Madame B. devait avoir passé le cap des soixante-cinq ans lorsque l’on me la présenta pour la première fois. Elle était un peu ronde, sans excès toutefois, d’une rondeur de femme que l’inactivité de l’âge avait épaissit mais qui avait dû être mince dans un passé récent. Elle avait des yeux noirs qui pétillaient encore d’une agréable malice et de longs cheveux poivre et sel qu’elle attachait en queue et qui lui tombaient au milieu du dos. Son sourire cynique décapait quiconque s’y frottait sans précautions. Ses propos, toujours à double sens, en blessaient plus d’un. Mais encore fallait-il lui être particulièrement sympathique pour qu’elle daigne, ne serait-ce qu’un instant, poser sur un simple mortel son oeil de déesse déchue. Madame B. était une sorte de souveraine abandonnée, une Catherine de Médicis qui avait sans doute connu des heures glorieuses et qui maintenant poignardait ici et là, à l’aveuglette, tous ceux qui tentaient de l’amadouer.

Sa taille ne dépassait pas 1 m 57 mais quoique l’on n’eût rien à craindre d’elle physiquement, ses paroles contenaient suffisamment de poison pour désarmer son plus arrogant vis-à-vis. Elle venait chaque jour dans le petit bistrot en face de chez moi, bistrot que je me mis à fréquenter assidûment aussitôt qu’on me l’eut présenté. J’aimais beaucoup madame B. Son intelligence vive et son savoir immense me la rendait charmante. Je m’asseyais à sa table et nous entamions de ces discussions passionnées sur tous les sujets possibles, des plus abominables potins aux plus nobles débats, nous étions de véritables jouteurs. J’ai compris alors qu’elle m’aimait bien aussi. Je mis cependant un peu plus de temps à réaliser qu’elle m’aimait beaucoup plus que cela…

Dès les premiers jours de septembre son comportement me sembla bizarre. Elle me regardait étrangement. Quelque chose dans ce regard d’ailleurs me mettait mal à l’aise. Comme si une cravache me caressait lentement ou mieux encore, comme si la pointe d’une dague me découpait avec langueur. J’éprouvais cette impression vague que non seulement l’on me privait d’une partie de mes vêtements mais que l’on m’écorchait avec une lucidité perverse.

Le noir des prunelles de madame B. s’enfonçait si profondément en moi que souvent des vertiges inexplicables m’embarrassaient soudain. Je devais alors partir, me réfugier chez-moi de l’autre côté de la rue tandis que madame B. me regardait m’éloigner, un sourire flottant discrètement sur ses lèvres. Puis un jour que je faillis m’effondrer sur la table, elle offrit de me raccompagner et même me proposa de me soigner chez elle. Je dois avouer, à sa décharge, que madame B. me fascinait et que j’acceptai de la suivre de mon propre gré. Je lui accordais toute ma confiance et je pris place à ses côtés dans le taxi sans la moindre hésitation.

Elle m’avait déjà raconté que dans sa jeunesse, elle connaissait un peu de cette médecine de campagne que les paranoïaques de l’hérésie avaient abusivement associé à la sorcellerie. Je me disais aussi qu’elle allait sans doute me concocter un breuvage qui me remettrait sur pieds dans la seconde. Elle habitait une belle maisonnette aux volets à-demi dévorés de lierre devant laquelle une jolie petite clôture de fer bleue s’étendait fièrement pour en défendre l’entrée aux inopportuns. Nous grimpâmes les degrés de vieille pierre qui menaient à la porte et nous entrâmes dans ce qu’elle appelait bêtement son caveau. Il est vrai que la maison était toute de pierres de taille mais elle ne donnait nullement l’impression des caveaux.

Dedans, tout resplendissait de propreté, les croisées ouvertes laissaient circuler une brise caressante et partout où mes yeux se posaient, je n’apercevais que fraîcheur et simplicité. Je me coulai au creux d’un amas de coussins en velours cramoisi et je sombrai dans un sommeil abyssal avant même qu’elle ne m’eut offert le moindre cocktail.

Lorsque je rouvris les yeux, quelques heures ou quelques jours plus tard, allons savoir, j’étais nu et ficelé aux montants d’un vieux lit de chêne massif. Je n’entendais rien, que les battements réguliers du coeur d’une horloge qui ne sonnait même pas les heures. Pas de murmures, de soupirs, de grattements. J’ai furtivement pensé au Dracula de Coppola et j’ai souhaité que dans mon infortune une vampire barbare aux traits de Monica Bellucci vienne me déchirer la carotide. Hélas ! Au bout d’un moment, c’est madame B. qui entra !

Son odieuse nudité, à peine voilée par une tulle noire transparente, me laissait parfaitement voir les bourrelets de ses hanches, la rondeur de son ventre, l’horreur de ses cuisses ruinées par la cellulite ainsi que les disques immenses qui dévastaient le sommet de ses seins fanés. Exit la bellissima de mes songes, la réalité me frappa de plein fouet ; j’étais le prisonnier érotique d’une harpie inquiétante…

Le sourire cruel et suffisant de madame B. me glaça entièrement. Un fiel immonde se répandit jusque dans mes entrailles et la frousse devint si forte que mon sexe se ratatina autant qu’il le put. Je cherchai dans ma tête des remparts auxquels m’accrocher mais la paume froissée de madame B. vagabondait déjà sur mon torse imberbe. Si les pointes de mes seins avaient pu à leur tour se dérober, elle n’auraient pas manqué de le faire mais au lieu de se cacher, la peur les durcit et les mit bien en évidence sous les doigts de madame B. Ce contact révulsant envoya un tilt jusque dans ma verge et cette trahison de mon corps me dégoûta fortement. J’étais outré que mon sexe puisse réagir à un toucher aussi obscène.

Madame B. souriait et s’amusait de mes réticences. Elle semblait si sûre d’elle, son triomphe était parfait. Elle posa ses lèvres sur mes mamelons sans autre cérémonie et bava copieusement sur mes pointes, tout en les mordillant sauvagement. Je sentais mon sexe se gorger du plaisir que ressentais mes seins, impuissant à maintenir la commande de dégoût à mon cerveau. Tout mon corps balançait outrageusement du côté du plaisir et l’idée de pleurer de rage m’effleura un peu. Nom de dieu, même mon cerveau m’échappait ! À l’instant où sa bouche s’empara de ma queue, que sa langue s’entortilla autour de mon gland, qu’elle se faufila sur toute la longueur de ma verge avant de m’engloutir pour me recracher et m’engloutir de nouveau, je plongeai comme un damné dans le précipice du bonheur physique en m’entendant lui dire :

— Dieu du ciel, madame, comme tout cela est délectable !

Dès cet instant, la haine que j’éprouvai envers moi-même et cette femme, atteignit les sommets d’une jouissance inexplicable. La bouche de madame B., toujours active sur mon sexe, soulevait en moi les secousses d’un bien-être inouï. La fellation dont j’étais l’objet était franchement divine et lorsque je jouis, j’ai bien cru que tout mon sang quittait mes veines pour suivre le chemin de mon sperme tant la sensation frôlait l’exaltation. Madame B. avala tout avec une gourmandise répugnante et elle se gargarisa de sperme en riant sauvagement. Mais chez quelle tarée avais-je donc abouti ???

Elle m’apprit alors que j’avais mérité le droit à un bref répit avant qu’elle ne revienne pour des choses plus sérieuses. Je lui signifiai mon besoin pressant d’uriner. Elle contrecarra mes projets de fuite en me portant une sorte d’urinoir en plastique. Elle y plongea mon sexe en me disant que je pouvais m’exécuter. J’étais scié. Je dus faire pipi devant elle, dans son urinoir de fortune, pour ajouter à l’humiliation. Elle s’éloigna avec mon petit besoin entre les mains et je lui criai avec une rage déchaînée :

— Et quand je défèquerai dans vos sales draps, espèce de vieille harpie dégoûtante, vous boufferez mes excréments ???

Je ravalai mes pleurs, ma fureur, ma dignité et j’attendis. Lorsqu’elle revint, plusieurs heures s’étaient écoulées sans doute. Elle me lança son sourire coquin et recommença son petit manège de la fellation extraordinaire. Et une fois de plus, mon corps me trahit dès les premières caresses. Cette fois, elle ne me donna pas l’occasion de jouir. Elle avait son petit projet de vicelarde, bien sûr ! Elle me mit en train avec beaucoup d’enthousiasme. Au moment où elle enleva ses vêtements, je réprimai un haut-le-coeur épouvantable et je la priai humblement de ne pas aller plus loin. Peine perdue !

Elle grimpait déjà sur l’édredon et je me débattis avec l’énergie du désespoir. Mais les liens solides et sans failles ne me laissèrent pas la moindre chances de me soustraire à ce terrible sort. Elle s’installa à califourchon sur mes cuisses puis s’allongea sur moi. Le poids de sa chair molle me suffoquait. Sa chaleur pourtant, m’engourdissant et un enivrant parfum me fit presque oublier qu’elle était sans âge. Madame B. me dévorait le cou, salivant comme un loup qui s’apprête à dévorer l’agneau et tout mon corps se détendait soudain sous son poids, sous ses caresses, sous son odeur parfaitement irrésistible. Elle chercha ma bouche. Je faillis me rompre le cou tant je bagarrai ferme pour déjouer son plan. Mais elle sortit victorieuse de l’exercice. Je serrai les lèvres autant que je pus mais elle léchait ma bouche avec une obstination impossible à décourager.

Elle mordit ma lèvre inférieure et, bien entendu, je desserrai les dents. Elle plongea illico sa langue entre mes lèvres et commença à me rouler des patins comme aucune femme ne l’avait fait avant elle. Je pensai alors qu’elle avait dû être un sacré coup dans sa jeunesse. Bien malgré moi, je renonçai à me débattre, mon corps faisant la fête à madame B. frissonnant sous ses baisers monstrueux, tremblotant sous ses touchers crapuleux. Je bandais comme un ignoble porc entre les cuisses flasques de cette vieille chouette et mon coeur se mit à battre très fort lorsqu’elle s’installa sur ma bite pour l’engloutir dans sa grotte ancestrale. Des larmes coulèrent de mes yeux, j’eus l’impression d’être violé tandis qu’elle poussait des gémissements rauques et barbares en se trémoussant vivement sur moi.

Je fixai le plafond et elle me demanda de la regarder. La honte qui me dévorait m’en empêchait mais elle m’y obligea, d’une certaine manière, en exerçant sur moi une pression psychologique intense. Lorsque mes yeux croisèrent les siens, je fus sous le choc. Il y avait tant de couleurs et de bonheur dans ce regard-là que je ne pus que la trouver belle. J’éjaculai sur-le-champ avec une puissance incroyable alors que son vagin se refermait durement sur ma verge ; elle jouissait aussi…

Dès cet instant, je fus amoureux d’elle. Mais amoureux fou, raide, dingue, barjo !!! Je ne la quittai plus, faisant l’amour avec elle, animé des désirs les plus violents, poussant toujours plus loin mes investigations sur son corps. Je baisai ses chairs avachies sans le moindre dégoût, je dégustai son sexe aux lèvres épuisées sans le moindre recul, j’allai même jusqu’à goûter sa fleur de derrière avec un plaisir non feint. Je voulut toujours plus d’elle et elle répondit à la demande sans jamais faiblir, elle était franchement insatiable. Je la suivis partout, me baladant à son bras sans gêne, sous les regards écoeurés de certaines de mes anciennes aventures. Puis au bout de trois mois, elle ne répondit pas à la porte, un matin que j’arrivai plus tôt que d’ordinaire. J’eus beau m’acharner, après une heure, je retournai chez moi.

Je fus désemparé. Elle ne décrocha pas davantage le téléphone. Croyant qu’elle avait eu un accident ou un malaise, je contactai les hôpitaux et les cliniques de tous les environs. En vain, personne n’avait entendu parler d’une sexagénaire, admise depuis les dernières vingt-quatre heures. À bout d’idées et malade de désespoir, je descendis au bistrot d’en face pour me faire quelques verres et me redonner du courage. C’est alors qu’en entrant, je la vis à une table, souriante et coquine, un verre à la main, en pleine discussion. Je frottai mes yeux pour m’assurer que je voyais bien ce que je voyais et j’en fus étourdi. Le petit nouveau devait avoir dix-huit ou dix-neuf ans et il était mignon comme un coeur…

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