29-
Je suivis Anaïs dans sa chambre. Joëlle y avait déposé mes vêtements. Elle ferma la porte et me sauta au cou pour m’embrasser.
— Merci, dit-elle.
— De rien. Merci à toi.
Elle ouvrit on armoire et laissa tomber son peignoir. Je la trouvai de plus en plus belle et désirable. Je m’approchai et l’enlaçai, bisouillant son cou, ses oreilles. Anaïs se laissa faire, ronronnant presque. Je caressai ses seins, ma main glissa vers sa chatte toujours mouillée. Je la masturbai. Sa main rejoignit la mienne. Elle referma la porte. Le miroir nous renvoya notre image. Son orgasme fut instantané.
On s’habilla enfin. Elle me regarda mettre mes bas avec une certaine admiration.
— Tu en mets souvent ?
— Presque tous les jours. Tu n’en as jamais mis.
— Non jamais. Je trouve que ça fait
— Pute ? Eh bien non. Pas du tout au contraire même. Pour moi, les bas, c’est la marque d’un certain raffinement, le signe qu’une femme prend soin d’elle, de sa féminité.
— Donc je ne suis pas féminine, répliqua Anaïs, vexée
— Si tu l’es. Mais tu pourrais l’être encore beaucoup plus. Moi, je suis obligé de tricher et d’exagérer. Toi, tu n’as pas grand-chose à faire.
— Et qu’est-ce que je devrais faire ?
— Une jupe, des escarpins, un peu de maquillage. Ça devrait suffire.
— Sauf que je n’ai rien de tout ça.
— Un peu de shopping, ça te dis ?
— Et après on fera l’amour ?
— S’il n’y a que ça pour te décider !
Nous passâmes la journée aux Quatre Temps, à la Défense. On essaya des dizaines de tenues pour trouver le style qui irait le mieux à Anaïs.
Nous rentrâmes en faisant un détour par le salon de sa mère.
— Ah les filles, comment ça va ? Vous venez d’où ?
— Shopping à la Def’, dis-je. Pour Anaïs. Elle avait besoin de refaire sa garde-robe.
— Et qu’est-ce que tu as acheté ?
— Pas grand-chose. Quelques jupes, des robes, des dessous, des chaussures.
— Très bien. Très bien.
— Joëlle, est-ce que tu as un moment maintenant ? demandai-je.
— Oui. J’allais fermer d’ailleurs. Pourquoi ?
— Pour t’occuper de ta fille. Epilation et maquillage, c’est possible ?
— Avec toi, c’est tout ou rien, railla Joëlle.
Anaïs ne savait plus où se mettre.
— Bon, allez, suivez-moi.
Anaïs se déshabilla et s’allongea sur la table.
— Je te fais le maillot aussi ?
— Non, je m’en occuperai, dis-je avec un sourire.
Maintenant qu’Anaïs était disposée à parler sexe et surtout le pratiquer, je n’allais pas la lâcher.
Joëlle maquilla soigneusement sa fille qui dut attendre la fin de l’opération pour se voir.
Et à sa tête, je pouvais dire elle ne s’attendait pas à un tel résultat.
— Tu es superbe ma chérie.
Les yeux de la jeune fille s’embuèrent.
— Ah non ! Ne pleure pas maintenant. Tu vas tout abîmer.
Anaïs éclata de rire, essuyant délicatement ses yeux.
— Je suis heureuse de te voir comme ça, dit Joëlle. Heureuse que tu aies enfin découvert le plaisir. Je suis heureuse que tu sois heureuse. Et ça me donne envie de vous inviter au restau. Tu mets une robe ?
Anaïs se changea. Joëlle ferma le salon et nous emmena sur l’île des Impressionnistes. Même avec quelques centimètres de talons seulement, Anaïs n’était pas très à l’aise. Je m’assis à côté de mon amante, Joëlle en face.
Le repas se déroula tranquillement. On attendait le dessert lorsque je décidai de taquiner Anaïs et la pousser dans ses retranchements.
Je posai ma main sur son genou et remontai le long de sa cuisse. Anaïs se tortilla, repoussa ma main. Joëlle s’amusait comme une folle. Malgré ses réticences, j’atteignis son intimité que je caressai à travers le tissu. Et même comme ça, Anaïs était particulièrement sensible. La tentation était trop grande et je m’appliquai à exciter son minou. Elle tentait de me repousser parce que la décence du lieu l’imposait mais d’un autre côté, le plaisir qu’elle prenait lui commandait de me laisser faire.
Le serveur arriva. Anaïs résistait difficilement à ne pas montrer son trouble.
Je cessai ma caresse. Anaïs souffla.
— Salope ! murmura-t-elle en m’embrassant sur la joue.
— Vu comment tu as aimé, tu ne vaux pas mieux que moi.
Nous rentrâmes enfin. Joëlle décréta qu’elle était fatiguée et qu’elle allait se coucher.
— Nous aussi, répondit Anaïs.
Sitôt la porte fermée, elle me poussa sur le lit, collant sa bouche sur la mienne tandis que sa main passait sous ma jupe pour aller chercher ma queue déjà tendue.
— Tu ne perds pas de temps, dis-je
— Non. Je dois rattraper celui que j’ai perdu.
Je la repoussai et me retrouvai au-dessus d’elle. Elle me regarda, les yeux brillants de désir et de gourmandise.
Je l’embrassai puis on se mit en soixante-neuf. Elle avala ma queue tandis que je dévorai sa chatte.
Un éclat de lumière me fit comprendre que Joëlle et ses penchants de voyeuse n’étaient pas loin et nous épiaient discrètement.
Anaïs jouit une première fois sous ma langue. Mais je ne la laissai pas reprendre ses esprits. Je rompis la position, la plaçai sans ménagement en levrette et l’enfilai tout de go. Anaïs cria, de plaisir bien sûr. Mais j’ignorai ses plaintes et la baisai avec une douce violence. Elle fourra sa tête dans l’oreiller pour étouffer ses cris mais ses mains qui cherchaient à s’agripper au drap témoignaient du plaisir qu’elle prenait.
Encore une fois, je me retirai pour éjaculer sur son joli cul.
Un léger mouvement attira mon regard. Joëlle venait de prendre son pied et était repartie.
Nous refîmes l’amour deux fois. Anaïs prenait de plus en plus d’assurance. Et bien qu’elle s’en défende encore, j’étais de plus en plus persuadée qu’elle serait comme sa mère.
Le lendemain, comme je l’avais promis, je m’occupai de sa toison intime. Je lui fis un rasage en bonne et due forme qui se termina en broute-minou. Je l’initiai ensuite aux plaisirs des bas et des porte-jarretelles.
Le dimanche fut plus calme. Nous restâmes tous les deux à discuter ou regarder la télé.
Mais toutes les bonnes choses avaient une fin et il fut temps pour moi de rentrer. Je quittai Anaïs avec la promesse de nous revoir très vite.
Je fermai la porte de la maison. Mon cur se serra. Anaïs me manquait déjà.
30-
Visiblement, le sentiment était partagé car je reçu un sms d’Anaïs me disant que je lui manquais aussi.
Et ce fut une surenchère d’émoticônes. Curs, bisous, fleurs, tout y passa. Mais je mis un terme avant que ça ne dégénère et que les mots ne dépassent les pensées.
La semaine fut plus tranquille. Autant moi qu’Anaïs, plongés dans nos études, n’avions la tête à la gaudriole.
Malgré tout, elle m’envoya un sms qui me fit chaud au cur.
« Je me suis caressée tout à l’heure. Mais c’était moins bien qu’avec toi. Tu me manques. Bisous »
« Tu me manques aussi » répondis-je.
Le week-end arriva. J’avais une furieuse envie d’aller la retrouver. Mais mes partiels approchant, je devais absolument travailler. Anaïs aussi. Et il en fut ainsi le week-end suivant.
— Et si tu venais chez moi ? proposai-je. On passe le week-end ensemble. On travaille le jour et on fait l’amour la nuit.
— Je ne demande pas mieux. Mais ça ne va pas déranger tes parents ?
— Oh non, ne t’en fais pas pour ça.
— Bon d’accord. Je veux bien
— Super. Je viens te chercher au salon ?
— Ok. A vendredi. Bisous
— Bisous
Anaïs avait mis une petite jupe et des bas noirs. Je remarquai les escarpins à talons et surtout son visage joliment maquillé.
Je la pris dans mes bras et fit un bisou sur ses lèvres.
— Tu es très jolie, dis-je
— Je te plais ? demanda-t-elle
— Beaucoup.
— ils sont mimi tout plein ! railla Joëlle. Bon allez, filez, J’ai une cliente qui arrive. Amusez-vous bien.
— Tu m’as manqué, me dit-elle. Je n’ai pas arrêté de penser à toi.
— Moi aussi, j’ai pensé à toi. Pas facile de se concentrer.
On se regarda. L’un attendant que l’autre se dévoile, fasse le premier pas.
Papa et Maman nous attendaient. Je fis les présentations.
— Ta mère nous a souvent parlé de toi, dit Maman. On fait enfin ta connaissance.
Nous dînâmes. Mais ni Anaïs, ni moi, n’avions la tête à nous éterniser à table. Personnellement, j’avais envie d’un autre dessert. Et ma chérie aussi.
Dès qu’on le put, on s’éclipsa dans ma chambre. Je fis jouir Anaïs une première fois avec ma langue. Puis je la pénétrai.
Alors que je m’activai en elle, elle me dit :
— Je prends la pilule maintenant.
Je m’arrêtai net. Le message était clair. Je me penchai pour l’embrasser.
— Je t’aime, dis-je enfin
— Moi aussi, répliqua Anaïs, les larmes aux yeux.
Elle serra ses jambes autour de moi et passa ses bras autour de mon cou.
Je la pénétrai lentement, profondément. Notre jouissance monta en même temps. Anaïs scandait des « Oh oui ma chérie » ou « continue mon amour » et autant de « je t’aime ».
Je me retins le plus longtemps possible pour jouir en elle.
On resta un long moment sans bouger. Sentir son souffle, ses battements de curs qui se calmaient, son odeur, la douceur de sa peau.
J’avais couché avec Joëlle, Patrick, Driss, Lydie et Charles. J’avais pris mon pied, connu des orgasmes. Mais c’était sans commune mesure avec ce que je vivais avec Anaïs.
Pourtant, notre relation n’avait pas commencé de la meilleure façon.
Je l’aimais, elle m’aimait. Et cela faisait toute la différence.
— Ça ne te dérange pas de coucher avec un trans ?
— Faut croire que non. Et d’ailleurs, c’est surement ce qui fait ton charme. Tu as mis toute ta virilité dans une douceur féminine. Alors oui, je t’aime telle que tu es. Avec ton gros clito.
Sur ce, elle se pencha et me suça. Puis elle m’enfourcha et s’empala sur ma queue pensant que je triturai sa poitrine.
— Je sais que tu ne pourras pas me répondre, commença Anaïs, mais ça fait quoi, quand on est une femme, de faire l’amour avec une autre femme.
— En bien non, je ne saurais pas te répondre. Le mieux est que tu te fasse ta propre expérience. Si tu veux, tu n’as qu’à demander à ma mère. Je suis sure qu’elle se fera un plaisir de t’initier.
— Tu es sérieuse ? Tu me proposes de coucher avec mère ?
— J’ai bien couché avec la tienne.
— Oui, mais ça c’était avant. Mais maintenant qu’on est ensemble
La menace était à peine voilée.
— Certes. Mais c’est le moyen le plus simple pour que tu te fasses une idée.
— Admettons. Et quand je peux lui demander ?
— Pourquoi pas maintenant ?
— Tu es folle ! Il est tard.
— A cette heure-ci, ils doivent être encore devant la télé.
Je me levai d’un bond et filai au salon, nue comme un ver. Anaïs me suppliait de ne rien faire.
Et effectivement, Papa et Maman regardaient l’émission d’Arthur qui les amusait beaucoup. Moi, je la trouvais débile.
— Maman ?
— Qu’est-ce qu’il y a ma chérie ?
— Anaïs aimerait faire l’amour avec une femme. Je lui ai proposée de le faire maintenant avec toi.
— Quoi ? Là, tout de suite, maintenant ?
— C’est ce à quoi j’avais pensé en effet. Mais bon, elle pourra le faire une autre fois.
— Une autre fois, ça sera peut-être trop tard. Et puis si c’est pour la bonne cause.
Maman se leva.
— Tu me raconteras ? demanda-t-elle à Papa avant d’aller s’enfermer dans ma chambre.
Je passai un peignoir et m’installait dans le fauteuil.
Connaissant ma chérie, je savais qu’elle ne serait pas insensible aux jeux de langues de Maman.
Et effectivement, il ne fallut pas longtemps pour entendre ses gémissements. Puis bien plus tard ceux de Maman.
Mission accomplie.
31-
Tout naturellement, je fis la connaissance du père d’Anaïs et de Fabien. Son look androgyne me laissait perplexe. Pourquoi ne basculait-il pas complètement du côté féminin ?
Toujours est-il que le couple n’avait rien à nous envier pour ce qui était des ébats amoureux. Fabien gémissait d’une manière toute féminine.
— Tu as déjà été sodomisée ? me demanda-t-elle alors que son père remettait le couvert. Ah, mais oui bien sûr. Suis-je bête ! Ça fait mal ?
— Non, si c’est fait en douceur. Tu as envie d’essayer ?
— Ben, vu le pied que prend Fabien, ça donne envie. Tu cries comme lui ?
— Ça m’arrive, oui.
— Et ça ne te manque pas ?
— Si. Tu veux essayer ?
— Pourquoi pas.
— On fera ça chez moi. Il y a un peu de préparation avant et j’ai tout le matériel à la maison.
— D’accord ma chérie.
— Tu n’as jamais essayé de t’habiller en fille ? demandai-je à Fabien.
— Non, jamais. Je n’en ressens pas le besoin, me dit-il.
— Je lui ai posé la même question, reprit Anaïs. Pourtant, il met des culottes de fille.
— Vraiment ? insistai-je.
— Oui, vraiment. Je suis bien comme ça.
Bien que la réponse semblait assurée, je sentis malgré tout une gêne, presque un regret. J’en restai là. Pour le moment.
Je retrouvai Fabien à la cuisine que j’aidai à ranger.
— J’ai l’impression que si tu ne ressens pas le désir de t’habiller en fille, tu aimerais bien essayer. Je me trompe ?
Fabien baissa les yeux.
— Non. C’est vrai. Je m’amuse beaucoup avec mon look androgyne et voir la tête des gens quand je dis que je suis un garçon. En fait, ça m’amusait. On me prend tout le temps pour une fille et maintenant, j’avoue que j’en ai un peu marre de devoir me justifier. Mais je n’ai pas envie de changer de sexe.
— Je comprends. Mon non plus je n’ai pas envie de changer de sexe.
— Comment ça ? demanda Fabien en ouvrant des yeux de surprise.
— Anaïs ne t’a rien dit ? Je suis un garçon mais je vis en fille depuis un an maintenant. Je tiens à garder mon service trois pièces en état de marche, mais j’ai quand même commencé un traitement hormonal de féminisation.
Je racontai une nouvelle fois mon parcours, mes aventures, mes amours, Driss et maintenant Anaïs.
Fabien était plus qu’intéressé par mon histoire.
— Tu en as parlé à Jérôme ?
— J’aimerai bien. Mais j’ai peur qu’il le prenne mal. Déjà, le faire tomber amoureux de moi n’a pas été simple, alors lui dire que je veux m’habiller en fille
— Je comprends. Mais s’il t’aime, alors il acceptera.
— J’aimerai être aussi optimiste
— T’inquiète ma chérie, je suis sure que tout va bien se passer.
L’emploi du féminin provoqua un sourire emplit de chaleur. Fabien me prit dans ses bras pour un gros câlin.
Ma stratégie était simple : mettre les pieds dans le plat. Ou presque.
Je prétextai une excuse bidon pour m’isoler avec Jérôme et je lui posai tout de go la question.
— Qu’est-ce qui t’a séduit chez Fabien ?
— Son insistance et coté androgyne a fait le reste, répondit-il après avoir cherché un moment.
— Et s’il avait été un travesti, comme moi ?
— Comme Tu es
— Oui, je suis un garçon.
Jérôme me toisa de la tête aux pieds, et retour.
— Incroyable !
— Merci. Mais si Fabien
— J’avoue que j’aurai moins de gêne à m’afficher en public avec lui. Car même après trois ans, j’ai toujours peur qu’on me regarde de travers, voire pire. Mais je l’aime. C’est con à dire. Mais je l’adore. Ça beau être un homme, je vois en lui une femme.
— Je comprends. Moi aussi, avant de m’habiller en fille, je me voyais mal coucher avec un garçon. Pourtant c’est arrivé et j’ai adoré. En fait, l’astuce est d’être en confiance et d’être entouré par les bonnes personnes.
— C’est tout à fait ça. Joëlle et Patrick ont été géniaux pour ça. Tu crois que Fabien accepterait de devenir Fabienne ?
Je fus tenté un instant de garder le secret.
— J’en ai parlé avec lui. En fait, elle (et j’insistai sur le « elle ») ne demande que ça mais elle craint que tu refuses.
— Pourtant il sait que ne peux rien lui refuser.
— Tu sais quoi ? Avec Anaïs, on va l’aider à devenir Fabienne. Mais on ne va pas lui dire que tu es au courant. Ok ?
— Ok.
A son tour, Jérôme me prit dans ses bras pour un gros câlin. Un vrai couple de Bisounours !
— Chérie ? Je pense que Fabien fait la même taille que toi. Tu n’aurais pas quelque chose à lui prêter ? Je pensai à ta jupe en jean et ton top en dentelle.
— Pourquoi, tu veux l’habiller en fille ? Il a dit qu’il n’en ressentait pas le besoin.
— Ça, c’est ce qu’il dit. Mais en vérité, il en a très envie. En fait, il veut passer de l’autre côté, comme moi.
— Je me disais aussi. Mais ensuite ?
— Ensuite ? Shopping ! Ça t’a plutôt bien réussi.
Aussitôt dit, aussitôt fait. J’envoyai Jérôme faire des courses pour l’apéritif du soir. On attira Fabien dans notre chambre et on lui demanda de se déshabiller.
— Pourquoi ? Pas devant vous !
— Arrête de poser des questions et fais ce qu’on te dit.
Un peu inquiet Fabien obéit.
Je reluquai son corps parfaitement épilé et son petit cul paré d’un string en dentelle noire.
— Passe ça, dit Anaïs en lui tendant la jupe et le haut.
— Vous plaisantez j’espère !
— Est-ce qu’on a une tête à rire ?
— Mais que va dire Jérôme ?
— Ne t’en fais pas pour lui, on gère.
Fabien s’habilla. Il ne laissait rien transparaître de ses émotions, mais après notre discussion, j’étais sure qu’il nageait en plein bonheur.
Anaïs entreprit de le maquiller tandis que je m’occupais du vernis. Fabienne se regarda sous toutes les coutures. Et visiblement, elle appréciait le résultat.
— Alors ? demandai-je. Comment tu te trouves ?
— C’est ce que je voulais.
— Parfait. Alors continuons sur notre lancée. Fabienne, tu ne vas pas rester juste avec une jupe. Et puis, il te faut des chaussures.
Nous partîmes pour La Défense et son centre commercial que l’on connaissait presque par cur. J’avais une forte impression de déjà-vu.
Fabienne ressemblait à un gamin dans magasin de bonbons. On commença par une boutique où elle troqua ses baskets contre une paire de sandales à petits talons carrés.
Elle s’arrêtait devant toutes les vitrines de vêtements mais aussi de chaussures. Finalement, elle était comme moi, sinon pire. Moi j’étais venu au travestissement par hasard et surtout pour rire, Fabien avait ça dans le sang, mais pour tout un tas de raisons, il avait mis ses envies de côté.
Encore une fois, nous repartîmes les bras chargés de sacs. Heureusement que j’avais pris ma voiture.
Fabienne se changea pour la robe noire en dentelle transparente. Il avait fallu beaucoup d’arguments pour lui faire admettre l’utilité seulement esthétique d’un soutien-gorge. Et quand Fabienne vit le résultat, elle nous remercia. On refit son maquillage, et on l’aida à attacher des sandales à talons plus fins et plus hauts.
C’est à mon bras, qu’elle fit son entrée dans le salon. Je la sentais trembler, et pas seulement par manque d’assurance sur ses chaussures. Elle craignait la réaction de son chéri de mari.
— Je n’ai jamais voulu te le demander, commença Jérôme. Mais j’ai toujours rêvé de te voir dans une robe comme ça. Je n’ai jamais compris pourquoi tu n’avais pas franchi le pas.
— Je te plais ? demanda Fabienne, la voix tremblante.
— Tu n’imagines pas à quel point. Même si je t’aime déjà plus que tout, telle que tu es au naturel.
— Oh mon amour, mon amour.
Fabienne embrassa son homme, ruinant au passage son maquillage.
— Je vous ai réservé une table dans votre restaurant, dit Anaïs. Fab’, vient, on va te remaquiller.
Les tourtereaux disparurent, nous laissant seules.
— Moi aussi, je t’aime plus que tout dit Anaïs en passant ses bras autour de mon cou.
— Tout pareil. Viens, je vais te le prouver.
Jérôme et Fabienne arrivèrent tard le soir. Le claquement des talons qu’elle tentait d’atténuer nous sortirent du canapé dans lequel on était enlacés pour regarder un film.
— Alors ? Tout s’est bien passé ?
— Super bien, dit Fabienne. Je n’ai jamais été aussi heureuse. Sauf peut-être le jour de notre mariage.
— C’est un remariage alors, en quelque sorte.
— C’est ça, dit Jérôme. Et si on passait à la nuit de noce ?