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Aurane le désir sous influence – Chapitre 4




Le retour de Coralie dans mon espace ce mardi fait bondir mon cur. Impossible de ne pas la serrer dans mes bras, de ne pas menivrer de son parfum léger, de ne pas caresser la soie de ses cheveux, de ne pas baiser la peau tendre de sa joue.

Je suis désolée pour hier soir, semballe ma complice de longue date. Ce nétait pas cool de te laisser tomber. Je ne veux pas que tu penses que notre amitié est morte à cause de

Comme bien des gamines de 19 ans, on oublie les tournures de phrases apprises sur les bancs de lécole sous leffet de langoisse. Les émotions exacerbées entraînent un flot de paroles souvent répétitives, parfois contradictoires. Quimporte, nos regards se chargent de raconter lessentiel.

Paris plages, un rêve de mégalomane sur lécrin de la Seine, ou comment délivrer les Parisiens de leur misère citadine. Allongées en maillot de bain sur le sable sous le couvert dun parasol bleu, on disserte sur ce qui pourrait devenir un sujet de philo au bac dans les prochaines années.

Les manifestations hormonales de quelques garçons pour attirer notre attention se soldent par des échecs. Coralie imite à la perfection mon manque dintérêt évident. Je suis encore dans le flou de ma nouvelle existence, préoccupée par laspect physique de mon orientation. Ma complice est prête à tout pour préserver notre amitié. À tout ou à quoi ? La question sinstalle dans mon esprit.

Coralie avait annoncé de longue date la réunion de famille à lanniversaire de son jeune frère. Notre séparation pour deux jours ne laisse aucune amertume. Néanmoins, la soirée sannonce longue comme celle dun jour sans fin. Peut-être une virée dans le Marais me changera les idées.

La sonnerie de mon portable joue les trouble-fête. Une voix inconnue minterpelle. Agnès ma donné le numéro de téléphone dune amie, elle lui a aussi donné le mien. Jécoute par politesse.

Avec la Tour Eiffel en point dorgue, le 7ème arrondissement représente le pouvoir de largent dans Paris intra muros ; lappartement dans lequel je suis conviée à entrer fait honneur à la réputation du quartier.

Bonsoir, Aurane, sémoustille une voix rauque teintée dun accent britannique, je suis Cindy. Bienvenue chez moi.

Contrairement à son amie Agnès, donner un âge à cette femme BCBG relève de la gageure. Entre quarante et quarante-cinq ans peut-être, ou davantage ; le maquillage léger en tons naturels neutralise les effets du temps.

Un carré court donne du volume aux cheveux châtain autour des oreilles, des pattes doie à peine marquées étirent un regard noisette indiscret, des pommettes saillantes reflètent une touche colorée sur le visage marqué par un nez grec prononcé sur une bouche droite qui mériterait davantage de relief. Ni belle ni laide, Cindy impressionne par son côté nature.

Entre, voyons.

Le rire de la maîtresse de maison na rien de surfait, expression dune joie de vivre sincère. Mais la rumeur qui sévade du salon me retient.

Vous recevez du monde, je ne veux pas déranger.

Je ten prie, implore Cindy, commence par me tutoyer. Quelques amis viennent de débarquer à limproviste, ils ne resteront pas longtemps. Promis, je ninsisterai pas si tu te sens mal à laise.

Quatre femmes et trois hommes profitent de la fraîcheur relative de la terrasse du salon convertie en bar. Notre arrivée ne suffit pas à combler lespace. La Tour Eiffel à portée de main attend lheure de silluminer.

Ô préjugés, quil est plaisant de vous dépasser. Ces dames, au nombre de cinq avec notre hôtesse, ne jouent envers moi daucune prédominance, et ces messieurs restent dune discrétion charmante. Personne ne devine que Cindy me voit pour la première fois, ou tout le monde sen moque.

La réception sachève une heure plus tard, comme si les invités voulaient regagner leurs pénates pour le journal télévisé. Une femme séternise cependant, au charisme envoûtant. Son accent slave donne la réplique parfaite à lintonation londonienne de la maîtresse de maison.

Katia arrive de Los Angeles, elle dîne avec nous. Ça ne tennuie pas ?

À trois, on a vite fait de débarrasser la table ronde sur la terrasse et dy mettre les couverts dans une ambiance décontractée. Salade de tomates, charcuterie, assiette de fromages, seul le vin rosé révèle un certain éclat. Les riches séduisent peut-être ainsi leurs proies dorigines modestes.

Je suis venue, convaincue de rencontrer une femme dans le style dAgnès, certaine de pouvoir méchapper en cas de danger. Or Cindy ne dévoile aucun intérêt visible pour mon physique, à moins quelle ne joue lentremetteuse au bénéfice de son amie russe. Et si leur intention était de finir à trois

Katia est la photographe incontournable du moment, celle dont on parle. Son talent en fait une artiste mondialement reconnue dans les milieux de lart et de la mode, tant les deux fusionnent souvent.

Un joli coiffé-décoiffé court décline du sombre au clair plusieurs nuances de blond autour de lovale du visage, les grands yeux dun singulier bleu azur restent en éveil sous larcade des sourcils, le nez droit tombe sur une bouche sensuelle. Labsence de maquillage donne une certaine légèreté à sa quarantaine dannées.

Alors tu souhaites devenir comédienne, sintéresse notre hôtesse.

Actrice plutôt. Jai passé le bac de lettres avec option théâtre, et jai déjà fait un an sur trois au cours Florent.

Jespère que tu nen veux pas à Agnès de mavoir donné ton numéro, sexcuse Cindy. Elle serait là à texpliquer la raison de cette invitation sans un empêchement de dernière minute. Mais larrivée de Katia à limproviste était une occasion à saisir.

Ainsi, la présence de la photographe russe justifie la mienne.

On mattend à Barcelone demain pour la sortie de mon dernier livre, une séance de dédicace est prévue à Paris vendredi. Mais je serai là avant tout pour trouver un nouveau modèle, qui reflètera la réalité du monde daujourdhui. Jaimerais faire un essai avec toi, Aurane.

Je ne suis pas certaine de faire laffaire. Il y a des filles bien plus jolies.

Le choix des mots na pas été simple, reste à espérer que la photographe a intégré la compréhension de la langue française dans son bagage. Lenchanteur accent slave flatte mes oreilles.

Je marche toujours au coup de cur avec mes modèles, fais-moi confiance. Et ça reste un essai. Si tu es disponible ce week-end

Katia, sur le coup de 23 heures, emmène en partant lambiance bon enfant. Je vais signifier mon congé à notre hôtesse et rentrer. Une bouteille dArmagnac désormais vide trône au centre de la table. On a fait fort à trois. Cindy pose sur mon épaule une main qui na rien damicale.

Labus dalcool décante la situation, ou le départ de la photographe lui permet de saisir lopportunité. Ignorante encore de ma conduite à venir, je la dévisage. Les yeux noisette sont emplis dune mélancolie insolite.

Je déteste les fins de soirée, me retrouver seule. La solitude devient insupportable après quatre années de divorce.

Je peux prendre une douche ? Si tu as une brosse à dents

Maudite manie de parler sans réfléchir ! Ces mots accordent un consentement trop rapide, téméraire, comme les aveux mensongers recueillis par un policier roublard qui abuse de son rang.

Aucune satisfaction visible ne traduit la victoire aisée de Cindy, cela aurait suffi à me faire changer davis. Elle nose même pas me prendre par la main pour mamener à la salle de bains.

Je me déshabille sans pudeur, pliant avec soin mes vêtements sur un petit meuble à tiroir, et minstalle debout dans la grande baignoire. Mon hôtesse se lave les dents, elle peut ainsi me détailler à loisir dans la glace. Chacune de mes postures met mes formes en valeur.

Je néprouve aucune malaise à étaler ma nudité, je ressens cette fois un plaisir vrai à lexhibition, à latmosphère chargée qui sen dégage. Faire naître la convoitise par le simple spectacle de mon corps mémoustille.

Assise sur le grand lit à baldaquin de style baroque, jattends linstant de découvrir mon amante. Debout face à moi, incertaine de ma réaction, elle fait pourtant glisser sa robe à ses pieds. Lopulence de la poitrine détonne sur le corps mince.

Ils sont naturels, susurre Cindy en sasseyant près de moi, vêtue dune simple culotte de coton unie.

Pour le prouver, elle prend mon poignet et pose ma main sur un globe laiteux un peu tombant, en forme de grosse poire. Je malaxe le sein pour en apprécier la texture, puis le caresse franchement. Autoritaire, Cindy plaque mon visage sur lautre, la large aréole à hauteur de ma bouche.

Ma résistance est hypocrite. Le jeu me convient malgré labsence de tendresse, je la veux. Mes lèvres souvrent, ma langue lèche avec application la large aréole claire. Le téton prend du volume, je le mordille.

Contre toute attente, mon amante me repousse. La fermeté qui a prévalu pour me faire honorer ses seins laisse la place à une douceur presque timide. Deux mains peu assurées me libèrent du drap de bain dans lequel je suis enveloppée.

Le regard sur moi tourne vite à la contemplation, Cindy nose aucun geste malgré un désir sincère. Elle a peur de me blesser peut-être, dun scandale éventuel, ou de la jalousie de son amie Agnès. Peu mimporte. Je lallonge délicatement sur le dos, sa pâleur soudaine minterpelle.

Ma bouche se pose sur la sienne comme un papillon délicat. Lhaleine mentholée stimule mon audace. Ma langue franchit la barrière de ses dents et senroule autour de la sienne. Notre baiser na rien de passionné, il est profond, doux et sensuel. Cindy se détend peu à peu, ses doigts dans ma nuque prouvent sa volonté de garder mes lèvres sur les siennes.

Jen profite pour caresser les seins à pleines mains. Une poitrine si volumineuse ne me parait pas spécialement belle, mais la satisfaction visible de mon amante mincite à faire durer lattouchement, les tétons enflent sous la sollicitation. Elle geint dans ma bouche dun bonheur évident.

Petit à petit mes doigts sattardent de son ventre à sa taille, ajoutant au plaisir du toucher celui de la découverte dun corps encore ferme en dépit des années. Cindy réagit sans bruit à ce qui lui plait par des petites pressions de sa langue sur la mienne. Quelle délicieuse sensation dêtre guidée ainsi à la recherche des points sensibles qui font monter son excitation.

Ma main trouve enfin sa culotte. Je masse le mont de Vénus et le haut de son sexe à travers le tissu. Le rugissement de mon amante se noie dans ce baiser qui nous unit depuis tout à lheure. Ses cuisses se resserrent sur mes doigts. Elle délaisse ma nuque pour caresser mes seins qui réagissent aussitôt.

Je dégage lentrejambe de la culotte, la fente est trempée. Étourdie, Cindy triture mes tétons sensibles. Mon audace décuple la sienne. Lattouchement que je lui offre reste pourtant superficiel. Il serait facile de la masturber ainsi, de lamener sans effort à la jouissance. Je nai quà enfiler un doigt ou deux dans sa grotte liquoreuse, à jouer avec son clito jusquà la délivrance. Mais non. Jinterromps notre baiser.

Allongée entre ses jambes, jobserve le minou sous la toison pubienne. De rares poils fins comme du duvet ornent les grandes lèvres. Cindy sépile, ce qui augmente mon désir de la lécher. Jose un premier coup de langue sur la longueur de sa fente et savoure sa mouille au goût neutre.

Mon amante se raidit, charmant mon ouie dun profond soupir, un appel à plus de témérité. Sans être en position dominante, à moi de choisir le rythme, cette situation me plait. Jaimerais presque quelle me supplie, entendre de sa bouche de bourgeoise des termes salaces.

Ma langue sinsinue entre les nymphes délicates. Sa vulve maccueille, je la sens vibrer sous mon hommage, vivante. Je comprends que toujours jaimerai lécher ainsi une femme, me sevrer de sa cyprine, la faire sabandonner. Ma bouche est faite pour le cunni, pour dénicher locculte dissimulé dans le velours dune vasque fleurie aux senteurs épicées.

Oh ! ta langue

Le compliment flatte mon orgueil. Quimporte maintenant si mon amante se laisse aller ou retarde léchéance. Je la pénètre de deux doigts et découvre son bouton de mon autre main. Elle est à moi.

Cindy sabandonne totalement, son souffle devient oppressé. Peut-être par peur de jouir trop vite, elle se redresse sur ses bras. Son changement de position a relâché un peu de la pression, il lui permet de me voir. Nos regards se croisent.

Mes doigts et ma langue dans ses chairs ont bientôt raison de sa résistance. Mon amante sarc-boute, sa tête tombe en arrière. Je lobserve sans rompre la frénésie de mes caresses. Un grondement rauque heurte mes oreilles, les spasmes autour de mes phalanges se font violents. Lorgasme la tétanise, le temps sarrête.

Cindy, toujours appuyée sur un bras, me caresse doucement, si on ose appeler ainsi les quelques attouchements délicats que son anxiété lui permet.

Cest la première fois avec une fille. Je suis mère de famille, mais je voulais Tu comprends, jespère que tu ne men veux pas.

Son hésitation me ramène à ma propre niaiserie, je ne veux en aucun cas la juger. Son attitude me rappelle la mienne la semaine dernière, elle me permet dassimiler la modestie du chemin parcouru, sa réalité aussi.

Ne tinquiète pas. Jai été heureuse de te faire lamour, cest tout. Ne cherche pas à te justifier.

Non tu es belle. Jai envie de te toucher, de tembrasser aussi, mais le plaisir que tu mas donné était si fort Jai peur de ne pas te faire jouir.

Cette hésitation a causé ma retenue trop longtemps, donc ma souffrance. Il serait injuste de lui en faire le reproche.

Je suis là, près de toi, et je suis bien. Alors ne te sens pas obligée. Fais ce que tu veux. Et si tu nas pas envie ou si tu noses pas, ce nest pas grave.

Cindy a compris. Elle me sourit et sallonge contre moi, sa joue sur mon épaule, un bras autour de ma taille. Aucune de nous ne sendort. Je dois dabord permettre à mon désir de retomber avant de trouver le sommeil. Elle doit ravaler sa déception de ma laisser sur ma faim.

Le corps contre le mien sanime. Ai-je dormi ? Peut-être un peu. On était couchées côte à côte, nous sommes enchevêtrées maintenant. Une jambe simmisce entre mes cuisses, une main aussitôt suivie dune bouche flatte ma poitrine. La lumière éteinte, je vois quand même nettement à la clarté de la lune par la fenêtre entrouverte.

De timide, lattouchement devient vite audacieux. Cindy apprécie les caresses sur ses seins, manuelles et buccales, elle imagine que moi aussi. Je lui donne raison en me pâmant dès que ses lèvres effleurent un téton. Sa réaction la ravit car elle le prend en bouche. Lautre se développe sous ses doigts. Cest divin, tant que la sensibilité de ma poitrine réveille sans mal mon excitation.

Tu aimes ? glousse Cindy déjà certaine de la réponse avant de reprendre son jeu aussitôt, le regard tourné vers moi.

Oh oui ! Cest bon, continue.

Si mon amante soccupe ainsi de mes seins, je peux prendre mon plaisir dans une bonne séance de masturbation, personne ne men fera le reproche. Nous aurons toutes les deux ce que nous voulions. Mes mains trouvent sans peine mon intimité.

Attends, réagit Cindy, laisse-moi faire.

Lincertitude a disparu, son timbre rauque révèle un désir réel. Sa bouche glisse sur mon ventre, sattarde un instant sur mon nombril, puis se niche dans ma toison. Les doigts investissent ma grotte. La moiteur de mes chairs rassure mon amante, elle va me branler.

Je veux te goûter et te faire jouir avec ma bouche.

La voix libérée de langoisse, les mots tendres et crus à la fois, les phalanges dans ma conque avide, la certitude de parvenir à ses fins, jignore ce qui mexcite le plus. Après une dernière hésitation, Cindy glisse son visage entre mes cuisses, sa bouche ouverte passe sur ma fente de bas en haut. Elle nose pas aller plus loin dans laudace, mais la caresse subtile produit son effet. Si elle touchait mon bouton

Ses doigts sagitent en moi, cherchant ma délivrance. Alors que je nespérais plus, sa langue se faufile dans mon abricot et trouve mon clito. La décharge est démente, immédiate. Un orgasme me cloue sur le lit, les bras en croix, la bouche ouverte sur une incommensurable béatitude.

Et mon amante, heureuse, continue de me lécher avec avidité, au point que je suis obligée de la retenir pour ne pas transformer mon plaisir en douleur. Sa bouche fait le chemin en arrière sans quitter ma peau, honore mes seins au passage, puis moffre un baiser langoureux. Cindy parait fière de fleurer le goût de ma cyprine.

Jai droit le lendemain à un petit déjeuner au lit. Coralie absente les deux prochains jours, rien ne presse. Lattention vaut de lor, attendrissante à souhait.

Tu fais quoi, aujourdhui ? demande mon amante dune voix guillerette.

Rien.

On va se balader si tu veux. Jai envie de te gâter, je connais quelques boutiques de luxe qui devraient te plaire.

Le regard de Cindy montre son désir dun nouvel orgasme ; elle me lachète même avec sa promesse de cadeaux, comme on se paie une place de cinéma. Je linvite à me rejoindre sous le drap froissé de nos ébats de la nuit. Et manger nous ouvre lappétit. On se retrouve vite tête-bêche afin dassouvir un nouveau besoin.

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