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Un arrangement très particulier – Chapitre 7




Ça faisait bien un an que Julia était au service de Richard, et plus de six mois quelle était devenue pleinement sa maîtresse. Au départ, elle nétait que sa bonne qui profitait de la promotion canapé, mais depuis leurs premières vacances dans une île des Caraïbes, ça avait changé.

À cette période, ça faisait un peu plus de huit semaines que Julia couchait tous les soirs avec Richard. Elle le faisait chaque fois avec plaisir et le sourire aux lèvres étant donné quavec son excitation perpétuelle elle atteignait lorgasme à chaque fois et en redemandait. Elle venait de terminer son ménage et regardait la télévision quand elle vit quil était 19 heures, lheure à laquelle Richard revenait. Elle sest alors positionnée à genoux à proximité de la porte dentrée. Quand Richard passa la porte, il déposa sa mallette sur le sol et sa veste sur le porte-manteau avant de se diriger vers Julia qui lattendait à genoux devant lui, la bouche ouverte. Une fois devant elle, il ouvrit sa braguette et sortit sa queue pour lenfourner dans la bouche accueillante de Julia. Il profita ainsi de tout le savoir-faire de celle qui partageait son existence et la gratifia dune chaude éjaculation au bout de quelques minutes de plaisir.

Ahh ! Merci Julia ; ce fut divin, comme toujours.

Merci, Monsieur. Jessaie de faire au mieux pour que vous soyez satisfait, dit-elle en sessuyant la bouche des quelques gouttes de sperme qui perlaient.

Oh, mais je suis satisfait. Japprécie dailleurs dautant plus ce genre dinitiative. Je vais à mon bureau. Vous mappellerez quand le repas sera prêt.

Bien, Monsieur

Comme chaque soirée depuis quelle était pleinement à son service, elle faisait le service et mangeait avec lui, le repas se terminant souvent par une autre fellation accompagnée parfois de confiture, de chantilly ou de pâte à tartiner. Une fois tout cela terminé, Richard lui annonça quil voulait prendre des vacances sur une île des Caraïbes. Il comptait sur Julia pour laccompagner dans le bungalow de luxe quil avait réservé. Ne sy attendant pas, elle accepta pour ne pas le décevoir, et anxieuse car elle navait jamais pris lavion. Le trajet se fit sans encombre. Comme à son habitude, Richard avait choisi de faire le trajet en costume avec son foulard autour du cou, mais il se changea dès quils furent arrivés sur place pour être raccord avec le bikini de Julia qui ne cachait rien de sa plastique et de ses formes. Quand il réapparut devant Julia en short, chemise hawaïenne et lunettes de soleil, Julia eut du mal à contenir sa surprise car cet homme, toujours élégant en toutes circonstances, ressemblait à larchétype du touriste un peu beauf.

Alors, comment je suis ?

Ça ça vous change. Sans le costume-cravate, vous faites dix ans de moins.

Merci. Je vous propose une petite balade sur la plage ?

Avec plaisir.

Cette île des Caraïbes où ils allaient passer leurs vacances était un vaste complexe hôtelier camouflé en village de vacances pour personnes fortunées. Chaque bungalow avait été construit à proximité de la plage. Dans sa tenue de vacancier, Richard ressemblait à Flavio Briatore sur les photos que lon trouve de lui avec la top model Heidi Klum : un homme daffaires italien, ancien directeur dune célèbre écurie de formule 1, et connu dans le monde people pour multiplier les aventures avec de jeunes demoiselles. Sur cette île, leur couple faisait couleur locale car Richard nétait pas le seul homme dun certain âge à être accompagné dune jeune demoiselle.

Alors quils se baladaient sur la plage, ils tombèrent sur une petite crique isolée. Admirant la vue, Julia embrassa Richard.

Que diriez-vous dun petit jeu ?

Lequel ?

Cest là quelle retira ses chaussures en criant : « Le premier dans leau jusquaux épaules a le droit de faire lamour à lautre ! » Richard, stupéfait par cette proposition, mit une seconde à réaliser ce quelle venait de proposer. Puis en faisant sauter ses sandales, il sélança à vive allure, rattrapa Julia qui visiblement ne courait pas à fond, pour finalement arriver le premier dans leau, rejoint quelques secondes plus tard par celle qui était linstigatrice du jeu.

Bon, bah, jai perdu.

Oui : cest à moi de choisir, dit-il avant de retirer son short et de le laisser flotter sur leau.

Julia en fit de même en retirant entièrement son bikini et sauta dans les bras de Richard. Il la positionna devant lui, ses jambes sagrippant de part et dautre de ses hanches ; il maintenait sa croupe à la bonne hauteur avec ses mains fermement positionnées sur les fesses pendant quavec ses bras, Julia sagrippait à lui tout en lembrassant. Elle sarrêta un instant de lembrasser quand Richard la pénétra et commença à lui donner la cadence. Elle se plaqua alors contre lui, poussant des gémissements étouffés dans les oreilles de son amant : « Oh, oui, encore »

Quand Richard eut fini, ils eurent du mal à retrouver leurs vêtements qui flottaient à la surface de leau. Richard dut faire quelques brasses pour récupérer son short ; par contre, le haut du bikini de Julia restait introuvable. Richard lui passa sa chemise pour quelle puisse circuler. Sur cette île, il ny avait pas de règles de bienséance concernant la tenue vestimentaire. Il fallait juste ne pas se balader nu. Le personnel résident au service du village de vacances ny trouverait rien à redire du moment quelle serait couverte, mais il était préférable de retourner au bungalow pour quelle se change.

Cette crique isolée fut le théâtre privilégié de leurs ébats. Ils y passaient, chaque jour, une bonne partie de laprès-midi pour bronzer ou se baigner, et pas que ça. Julia faisait de la bronzette topless et laissait à Richard le soin de lui étaler son écran total, en particulier sur la poitrine. Bien évidemment, il se trouvait une bonne excuse pour faire durer la chose, comme quoi certains endroits sont plus sensibles que dautres et quil faut bien insister pour que la crème soit bien appliquée. Parfois, pour lui étaler la crème sur la poitrine, soit il se positionnait de telle sorte quil pouvait enfourner sa queue dans la bouche de Julia alors quil lui pelotait les seins, soit il lui retirait son string pour la lécher et ainsi parcourir son corps de ses mains badigeonnées de crème alors que Julia semblait être en transe.

Parfois, quand ils allaient se baigner, prétextant vouloir battre le record mondial féminin dapnée, Julia sagenouillait sous leau devant Richard pour devinez quoi. Quand ils sorganisaient un colin-maillard, le gagnant pouvait disposer du perdant à volonté, ou encore tout simplement un gros câlin sur la plage : Richard allongé sur le sable short baissé, Julia assise sur lui à se déhancher au niveau de son entrejambe, Richard ayant les mains sur la poitrine de sa partenaire.

Bref, ces vacances, cétait du sexe, du sexe et encore du sexe. Richard, commençant à faire son âge, se faisait heureusement aider par des petites pilules. Face à lappétit sexuel de Julia qui allait grandissant, sans ça il naurait jamais pu tenir la distance. Jamais Richard naurait pensé que Julia puisse frôler la nymphomanie. Il pouvait coucher avec elle autant de fois quil le voulait, et quand il le voulait. Comme il avait ce quil voulait, il décida que le rapport hiérarchique nétait plus nécessaire. Cest le dernier jour, alors quil venait de saillir sa partenaire et quelle venait de lui proposer sa poitrine pour quil puisse sy désaltérer de son lait, quil lautorisa à le tutoyer et à lappeler par son prénom.

Cest depuis ce jour quelle ne fut plus considérée comme la domestique, mais vraiment comme sa compagne… même si, étant vieille France, Richard lui laissait la primeur de lentretien de son appartement. Bien entendu, cette évolution entre eux narrêta pas laccord quils avaient passé : à savoir travailler, coucher, et soccuper de Richard pour de largent.

Richard était fier dexhiber Julia à son bras. Il prenait bien soin de lui offrir les plus beaux atours quand ils sortaient. Lors dune soirée de bienfaisance durant laquelle une vente aux enchères avaient été organisée au profit denfants malades (non, Richard nest pas quun vieux pervers), certains amis de Richard se mirent à lappeler « Madame Richard ». Ça amusait Julia, mais elle savait que cette relation nétait basée que sur ce quil se passait dans la chambre à coucher (entre autres).

Richard nétait pas mécontent de cette vie. Julia lépuisait au lit, mais cétait ce quil voulait. Les jours, les semaines et les mois passaient. Le budget pilules érectiles de Richard avait explosé, mais il sen foutait. Ce quil voulait, cétait samuser. Pour une fois que sa copine du moment tenait la route et restait plus dun an, il nallait pas se plaindre.

Cela faisait deux ans jour pour jour que Julia avait accepté de coucher avec Richard. Pour loccasion, cest le maître des lieux qui sest mis aux fourneaux. Bien évidemment, comme ce fut assez souvent le cas, Julia a fini en charmant dessert sucré pour monsieur. Au lit, il avait prévu des bougies sur les meubles, elle en habit de Shéhérazade, lui en peignoir de satin bordeaux, et un bol de fraises avec une bombe de chantilly pour les déguster. Bien évidemment, une fois les fraises terminées, la chantilly allait pouvoir servir à autre chose. Même sil appréciait toujours autant ses galipettes avec Julia, Richard avait quand même un peu baissé la fréquence de leurs rapports ; il navait plus vingt ans. Bien sûr, en cas de fatigue, cétait elle qui prenait le relais, du moment que les pilules quil senvoyait par poignées faisaient leur effet.

Cest durant leurs ébats que le téléphone de Richard sonna. Curieux de savoir qui lui envoyait un SMS, il le prit ; mais Julia, ne voulant pas être dérangée, le lui prit des mains pour le lâcher au sol.

Tu verras ça demain. En attendant, fais-moi lamour ! lui dit Julia.

Cest le lendemain que Richard eut une mauvaise surprise. Curieux de savoir qui avait tenté de lappeler à 1 heure du matin, il reprit son téléphone. Sur lécran était écrit « Henri ». Cest avec le sourire quil rappela son vieux pote.

Allô, Henri ? Cest Richard.

Ah oui, salut. Attends, je suis à une soirée ; je misole Voilà, cest fait.

Une soirée ? Il est 8 heures du mat !

En France, oui. Seulement, moi et Anaëlle nous sommes en vacances en Californie. Alors, avec le décalage horaire Au fait, je ne tai pas réveillé, hier ?

Non. Julia et moi nous étions très occupés.

Je vois. Si je tai appelé, cétait pour tannoncer une bonne nouvelle : Anaëlle est enceinte.

Encore ? Ten as déjà six, ça te suffit pas ? Je croyais que ten voulais plus.

On va dire que cest un accident de parcours.

Mais attends Anaëlle nutilisait pas le gel-douche avec loption contraceptif ?

Si, et ça faisait presque cinq ans maintenant. On sait quelle est enceinte depuis une semaine et jai consulté les rapports de tests de nos cobayes. Il apparaît que le corps de la femme développe, à plus ou moins long terme, une résistance face à cette molécule de synthèse. Une résistance qui commence à se développer entre trois et cinq ans suivant les cas.

Attends un peu que je comprenne. Tes en train de me dire que si on continue sur notre lancée, Julia pourrait aussi tomber enceinte ?

Si tu couches avec elle tous les soirs, oui.

Bordel de merde ! Jai passé lâge de torcher un gosse, moi. En plus, elle refuse la sodomie. Je suis bon pour reprendre la capote. Fait chier !

Après, il y a des signes avant-coureurs que ton médecin peut voir. Il fait une analyse de sang et mesure le taux dstrogène. Si le taux passe un certain seuil, là, y a danger. Elle naura plus quà prendre la pilule.

Mouais Je ne te cache pas que ça me fait un peu chier.

Oh, attends ; tu peux encore bien tamuser avec elle…

Oui, mais je la vois bien oublier sa pilule Enfin, bon. Merci pour linfo.

Ten fais pas ; si on se fie aux examens dAnaëlle et de nos testeuses, ten as pour au moins un an et demi tranquille avant que ça ne se produise.

Richard était contrarié par ce quil venait dapprendre. Lui qui pensait pouvoir en profiter pleinement sans avoir à se soucier dune mauvaise surprise Il fut sorti de sa réflexion quand Julia vint le voir.

Bah, alors, Richie Ten fais, une tête !

Cest rien ; une contrariété passagère.

Je connais le remède pour ce genre de chose. Garanti 100% efficace : tu vas voir, ça devrait te plaire.

Comme à son habitude, Julia savait comment lui redonner le sourire. Richard qui, avec son plan de financement pour les faveurs de Julia, comptait samuser durant presque une décennie et faire delle la femme de ses derniers jours, se voyait perdre le contrôle de la situation. Lun des effets du gel-douche qui avait amené Julia à coucher avec lui commençait à se dissiper, selon Henri. Avec ça, Julia qui au fil des mois devenait de plus en plus exigeante Il ne voyait pas comment ça allait finir. Il avait fait de Julia une maîtresse parfaite : temporairement stérile, constamment excitée, offerte et disponible à tout moment. Il commençait à perdre le contrôle et il lui fallait trouver une solution.

Il se fit faire un check-up complet par son médecin, et contre son avis il réussit à se faire prescrire un fortifiant, histoire de garder la forme au lit. Son docteur et ami le lui avait déconseillé car cétait un produit limite dopant, et déconseillé passé un certain âge. Grâce à ça, plus les pilules : il pouvait tenir la distance et semblait retrouver sa forme dantan. Contre son avis médical, Richard répondit au médecin : « Cest ma vie ; jen fais ce que je veux. Je te signe une décharge si tu veux. Avec un raisonnement comme le tien, on aurait le droit de rien faire. Désolé, mais moi je veux vivre et mamuser. » Pour lui, cétait un problème réglé. Concernant une hypothétique grossesse de Julia, il sest dit : « On sen branle, on verra ça plus tard. »

Cest comme ça que Richard reprit son train de vie et une activité sexuelle plus que vivace. Personne dans son entourage ne voyait rien. Lors de ses soirées avec ses amis du club, rien de transparaissait, et ses collaborateurs professionnels le voyaient en forme, comme après une cure de jouvence. Il ny avait que son médecin qui lui a imposé des rendez-vous réguliers pour lexaminer qui savait, car même si physiquement il semblait en pleine forme, à son âge il nallait pas tenir comme le ferait un athlète de haut niveau. Cétait comme si on surboostait un vieux moteur de bagnole qui nétait pas prévu pour ça.

Julia, ne sachant rien, continuait à en demander toujours autant. Elle avait conscience que quelque chose lavait poussée à devenir la maîtresse de Richard, mais sans jamais être parvenue à savoir quoi. Et puis, au stade où elle en était, elle sen foutait. Elle aussi prenait son pied, et surtout elle voyait le pognon gagné diminuer sa dette. Elle avait fait un rapide calcul quand elle avait commencé à écarter les cuisses. À ce rythme, et avec les intérêts, elle en avait pour presque 10 ans. 10 ans à offrir du bonheur à cet homme qui était loin dêtre désagréable à vivre. Léa, quelle avait rencontrée lors dune soirée et quelle continuait de voir à chaque fois que le club se réunissait, avait raison : cétait loin dêtre une torture. Alors autant en profiter à fond.

Cest comme ça quils ont continué leur fougueuse relation. Les jours, les semaines et les mois passaient, et tout semblait aller pour le mieux. Julia ne présentait aucun signe de retour à la normale, et du coup Richard en profitait pour se vider les balloches comme il en avait pris lhabitude. Après des vacances dans un chalet à la montagne où le couple passait son temps sous la couette ou nu sur une peau de bête devant la cheminée, ainsi quun autre séjour sur cette île paradisiaque, tout semblait au beau fixe. Malheureusement, tout ceci prit fin un soir dautomne.

Il était presque minuit, et Richard était comme à son habitude en train de prendre joyeusement la belle Julia en levrette. Il y allait à fond, encouragé par les « Oh oui, encore, démonte moi comme une armoire suédoise ! » que poussait sa partenaire. Comme dhabitude, Julia atteignit lorgasme, suivi peu de temps après par Richard dont elle sentait léjaculation se répandre dans son ventre. Julia était allongée sur le ventre, un sourire satisfait alors que Richard semblait sombrer dans les bras de Morphée. Cest en voulant encore des caresses et aussi lui offrir ses seins pour quil se désaltère dune bonne rasade de lait comme il en avait pris lhabitude que Julia se retourna vers lui.

Richard, mon gros bébé, tu veux ta tétée ? Richard ? Hé, ho… Arrête, Richard, ce nest pas drôle ! Mais réagis, bon sang Oh merde ! dit-elle, apeurée.

Elle se leva dun bond et prit le téléphone pour appeler le médecin qui ne mit que quelques minutes pour arriver, habitant à proximité. Julia était inquiète, car pendant quelle attendait le praticien, elle avait tenté de trouver son pouls, sans résultat. Ce nest que lorsque le toubib est arrivé, en pyjama à rayures recouvert dun manteau, que Julia lui a dit quil était tombé dans les pommes, les yeux presque révulsés après lorgasme. Elle lui confirma quil prenait son Viagra tous les jours ainsi que des comprimés, que Richard prétendait être des vitamines.

Ce nest que quelques minutes plus tard que le médecin rejoignit Julia qui était en robe de chambre, un verre à la main. Malheureusement, pour Richard cétait fini. Il avait péché par excès et en avait payé le prix. Le médecin prépara le corps pour quil soit présentable et se chargea de prévenir tout le monde. Il donna à Julia un somnifère, et elle partit dormir dans la chambre qui avait été la sienne à son arrivée.

Les funérailles de Richard furent expéditives et très vite organisées. Tous les membres du club sy sont mis, et Julia pouvait compter sur le réconfort et lamitié de Léa et dAnaëlle. Ce nest que le lendemain de lenterrement que Julia, toujours chez Richard, reçut la visite de son notaire, Maître Gerfaut.

Bonjour, Mademoiselle.

Bonjour, Maître.

Je ne vous demande pas comment ça va ; je connais la réponse. Si je suis venu vous voir, cest pour la succession. Comme vous le savez, Richard navait aucune famille. Ce qui fait que je vais devoir essayer de trouver un légataire qui va hériter tout son patrimoine.

Tout ? Même le château ?

Oui. Pourquoi ?

Cest avec une boule au ventre quelle lui raconta laccord quils avait passé.

Oui, je vois Malheureusement, cest un accord entre vous. Juridiquement ça ne vaut rien.

Quoi ? Ça veut dire que jai couché avec lui durant tout ce temps, que jai fait tout ça pour rien ?

Jen suis navré pour vous, mais jen ai bien peur Ah, ça sonne à la porte.

Je ne suis pas dhumeur à recevoir qui que ce soit.

Oui, mais ça insiste ; je vais ouvrir.

Quand Maître Gerfaut ouvrit la porte, il se trouva face à face avec le médecin de Richard qui tenait dans ses mains une enveloppe à lintention de Julia. Quand Maître Gerfaut reprit sa discussion avec Julia concernant le château familial, le médecin prit la parole.

Excusez-moi, mais si jai bien compris, vous aviez un accord entre vous pour rembourser la dette de votre père.

Oui, si jen suis venue à accepter sa proposition, cétait uniquement pour ça. Mais daprès Maître Gerfaut, notre accord na aucune valeur. Donc jai fait tout ça pour rien.

Ça, je nen suis pas sûr…

Pourquoi vous dites ça ?

Ceci ; cette enveloppe. Vous vous souvenez que vous ne vous sentiez pas bien le mois dernier ? Et peu de temps avant la disparition de Richard, je vous avais fait une prise de sang pour contrôler votre niveau dstrogène.

Oui, mais quel rapport avec la succession ?

Tout, justement. Lisez vous-même : on a fait une petite découverte vous concernant.

Vous mintriguez. Je ne vois pas en quoi mes résultats dexamen pourraient Quoi ? Comment ça, je suis enceinte de six semaines ? Mais je nai jamais retrouvé mon cycle normal.

En fait, si. Mais vu vos rapports répétés, vous avez été prise tout de suite. Ce qui veut dire et ça notre ami notaire ici présent nous le confirmera que Richard nest plus sans héritier, et que, par conséquent, tout devrait sarranger pour le château.

Julia, sous le choc, ne savait plus quoi dire. Cest là que le notaire reprit la parole.

Bon ; eh bien, voilà qui règle tout. Toutes mes félicitations, Julia.

Merci. Mais jai du mal à réaliser.

Grâce à ça, vous allez pouvoir récupérer votre demeure. Je ferais traîner les choses jusquà ce quon puisse attester de la paternité de Richard, et une fois fait, tous les actifs seront bloqués jusquà la majorité de lenfant ainsi que les revenus. Seul sera débloqué le montant des trois salaires de lagence immobilière ainsi que les sommes nécessaires aux chantiers en cours jusquà achèvement des travaux. Ça vous laisse un peu plus de dix-huit ans pour vous retourner au minimum.

Je suis sur le cul ! Qui aurait cru que ça puisse finir comme ça ?

Le médecin, qui était aussi le confident de son patient, reprit la parole.

Richard sen doutait probablement. Je le connais depuis longtemps, et il mavait dit que les effets contraceptifs du gel-douche risquaient de sestomper.

Le gel-douche ?

Aïe Visiblement, vous nétiez pas au courant. Enfin, bref. Disons juste que son fournisseur lui avait dit que le corps finissait par simmuniser face à cette substance. Ce qui veut dire que vous devriez recouvrer un équilibre métabolique après laccouchement. Vous aviez sûrement remarqué quil se bourrait de médicaments ?

Oui.

Eh bien, en fait il tenait à rester en forme pour pouvoir assurer au lit. Étant donné que vous étiez devenue plus quexigeante en la matière

Vous voulez dire que cest de ma faute ?

Ah non, pas du tout. Cest de la sienne ; sil ne vous avait pas fourni le gel-douche Enfin, bref, il devait se douter que son cur fragilisé allait lâcher avant léchéance de votre accord.

Et il na vu que ça comme solution ? Cest un coup de poker assez osé, non ?

Plutôt, oui ; mais réussi.

Quand Julia sest retrouvée seule, elle était partagée. Elle était ravie que tout sarrange pour elle et sa famille, mais elle en a voulu à Richard pour sa petite machination. Tout lui est revenu en tête : son excitation grandissante, la sensation de bien-être qui lamenait à réutiliser encore plus ce produit Elle prit toutes les bouteilles de gel-douche quil y avait en stock pour les vider dans le lavabo. Sans ces substances en elle, sa libido est redevenue normale et elle est retournée chez elle. Si cet enfant nétait pas la clé pour la récupération de sa demeure familiale, elle ne laurait probablement pas gardé, mais elle ne pouvait pas se le permettre.

Plusieurs mois plus tard, la paternité de Richard ayant été confirmée, au château cétait jour de fête, et le notaire fut gracieusement invité. À un moment dans la soirée, Maître Gerfaut étant connaisseur en vins, il accompagna le grand-père à la cave où il remarqua quelque chose. La cave devant couvrir toute la surface du sous-sol semblait plus petite que prévu.

Dites-moi, Monsieur, ce mur, il a toujours été là ? demanda le notaire en examinant le mur.

Non, il a été monté en 1940 quand les Allemands sont arrivés, suite à des travaux.

Des travaux ? Vous nauriez pas une masse par hasard ?

Si, juste là. Mais Nom de Dieu, mais quest-ce que vous faites ? demanda-t-il en voyant le notaire en train de casser le mur, révélant des étagères remplies de bouteilles de vin.

Durant la guerre, beaucoup ont caché certaines uvres dart, des bouteilles ou dautres biens de valeur dans des cachettes comme celle-ci, de peur que les Allemands ne les leur volent. Je nen suis pas sûr, mais je pense quavec un expert vous pourriez vendre ces bouteilles à des collectionneurs. Ainsi vous pourriez rénover le château avec largent, en plus de ce que Julia a gagné de la revente des cadeaux quelle avait reçus.

Ça, cest une grande nouvelle. En plus, on va avoir des frais avec larrivée du petit, et ça va nous permettre de vivre mieux.

Le notaire venait de faire la trouvaille de lannée. Ce nest quaprès la naissance de son fils que Julia commença à envisager des travaux. Son projet : faire du château une maison dhôtes. Comme lavait prévu lancien toubib de Richard, Julia avait retrouvé sa silhouette davant enfin, presque, car à force davoir les seins gonflés par les montées de lait durant une aussi longue période, elle avait quand même gagné une taille de bonnets. Malgré son retour chez elle, elle avait quand même conservé des contacts avec Léa et Anaëlle. Il faut dire quAnaëlle venait daccoucher de jumeaux, Henri ayant exigé quelle se fasse ligaturer les trompes, et Léa avec beaucoup defforts avait convaincu Fernand de lui faire un troisième môme. Le notaire quant à lui laidait quand elle devait faire face au juge des tutelles pour son fils, mais Richard nayant plus de famille, personne ne venait lui chercher des poux dans la tête.

Au final, grâce à Richard, Julia était parvenue à faire revenir son château dans la famille. Même si elle lui en voulait quand même encore pour la manière dont il avait profité delle, pour son fils elle était prête à passer léponge. Bien évidemment, pour chacun des travaux elle était obligée den référer au juge des tutelles car cétait son fils le propriétaire et pas elle ; mais durant ces années chez Richard, elle sétait fait quelques relations qui laidaient en cas de coups durs. Son fils ayant un avenir doré grâce à la fortune laissée par son père, elle navait pas à sen inquiéter. Ça la soulageait dun poids, et lavenir sannonçait des plus ensoleillés.

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