins au début de leur mariage pour coucher avec elle. Au début, elle se laissait un peu faire : deux fois par semaine, trois lorsqu’il se montrait vraiment insistant. Mais avec le temps, elle avait eu tendance à faire chuter leur nombre de rapports : après seulement deux ans de mariage, elle ne lui permettait plus qu’au grand maximum une fois par semaine, le samedi soir. Et encore, lorsque l’ambiance dans le couple était au rendez-vous. En y repensant, peut-être qu’elle avait favorisé sa tendance à aller butiner d’autres fleurs.

Non ! Il aurait dû venir me voir et m’en parler. Son attitude n’a pas été correcte, et j’ai eu raison.

Suzanne, en plus d’être très belle, est plutôt intelligente, et elle sait se remettre en question : ce n’était pas sa faute, mais les rapports qu’elle lui avait imposés ont augmenté les probabilités d’un problème de couple. Elle en a conscience, et se dit qu’avec le prochain, si elle se décide un jour à rencontrer quelqu’un, elle devra se montrer peut-être un peu plus conciliante. Après tout, peut-être que sa vision de la chose est erronée : sans se laisser dominer par la chair, l’on peut peut-être profiter du bon temps et des plaisirs qu’elle offre sans s’y assujettir. Pour Suzanne encore, la nuance est mince. Mais la nuance est posée.

Au bout de quelques minutes, elle entend une porte s’ouvrir, et se retourne : Suzanne s’affaisse et ses yeux sortent presque de leurs orbites. Marcel, tout content, entre dans la pièce comme si de rien nétait, enlevant son tee-shirt pour exhiber un ventre gras et poilu qui tombe au-dessus de son short. Suzanne n’a pas le temps de sortir le moindre mot, trop surprise et détendue pour réellement partir au quart de tour. D’instinct, alors même que la mousse empêche de voir son corps, elle passe les bras sur sa poitrine et replie ses jambes.

Alors petite ! C’est comme dans tes rêves ? Excuse-moi pour… pour tout à l’heure, j’ai un peu abusé sur l’alcool. J’ai… J’ai… J’ai pris un café et ça va un peu mieux.

Mais Marcel… Je…

Elle se stoppe net : pas question de dire à Marcel qu’elle est nue dans le jacuzzi. En même temps, elle l’a bien cherché : un jacuzzi n’est pas un bain, on peut être plusieurs à l’intérieur, alors pourquoi ne pas le partager ? Un frisson lui remonte le long de la colonne vertébrale jusqu’au bulbe rachidien : elle a fait une bêtise, elle aurait dû, ne serait-ce que rester en sous-vêtement, cela aurait été plus intelligent. Que va-t-elle faire maintenant ? Lui dire qu’elle est nue ? Et pourquoi pas lui écarter les cuisses aussi ? Non, elle ne peut pas lui avouer ! Et pourtant, si elle ne fait rien, il va entrer, d’ailleurs, il commence déjà à défaire sa ceinture. Il faut qu’elle l’arrête avant qu’il ne soit trop tard : elle a juste à inventer un mensonge, lui demander qu’il sorte pour se changer et aller dormir, car elle est fatiguée. Et encore non… puisque les cabines sont fermées, et si elle était en maillot, elle pourrait tout simplement sortir. Que faire, que faire ?

Réfléchis, Suzanne, réfléchis…

Trop tard ! Au moment où elle ouvre la bouche pour sortir une excuse qui pourrait lui permettre d’échapper à la situation, Marcel défait son short, se retrouvant en caleçon devant la belle quadragénaire. La mâchoire de Suzanne tombe : dans le sous-vêtement de Marcel, une énorme barre de fer s’observe au travers du tissu, un engin bien plus gros que ce que la belle a pu voir au cours de sa vie. Elle qui n’a jamais connu que le sexe de son ex-mari, la voilà servie : l’engin au repos fait bien trois ou quatre centimètres de large, pour une quinzaine de long, avec un gland encore plus épais dont la belle devine parfaitement la forme. Instantanément, Suzanne pique un fard : le chaud lui monte le long des joues, puis dans tout le corps. Son bas-ventre brûle de désir et ses tétons se durcissent contre ses bras. Le stress lui monte à la tête : ses beaux yeux bleus sortent presque de leur orbite, et elle n’arrive pas à décrocher son regard du membre de Marcel.

Aucune pensée ne traverse son esprit. Suzanne a si chaud que ses oreilles sifflent, à tel point qu’elle n’entend même plus les paroles que débite Marcel.

Celui-ci enjambe difficilement avec son poids le jacuzzi : il n’est pas obèse, mais bien en surpoids, et ne semble pas très à l’aise sur ses jambes en situation d’équilibre. Une fois le caleçon disparu sous l’eau, Suzanne détourne le regard de honte, non sans avoir jeté un il à la tête de Marcel pour être sûre qu’il ne l’a pas vue complètement béate devant son sexe. Ce ne semble pas être le cas : il est tout rouge, peut-être autant à cause de l’alcool que de la chaleur, et est trop occupé à raconter des bêtises pour se préoccuper de ce qu’elle regarde.

Tant mieux… Mais Grand Dieu !

A cette pensée, elle porte la main sur sa croix. Il est maintenant trop tard pour réagir, elle ne peut plus faire machine arrière, et va devoir attendre que Marcel se décide à sortir du jacuzzi pour faire de même. Non ! Il faut qu’elle se reprenne ! Elle doit faire comme si de rien nétait, comme si elle était en maillot de bain, tout simplement. La belle reprend peu à peu ses esprits, et souffle un grand coup : elle n’a jamais eu aussi chaud de toute sa vie, mais son esprit s’éclaircit de seconde en seconde. Petit à petit, une odeur monte : une odeur de transpiration qui lui donne un haut-le-cur. Très rapidement, l’eau s’imprègne de l’odeur de Marcel, et celle-ci commence à imprégner la salle : Marcel n’est pas l’homme le plus propre du monde, c’est avant tout un campagnard, et il a passé la plus grande partie de sa journée en plein soleil.

Marcel, de son côté, a très bien vu le désarroi de sa jolie petite voisine ; il a vu qu’elle ne porte pas de bretelle, mais ne se doute pas une seconde que la toison sur laquelle il a posé sa queue l’autre soir vogue au fil des remous de l’eau. Quoi qu’il arrive, il compte bien profiter de la situation ce soir.

Alors petite, ton ressenti sur le… Merde, comment ça s’appelle, le…

Le jacuzzi ?

Ouais, ouais, c’est ça ! Qu’est-ce t’en penses ?

C’est… C’est vraiment sympathique, en fait ! C’est comme un bain, mais en mieux, on a l’impression d’être massé en même temps, c’est vraiment très agréable !

Marcel rigole.

Pas mal, hein ? Hé… hé ! T’as joué un peu avec les touches là ? Y a plein d’option sur ces machins, là, c’est vachement bien fait. Attends, je vais bidouiller un peu…

Le vieux voisin commence à toucher deux trois boutons : Suzanne prend peur, elle craint qu’il n’enlève la mousse et que sa nudité se dévoile librement à sa vue, étant elle-même toujours sous tension. Mais rien de tel : au lieu de ça, Marcel lance un programme spécial de massage : de petits jets d’eau se propulsent partout sur son corps, accentuant encore les remous de l’eau. Suzanne décide de se détendre : il faut qu’elle paraisse naturelle. Ses muscles se décrispent, et elle plonge son corps un peu plus profondément dans l’eau, pour cacher ses épaules, en espérant que Marcel n’a pas déjà remarqué qu’elle ne porte pas de bretelles. La position est très légèrement acrobatique, puisque la belle quadragénaire n’est pas assise pile sur la place, mais acque son dos pour tenir en équilibre et rester sous la surface de l’eau : pour la maintenir, elle délie ses bras et s’allonge en s’appuyant sur les coudes.

Arrivant finalement dans la position qu’elle souhaite, elle se tend d’un coup, les yeux grands ouverts : le programme a changé d’un coup, et un jet d’eau est directement dirigé sur son clitoris.

Suzanne émet malgré elle un petit gémissement.

Hé… hé, petite… Ça… Ça va ?

Suzanne est rassurée : Marcel semble complètement ivre, et il n’a rien du remarquer. Tant mieux pour elle. Mais la position ne lui facilite vraiment pas la tâche : son corps s’embrase, le plaisir monte avec une force qu’elle n’a jamais connue auparavant. Il monte toujours plus haut, sans s’arrêter. La belle se mord la lèvre et parvient difficilement à articuler trois mots :

Oui, oui… Ça va, j’ai juste été surprise par le changement de programme.

C’est automatique, il en enchaîne trois en boucle. J’l’aime bien lui, il masse bien.

Le bas-ventre de la belle se contracte : elle serre les fesses, alors même que le plaisir va crescendo. Sa mâchoire est verrouillée, et elle prie pour que Marcel ne l’ait pas entendu lâcher son petit gémissement à l’instant. La belle quadragénaire tente de se réajuster : elle relève son bassin, éloignant le jet de son intimité, mais le programme s’arrête… et repart ! Cette fois, les jets ont changé, et deux d’entre eux sont dirigés sur le bas de ces fesses : malheureusement, là, ce sont les remous qui passent sur sa toison. Son visage se crispe, et Suzanne change de nouveau de position pour parvenir à celle d’avant. Au bout de quelques instants, le programme change de nouveau, et la belle se sent libérée : elle a eu très chaud, et elle tremble de plaisir à tel point que ses bras frémissent tout seuls. Marcel, de son côté, s’endort tranquillement dans le jacuzzi : sa tête penche, il la relève de temps à autre, mais il semble à deux doigts de tomber dans les bras de Morphée.

Tant mieux, je n’ai qu’à attendre qu’il s’endorme, et je pourrai m’échapper discrètement en priant pour qu’il ne se réveille pas au moment où je sors de l’eau…

Soudainement, le premier programme revient : le jet est directement orienté sur son clitoris. Suzanne sent l’orgasme monter à grands pas, quelque chose qu’elle n’a pas connu depuis très longtemps : d’instinct, elle relève sa croupe pour revenir à sa position précédente. L’orgasme est passé à rien : elle a de nouveau laissé échapper un petit gémissement, et Marcel semble toujours en train de s’endormir. Son bas-ventre lui brûle, et elle n’ose même pas poser un doigt sur son intimité au risque d’exploser. Au bout de quelques secondes, le second programme revient, l’emmenant plus haut encore : cette fois-ci, la belle couine, et de peur, elle fixe Marcel, qui ne semble pas dérangé le moins du monde.

Note pour plus tard, le faire boire en cas de pépin.

Quelques minutes passent : Suzanne jongle entre les positions, mais parvient de moins en moins à résister au plaisir que procurent les petits jets d’eau, et Marcel s’endort tranquillement. La belle quadragénaire est rouge pivoine, son visage se crispe à chaque jet d’eau, et le plaisir est maintenant tombé tellement haut qu’elle a du mal à résister à l’envie de plaquer sa foufoune sur les vibrations du jacuzzi. De temps à autre, elle lâche de petits gémissements, en essayant au maximum de les cacher sous le son des remous du jacuzzi. Elle observe Marcel sous tous les angles, attendant patiemment d’être sûre qu’il est bien endormi pour sortir de l’eau en un éclair. En le détaillant, elle repense au monstre caché dans le caleçon du voisin : elle le revoit parfaitement, sa forme s’imprime dans son crâne et elle se mord les lèvres. Le plaisir monte avec les remous, ses jambes tremblent complètement, et malgré elle, elle s’imagine lui écarter les cuisses pour se faire prendre.

Perdant son attention pendant une demi-seconde, le programme change et un nouveau jet lui parvient directement sur le clitoris.

Suzanne est prise par un orgasme d’une force inouïe : son corps s’embrase, et la jouissance soulève son corps. Son bas-ventre se contracte, et déclenche une série de spasmes qui remontent jusqu’à la racine de ses cheveux et se diffusent partout dans son corps. Elle gémit de plaisir, et ses jambes se tendent d’un seul coup ; Marcel sursaute, réveillé de sa somnolence.

Hein ? Quoi ? Qu’est…

Non excusez-moi… Je… Je me suis endormie et j’ai glissé. J’aurais dû faire plus attention.

Mince ! Il s’est réveillé ! Ça valait la peine d’attendre tout ce temps, tiens ! Dans sa précipitation pour cacher sa jouissance du mieux possible, Suzanne s’est relevée, à tel point que sa poitrine est complètement sortie de l’eau, dévoilant ses seins au regard globuleux et lubrique de Marcel. Suzanne est dans un état second : à la fois apaisée et décontractée par son orgasme et frustrée et agacée de n’être pas parvenue à tenir et d’avoir réveillé le vieux. Malheureusement, elle reprend conscience de sa nudité trop tard, Marcel a déjà les yeux rivés sur sa poitrine. La belle sent son chignon se défaire : la mine dure, elle passe les mains dans ses cheveux pour le remettre, soulevant plus encore ses atouts, ses tétines brunâtres fendant l’air, dures comme de la pierre. Tant pis ! Marcel est adulte, il a bien dû apercevoir des poitrines dans sa vie ! Et de toute façon, il a déjà eu l’occasion de voir ses atouts l’autre jour, après la randonnée, alors bon…

Alors qu’elle s’apprête à le fusiller du regard, le vieux détourne la tête, et referme les yeux.

Suzanne se stoppe : se pourrait-il qu’il ait eu un sursaut de pudeur ? Ou alors serait-ce l’alcool qui fait cet effet ? Lui qui ne manque pourtant pas une occasion de regarder d’un air assoiffé ses jambes et son décolleté, le voici qui détourne le regard. Se pourrait-il qu’il ait un sursaut de bonne éducation et de galanterie ? La personne que sa propre mère décrivait comme le plus gros pervers lubrique qu’elle n’ait jamais eu l’occasion de croiser ? Suzanne n’en revient pas, et elle ne se fait pas prier : une fois son chignon remis, elle replonge dans le jacuzzi et s’empresse de placer sa main droite sur son intimité pour contrer les jets d’eau. Les yeux grands ouverts, elle ne se remet pas de l’attitude, plutôt galante, il faut l’avouer si l’on omet la seconde et demie que Marcel a passée, surpris, le regard planté sur ses seins de son vieux voisin. Incroyable.

Non, il doit jouer la comédie, jouer les galants ; il n’est pas comme ça ! D’habitude, il ne loupe jamais une occasion de mater !

Marcel replace sa tête droite, doucement, mais ne rouvre pas les yeux.

Le salaud ! Il doit avoir les yeux entrouverts ! Je le savais…

Pourtant, la belle hésite : ça ne semble pas être le cas. Il ne bouge pas d’un pouce. Suzanne le détaille : il est boudiné, trempé de sueur par la chaleur devenue étouffante, et les poils qui tapissent son torse flottent à la surface au fil des remous. La belle grimace : elle prie intérieurement pour que de nouveau, son voisin s’endorme ; cette fois, rien ne pourra l’empêcher de sortir de l’eau. Le temps s’étire, à tel point que Suzanne ne parvient même plus à déterminer si cinq minutes ou vingt viennent de s’écouler. Marcel semble complètement endormi, à moins qu’il ne joue la comédie, ce qui devient de plus en plus improbable.

Suzanne se mord de nouveau la lèvre : de manière imperceptible, elle commence par avancer sa main vers les commandes du jacuzzi : peut-être qu’en éteignant les remous qui font un bruit fou, Marcel s’endormira plus vite. Délicatement, elle parvient, sans sortir sa poitrine de l’eau cette fois, à appuyer sur le bouton off du jacuzzi, avant de lentement, très lentement revenir à sa position initiale. Petit à petit, les remous de l’eau s’apaisent, et Suzanne prend conscience de son erreur : l’eau est transparente. Elle baisse la tête : non seulement ses seins se voient presque comme à l’instant, lorsqu’ils étaient hors de l’eau, mais sa toison est clairement visible. De peur de réveiller Marcel, Suzanne n’esquisse pas un geste. Plus rien ne bouge, et seules quelques gouttes tombent de temps à autre dans l’eau devenue calme.

Scrutant calmement le visage de Marcel, la belle quadragénaire se lève, délicatement, et se retrouve au bout de quelques secondes debout en face de son vieux voisin. Mais au lieu de sortir simplement en enjambant doucement la paroi du jacuzzi, elle se surprend elle-même à ne pas bouger d’un pouce. Elle est debout, offerte à la vue de Marcel si celui-ci prenait simplement la peine d’ouvrir les yeux, les bras le long du corps ; quelques gouttes perlent innocemment de la pointe de ses tétons durcis par le froid, sa foufoune toute taillée dégouline, Aphrodite sortant du bain. Les secondes passent, et d’un coup, elle reprend ses esprits : elle enjambe le jacuzzi, le plus doucement possible, et se rend jusqu’à sa cabine. Sans même prendre le temps de se sécher ou de s’habiller, elle ramasse ses affaires et cours, nue, jusqu’à sa chambre.

De son côté, Marcel a la plus grosse érection de sa vie.

***

Marcel poireaute quelques minutes dans le jacuzzi : il l’entend passer à la douche, puis quelques minutes plus tard ressortir pour se diriger vers sa chambre. Un sourire sardonique éclaire son visage : finirait-elle par s’abandonner ? Non seulement Suzanne a joui comme une grosse cochonne dans son jacuzzi, mais elle y était en plus complètement nue et n’a pas hésité à s’offrir à sa vue en sortant. Marcel en est persuadé : Suzanne est en manque de bite ; il faudra la dresser, lui casser le bassin à grand coup de hanches, d’autant qu’elle semble en vouloir. Le vieux voisin est embêté : elle ne se laisse pas faire si facilement, et encore tout à l’heure lors du dîner, elle l’a envoyé paître à la suite d’une simple remarque sur sa robe. Pas méchamment, mais assez pour lui faire comprendre qu’elle ne voyait en lui aucun intérêt.

Tu danseras sur mon pieu avant la fin de la semaine prochaine, ma salope, tu vas voir…

Sur ces pensées, Marcel se branle en se remémorant ses beaux moments en douce compagnie.

***

Suzanne ouvre les yeux.

Tout est blanc autour d’elle, à tel point qu’elle ne distingue même pas une ligne d’horizon ou le sol. En baissant la tête, elle se rend compte qu’elle est complètement nue. Pourtant, elle est apaisée. Pas de stress, pas d’inquiétude. Elle se retourne, et tombe nez à nez avec un petit être tout blanc, tant et si bien qu’elle peine à distinguer ses contours. Il a des formes bizarres, semble tout petit, avec une grosse tête dénuée d’yeux, avec une bouche aussi grande que la largeur de ses joues. Il n’a pas d’habits, pas de nombril ou de tétons, pas d’organe sexuel ou d’ongle, aucun poil, pas un muscle.

Bonjour Suzanne.

Sa voix résonne dans la tête de Suzanne. Il n’a pas bougé, et elle non plus : elle ne ressent pas le besoin de se couvrir, et étonnamment, elle est parfaitement calme. Elle ne cherche même pas à cacher ses atouts. Sa voix est dénuée de toute tension, et ses paroles semblent sortir de sa bouche sans même qu’elle n’ait à les prononcer :

Bonjour à vous. Qui êtes-vous ? Et où suis-je ?

La tête de l’homonculus s

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