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Christine II : Retour de flammes – Chapitre 6




Il est 10h lorsque j’émerge dimanche matin. Christine est déjà réveillée. Elle me regardait dormir. Elle vient sur moi et ondule lentement. J’aime sa douceur ce matin. Cette femme sait mieux qu’aucune autre devancer mes envies, deviner mes désirs. Elle semble me connaitre aussi bien que je me connais et cela est un peu perturbant. Elle jouit tout en sensualité et j’adore la regarder atteindre l’orgasme. Ensuite, elle m’emmène plus énergiquement à la jouissance et je prends un pied énorme. Christine se couche ensuite à mes côtés. Je la prends dans mes bras. Nous restons ainsi sans parler.

C’est elle qui rompt le silence et, comme je m’y attendais un peu depuis le début du week-end, elle pose de mauvaises questions :

— Juliette est déjà oubliée ?

— Comment ça, oubliée ?

— Tu n’es plus avec elle, non ?

— Ben si. Je lui ai simplement dit que nous ne pouvions pas nous voir ce week-end.

— Et elle a accepté ?

— Elle connait la situation et ma position. Elle est en accord avec ça, même si ça ne lui a pas fait vraiment plaisir.

— Tu lui as dit où tu allais ?

— Non. Mais elle sait que je peux être avec une autre femme.

— Tu vas lui dire ?

— Si elle me le demande, oui.

Christine hausse les sourcils puis elle sourit :

— Elle est coquine ?

— Elle n’a pas froid aux yeux.

— Elle suce bien ?

— Agréablement bien.

— Souvent ?

— A chaque rapport et parfois en dehors.

— Tu la sodomises ?

— On a essayé deux fois. C’est encore la phase de découverte, mais ça ne semble pas être vraiment son truc. Arrête de parler d’elle. Tu n’as pas à être jalouse. Je suis là, non ?

Christine donne le change, mais je sais qu’elle est contrariée. Elle vient de casser quelque chose à notre week-end. Je me lève et m’habille. Elle fait de même. Nous allons déjeuner au village, nous parlons peu. Nous enchainons par une nouvelle balade. J’ai juste envie de prendre le soleil et respirer l’air pur. Cela nous fait du bien même si, parfois, Christine semble perdue dans ses pensées. Nous faisons une halte au rocher, mais il ne se passe rien. Vers 16h, nous revenons au village et nous nous installons à la terrasse d’un café pour boire un chocolat chaud. Nous discutons de tout et de rien, mais heureusement pas de nous. Ce n’est que partie remise.

Nous rejoignons ensuite l’appartement et passons directement dans la chambre. Nous nous déshabillons mutuellement et nous faisons l’amour. C’est très agréable, très sensuel, mais il y a quelque chose qui cloche, c’est certain. Quelque chose s’est rompu après notre conversation du matin et, après notre ébat, Christine relance la discussion assez directement :

— Donc, si je comprends bien, tu ne veux toujours pas t’engager avec moi ?

— Si, mais je veux garder ma liberté.

— En gros, tu veux me baiser et pouvoir en baiser d’autres, c’est ça ?

— Je ne veux pas d’attaches. Par exemple, si on me propose un super weekend, comme celui-ci, je veux pouvoir accepter sans en référer à personne. Cela n’empêche pas de passer de bons moments ensemble, sans que cela soit que de la baise.

Après un attaque assez frontale, Christine, pensive, semble se calmer :

— Je ne sais pas, Florent. D’un côté, j’ai envie d’être avec toi, d’un autre, je me connais, je ne supporterais pas de te partager.

— J’ai beaucoup d’affection pour toi et j’ai vraiment envie de partager d’autres moments avec toi, par exemple, comme tu me l’as proposé, partir plusieurs jours en randonnée ou t’accompagner à Copenhague où tu rêves de te rendre.

— Je t’envie de pouvoir séparer ainsi le sexe de tes sentiments. Mais comme je te l’ai dit avant, je ne crois pas que j’en sois capable. Pourtant, Dieu sait si j’ai envie que tu sois mon compagnon de randonnée et que tu sois celui qui partage mon voyage au Danemark.

Elle se met à pleurer doucement. Elle se met à nu :

— Je suis amoureuse de toi, Florent. Je crois que je le suis depuis le premier jour où je t’ai vu. C’est tellement dur, je n’arrive pas du tout à gérer mes émotions et cette situation.

Je la prends contre moi, mais je ne dis rien. Je sais que la relation avec elle est spéciale, différente de celle que j’ai avec Juliette ou d’autres. Avec Christine, c’est plus fort, plus intense. Peut-être bien que je l’aime également, mais je ne peux pas le lui dire. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de m’engager dans une relation unique. Ce n’est pas que je ne me sente pas prêt. Mais j’apprécie grandement ma vie actuelle, les rencontres multiples, qu’elles durent une soirée, une nuit, une semaine ou quelques mois. Je suis honnête avec Christine, comme je le suis avec les autres. Je suis peut-être égoïste mais c’est ainsi que je veux vivre en ce moment.

Nous nous embrassons. Christine sèche ses larmes. Nous réunissions nos affaires, rangeons et nettoyons l’appartement. Nous nous arrêtons au village pour manger sur le pouce puis nous prenons le chemin du retour. Nous échangeons peu, mais je sens que Christine reprend le dessus.

Vers 22h, nous arrivons devant chez elle. Elle me sourit :

— Tu fais vraiment chier, Florent !

Nous nous embrassons. Après une courte hésitation, Christine se lance :

— Tu vois, là, j’ai encore envie de t’embrasser et je sais que toi aussi. Je sais aussi que si on s’embrasse encore, je vais avoir envie de toi. Et toi, tu va bander.

— Je bande déjà.

Elle rit et poursuit :

— Voilà. J’ai envie de te tailler une pipe, j’ai envie que tu viennes à la maison, j’ai envie de coucher avec toi, j’ai envie de m’endormir dans tes bras et de me réveiller au même endroit demain matin. Je sais que tout ça est possible.

Elle devient plus grave :

— Mais je ne pourrais pas supporter que tu ne viennes pas demain soir pour aller sauter Juliette ou une autre, quand bien j’aurais la certitude que nous nous reverrions mardi soir.

Elle m’embrasse sur la joue. En sortant de la voiture, elle dit :

— Pour moi, tu es différent de tous les hommes que j’ai connu et j’ai la prétention de croire que je le suis aussi un peu pour toi.

Christine prend son sac sur la banquette arrière. Je la regarde partir. Elle s’arrête alors dans la lueur des phares de la voiture et pose son sac à terre. Je ne sais pas ce qu’elle fait. Je comprends lorsque son jeans descend sous ses genoux. Elle relève son manteau. Ses fesses, son cul en pleine lumière. Je n’en reviens pas. Cette partie de son corps qui la complexe tant, elle l’offre à ma vue, en pleine rue. Je crois rêver. Elle reste ainsi quelques secondes avant de se rhabiller, prendre son sac et s’en aller.

Le mardi 21 mars 2000, Christine me téléphone et m’annonce une nouvelle fois qu’elle refuse la relation que je lui propose. Je lui dis que je regrette sa décision et que j’avais envie de partager des moments avec elle. Sa décision est ferme. Je lui dis qu’elle a fait un truc incroyable et totalement fou l’autre soir en partant. Sa réponse me glace :

— Parce que je suis totalement folle de toi et que tu ne sembles pas t’en rendre compte.

Notre seconde "rupture" est actée par téléphone.

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