Il y avait une sorte de résignation amusée dans la voix de Magalie.
Connaissant maintenant le verdict, elle se leva et s’approcha de Christian, qui était venu s’asseoir sur l’accoudoir du canapé.
— 100 allumettes, ça me va. Je viens régler mes dettes… lui dit-elle, enjôleuse, en posant ses lèvres sur les siennes.
Leurs langues se croisèrent aussitôt. Puis s’entrecroisèrent.
Leurs lèvres s’effleurèrent, se frôlèrent, se frottèrent, puis les baisers devinrent fougueux.
Christian ne put s’empêcher de faire ce qui le tentait depuis longtemps. Il glissa doucement sa main dans ce décolleté qui le fascinait tant.
Son doigt alla y effleurer le tulle fin brodé de soie. Il savoura le contact satin du sein gauche qu’après une légère hésitation, il emprisonna délicatement dans sa main.
Leurs bouches se séparèrent. Leurs regards plongèrent l’un dans l’autre.
Savourant le contact des doigts sur sa peau, Magalie étira ses bras derrière sa tête et défit le chignon en agitant ses cheveux. Ils arrivèrent en cascade soyeuse sur ses épaules pour aller mourir jusque dans son dos. Machinalement, elle continua de jouer avec sa chevelure, mettant naturellement sa poitrine en avant, comme offerte aux mains libertines et câlines qui la flattaient.
Christian la fixa en souriant
— Je crois que tu viens de perdre ta robe…
— Une dette est une dette, prends ce que tu veux… Murmura-t-elle la bouche entrouverte et le regard velours.
La main sortit aussi doucement qu’elle était entrée.
En un instant, elle se faufila entre les cheveux, et s’arrêta quelque part au milieu du dos.
Elle venait de trouver ce qu’elle cherchait.
La fermeture éclair descendit en un glissement feutré et la jupe glissa doucement le long des bras et marqua une pause sur les hanches. La main gauche de Christian retenait le tissu léger.
Ses yeux parcouraient à nouveau le buste dénudé de Magalie. Le soutien-gorge rouge pigeonnant mettait magnifiquement en valeur deux seins aux lignes sublimes, il était à la fois le rempart vertueux et l’appel au libertinage, la porte du plaisir et l’illusoire frontière de la pudeur.
— Tu es magnifique ! Articula-t-il, admiratif.
De ce corps superbe, de subtils effluves de Channel n?5, lui stimulaient les sens, l’enivraient.
Un sourire coquin au coin des lèvres, elle posait volontiers son regard sur le caleçon derrière lequel, elle imaginait un phallus érigé pour son plaisir à elle. Elle avait maintenant une furieuse envie de le saisir à pleine main, le masturber et le voir exploser en jets saccadés.
Mais le jeu n’était pas là.
Toutefois, l’image l’excitait et elle aimait ça.
Elle sentait aussi le regard des filles sur elle, sur son corps.
Et elle se mit à aimer ça aussi.
Comme elle aimait aussi le regard fasciné et gourmand que Christian posait sur sa poitrine.
Elle se sentait belle et attirante. Elle voulait plaire.
A lui. Aux filles qui la couvraient intensément du regard.
Le désir coulait dans ses veines en un flot bouillonnant.
Tout cela était neuf, pour elle.
Et pourtant, ce n’était qu’un jeu.
Le contact des mains caressantes de Christian sur le tissu de son soutien-gorge la tira de ses réflexions.
— Pour les 50 autres allumettes promises … J’aimerais vraiment enlever ça …
— Il y a une boucle sur le devant…
Mieux qu’une autorisation, sa réponse était une demande.
La boucle céda sans effort, les bonnets s’écartèrent, libérant deux seins magnifiques et fermes qui restèrent fièrement en place, comme retenus par un deuxième soutien-gorge invisible. Au milieu des aréoles brunes, les tétons dressés clamaient impudiquement leur exaltation.
— Que tu es belle ! Furent les seuls mots que Christian put articuler avant de répondre avec gourmandise au baiser passionné que Magalie lui réclamait.
Ses lèvres abandonnèrent ensuite la bouche qui en demandait encore et encore.
Les seins frissonnant sous ses doigts l’invitaient.
Ses lèvres, en petits baisers ardents, s’y promenèrent. Tendrement.
Les pointes dures et saillantes étaient comme un défi.
Sa langue les titilla. Amoureusement.
Puis, elle courut sur la peau satinée. La goûta avec délice, la lécha et la pourlécha avec une passion volontairement modérée.
Magalie se laissait bercer avec volupté par les sensations de pur plaisir qui l’assaillaient en millions de frissons délicieux.
Christian observait maintenant la poitrine monter et remonter au rythme de la respiration irrégulière de Magalie qui semblait goûter au plaisir de la main qui effleurait le slip brésilien désormais découvert ; de la paume qui devinait la toison derrière le fin tissu et des doigts qui s’aventuraient un peu plus bas, là où un léger repli esquissait le dessin de la fente intime, son dessein ultime. Se faisant plus hardi, le majeur y risqua un passage.
Il nota avec satisfaction que le tissu était déjà bien humide.
Magalie, les yeux suppliants et les lèvres entrouvertes, encourageait silencieusement l’homme qui la caressait.
Christian la fit asseoir sur l’accoudoir, à sa place et s’agenouilla devant elle. Ses mains firent glisser la robe jusqu’aux pieds. Il laissa courir sa langue sur la peau veloutée de son ventre, s’attarder au creux de son nombril. Il descendit en baisers successifs et mouillés, et vint se poser sur le petit triangle de soie rouge. Il se délecta du parfum que le désir secrétait et répandait sur le tissu fin. Il y posa un baiser délicat qui devint ardent lorsque Magalie, écartant légèrement les jambes en ronronnant, lui posa les deux mains dans les cheveux.
Nathalie, les yeux écarquillés, ne manquait rien du spectacle que donnaient les deux joueurs, assise en tailleur sur le canapé, elle laissait négligemment ses doigts courir entre ses cuisses.
Julie frappa trois fois dans ses mains.
— Stop ! La dette est payée. On continue le jeu. Ho là, monsieur, n’en faites pas trop, je vous ai à l’oeil !
Christian se releva, plongea une dernière fois son regard dans celui de Magalie.
Ils échangèrent un petit baiser furtif.
— Voilà, voilà, ça vient ! dit-il en souriant à Julie
Magalie, essoufflée et radieuse, en retournant s’asseoir sur le canapé.
— Nathalie, tu peux distribuer.
Trois tours suivirent sans que personne ne semblât intéressé par la cagnotte grossie par les cumuls des mises stériles.
Christian, encore sous le charme du corps de rêve de Magalie, fit un effort pour ne pas montrer sa surprise en prenant connaissance des cartes qu’elle venait de lui donner.
Brelan de rois d’entrée. Plutôt bon signe.
Il demanda deux cartes.
Il tenta de faire taire le battement de son qui risquait de le trahir. Le roi de coeur, qui manquait à l’appel, venait de rejoindre ses trois compères. Il avait à nouveau une chance insolente.
Les enchères avaient été lancées par Julie.
Nathalie avait suivi.
Il en fit de même, avec prudence.
Voyant que Nathalie relançait un peu trop fort pour elle, Julie abandonna rapidement.
Christian prépara une pincée d’allumettes et dit, d’une voix neutre :
— Je te suis et je relance de 10.
— T’as pas peur ! Moi, je te relance de 20. Si ça te tente !
— Tout me tente ! Répliqua-t-il sur un ton équivoque qui amusa les filles.
Le jeu se poursuivrait donc entre eux deux.
Nathalie, dissimulant mal derrière ses cartes le sourire qui, au coin des lèvres, trahissait une excellente main, relança l’enchère de 15 allumettes. Pratiquement ses 15 dernières.
— Ca commence à faire un paquet ! Remarqua Christian en sifflant.
— Un paquet, oui, mais tu peux te coucher, si t’as peur ! Il y avait du défi dans la voix de Nathalie.
— Je te signale que tu n’as plus rien devant toi. Si je relance de 20, tu fais quoi ? Tu pleures ? Ironisa-t-il en posant sa mise sur le tapis.
— Tu ne veux même pas voir ? Du dépit se décelait dans la voix de la jolie petite brune.
— Non, mais je peux t’emprunter de quoi demander à voir, si tu veux. Au tarif habituel, évidemment …
— Et comment ! Lança-t-elle, enthousiaste, en tendant la main.
Après avoir posé sa mise, elle dit, l’air triomphant :
— Allez, montre-nous donc avec quoi tu bluffes …
Christian fit semblant de trier ses cartes, l’air inquiet, puis, timidement en posant trois cartes sur le tapis jonché d’allumettes :
— J’ai là un joli brelan de rois.
Le visage de Nathalie s’éclaira.
Et voilà quatre dames ! Tes bonhommes ne suffiront pas. La, la, la ! Persifla-t-elle en riant.
Christian regarda, l’air amusé, les cartes étalées.
— Tu as raison, quatre femmes pour trois hommes, ça manque d’un je ne sais quoi … peut-être d’un quatrième ?
Joignant le geste à la parole, il posa un quatrième roi sur les trois premiers, annonçant ainsi un carré supérieur à celui de son adversaire, dont le sourire de vainqueur se figea et se transforma en une moue incrédule.
— Oh non, furent les seuls mots qui lui vinrent dans l’immédiat.
— La maison ne fait pas crédit. Annonça, amusée, Julie, toujours pragmatique.
— ?a, je m’en doute ! Fit Nathalie, résignée, en se levant.
Christian lui prit gentiment la main et l’invita à venir le rejoindre.
Ce qu’elle fit docilement.
Telle une cavalière, elle l’enjamba et s’assit sur ses genoux, face à lui.
Puis elle l’enlaça, et posa un baiser langoureux sur ses lèvres.
— Et pour monsieur, ce sera ? Murmura-t-elle en souriant.
— Au point où on en est, que préfères-tu enlever pour ce public de toute façon déjà admiratif : Le haut ou le bas ?
— Ce que tu veux, c’est toi qui a gagné… Ils s’embrassèrent avec enthousiasme.
Les mains de Christian s’étaient déjà glissées sous le tee-shirt et ses doigts lui confirmèrent ce que les deux subtiles petites saillies laissaient présager sans aucun doute : Nathalie ne portait pas de soutien-gorge.
Il passa avec douceur sur les seins, si petits mais si fermes et si réceptifs aux caresses de ses doigts. Il les enveloppa dans sa paume, les soupesa avec délices, frôla les tétons durcis en mesurant l’effet qu’il leur faisait aux soupirs qui s’échappaient en haletant de la bouche gourmande de la jolie brune qui l’enlaçait.
Puis les abandonna, comme à regret.
Leurs bouches se séparèrent dans un discret bruit de succion.
Ils plongèrent leurs regards l’un dans l’autre.
Toujours caressantes, ses mains descendirent le long de son ventre.
Ses mains se posèrent sur les hanches, jouèrent négligemment avec le fin cordon dentelé du string.
Avec infiniment de douceur et de tendresse, il effleura le triangle de tissu blanc, ultime et dérisoire écrin de la féminité révélée.
— Voilà ce que je veux enlever… murmura-t-il tandis que Nathalie, en guise d’assentiment se penchait pour l’embrasser encore et encore.
La main entama des lents mouvements alternatifs, Christian devinait aisément les poils et l’entrée du sexe en passant et repassant sur le tissu moite.
Volontairement soumise, Nathalie savourait chaque seconde.
Le regard appuyé de ses amies sur elle la faisait frissonner, elle se sentait désirable et désirée.
Elle sursauta de délice lorsque les doigts de Christian se glissèrent sous le string. Elle ferma les yeux un instant, se laissant bercer par ses propres sensations, par la vague de volupté qui l’enveloppait.
Elle rouvrit les yeux.
Elle regarda un instant l’expression de bien-être mêlée de concentration sur le visage de l’homme qui lui prodiguait des caresses de plus en plus ciblées.
Ils se regardèrent intensément.
Pour attiser davantage son plaisir grandissant, elle glissa ses mains sous son tee-shirt et se caressa les seins.
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