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Uchronie soit qui mal y pense ou l'effondrement de l'humanité [SF] – Chapitre 5




Lorsqu’Emma arriva, Sophie était allongée dans la baignoire, se prélassant dans l’eau chaude et saturée de bain moussant. Irkoutsk était allongé sur le seuil comme s’il montait la garde pour protéger sa maîtresse. La tête posée sur le sol entre ses larges pattes, les oreilles dressées guettaient et analysaient le moindre bruit, telles des antennes paraboliques traquant les émissions en provenance de l’espace. Soudain il releva la tête. Emma appela alors qu’elle refermait la porte et le malamute souffla un aboiement pour signaler leur présence.

– Je suis venue aussi vite que possible, mais le cabinet était plein, commenta Emma en gravissant les dernières marches de l’escalier. Comment vas-tu, ma chérie ?

– Plus de peur que de mal. Je m’en tire avec une belle griffure, heureusement superficielle.

– Fais-moi voir ça ! As-tu bien désinfecté au moins ?

Outre la blessure principale qui commençait à la clavicule gauche pour atteindre le nombril, des griffures couvraient les cuisses de Sophie comme si un chat y avait fait ses griffes. Emma inspecta la longue plaie et partagea l’avis de son infortunée amie : elle avait eu de la veine ! La marque était nette et précise ; la griffe, qui devait être effilée, aurait pu faire plus de dégâts. Après avoir ausculté et réconforté sa compagne, elle se tourna vers le chien qui n’avait pas changé de place. Elle s’approcha et le félicita, passant les doigts dans la fourrure épaisse du cou. Il releva la tête pour profiter des caresses qu’il ponctua de deux coups de langue sur le visage en guise de remerciement.

La praticienne questionna sa compagne toute la soirée. Le lendemain, si elle s’en sentait capable, elles iraient toutes deux sur les lieux à la recherche du cadavre car Emma tenait à examiner cette créature ; la description qui lui en avait été faite la laissait perplexe.

Elles prirent un repas frugal, aucune d’elles n’ayant la tête à cuisiner, et Sophie n’avait guère envie de manger. Elles s’installèrent ensuite dans le salon et écoutèrent un album de Shawn Colvin qu’elles avaient dégoté dans une brocante. Il datait d’une époque où la musique était encore enregistrée sur des disques. Emma aimait cette manière désuète de faire plaisir à ses oreilles. Pour elle, ces galettes étaient comme de vieilles bouteilles de vin qu’on déguste pour une occasion spéciale ou qu’on sort de son étagère comme un vieux souvenir, bon ou mauvais, mais toujours imprégné de ces instants inaltérables d’une vie. Une chanson avait le don de faire revivre un amour perdu, une amitié brisée, un bonheur fugace. Tout remontait à la surface en quelques minutes, et une fois l’écoute terminée, ces fantômes ressuscités s’éternisaient encore un peu.

Elles étaient toutes deux allongées sur le canapé, la brune et la blonde, dans les bras l’une de l’autre. Hormis leur couleur, elles avaient la même chevelure longue et frisée. Emma, brune comme une nuit sans lune, attachait ses cheveux en une queue-de-cheval lâche pour se donner un air moins bohème lorsqu’elle était à son cabinet, mais dès qu’elle franchissait la porte de sa maison, elle les libérait et changeait dans la foulée et de vêtements et de personnalité. Sophie, elle, exposait en permanence sa coiffure afro-suédoise, comme elle s’amusait à la qualifier. Au soleil, ses boucles brillaient de mille reflets ; certaines mèches blondes comme les blés s’opposaient à d’autres plus sombres, mais qui ensemble formaient une crinière digne du lion astrologique qu’elle était.

Blotties l’une contre l’autre, Emma cajolait son amie que des frissons parcouraient par intermittence. S’il avait fait plus froid, elles auraient fait une flambée, mais pour l’instant une couverture légère suffisait. Leurs chevelures se mêlaient comme la nuit et le jour se mélangent au crépuscule. Shawn Colvin chantait Shotgun down the avalanche ; deux bougies baignaient la pièce d’une lumière insuffisante pour une quelconque activité. Cela tombait bien : elles n’avaient rien à faire, sinon rester l’une contre l’autre et se laisser bercer par la chanson tout en finesse que distillaient les enceintes.

– Tu veux aller te coucher, ma chérie ?

– Non, je suis bien là, contre toi. Par contre je boirais volontiers un thé ; j’ai vraiment soif.

– OK, c’est parti !

Sophie se redressa pour laisser sa compagne s’extirper du canapé, puis se recoucha. Elle se dit qu’elle avait de la chance : demain, c’était samedi et elle pourrait traîner au lit autant qu’elle le voudrait.

Le temps de faire bouillir l’eau puis de laisser infuser le sachet ne dépassa pas quelques minutes auxquelles s’ajoutèrent celles d’un détour par les toilettes, mais déjà Irkoutsk manifestait son impatience par de courts jappements étouffés, comme s’il n’osait faire trop de bruit. Il avait dans le regard un je-ne-sais-quoi de requête qu’il accentua en se plaçant en travers du chemin comme pour forcer Emma à le suivre.

– Attends, le chien, je vais chercher le thé et j’arrive.

Elle l’enjamba, récupéra les tasses puis se dirigea vers le canapé où grelottait Sophie, pourtant emmitouflée dans la couverture. Emma posa une main sur le front de sa compagne et n’eut pas besoin d’un thermomètre pour lui trouver de la fièvre. Elle la fit asseoir et lui tendit une tasse.

– Bois, et allons nous coucher. Nous verrons bien demain matin comment cela aura évolué.

Sophie se blottit contre Emma et avala le thé comme s’il avait été froid, sous le regard circonspect du médecin.

– Ça me fait du bien ; j’en veux bien une autre tasse.

– Euh… oui. Tu ne t’es pas brûlée à boire aussi vite ?

– Non ! Pourquoi ? Il était si chaud que ça ?

Devant l’évidence de la réponse, Emma souleva les épaules puis s’en retourna dans la cuisine. Sophie se recroquevilla sous la couverture. Irkoutsk grimpa sur le canapé et s’étala de tout son long comme pour réchauffer sa maîtresse. Il posa sa lourde tête sur son épaule et émit de brefs couinements comme s’il lui parlait, comme pour lui expliquer qu’il veillait sur elle.

– Irkoutsk, c’est ma place ! Allez, file…

Le chien, tout penaud, descendit du canapé et se dirigea vers sa gamelle. Sophie se redressa comme un zombie. Elle était tout en sueur et claquait des dents. Emma enroula la couverture autour de sa chérie et, afin que la chaleur ne puisse s’échapper par le moindre interstice, elle lui tint la tasse et la fit boire à petites gorgées. La tasse finie, elle se leva pour accompagner Sophie au lit, mais Irkoutsk lui barrait le chemin, tenant dans sa gueule sa gamelle d’eau vide.

– Je ne sais pas qui, de toi ou ton chien, boit le plus ; heureusement que ce n’est pas de l’alcool !

Emma saisit le récipient pour inciter l’animal à libérer le passage et continua jusqu’à la chambre. Elle aida Sophie qui claquait des dents à se déshabiller. Elle lui passa un vieux pyjama dans lequel sa dulcinée pourrait transpirer, la borda comme une enfant puis elle lui passa le dos de ses doigts sur le front, tant pour essuyer la sueur qui y perlait que pour vérifier que la température n’avait pas encore grimpé.

– Si demain matin il n’y a pas d’amélioration, je t’emmènerai aux urgences, annonça-t-elle après avoir déposé un baiser appuyé sur son épaisse chevelure blonde.

Sophie acquiesça d’une onomatopée bougonne. Emma s’en alla désaltérer le chien qui continuait de réclamer. La gamelle se retrouva vite à nouveau vide. La jeune femme songea qu’il faudrait le faire pisser avant d’aller elle aussi se coucher : avec ce qu’il avait bu, ce serait plus prudent. Mais l’idée qu’une autre créature comme celle qui avait agressé sa chérie puisse rôder dans les bois l’inquiétait ; s’aventurer sur le chemin en lisière de forêt ne l’enchantait guère. Elle se contenta de le sortir le temps qu’il se soulage et l’attendit sur le perron. Nerveuse, la brune tendit l’oreille, écoutant la litanie des bruits nocturnes. Elle n’aurait jamais cru en entendre autant. Il lui sembla deviner des mouvements dans l’obscurité, mais elle était presque sûre que son imagination lui jouait des tours. Dès qu’Irkoutsk eut fini d’arroser les plantes, elle le fit entrer sans plus attendre.

Emma se glissa sous la couette et se lova contre le corps de Sophie qui dormait à poings fermés, allongée sur le côté gauche. Elle enroula un bras autour de sa taille et se demanda combien de temps elle pourrait supporter la chaleur irradiée par son amoureuse. La maison semblait craquer de toutes parts ; elle avait pourtant l’habitude d’entendre les boiseries gémir pendant la nuit, mais dans ce contexte particulier, chaque bruit l’inquiétait. Cela ne l’empêcha pas cependant de sombrer à son tour dans un profond sommeil.

Rien ne vint perturber sa nuit, même lorsque, sur le coup des deux heures du matin, Sophie se leva pour boire. Sa bouche était aussi sèche qu’une poignée de sable en plein milieu du Sahara. Elle se dirigea vers la cuisine, et ce ne fut qu’après avoir englouti un premier verre d’eau, puis un autre, qu’elle se rendit compte que sa fièvre était tombée. Une curieuse sensation qu’elle mit sur le compte d’une envie d’uriner pressante parcourut son intimité, comme une flamme sous-jacente qui irradiait sa vulve. Irkoutsk vint à sa rencontre ; il semblait heureux de voir sa maîtresse en pleine forme. Elle le caressa avec affection ; elle adorait fourrager dans son épais pelage, juste derrière une oreille, et il appréciait. Elle remarqua sa gamelle vide.

– Eh ben, quel gouffre tu fais ! Laisse-moi te remplir ton écuelle…

Elle se pencha pour attraper le récipient. Le chien, derrière elle, donna un coup de museau entre ses cuisses ; ce fut comme une décharge électrique. Elle lâcha la gamelle et se retourna pour engueuler l’animal mais s’arrêta net. La sensation de chaleur entre ses jambes se fit plus intense. Elle serra les jambes, eut envie de les frotter l’une contre l’autre. Tant bien que mal, Sophie fit le plein d’eau pour le chien, se dandinant d’une jambe sur l’autre. Son pubis appuyé contre le rebord de l’évier, l’incendie embrasait maintenant tout son appareil génital. Irkoutsk, toujours sur ses talons, reniflait l’entrejambe de sa maîtresse.

Elle déposa la gamelle au sol, et tandis que le molosse s’abreuvait elle s’enfuit aux toilettes. À peine assise, elle lâcha un déluge d’urine et sourit à l’idée qu’elle pourrait rivaliser avec une vache. Elle s’adossa contre la chasse d’eau, jeta le pantalon du pyjama qui la gênait et écarta en grand le compas de ses jambes. Une fois le flot tari, elle introduisit deux doigts dans sa fente et, sans détour, entreprit de se faire jouir. Il fallait à tout prix calmer ce feu qui la dévorait ; et la fin justifiant les moyens, il n’était plus question de finasser.

Ses deux mains s’activaient à son plaisir, que ce soit à l’intérieur de sa chatte ou sur ses lèvres, son clitoris. Elle ramonait avec vigueur et sa cyprine se répandait sur ses cuisses puis coulait dans la cuvette. Elle n’avait jamais autant mouillé mais se contrefichait de savoir pourquoi. Une odeur de jouissance marine envahit la pièce dont la porte grande ouverte ne retenait pas les effluves. Sophie, telle une étoile de mer avachie sur les toilettes, se pâmait et tentait de reprendre son souffle, coupé par un tsunami orgasmique.

Irkoutsk, tel le renard de La Fontaine par l’odeur alléché, pointa son museau. Et si cela ne sentait pas le fromage, il se montra tout de même fort intéressé par l’odeur qui lui parvenait. D’un coup de langue précis, il sortit des limbes Sophie qui prit une position à faire passer une actrice porno pour une bonne sur.

– Oui, le chien… continue ainsi ! C’est tellement bon…

Elle n’avait plus aucune retenue et se liquéfiait sur la langue canine.

Après avoir joui, le feu s’était calmé. Pas longtemps. Il couvait toujours, et ce nouvel incendie s’annonçait plus ravageur encore. Irkoutsk appliquait avec méthode ses coups de langue. Il essaya plusieurs fois de grimper pour pénétrer sa maîtresse offerte devant lui mais il ne parvenait pas à trouver un appui. Sophie, les yeux révulsés d’extase, décida d’aider son compagnon à quatre pattes. Elle glissa au sol, ferma le couvercle des toilettes et s’y accouda. Elle tendit les fesses ; l’animal ne fut pas long à répondre à l’invitation.

Après plusieurs pointages pour trouver l’entrée, la queue d’Irkoutsk s’engouffra dans le vagin détrempé. Le membre étant en adéquation avec la taille du clébard, Sophie accompagna la pénétration d’une onomatopée salace pour en atténuer la violence. Mais son envie prévalait, et en fin de compte son anatomie s’adapta à l’invasion du gourdin. Elle subit d’abord le coït bestial puis, trouvant le bon rythme, l’accompagna.

Dans la chambre, Emma se réveilla, dégoulinante de sueur et la bouche pâteuse. Il lui fallut des efforts de concentration pour comprendre qu’elle avait contracté à son tour cette fièvre qui avait touché Sophie. Elle réalisa à cet instant que sa compagne n’était plus à côté d’elle. S’était-elle levée pour aller boire ? N’avait-elle plus sommeil ? Emma regarda l’heure sur le cadran d’affichage de son réveille-matin : il était trois heures. Elle voulu se lever mais son corps manifesta une volonté contraire. Pourtant la soif l’emporta ; après quelques minutes de répit où elle resta vautrée dans son lit, elle parvint à se lever. Emmitouflée dans son peignoir, elle se dirigea tel un robot vers la cuisine.

Elle but. Beaucoup. Malgré son esprit embrumé, elle ne pouvait réfuter qu’elle souffrait des mêmes symptômes que Sophie. Elle but à nouveau, et bien que souhaitant retourner au plus vite dans son lit, elle chercha sa compagne. Elle craignait de la retrouver gisant sur le sol quelque part dans la maison. Hors de question de se recoucher sans s’assurer que son état s’améliorait, qu’elle s’était levée en meilleure condition. Emma avançait avec difficulté, perturbée par une furieuse envie de se tripoter, d’enfoncer ses doigts dans son vagin. Son sexe semblait aussi ardent qu’une coulée de lave. Elle devrait peut-être aller pisser : ça la soulagerait.

Sophie sentait tout le poids du chien sur son dos. Les seins écrasés contre le couvercle des toilettes en amortissaient l’impact, mais leur pointe frottait contre le support, attisant son excitation. Elle gémissait en continu tandis qu’un râle accueillait chaque coup de reins. Sophie transpirait à nouveau à grosses gouttes, mais cette fois la cause de l’excès de sueur n’était pas la fièvre. Ses genoux devenant douloureux, elle regrettait de n’avoir pas pris le temps de se déplacer jusqu’au canapé où elle aurait pu s’agenouiller sur un coussin. Irkoutsk ne montrait aucun signe de fatigue ou de lassitude, et la fin de l’accouplement ne s’esquissait pas. Ses nymphes se dilatèrent ; la queue rouge de l’animal enflait et Sophie se demanda jusqu’à quel point elle supporterait cet écartèlement. Elle n’avait pourtant aucune envie que cette copulation cesse. Comme si elle avait avalé un aphrodisiaque en trop grande quantité, elle voulait encore plus de sexe, en réclamait davantage.

Emma, patraque, crut d’abord que le chien avait appris à pisser dans les toilettes avant de constater que deux jambes féminines émergeaient entre ses pattes arrière.

– Bordel de Dieu ! Sophie ? demanda-t-elle comme si une autre femme pouvait se trouver là.

Elle ne répondit pas. Tout du moins, on ne pouvait considérer son onomatopée comme une réponse en tant que telle. Incrédule, Emma se glissa sur le côté pour s’assurer qu’il s’agissait bien de sa compagne qui était là en train de se faire tringler par son molosse. Elle aurait voulu se montrer réprobatrice, mais des picotements dans son bas-ventre lui clouèrent le bec. Au lieu d’émettre des reproches, Emma se caressa, avec une obscénité qui la confondait.

– Je ne te savais pas aussi vicieuse… Tu espérais profiter de mon sommeil pour avoir ton chien pour toi toute seule…

– Arrête tes conneries ! Va plutôt me chercher un coussin pour soulager mes genoux et caresse-moi le clito ensuite.

Emma se déplaça jusqu’à la chambre avec difficulté ; pas évident de marcher en ayant les doigts qui fouraillent l’entrecuisse avec la dextérité d’une secrétaire tapant sur son clavier. Sophie, n’en pouvant plus, releva ses fesses et étira ses jambes, soulageant de la sorte ses genoux endoloris. Pensant que sa belle voulait se faire la belle, Irkoutsk resserra son étreinte et accéléra la cadence. Sophie se mordit les lèvres sous l’effet de cette douleur exquise. La brune revint, porteuse du coussin salutaire, et quand elle l’eut placé selon les attentes de sa compagne, elle se glissa sur le côté afin d’accéder au bouton qui sous sa main emporterait la blonde dans d’autres sphères. S’immisçant entre le mur et l’étrange couple, Emma découvrit une cuisse d’un tiraillement involontaire d’un pan de son peignoir. Ses doigts effleurèrent le délicat bourgeon, accompagnant l’éclosion d’un nouvel orgasme.

Au contact de cette main experte, la jeune femme embrochée par le vit canin ressentit comme une décharge électrique. Dans le feu de l’action, le peignoir s’écarta jusqu’à dévoiler le pubis glabre d’Emma. Ses sens s’embrasèrent au contact de la fourrure drue du malamute contre sa vulve.

Elle installa une chaise face à la pièce exiguë, contemplant le spectacle offert par ce curieux tandem. Les fesses au bord de l’assise, jambes grandes écartées, d’une main elle s’occupait de son clitoris tandis que de l’autre elle introduisait avec vigueur ses doigts entre ses lèvres brillantes de cyprine. La scène lui apparaissait parfois floue lorsque son plaisir faisait une embardée ; elle calmait alors le rythme, mais la vue obscène relançait aussitôt son désir.

Couverte par l’énorme chien, Sophie paraissait minuscule ; la chaleur animale, presque étouffante, la faisait dégouliner de sueur. Ses cheveux emmêlés au pelage lui conféraient l’apparence d’une sorcière en transe qui aurait revêtu une peau de bête. Aucune parole articulée ne sortait de sa gorge ; seuls des râles profonds et graves ponctuaient cet accouplement aux allures de rite ancestral.

Lorsque le chien estima Sophie prête à recevoir son sperme, il se retourna, faisant décrocher des râles dantesques à la jeune femme dont les muscles se contractèrent autour de la queue qui l’emplissait : Irkoutsk n’était pas près d’être relâché ! Emma, tout aussi dépravée que sa compagne, approcha la chaise de sorte que l’animal puisse la faire jouir de sa langue tout en déversant le contenu de ses couilles dans le vagin de sa maîtresse.

Plus le chien léchait la vulve d’Emma, plus de cyprine s’écoulait ; et plus le liquide abondait, plus l’animal agitait la langue. Description parfaite du cercle vicieux. Elle dut se cramponner au siège tant ses orgasmes se répétaient, à moins que ce fût toujours le même qui durait une éternité. Son corps se soulevait, se tordait de jouissance, tel un serpent constricteur cherchant à s’enrouler autour d’une proie intangible.

Lorsqu’Irkoutsk se retira dans un bruit mouillé, Sophie, épuisée, resta inerte, allongée sur la cuvette fermée des toilettes. Elle semblait endormie mais luttait pour reprendre et son souffle, et ses esprits. Emma, prête à la saillie, attendit en vain son tour. Elle maugréa quelques minutes puis, son insatisfaction retombant, elle rapatria sa vicieuse chérie dans la chambre et l’y recoucha. Sophie s’endormit à poings fermés et Emma, malgré la frustration de ne pas avoir eu la verge canine en elle, se sentit elle aussi glisser dans le sommeil réparateur. Elle se colla contre sa compagne et glissa une main entre ses cuisses. Elle passa en revue les événements de cette folle journée, puis elle ferma les yeux et se sentit partir.

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