Titre : ET SI …
Note à mon très cher lecteur : Salut à toi mon très cher lecteur. Je suis très très heureux de savoir que tu lis les mots que j’ai couchés sur le papier pour les partager avec toi, et toi, et aussi avec toi là-bas au fond, ne sois pas timide mon ami. Ce texte est une première tentative, les idées sont nombreuses dans ma tête et depuis de longues années, je lis ici et ailleurs des textes allant de pas terrible à exceptionnel. Alors, après tergiversations et inquiétudes, je me lance. Ce texte est donc une forme littéraire de perte de pucelage. Si la foule est en délire, il en appelle sans doute d’autre, et ce récit en lui-même pourrait tout à fait faire l’objet d’une ou quelques suites dans le cadre d’une série déjà imaginée. Je te souhaite la meilleure lecture possible et j’espère que tu sauras trouver ici ce que tu es venu chercher.
Ils arrivent sur la plage. En ce premier jour de vacances aux Antilles, voilà qui les change. Il porte un bermuda de bain assez simple, quelques palmiers toutefois égayent le tissu et renforcent cette sensation d’ailleurs, de loin, de changement par rapport à ses costumes sombres, ses chemises sans teint et ses cravates neutres. De changement par rapport à cette vie un peu routinière. Son corps est encore assez pâle, une conséquence de nos vies si sédentaires dans ces grandes villes grises où même en cas de beau temps, il faut être couvert. Un homme en short ou en t-shirt serait-il vraiment moins productif ? Mais je digresse.
Il ose aussi se mettre torse nu. Depuis qu’ils ont pris les billets d’avion, les séances de sports ont été bien plus régulières et intenses. Mais 2 mois d’effort ne masquent pas entièrement 10 mois (10 ans ?) d’abstinence. Les abdos qu’il rêverait si puissants peinent à se montrer et ses pectoraux, qui parfois ont presque ressemblé à des seins, se sont raffermis, mais ils restent encore difficiles à confondre avec ceux d’un athlète. Elle lui dit que c’est « mignon », qu’elle ne cherche pas un éphèbe obsédé par sa propre apparence, que Narcisse était si beau qu’il en est tombé amoureux de lui-même, que cette fragilité fait de lui un si bon amant, que depuis toutes ses années ensemble, si elle n’avait pas aimé son corps, elle le lui aurait fait savoir. Tant et tant de choses qui ne le rassurent qu’un peu. Qu’à moitié. Que parfois.
Mais quand il a mis à l’hôtel son bermuda, elle lui a caressé les fesses et l’a embrassé dans le cou en murmurant à son oreille « canon mon homme » et il l’a cette fois crue sans retenue.
Elle porte de son côté un maillot de bain noir, une pièce très échancrée qui laisse presque voir son ventre jusqu’à son nombril percé. Son très joli 90 C en poire qu’elle trouve si petit, trop petit, dont elle n’aime pas la forme et qu’elle a mis tant de temps à assumer semble vouloir jaillir du tissu tendu. Dans son dos, son maillot est lacé depuis ses omoplates jusqu’au creux de ses reins. Le tissu se réunit enfin pour un temps bref avant de disparaître entre ses deux fesses rondes et délicieuses, affermies et bombées par la pratique régulière du yoga et les sorties dansantes en discothèque.
Je suis content, mon amour, que tu portes enfin ce genre de maillot … C’est d’être si loin de chez nous qui te fait te lâcher ainsi ?
Arrête de me le dire ainsi. On dirait que je suis habillée comme une pute quand tu parles comme ça !
(Riant et posant un baiser dans son cou et une main dans son dos) Mais non mon amour, tu es tellement belle … Je suis si fier d’être aux côtés de la plus belle femme de la plage !
On dirait que tu veux que tous le voient.
Mais oui ! Je ne suis pas de ces collectionneurs qui cachent leurs perles au fond d’une cave. La Joconde mérite le Louvre, pas la collection privée de Bernard Arnault.
(Éclatant de rire) Tu veux vraiment que des cars de Japonais et d’Américains me passent dessus ?
Haha mon amour, non la Joconde, personne n’y touche, tout le monde l’admire.
Je vais être poussiéreuse à passer tant de temps dans les musées. Époussette-moi donc les fesses mon chéri hihi !
Éclatant de rire et en joie, il s’exécute avec plaisir. Regardant autour de lui, il réalise qu’il n’est pas le seul à admirer les fesses de son amour. Trois hommes aux corps parfaits, les sourires en coins contemplent cette « Joconde » qu’ils voient arriver.
Après quelques minutes de discussion, de bronzage à profiter du soleil et une première baignade, il insiste.
Vraiment ma chérie, j’aimerai que … enfin … tu sais … ces vacances, ça serait l’occasion qu’on se lâche tous les deux … tu sais … Enfin, je veux dire …
(Elle le regarde, l’air dubitatif, le laisse s’empêtrer dans ses contradictions) … Non … je ne sais pas !
(Il bafouille) … Mais … mon amour … jeeee enfin tu sais, sexuellement enfin … la routine tue le couple jeeee …
(D’un ton sec elle le coupe) Écoute mon chéri, soit tu fais une phrase construite et cohérente soit tu mets ça de côté. Et réfléchis bien ! je ne suis pas venue ici pour me prendre la tête. Ici soit c’est simple, soit c’est rien !
Un peu vexé par cette fin de non-recevoir, il pince les lèvres et s’allonge sur le ventre sur sa serviette. Une sorte de colère sourde bourdonne à ses oreilles. Alors quand elle lui demande d’un ton enjôleur « Mon amour, tu voudrais bien me passer de la crème solaire ?», puéril, il feint le sommeil profond, respire longuement, lentement et de manière régulière, et n’esquisse pas le moindre geste. Dans le même temps, la chaleur et la fatigue du voyage ont raison de son esprit, il tombe réellement dans les bras ouatés de Morphée. Avant de quitter le monde des éveillés, il lui semble entendre une voix d’homme « Vous avez besoin d’aide ? Il serait dommage de laisser le soleil abîmer ce si joli corps ».
Elle
Tu étais endormi … paisible, si calme. Je ne savais pas si tu simulais le sommeil ou si c’était bien réel. Que tu peux être pénible quand tu boudes !
Et si … un bel homme s’était approché de moi. Démarche à la Aldo Maccione, épaules larges et torse puissant, mâchoire carrée et regard perçant. Un peu prétentieux ce garçon, mais, si loin de Paris, c’est amusant, ce genre de physique me semble avoir davantage de charme. Lorsqu’il m’a proposé de m’enduire d’huile solaire, je t’ai demandé si tu étais d’accord, mais tu n’as pas esquissé le moindre grognement.
Lui
Dans son sommeil, des bribes, des sons, des images perturbent et peuplent ses rêves. Un homme, qui lui met bien 20 centimètres aux épaules larges et au corps doré par les rayons du soleil est en train de passer ses mains puissantes et larges sur le corps de sa bien-aimée. Il enduit régulièrement ses mains d’huile solaire, donnant une tournure honnête à ses actes. Ses gestes sont précis et fermes.
Elle
Et si … Il était vraiment venu ce garçon. Oui c’est vrai, bel homme. Un mâle, comme tu voudrais que je les aime on dirait. Un homme au corps puissant, mais sans le moindre poil sur le torse, je les préfère glabres pour contempler chacune des fibres musculaires qui jouent lorsque ses doigts se déplacent sur mon corps. C’est vrai qu’au début, j’étais gênée, car il insistait plus que de raison sur mes fesses, l’intérieur de mes cuisses et ma nuque. J’étais troublée, tu sais, j’étais terrifiée aussi, pas parce qu’un inconnu me caressait un peu trop, mais que tu te réveilles et que ce moment ne s’arrête. C’est vilain comme ça que tu m’aimes mon chéri ?
Lui
Qu’est-ce ? Un gémissement ? De la douleur ? De l’angoisse ? Du plaisir ? … Il s’agite dans son sommeil, les images se bousculent. Comme en gros plan, il voit un doigt épais et bronzé glisser au-dessus d’un tissu fin et humide sur un endroit qu’il identifie tout de suite comme une intimité féminine. Son subconscient toujours lucide lui fait la remarque qu’avoir reconnu ce gros plan si vite est sans foute est la preuve que sa consommation de pornographie est très probablement excessive et qu’elle influe sur ses fantasmes et sa connaissance des choses. Mais il en est sûr, ce doigt enduit d’huile lentement caresse une petite chatte à travers le fin tissu d’un maillot de bain. L’intérieur des cuisses de la fille n’est pas refermé et la peau luit et dégouline d’huile.
Elle
Et si … Il m’avait fait me retourner puis avait commencé à étendre cette huile sur mon ventre, tranquillement. Puis ses doigts ont glissé sous le tissu couvrant mes seins, lentement, doucement, il a continué son travail d’étalage d’huile. Ses doigts se seraient ensuite aventurés sur mes seins. Les massant lentement et doucement, puis pinçant mes tétons. Tu sais j’adore ça. Il l’a compris tout de suite lui ! Son sourire montrait qu’il appréciait mes seins et j’en ai ressenti de la fierté.
Son corps parfait était vraiment attirant, mais je n’y touchais pas. Je ne voulais pas y toucher. Jusque là, c’était un minuscule dérapage contrôlé. Si je commençais à caresser ce corps parfait, le dérapage était bien plus dangereux. Et si ensuite ses mains avaient glissé le long de mon ventre puis restant au-dessus de mon maillot, il avait glissé ses doigts pleins d’huile le long de ma petite chatte frétillante. Quel effet cela aurait-il pu me faire ? …
Comme une décharge électrique, tu ne crois pas ? A l’aveugle, au-dessus du tissu et sans me quitter des yeux, il aurait sûrement tout de suite trouvé le clitoris. Avec son expérience d’homme spécialisé dans les amours de vacances, intenses et puissantes. Il aurait sans doute joué à effleurer et parfois appuyer un peu sur mon petit bouton, alternant ensuite avec des glissades le long de ma fente. Il n’aurait sans doute pas oublié l’intérieur de mes cuisses pour faire monter ma tension et mon désir. Rien que d’y penser, je ressens une excitation intense, un plaisir terrible, une envie irrépressible d’être prise et possédée. Je dégouline.
Lui
Une voix féminine tourne en boucle dans ses oreilles « Jeeeee … il fait … jeee … il fait trop chaud … jeeeee … il faut que j’aille me baigner » et des sons de tissu froissé contre le sable, des pas qui s’éloignent sur le sol brûlant. C’est amusant comme dans les rêves, les sons peuvent devenir des sensations, les idées des images, les impressions des certitudes, les sentiments des actes …
Elle
Et si …
J’avais eu chaud, si chaud, trop chaud. Tu sais, c’est si bon de se faire caresser ainsi aux yeux de tous. Et toi, tu dormais si bien. Je ne voulais pas te réveiller. Et chaque fois que mes yeux tombaient sur toi, j’avais honte, je me sentais coupable. De prendre autant de plaisir de m’amuser autant, d’aimer cela autant. Ses doigts, ses mains. Il me possédait, j’étais à lui, sa chose et j’en prenais un plaisir fou. Un coup d’il sur mon corps et mon maillot de bain me montrait entièrement recouverte d’huile. J’ai eu honte de l’image que je donnais de moi. Mais j’adorais tellement. J’ai pris une décision. Il fallait que j’aille me baigner, me rincer, me rafraîchir et me calmer. Ce moment était une parenthèse, une folie, un moment de colère à cause de tes mots accusateurs, une punition mal maîtrisée, une bêtise. Je me suis levée et je suis allée à l’eau.
Mes fesses roulaient à peine protégées par mon maillot. Luisante d’huile, j’avais la sensation d’être vue de toutes et tous, d’être jugée par certains, d’être déshabillée par les autres. Je me suis jetée dans l’eau pour apaiser mes sens en fusion.
Lui
De nouvelles images, de nouveaux flashs peuplent son sommeil décidément bien agité. Sans doute une conséquence de la conversation d’avant le sommeil et des pensées salaces qui se sont entrechoquées dans sa tête lorsqu’elle a enfilé ce maillot un peu osé. Ou alors l’abstinence, 3 semaines c’est long. Il voit une belle femme dans l’eau, enlacée à un terrible mal qui la porte telle une plume. Ils sont soudés, les bras et les jambes de la fille enserrant l’homme qui lui soutient les fesses de sa compagne. Leurs mouvements sont masqués par l’eau arrivant aux hanches de l’homme. Mais ils s’embrassent souvent et ont des mouvements à tout le moins suspects. Un autre homme est dans l’eau près d’eux et s’approche progressivement l’air de rien. Décidément, il faut qu’il réduise sa consommation de porno.
Elle
Et si … Une fois dans l’eau, une fois détendue, j’avais senti une présence derrière moi, une main ferme, douce et puissante à la fois sur mon épaule. Une voix sourde venue d’en haut grondant « c’est dommage, cette huile si bien étalée ». Si des frissons avaient alors parcouru mon corps et que je m’étais lentement retournée. Offerte. Les yeux mi-clos. Si j’avais répondu à son baiser par une bouche entrouverte, puis par une langue joueuse et amusée par cette nouvelle façon d’embrasser. Si j’avais passé mes bras autour de son cou et qu’il en avait profité pour glisser ses mains sous mes fesses. Les masser et m’inciter à mettre mes cuisses autour de ses hanches. Tu crois que je l’ai laissé faire ?
Et s’il avait insisté, que ses doigts joueurs et agiles étaient revenus à cet endroit qui m’avait rendue folle, s’il avait insisté, profité de l’eau pour écarter le tissu, glissé ses doigts dans ma fente bouillante. Tu crois que j’aurai demandé à son oreille de continuer ? D’en faire plus ? D’aller plus loin ? …
Et s’il avait baissé son bermuda et qu’un monstrueux gland turgescent était arrivé à frotter contre ma petite chatte toute lisse et toute folle. Et si j’avais alors décidé de relâcher un peu mon étreinte pour me laisser glisser. Quelle sensation plaisante, magique, folle de sentir mon ventre être rempli par cet épais et puissant sexe ! Si bon … je me serais alors trémoussée, guidée par ses mains sur mes fesses. Et si en effet un autre homme s’était approché. Avait passé sa main aussi sur mes fesses. Je l’aurais sans doute laissé me caresser, laissé ses mains glisser sur mon corps. Et si mon amant s’était soudain crispé et avait vidé son sperme brûlant dans ta petite femme. C’est salope comme ça que tu me veux ?
Lui
Il se réveille. Enfin. Si son sommeil était feint au début, il réalise qu’ensuite, c’est un sommeil lourd et profond qui l’a envahi. Les yeux encore gonflés de sommeil et difficilement habitués à la lumière, il cligne péniblement. Passant sa main sur ses joues, brossant sa barbe de trois jours, il cherche sa chérie des yeux. Elle n’est plus sur la serviette à côté de lui. Seul un tube de crème solaire mal refermé repose sur le tissu.
Se grattant la tête, il continue à chercher sa dulcinée. Enfin, une silhouette lui apparaît dans l’eau. Un maillot noir avec si peu de tissu et cette opulente chevelure sombre et ondulée tombant sur ses épaules et le haut de son dos. Pas de doute, c’est elle. Un doute l’étreint, lui serre subitement le ventre. Non elle est seule. Tout cela n’était qu’un rêve. Quand il a raconté son rêve étrange le soir une fois rentré à l’hôtel à sa chérie, en caressant son corps elle s’est amusée à combler les trous de son récit. Jouant à l’exciter et faire monter leur désir mutuel. Oui, tout cela n’était bien qu’un rêve. Sauf si …