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Qui fait l'ange fait la chienne – Chapitre 4




Je vous vois venir. Cette fille est complètement stupide. Elle n’a que ce qu’elle mérite. Comment a-t-elle pu être aussi aveugle ? Et bien, sachez que j’étais sur le point de fuir.

Thibaud s’était révélé trop abject. J’avais ma fierté !

Me voici face au miroir de la salle de bain et face à ma vérité : il avait éjaculé sur mon visage ! Ces crachats de foutre telles une insulte à effacer – ce visqueux écurant dont j’étais imprégnée jusque dans l’sophage (puisque j’avais aussi accepté qu’il gicle « un peu » dans ma bouche), autant relents-aigres indélébiles au fond de ma gorge que taches flagrantes sur mes joues, cette insistance gluante, si collante aux doigts, marques indéniables de mon avilissement, quasi insolubles, bien que j’aspergeasse copieusement mon visage d’eau. La difficulté à me débarrasser d’une telle souillure justifiait la rupture.

Oui, je devais quitter Thibaud !

Je devais reconquérir ma fierté féministe. Déjà redonner à mon apparence un semblant de convenance ! Mon Dieu, quelle tenue de catin ! Comment avais-je pu opter pour un soutien-gorge de petite coquette vicieuse, pour un balcon si profond qui ne soutenait mes chairs que pour mieux les exhiber ? Comment avais-je pu emballer si soigneusement ses attributs mammaires dans un chemisier beaucoup trop décolleté et surtout comprimer mon popotin dans une jupe bien trop moulante et haute sur les cuisses ? Comment avais-je pu devenir ainsi un simple objet sexuel ? Et humiliation suprême, constate indéniable des effets ravageurs de cet état de marchandise : dans ma petite culotte, l’inconfort d’une moule en marinade, toute poisseuse d’avoir été copieusement consommée, branlée comme jamais par les doigts de ce salop.

Si seulement, pour contrecarrer le fumet douteux qu’exhalait mon con, j’avais pu prendre une douche ! Cette odeur de marée, de poisson défraîchie ! Et la mollesse de ma fente, semblable à une faille béante, ce suintement faisandé qui, par l’entrebâillure de mes lèvres intimes, renforçait l’accusation de corruption, contredisait toutes les résolutions de ma raison ; ma chatte miaulait, réclamait, ne comprenait pas pourquoi mon esprit ne se laissait pas à nouveau remplir par la magnifique pine de Thibaud… Mais non ! Je résisterai !

Je refusais cette relation dégradante ! Même si j’étais terriblement attirée par cet homme, je n’étais pas le genre de femme qui, pour gagner l’amour, accepte de se salir, de perdre tout son amour-propre.

À quoi bon céder puisque, de toute évidence, il ne m’aimait pas vraiment.

Ayant mis à profit ces quelques minutes de solitude, après délibération, libérer de son emprise, résolution prise, j’allais lui annoncer que finalement, je ne l’accompagnais pas…

… Et puis…

Et puis… contre toute attente… il s’est révélé adorable. L’odieux manipulateur désamorça tous mes griefs, toutes mes craintes.

Tu es vraiment ravissante. C’est trop cool de passer la soirée avec toi.

Je… Thibaud… Je dois rentrer… Je…

Ô non ! Tu ne vas pas me laisser tomber comme ça. J’ai tellement envie d’être avec toi. S’il te plaît. Juste on boit un verre. Et on mange un morceau. Ne me dis pas que tu n’as pas faim. Tu vas voir, c’est un bar à tapas trop, trop, cool. On ne reste pas longtemps. Et après, je te ramène. Ou mieux encore, on passe la nuit ensemble. En amoureux. Allez, tu ne peux pas dire non !

La sincérité incarnée. Et ce sourire à se damner. Qu’est-ce que je risquais ? Pourquoi ne pas lui accorder encore un peu le bénéfice du doute ? Peut-être que je m’étais trompée sur son compte et que ses sentiments étaient sincères. Une erreur d’appréciation, ça arrive, non ?

Pendant le trajet jusqu’au bar, j’avais l’impression d’être le centre de l’univers. Mieux encore, le centre de SON monde. Il posa des tas de questions. Sa qualité d’écoute était particulièrement agréable, réconfortante, valorisante. Oui, il s’intéressait à ma vie, à mon histoire, à ma personnalité. À commencer par mes études d’urbanisme. Il m’était facile de l’impressionner, je maîtrisais parfaitement mon sujet : les villes fracturées, le décryptage, à court, moyen, long terme, des processus de gentrification, la concentration des inégalités, la fabrique de l’exclusion géographique…

Cette approche intellectuelle sous-tendue par de fortes convictions politiques…

Bien sûr, il m’avoua qu’il n’y comprenait rien, mais la subtilité de mes analyses l’étonnait. Il prenait conscience que je n’étais pas une petite étudiante écervelée. J’étais « une tronche ! » Je lisais dans ses yeux de l’admiration ! Encouragée, je lui appris que ma passion était héréditaire et mon père un architecte reconnu. Pour l’ébahir un peu plus, j’énumérai quelques-unes des réalisations les plus emblématiques construites par Jean Ancien. Même si Thibaud ignorait tout de l’architecture, il connaissait ce nom. Eh bien, oui ! J’étais la fille de cette célébrité. Il s’intéressa alors à ma situation familiale, au fait que j’étais fille unique, que mes parents étaient séparés. Il voulait tout savoir de moi ! Je le captivais ! Il pouvait donc s’attacher. M’aimer !

Tout était oublié !

Notre entrée dans le bar à tapas ! Accrochée à son bras comme une star ! La prestance de Thibaud était incroyable. Oui, j’étais fier d’être sa copine. « Sa meuf » ! C’est ainsi qu’il me présenta à ses amis. Trois braillards dont je n’arrivai pas à retenir les prénoms. Une chose était sûre, Thibaud était le leader du groupe.

Pour ne pas paraître trop pimbêche, je payai une tournée. Ils étaient à la bière. Malgré leur insistance, je me contentai d’un coca. Je ne buvais jamais.

Ça parlait foot et je n’avais pas le décrypteur.

Pendant que mon Thibaud pronostiquait les chances, proches du néant, du Paris Saint-Germain de battre le Bayern en quart de final de la coupe d’Europe, pour ma part, j’avais engagé, au débotté, avec un certain Arthur, un grand rouquin au demeurant très sympathique, une conversation bien plus intéressante, sur les conditions d’une véritable transition énergétique à l’échelle de la planète. Sans cette diversion, je me serai sacrément ennuyée, car franchement, je ne me sentais absolument pas concernée par l’autre discussion, celle animée par Thibaud, qui, désormais, portait sur le fait de savoir s’il était préférable de vendre ou de pendre par les couilles un enculé d’avant-centre incapable de planter plus de six buts dans une saison.

Arthur était un militant écologiste. Un pur et dure. Après m’avoir avoué qu’il n’était pas ami avec la « bande de Thibaud », juste une connaissance qui fréquentait parfois les mêmes lieux, il tenta de me convaincre d’épouser son point de vue. Il se référait à divers rapports et enquêtes, indubitables, car émanant d’ONG indépendantes, et il défendait une posture de rupture radicale. Ses arguments, la complicité objective entre le pouvoir politique et les puissances financières, s’avéraient solides.

Je dois ici reconnaitre que je n’étais pas du tout concentrée, car je surveillais du coin de l’il mon Thibaud. Il n’avait pas bougé du comptoir, mais mon radar venait de détecter un danger : deux grognasses qui subrepticement, l’air de rien, se rapprochaient de lui. Une brune malingre avec une tête de belette et, surtout, une espèce de blondasse aux seins aussi volumineux que son rire était vulgaire. Cette dernière, de toute évidence, représentait la menace la plus importante.

J’essayai de me rassurer : la blondasse avait infiniment moins de classe que moi. Même en m’encanaillant, je restais une bourgeoise très bon chic bon genre et ce que je considérai comme une tenue provocante, mon chemisier échancré et ma jupe courte, se révélait de la plus haute élégance comparée au manque de goût affiché par cette pouffiasse aux mamelles vachardes. Elle se croyait sans doute féminine, boudinée dans sa robe vert vomi, une matière synthétique quelconque, sans aucune tenue, distendue, comme gavée aux hanches par la graisse accumulée, et ce cerclage boiteux exagérait d’autant, pire qu’un tonneau d’ivrogne, la boursouflure d’un arrière-train obscène. Et bien sûr, pour attirer l’attention de Thibaud, la pétasse tortillait outrancièrement son opulent croupion.

Et dire qu’il m’humiliait du sobriquet de « gros cul » ! Pouvait-il juger ce tas de cellulite désirable ?

Je n’étais sans doute pas objective. La blondasse possédait quelques atouts, ses formes pleines captivaient le regard des mecs, et elle savait en jouer. Elle était maintenant à deux mètres de Thibaud, toujours accoudé au comptoir. Surexcitée, elle se dandinait sur la musique que crachaient les haut-parleurs. Il était évident qu’elle se foutait du rythme, elle ne dansait pas, juste gigotait des nichons. Ses lourdes poires ballottaient sous les yeux de l’homme de ma vie ! Et ce salop appréciait le spectacle !

Cette pétasse cherchait à me voler Mon Homme ! Sans même m’excuser, j’ai laissé en plan Arthur, et je me suis précipitée, bien décidée à faire barrage de mon corps.

Elle ne perdait pas son temps et avait déjà trouvé un prétexte pour adresser la parole à Thibaud. Et il ne la repoussait pas. Il répondait aux avances avec son sourire ravageur !

Je joue des coudes et me voici à côté de la blondasse. Nous sommes toutes les deux devant Thibaud. Hésite-t-il quelques secondes avant de se décider ? Peu importe, c’est moi qu’il choisit ! Un signe explicite et un clin d’il complice et je suis dans ses bras. Il me roule une pelle, j’y réponds, à pleine langue, m’embouche à Mon Homme avec ferveur, ou plutôt avec une emphase théâtrale étudiée. Puis, les lèvres brillantes de salive, je me tourne victorieuse vers la pétasse déçue. Je toise la pauvre idiote. Thibaud est maintenant dans mon dos, il m’enlace, me serre contre lui. Sa turgescence appuie contre ma croupe. Il imprime à mes hanches un imperceptible mouvement de balancier. C’est très gênant, mais c’est Mon Homme ! Alors je roule du cul contre sa queue. Je la masse et la sens durcir. Je croise à nouveau le regard de la blondasse. Je lis du mépris ! Comme si elle ne s’abaisserait jamais à ce point pour garder un mâle ! N’empêche qu’elle s’éloigne ! Casse-toi, grosse pétasse !

Thibaud ne me lâche pas ! Il a posé ses mains puissantes sur mes hanches ! Il veut que je poursuive mes ondulations lascives ! Et même si ses copains me regardent un sourire vicieux-envieux aux lèvres, même si je suis rouge de honte, je m’exécute, je creuse les reins, accentue mon cambrement, renforce le contact de ma croupe avec le braquemart et le balancement masturbatoire devient encore plus explicite ! J’ondule ainsi et le branle avec mon popotin. J’ai vraiment l’impression d’être une putain ! Mais je suis SA putain ! Toute la différence est là.

Ça, c’est mon gros cul !

Il a parlé suffisamment fort pour que ses copains entendent. Je me cabre ! J’ai ma fierté ! Il ne doit pas abuser ! Je veux me dérober, mais il me maintient fermement contre lui et insiste :

Je t’aime ! Mon gros cul à moi ! Rien qu’à moi !

Il m’aime, c’est l’essentiel, non ? Il augmente encore la pression de la turgescence contre mon postérieur. Mon Dieu, comme son désir pour moi est puissant ! Alors, je me soumets. Mais puisque je ne tortille plus du cul, c’est beaucoup moins amusant et il me relâche.

J’ai retenu la leçon. Hors de question de m’éloigner. Pour faire diversion, je propose de payer une tournée. Bière pour tout le monde ? Non, je reste au coca. On commande aussi des tapas. Trop gras pour moi. Je picore à peine.

Et puis, Thibaud m’ayant glissé à l’oreille qu’il était « un peu à sec », j’offre une nouvelle tournée. Ça ne me gênait pas. Au contraire, j’étais contente de me valoriser, à si peu de frais, ses yeux.

Je regarde l’heure. 21 h 43.

Arthur a disparu du paysage. Il a dû partir. J’écoute d’une oreille distraite Thibaud et ses copains. Comment peut-il fréquenter des types aussi mal embouchés ? Un malingre aux cheveux gras, un grand vicelard agité, un petit sagouin au visage fripé. Je n’arrive même pas à retenir leur prénom tellement ils sont insignifiants.

Deux clans irréconciliables s’affrontent : les adeptes de la PS4 contre les zélateurs Xbox… Ils parleraient chinois… L’expérience 4K est au top avec la X. Et le rendu vitesse au top. Oui, mais les exclus Sony sont hyper-opti pour la pro et, niveau installation, il n’y a pas photo…

C’est un peu longuet tout ça !

Je bâille ostensiblement, espérant que Thibaud comprendra le message. Mais il est trop occupé pour me calculer. Si ! Quand même, il manifeste un semblant d’attention ! Sa main se pose sur le bas de mes reins et puis carrément sur mes fesses et machinalement, sans cesser de converser avec ses amis, il me pelote le derrière. De toute évidence, il juge la copieuse proéminence agréable au toucher et décide de mieux en profiter. Sa main glisse sous ma jupe et le salop me caresse ainsi le cul. Il prend toutes ses aises ! À travers ma culotte, ses doigts palpent, pétrissent, la chair rondouillarde. Franchement, mais distraitement. La conversation avec ses potes est tellement plus passionnante !

Je subis et l’attouchement obscène et le regard envieux des types qui aimeraient bien, eux aussi, tester la souplesse et la fermeté de ma croupe. Mais seul Thibaud a tous les droits sur mon charnu, et, à sa manière, il lui rend hommage. En propriétaire, il flatte le « gros cul » de sa jument avant, quand il en éprouvera le besoin, de la monter. Et elle n’attend que ça ! Alors elle accepte, ravale sa fierté, culpabilise presque, confuse de mouiller autant. Pourvu qu’il ne se rende pas compte à quel point je suis déjà trempée…

22 h 05. Nouvelle tentative :

Thibaud, on y va. Je suis fatiguée. J’aimerais rentrer.

Allez, encore 5 minutes.

S’il te plaît !

Bon, OK. Je ne sais pas résister à mon gros cul.

S’il savait à quel point je déteste ce qualificatif qui me disqualifie.

Mais, il se décide enfin :

Bon, les mecs, nous on y va !

Et j’ai encore droit à quelques remarques typiquement masculines et pas vraiment classieuses.

Le grand vicelard :

Déjà ? Elle est si impatiente que ça ?

Le malingre :

Remarque, Thibaud, si t’as besoin d’un coup de main, n’hésite pas. Je me dévoue volontiers pour t’aider.

Le petit sagouin :

Tu parles, l’égoïste ne partage pas ! Dès qu’il s’agit d’un bon coup, il n’est plus question de coup de main !

Un grand éclat de rire général. Thibaud ne prend pas ma défense, il trouve ça plutôt drôle.

Je suis vexée.

Tu boudes, ma chérie ?

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