CH. V RETOUR SUR EIWOOD LA SECONDE MUTATION
L’alien prit l’affaire très au sérieux, les cas de désobéissance étaient rarissimes sur Eiwod car ils ny avaient pas de loi que celle du bon sens et du respect de la vie et des autres. Lacte de Weinya nen était que plus inconcevable ! Mais, laccident ne semblait pas envisageable, pour Krânyo, cétait même totalement exclu. Weinya savait parfaitement se contrôler.
La situation est très grave, Mike, pensa enfin Kânyo à Rosie. Weinya a enfreint à une règle de base.
Je ne mappelle plus Mike, répondit de la même manière Rosie, Nous avons tous changé didentité Janneth, Precilia, Tom et moi. Nous navons pas eu le choix. Je ne comprends pas pourquoi tu sembles incriminer Weinya, elle na pas commis de faute intentionnelle. Cest un accident.
Elle a interféré avec les douze ! Le protocole de votre mutation était très clair, elle devait vous mettre sur la voie de la découverte de ce votre nouveau corps, pas den profiter. Elle navait pas le droit de de mêler son patrimoine au leur ! Quoi quil en soit, les douze jugeront. Je dois emporter cet enfant.
Mais, mais pourquoi ? Aline est mon bébé ! Je lai porté pendant neuf mois, vous navez pas le droit.
Je nai pas le choix, ses jours seraient comptés ici, sa double nature ne te permettra pas de ten occuper correctement et il est indispensable que les douze voient cet enfant.
Vous vous nallez pas lui faire de mal, nest-ce pas ? Je je ne vous laisserai pas faire !
Non, nous ne lui ferons pas de mal, je te le promets, tout ira bien pour lui, sur Eiwod.
Et à son père ? À Weinya, quallez vous lui faire ? Je ne veux pas non plus que vous la fassiez souffrir. Si mon enfant ne ma plus moi, quil lait elle au moins ! Vous vous ne pouvez pas !
Rosie était bouleversée, ses pensées, ses sentiments et sa souffrance étaient plus que perceptibles pour Krânyo. Leur transmission directe, par télépathie, leurs donnait un pouvoir exceptionnel et lalien ne put supporter cet afflux de détresse.
Écoute, Rosie, je si tu veux, tu peux venir avec moi sur Eiwod, juste quelques jours, comme ça tu pourras remettre le bébé toi même à Weinya et tu verras comment fonctionne notre système de pouponnière. Tu pourras aussi assister au procès de Weinya et toucher le cur des douze comme tu viens de toucher le mien.
Si ça me permet de rester un peu plus avec elle
Aux autres hermaphrodites qui étaient venu dans la chambre et avaient entendu sa proposition, Krânyo expliqua que Rosie serait de retours dans huit à dix heures, tout au plus.
Rosie partit, son enfant dans les bras en compagnie de Krânyo, non sans avoir longuement embrassé tous les membres de leur communauté y compris Lisa qui, elle n’avait rien compris. Depuis quelle avait accouché, elle ne pouvait plus communiquer par la pensée et rien ne s’était dit sur son niveau de subconscience. Jeannette, en larmes, lui expliqua ce qu’il sétait passé. Elle souffrait pour Rosie qui allait perdre son premier enfant et regrettait que lextraterrestre ne lui ait pas proposé daccompagner son mari dans cette épreuve.
Rosie monta à côté de Krânyo dans un véhicule qui avait, en apparence, tout d’une voiture. elles prirent la route et bifurquèrent rapidement sur une piste bien droite et déserte. Le véhicule prit de la vitesse et en quelques secondes, il atteignit l’espace et le vaisseau mère qui se tenait sur une orbite cachée.
Je vois que vous avez progressé dans vos moyens d’enlèvement, dit Rosie avec un sourire moqueur.
Ahaha ! On retrouve son sens de l’humour à ce que je vois. Non, nous n’avons pas progressé, mais aucun de vous ne nous aurait suivi de son plein gré.
C’est sans doute vrai, mais pourquoi ces orages, c’est pas très discret.
Non, mais l’orage de particules permet de faire d’ultimes vérifications sur ce que nous prélevons. Ensuite, l’objet est simplement désintégré et reconstitué à bord ou là où nous le souhaitons.
Tu veux dire que Jeannette et moi, on a été désintégré deux fois ?!
Oui, c’est ca. Comme tous les autres dailleurs.
En arrivant à bord, Rosie reçut une combinaison argent aux reflets nacrés et un pagne rouge. En se changeant, il découvrit, pour la première fois, la nudité de Krânyo, sa poitrine semblait lourde, mais ses tétons roses remontaient fièrement vers le haut. Son ventre était bien plat, ses hanches un peu larges et ses fesses rondes. Son regard se porta sur le pénis. Il était long et légèrement tordu et le gland, bien visible, était aussi rose que l’aréole de ses seins. Rosie le trouva beau, elle trouvait le rose et le gris très bien assortis. Krânyo lui demanda si elle acceptait de partager sa cabine et Rosie accepta sans hésiter.
Ils visitèrent ensuite l’ensemble du vaisseau et Rosie fut présentée aux différents membres d’équipage et, en particulier, au commandant qu’il sembla sintéresser beaucoup à elle. Cela fit sourire Krânyo
Tu risques d’avoir quelques prétendant durant cette traversée et ton séjour sur Eiwod, il va falloir prendre quelques précautions pour que ton prochain enfant soit bien terrien.
Je viens tout juste daccoucher, je ny connais sans doute pas grand chose, mais il me semble quune femme qui accouche ne peut pas se reproduire tout de suite.
Combien de temps après leur accouchement tes amies ont elles eues leur retour de couches ?
Leur retour de couches ? Quest-ce que cest ?
Cest quand le corps de la mère a fini de se remettre en place et que se déclenchent ses nouvelles règles.
Euh Elles ont toutes eu des saignements quelques heures après la première tétée. Abani a dit que cétait ses règles, mais Helen a dit que cétait impossible. Elle sest mise ensuite à douter, quand elle a vu que cétait la même chose pour Navin, Angelo et Marta. Mais elle nest pas certaine que ce soit bien des règles car en une journée cest fini Y a que Lisa qui na pas fait ce type de réaction.
Parce que Lisa est humaine, alors que vous ne lêtes plus. Vos règles sont plus courtes et vos cycles plus longs.
Oui, cest ce quont dit Precy et Jeannette. Mais ? Cest vraiment le retour de couches ?
Évidemment, et cest un gros avantage que vous aurez sur lhumanité. Dailleurs, je devrais te montrer où trouver des protections
Effectivement, le corps de Rosie retrouvait déjà sa silhouette. Elle en ressentit une certaine douleur et les règles suivirent de quelques heures ces premiers symptômes. Krânyo la laissa seule avec Aline dans la cabine et attendit quelle se sente plus à laise pour reparaitre. Rosie allait pouvoir profiter du voyage.
La traversée de la Terre à Eiwod se fit par une succession de bonds au travers de portes d’espace temps. Les périodes, durant lesquels il était possible d’admirer les astres autours d’eux, étaient très brèves. Limitées aux trajets queffectuait le vaisseau pour aller dune porte à une autre, elles ne duraient quelques heures à peine. C’est durant l’une de ces courtes périodes que Krânyo et Rosie firent l’amour pour la première fois. Les parois normalement blanches de leur cabine reproduisaient l’image de l’espace autour du vaisseau ce qui contribuait largement à lérotisme de la situation.
Krânyo était un amant endurant et Rosie connu des orgasmes puissants. Elle se demandait si la forme de son pénis ne contribuait pas à lextraordinaire intensité de son plaisir. Elle avait joui plusieurs fois lorsque son amant glissa sa verge entre ses seins qu’elle comprima. Krânyo sactiva dans sa poitrine et dans cette ultime masturbation se répandit sur elle. Rosie en avait partout, dans sa bouche, sur son menton, son cou et sa poitrine. L’éjaculation eiwodam était verte, très visqueuse et beaucoup plus abondante que celle des terriens. Le sperme de Krânyo était chaud, elle le ramassa entièrement et la porta à sa bouche. Cétait un peu moins salé que le sperme quelle connaissait et assez doux. Elle en apprécia le goût ce qui fit rire son amant. Le voyage touchait à sa fin et le puissant vaisseau se posa sur la surface dEiwod.
À peine arrivées, Krânyo, Rosie et Aline étaient convoquées devant les douze. La salle où les douze tenaient conseil était pleine. Weinya était déjà devant eux. Rosie et Aline se placèrent à ses côtés. Les douze considérèrent lenfant pendant de longues minutes. Personne ne savait si elles communiquaient entre elles. Lune des douze sadressa à lassemblée et fit savoir que la vie de lenfant était liée à Eiwod.
En cela elle est Eiwodam et doit être renommée selon cette identité. Nous proposons lui donner le nom de Leiwha. Les parentes sont-elles daccord avec ce choix ?
Cest le nom dune des mères sacrées des Eiwodam, expliqua Weinya à Rosie. En lappelant ainsi, les douze affirment leur volonté de voir toute la communauté veiller sur elle. Cest un grand honneur.
Je comprends que sur Eiwod, notre enfant doit avoir un prénom eiwodam, je suppose que votre proposition est sage et je laccepte.
Je suis très honorée par votre choix, je vous remercie pour elle.
Laffaire était entendue et tout le monde loua la sagesse des douze dans ce choix qui faisait pleinement rentrer lenfant de Rosie dans la communauté eiwodam. Rosie fut autorisée à se retirer dans lassemblée avec Leiwha durant le « jugement » de Weinya.
Celle-ci reconnut quelle avait fauté et navait pas contrôlé son plaisir. Elle plaida un moment de faiblesse et nia avoir voulu mêler son patrimoine génétique à celui que les douze avaient placé dans Rosie. Cette dernière, sans y être invitée, intervint pour dire quelle avait souhaité sentir Weinya venir en elle et que cela avait sans doute favorisé sa « faiblesse ». Alors que lassemblée considérait cette intervention comme le comble de limpolitesse, les douze admirèrent Rosie pour son courage et sa solidarité envers Weinya. Cependant, elles jugèrent que lEiwodam devait être punie pour son acte et en supporter la honte.
Weinya fut condamnée à une année eiwodam de chasteté « virile » et à veiller sur Leiwha. Krânyo eut tout juste le temps de prévenir Rosie que chez les Eiwodam le pénis, sil était coupé, repoussait quand celui de Weinya fut sectionné. Elle ne dit rien, resta parfaitement stoïque et après avoir appliqué une compresse se retrouva, cicatrisée, avec un corps uniquement féminin. Rosie fut invitée à confier Leiwha à Weinya. Les douze lui promirent quil aurait régulièrement de ses nouvelles et lui demandèrent si elle souhaitait une quelconque faveur.
Si je vous demande une faveur, elle nest pas pour moi. Notre communauté sur terre a bien du mal à se regrouper, trois couples sont encore isolés et peut-être en danger. Malgré nos efforts, nous navons pas pu rentrer en contact avec deux dentre eux. La situation est vraiment préoccupante. Pourrait-on bénéficier dune aide active de la part des observateurs eiwodams qui sont sur place pour réunir tout le monde en Australie.
Il en sera ainsi, Krânyo à qui nous donnons le titre de superviseur des opérations dobservation terriennes aura, en plus, pour mission vous aider à récupérer vos amis et de vous aider dans les cas dextrême nécessité.
Rosie s’installa quelques jours chez Weinya, mais elle n’avait pas de sentiment très forts à son égard et les quelques fois où ils firent l’amour ne firent que la plonger dans la honte et la détresse de sa faute. Par contre son sentiment maternel envers leur enfant grandissait de jour en jours ; Rosie se sentait, à linverse, chaque jour un peu plus dépossédée dAline. Paradoxalement ce sentiment qui la bouleversait la rassurait aussi, car elle voyait que son enfant ne manquerait pas daffection. Rosie finit par ne plus supporter de rester chez Weinya et termina son séjour auprès de Krânyo. Il en fut ravi même si cela ne devait durer guère plus d’une semaine terrestre ou trois jours eiwodams.
Le premier jour, ils ne quittèrent pas l’appartement de Krânyo, ne s’habillèrent pas et firent l’amour à chaque fois qu’une verge se tendait. Le deuxième jours, Krânyo lui fit visiter la tour et ses différents quartiers. La plupart des gens portaient les combinaisons classiques, mais d’autres sortaient uniquement habillés de leur pagne. Rosie s’en montra intriguée.
Pourquoi certains se promènent en pagne, je croyais que cétait plutôt une tenue dintérieur.
Non, le port du pagne peut avoir plusieurs significations, chez soi, le port du pagne est associé à la détente alors quen public, il a un sens de disponibilité. Celles qui se rendent ainsi dans les espaces de détente de la tour expriment clairement quelles sont disponibles au plaisir et quelles autorisent quiconque le désire, à leur faire l’amour.
Voilà une coutume intéressante, remarqua Rosie amusée. Je me demande ce qui se passerait si je me promenais ainsi Tout le monde me trouverait sans doute très laide.
Je ne crois pas, non, répondit son guide, tu sais très bien que tu es très belle et, en plus, pour nous tu représentes une sorte didéal exotique. Si tu te promenais en pagne, nous aurions du mal à avancer dans ce quartier et tu finirais sans doute dans un sale état.
Rosie sourit et restait songeuse, l’idée l’excitait. Était-ce dû au parfum d’érotisme particulier de cette planète, elle naurait pas su le dire, mais elle avait envie dessayer. Elle voulait soffrir à tout ceux qui le souhaiteraient, sentir de multiples mains parcourir son corps. Elle se voyait écartelée, possédée, prise par des sexes aux teintes argentées et cuivrées qui sinviteraient dans tous ses orifices. Aucun espace de lesprit de Rosie néchappait à Krânyo, alors quelle était incapable daccéder à lintégralité de ses niveaux de conscience.
Lexpérience te tente, nest-ce pas ?
Pourquoi poses-tu la question ? Mes pensées nont aucun secret pour toi. Oui, ça me fait envie mais toi ? Tu ne serais pas jaloux ?
Cest un sentiment qui est totalement étranger sur Eiwod, nous ne connaissons pas le couple tel quil existe dans la société humaine. Si tu veux faire lexpérience de sortir en pagne en public, tu peux tenter lexpérience ce soir, si tu veux. Nous sommes invité à une grande réception, ce sera mieux que dans un couloir de la ville.
Une grande réception ? Y aura beaucoup de monde ?
Des centaines de personnes, tout le gratin eiwodam pour être précis. La population de la tour vient de renouveler sa confiance au bureau de coordination universel. Cest léquivalent de notre gouvernement. Nous navons pas vraiment délection, tant quun membre du bureau a la confiance de tous, il peut rester à son poste. Sil la perd, alors il le quitte et des discussions publiques souvrent pour le remplacer. LEiwodam qui lui succède est désigné par consensus.
Mais du coup, vous avez des partis politiques, des courants ou des tendances ?
Des courants de pensée, oui, mais, par contre, nous navons pas de parti. Notre société est parfaitement égalitaire. Nimporte qui peut dire ce quil pense dans les débats et sil fait lunanimité, il peut recueillir la confiance des autres et se voir proposer un poste dadministrateur.
Cest curieux, je ne sais pas si on arriverait à mettre un tel système en place sur Terre
Les humains en sont incapables, cest sur et certain, mais vous autres, vous êtes libre de créer le monde que vous voulez et de ne pas y introduire les notions dargent et de pouvoir.
Cest vrai, mais on est encore tellement embryonnaire, jai du mal à croire que nous pourrons donner naissance à un autre chose pour linstant. Nous navons pas le choix que de fonctionner avec le monde humain, ne serait-ce que pour acheter ce dont nous avons besoin et que nous ne pouvons pas produire.
En grandissant, vous arriverez à subvenir à vos propres besoins et vous gagnerez en autonomie et en influence sur votre environnement.
Ce séjour sur Eiwod allait avoir une importance capitale pour Rosie. Elle était fascinée par leur fonctionnement. Ils étaient égalitaires, pacifistes et tout leur système économique et politique reposait sur la confiance et le partage. Cétait tellement nouveau, tellement révolutionnaire et elle se disait que cela pourrait être le vrai model à suivre et à reproduire sur Terre. Elle se posait des tas de questions et Krânyo ne fut pas avare dans ses réponses. Son guide lui fit visiter quelques structures scolaires et universitaires et lui expliqua que léducation de leurs jeunes était autogérée et impliquait lensemble de la communauté.
Il était temps pour elle de renter pour se préparer. De retour chez Krânyo, après une toilette soignée, cette dernière enfila pour l’occasion une sorte de body noir métal au reflets de manganèse et chaussa de longues bottes de la même matière qui moulaient ses jambes jusqu’à mi cuisse. À la différence des combinaisons classiques, cette tenue moulait tous les détails de son corps ; elle opérait comme une seconde peau et donnait un sentiment de nudité absolue. Puis elle prêta à Rosie un pagne de nacre translucide irisée dorange dont le contact était aussi doux que la soie ainsi qu’une paire de longs gants assortis. À la différence des pagnes quelle connaissait, celui-ci était composé de deux pans de tissus différents, très longs et ne passaient donc dans lentre-jambes. La nudité de Rosie était à peine voilée et son accessibilité totale. Krânyo lui tendit ensuite une coupe dune boisson contraceptive violette au parfum de fleur doranger.
Maintenant, tu est prête, pensa Krânyo, allons-y.
Avec joie, je te suis « beau prince », répondit Rosie.
Beau prince ?
Oui, ta tenue est superbe et elle met si bien en avant ta « masculinité ». Je me demande où tu memmènes
Elles embarquèrent dans le véhicule de Krânyo qui les monta vers les niveaux de réception. Ceux-là se trouvaient près du sommet de la tour, et se distinguaient des étages sous-jacents par la présence dun immense jardin terrasse. En sapprochant la quantité de véhicule se faisait plus importante et ils sorganisaient en une fille continue qui progressait lentement. Le véhicule les déposa devant une grande allée blanche quempruntaient toutes les personnes invitées, puis il retourna se garer sur son aire chez Krânyo.
Lallée, bordée darbres oranges et pourpres, menait à une sorte de palais aux parois transparentes, surmonté dun toit terrasse arboré. En entrant en ce lieu, Rosie, impressionnée, se tenait, comme une jeune mariée, au bras de son amie. Elle sentait dinnombrables regards se poser sur elle et croisait des regards chargés de désir. Rosie était émerveillée par la variété des tenues des Eiwodams. Cétait un véritable festival de couleurs, certaines étaient assez minimalistes, comme celle de Krânyo et dautres, au contraire, très travaillées et pleines dartifices. Elle remarqua assez vite que le port du pagne nétait pas courant même si elle nétait pas la seule à afficher sa disponibilité.
Jespère que je ne suis pas ridicule dans cette tenue, pensa Rosie à lattention de Krânyo.
Non, absolument pas, ce pagne est très chic, répondit Krânyo pour la rassurer. Et en porter un dans une assemblée si nombreuse et un acte de partage et de courage apprécié.
Ce qui est ridicule, cest dimaginer que tu puisses lêtre. Pensa quelquun auprès delle, je dirais, moi, que tu es ravissante Je suis certaine que tu passeras une soirée extraordinaire.
Bonsoir, Vahïnya, dit Krânyo, tu nas pas encore eu le plaisir de croiser notre terrienne, je crois. Rosie, je te présente Vahïnya, responsable des observatoires de lévolution du vivant sur la planète Geeh Zehl.
Oh, enchantée, tu es une collègue de Krânyo, alors Vous faites un peu le même travail, non ?
Oui, si on veut, sauf quelle est une spécialiste de lespèce humaine de la Terre, alors que moi je suis une généraliste. Je mintéresse à toutes les espèces vivantes de Geeh Zehl et à létude de ses environnements. Il ny a pas encore de forme de vie très évoluée sur cette planète, mais ça pourrait venir
Certains Eiwodams en suggèrent la colonisation, précisa Krânyo, mais cela ne fait pas encore consensus
Ah je comprends, Conclut la terrienne.
Tout le monde se rassemblait en masse dans limmense salle et beaucoup dEiwodams se pressaient contre elle. Rosie se demandait si elle nallait pas étouffer et appréhendait le moment où des mains inconnues viendraient la toucher. À une tribune officielle, les administrateurs dEiwod se succédaient et remerciaient lassistance nombreuse et lensemble des Eiwodams pour la confiance quelles leur avaient accordée et renouvelée. À la fin du dernier discours muet, la soirée fut officiellement déclarée ouverte et le dernier orateur invita toute lassemblée à profiter pleinement de cette soirée et de tous les plaisirs honnêtes. Rosie ne savait pas quil existait des plaisirs malhonnêtes et imaginait mal ses hôtes se vautrer dans des activités criminelles, tant elles semblaient toutes raisonnables. Cest à ce moment quune première main vint lui caresser un sein tandis quune langue prenait l’autre et quune bouche s’emparait de la sienne. Elles étaient bientôt une dizaine à l’entourer, l’embrasser et la lécher. Une bouche avide gobait son pénis pendant qu’une de ses partenaires glissait le sien, bien raide, dans sa chatte inondée.
Rosie fut rapidement transportée sur lestrade et donnée en spectacle érotique à l’assemblée. Le nombre de participantes ne changeait pas, mais dès que l’une descendait elle était aussitôt remplacée. Certaines prenaient ses seins, d’autres prenaient sa bouche, des pénis de toutes les couleurs se faufilaient dans chacun de ses orifices et le sien ne servit que deux fois. Elle léchait des chattes, branlait des verges, était aspergée ou remplie de toutes part et en redemandait. Les heures passaient et elle servait toujours. Sa chatte et son cul avaient tellement servi quils ne se fermaient plus et quils lessaient sécouler le sperme douçâtre des Eiwodams. La soirée touchait à sa fin, l’assemblée finit par se vider, les gens, fatigués rentraient chez eux petit à petit, mais l’estrade fut le dernier endroit à être déserté. Quand le dernier de ses amants dun soir sen alla, Krânyo vint la trouver.
Mmm, tu es sublime ! Tellement sale, sourit Krânyo en la voyant. Je nai jamais vu une personne autant couverte de sperme que toi ce soir.
Tas raison, je suis poisseuse y a-t-il un endroit où je puisse me doucher ?
Non, cest un peu tard, tout le monde sen va, nous allons être les derniers. Ça ne se fait pas et en plus je te trouve très belle ainsi
Rosie jeta un coup dil à son amie, son body impeccable qui épousait si bien son corps ne cachait rien de son érection et elle se dit qu’elle allait encore vider des couilles eiwodams avant de s’endormir. De retour chez elle, Krânyo se dévêtit et Rosie se jeta sur son sexe dur et courbé. Elle le goba, le lécha et se mit à quatre pattes pour laisser à son amie le choix de lorifice. Elle neut pas à attendre, la grosse pine commença par sintroduire dans son vagin poisseux. Krânyo lui baisa la chatte pendant un long moment avant de changer de trou. Elle lui écarta les fesses et y planta son dard, lui ramona le fion et dans un cri dextase y déversa sa semence. Rosie nen pouvait plus, lextraterrestre la mena au lit.
Le lendemain était son dernier jour sur Eiwod et elle alla profiter de son enfant une bonne partie de la matinée. Elle savait quelle ne le verrait peut-être plus. Elle lembrassa et comme le cur ny était pas, elle décida de se promener un peu. Elle passa par un parc où elle sallongea sur une herbe rouge, odorante et moelleuse. Elle se concentra et vida son esprit avec des exercices de méditation qui finirent par la détendre. En retournant vers le logement de Krânyo, elle réalisa que les personnes quelle croisait la regardaient bizarrement. Elle pensa que sétait à cause de sa conduite durant la soirée et se demanda pourquoi on lui reprochait, aujourdhui davoir fait ça alors quelle navait eu que compliment la veille. Elle pressa le pas, il fallait quelle pose la question à son amie. Quand elle arrive chez elle, Krânyo la regarda de la même manière. Elle était visiblement inquiète et l’emmena sans attendre voir des médecins. Sa physionomie était en train de changer, elle reperdait ses cheveux et sa peau prenait une légère teinte grise argentée anormale chez les humains et leur descendance hermaphrodite. Rosie pouvait se voir dans un miroir, elle nen croyait pas ses yeux. Le temps du trajet et des premières observations des médecins, ses cheveux étaient tous tombés et le blanc de ses yeux était devenu légèrement bleuté, du même bleu que son iris. Elle subit différents tests et il s’avéra qu’elle développait de nouvelles mutations dues à un virus local bénin, bien connu des habitant de cette planète et qui se propageait lors de rapports sexuels. Ce virus avait un côté plutôt bénéfique pour la population puisque son principal effet était de contribuer, à sa manière, au brassage du patrimoine génétique des Eiwodams en remplaçant sur un hôte des sections de gènes par des sections équivalentes prises sur un hôte précédant ou en recombinant le code de ces sections en hybridant les deux sources. À partir de lâge adulte, toute la population dEiwod vivait avec et personne ne s’était vraiment intéressé à son mode de transmission. En effet, ce genre détude semblait, jusquà présent parfaitement inutile puisque ce virus ne perturbait en rien les organismes hôtes.
Il s’avéra donc que Rosie avait été contaminée et que son code génétique était maintenant beaucoup plus mélangé. On supposa que ses prouesses sexuelles de la veille n’y étaient pas étrangères et que les voies de transmission du virus étaient vénériennes. Le problème était que personne ne savait dire si ce virus anodin était également sans conséquences pour Rosie. Elle fut donc obligée de rester Eiwod, le temps de vérifier que sa santé nétait pas en danger et pour essayer de déterminer quel pourcentage de patrimoine génétique eiwodam elle avait intégré et quel pourcentage de patrimoine humain elle avait, éventuellement, disséminé. Elle fut gardée dans un espace stérile et se sentit très seule car Krânyo était retourné sur Terre pour un nouveau cycle dobservation. Tous les jours, médecins, spécialistes et chercheurs dEiwod défilaient dans sa chambre, effectuaient diverses observations physiques, puis elle était conviée à effectuer différents de tests psychiques, psychologique et métaphysiques. Les résultats étaient troublants. En quelques jours, toutes les transformations et acquisitions étaient effectuées, mais Rosie navait pas subi, à leurs yeux, une trop grosse transformation. Bien sûr sa peau avait des reflets argentés et ses yeux étaient entièrement bleus avec de fines irisations vertes et oranges, mais cela ne les choquait pas. Les Eiwodams continuaient à lui trouver des traits humains. Son organisation interne nétait, à première vue, pas modifiée et restait conforme à celle de tous les hermaphrodites terriens. Pourtant, ils durent temporiser leur enthousiasme ; un organe avait quand même été affecté. Son cerveau avait acquis une structure identique au cerveau eiwodam. Le cortex quadrilobé masquait maintenant un cinquième lobe cérébral que les Eiwodam qualifient de « lobe interne » ou « lobe sous-jacent », une partie du cerveau développée à partir dune évolution du cervelet Du point de vue des capacités psychiques et métaphysiques, cette mutation nétait pas sans effet. Rosie avait, potentiellement, les mêmes aptitudes qu’un Eiwodam.
Nous devons à tout prix identifier la séquence responsable de cette particularité. Exprima lune des scientifiques. Ce sera une véritable avancée pour la science.
Jen conviens, répondit une autre, et comme cela, nous pourrons peut-être lui retirer Vous imaginez, des terriens à notre niveau méta-psy, Cest impensable !
Ne vous inquiétez pas, chère consur, intervint une autre, rien ne nous dit quelle soit à notre niveau. La seule chose que nous savons, cest quelle présente, désormais, une organisation cérébrale semblable à la nôtre. Cest tout ! Et vous, quen pensez-vous ?
Moi ? Je nen pense rien, fit la dernière. Tout cela me laisse perplexe et je me demandais seulement si nous ne pourrions pas tenter un nouvel hybridisme en la faisant se reproduire de nouveau avec Weinya. Si jamais nous la perdions en extrayant ce que nous croyons être en trop, nous aurions un être dépositaire de la moitié de son patrimoine que nous pourrions étudier par la suite. Cela permettrait peut-être de vérifier certaines hypothèses.
Non mais, ça nva pas la tête ! Sécria Rosie en rage, je ne suis pas un animal de laboratoire, jen réfère au conseil des mères !
Que Tu tu nous comprends ? Fit la dernière qui venait de sexprimer.
Bien sûr que je vous ai comprises, votre niveau de conscience ne mest plus inaccessible ! Pas plus que votre langage, dailleurs, et sachez, toutes autant que vous êtes, que vous ne me retirerez rien, que vous ne mimposerez pas de me reproduire à nouveau avec Weinya et que vous nutiliserez aucune personne de ma descendance à des fins scientifiques douteuses !
Mais il sagit uniquement dune expérience, répondit une des Eiwodams, rien de plus.
Sauf que cest criminel et que moi, je ne veux pas ! Sans compter que Weinya nest pas non plus un cobaye et quelle na sans doute pas envie de vivre une telle horreur !
Mais elle na pas le choix, elle est en disgrâce ! Si elle veut pouvoir retrouver un statut, elle fera ce quon lui demande.
Mais vous êtes complètement tarées, sexclama Rosie à haute voix, jen réfère au conseil des mères !
Tu Comment oses-tu ? Personne ne peut
Si ! Vous le savez très bien et pour la troisième fois, jen réfère au conseil des mères !
Une Eiwodam entra précipitamment dans la chambre. De toute évidence, il était contrarié. Le conseil des mères était réuni et attendait Rosie. Les scientifiques pâlirent, comment avait-elle su obtenir larbitrage des douze, il fallait employer cette formule trois fois et comment avait-elle pu être entendue ! Rosie arriva devant les douze, une foule importante avait déjà envahi lassemblée. Les mères lui demandèrent dexpliquer ce qui avait motivé son appel. Un peu impressionnée, elle commença timidement son histoire et comme les mères lencourageaient, elle eut le loisir dexpliquer, en public, toute la situation. Comme, à chaque instant, elle prenait, elle même, de plus en plus conscience de la transformation quelle subissait, elle la décrivit afin que toute lassistance comprenne bien. Elle exprima ensuite ce que les scientifiques prévoyaient de lui faire et ce quelles avaient imaginé imposer à Weinya et elle. Une vague de désapprobation et dindignation parcourut lassemblée. Il y avait des siècles, sinon plus, que des Eiwodams navaient pas conçu didées criminelles. On fit venir les quatre scientifiques responsables, elles nen menaient pas large. Elle nessayèrent pas de démentirent, mais avancèrent des justifications maladroites qui ne firent quaccroitre le lindignation de la foule et lévidence de leur culpabilité. Les douze entourèrent les quatre Eiwodams et quand elles sécartèrent de nouveaux, elles étaient étendues sans vie au sol.
Vous vous les avez Commença Rosie.
Non, nous ne les avons pas tuées, nous avons effacé toute leur mémoire et réduit leurs capacités à presque rien. Telles quelles sont maintenant, elles ne peuvent plus rien faire toutes seules ; nous allons nous occuper delles et les reconditionner.
Vous voulez dire que ce sont des des « légumes » ?
Ahah ! Vous les terriennes, vous employez de bien étranges comparaisons ; elles ont, pour lheure, moins de conscience quun légume comme vous dites, mais rassurer vous, elles ne resterons pas comme ça, dans quelques années, elles auront réappris à vivre en société et à respecter toute forme de vie.
Quelques années cest une longue pénitence, fit Rosie
Tu es sage Rosie et pleine de compassion même envers les pires esprits. Sur Eiwod, il ny a que très rarement des problèmes de cette gravité et nous avons découvert, mes surs et moi quelles nourrissaient de plus sombres desseins encore. Ces quatre personnes étaient très actives dans le projet de colonisation de la planète Geeh Zehl et il semblerait quelles aient imaginé la gouverner sur un système très différent de celui dEiwod. Pour être précise, ajouta-t-elle à destinations des eiwodams présentes, ces quatre que vous étiez nombreuses à vouloir suivre dans ce projet projetaient de vous asservir. Rosie était précieuse pour elles car elle leur permettait didentifier, précisément, quels gènes permettaient de maîtriser plusieurs niveaux de conscience et elles se seraient employées à trouver un moyen de les altérer. Leur but était de réduire les capacités de celles qui les suivraient afin de pouvoir les dominer. Elles prévoyaient de Reigner par la peur !
Une nouvelle vague dindignation parcourut lassistance, mêlée, chez certaines, dun sentiment de honte pour avoir été dupées par ces quatre scientifiques.
Le projet de colonisation de Geeh Zehl nous déplait, continua celle des douze qui sexprimait. Cette planète qui nait à la vie doit être laissée libre dans son évolution. Qui sait quelle forme de vie consciente elle fera naître, rien ne dit quelle soit compatible avec nous Quimporte, il en va ainsi de la diversité de lunivers. Aujourdhui, mes surs et moi avons essaimé notre patrimoine génétique au sein de douze populations différentes sur douze planètes différentes. Il ny aura pas de treizième planète ! Surtout depuis que nous avons amélioré les capacités dun groupe de terriens qui pour le moment, nous donne entière satisfaction.
Plusieurs questions se formulaient dans lesprit du public. Elles tournaient toutes autour de Rosie et de son devenir.
Jentend de multiples interrogations sélever parmi vous, mes filles, intervint une autre des douze. Et je tiens à vous rassurer sur le fait que Rosie pourra tout à fait retourner auprès des siennes sur Terre. Sa mutation récente nayant pas affecté sa physiologie de base.
Jajouterai que, grâce à la désobéissance de Weinya, Rosie a ainsi pu évoluer encore dune manière positive. Continua une autre. Cest une chance pour elle et pour sa communauté ; cest un mal pour un bien. De plus, elle est porteuse du virus et celui-ci permettra peut-être dintroduire ces mêmes mutations chez ses surs.
Rosie est aujourdhui, du point de vue génétique, plus eiwodam que sa fille Leiwha et jentends votre appel pour quelle reçoive un nom ici, reprit une autre des douze, mais il convient de lui demander si elle est daccord.
Jen serais très honorée, répondit Rosie, le sort a voulu que je devienne un pont entre nos deux populations, je tacherais den être digne et men remets à votre sagesse.
Rosie, Akili Éryé Gahya Aamaa Dailo Sam Sya, Esprit de Paix, Mère de la Terre, Pont entre les Mondes, tel est ton nom complet. Soit la bienvenue parmi nous Akémisya, puisse ta vie être longue et fructueuse.
Je vous remercie pour ce nom qui mhonore.
Akémisya ! Cria lassistance en silence.
Les douze se retirèrent et Rosie-Akémisya fut libre de circuler où bon lui semblait dans la tour. Elle put rendre visite à Weinya et Leiwha et se réinstalla chez Krânyo en attendant son retour. Un vaisseau spatial avait été dépêché aux environs de la terre pour la prévenir. Ainsi, Krânyo arriva trois jours plus tard avec pour mission de ramener Akémisya sur Terre. Elle le retrouva chez elle, Rosie lattendait simplement vêtue dun pagne brun-roux irisé de violet. Quand elle la découvrit leiwodam fut surprise de la transformation de son amie. Elle qui avait lhabitude des terriens comprit en la voyant quelle avait maintenant beaucoup plus deiwodam en elle que dhumain. Elle fut également étonnée par les capacités de son amie qui même pour une eiwodam était particulièrement douée.
Je ne pourrais plus te cacher grand-chose, dit-elle à la terrienne.
Ça, cest une certitude, je men apercevrais tout de suite. Et en plus de ça, je sais faire plein de choses maintenant, tu vas voir.
Rosie fit venir à elles un petit plateau sur lequel étaient posées deux coupes de nectar de liounou, une fleur locale aux vertus tonifiantes et euphorisantes. Krânyo en prit une, Rosie prit lautre et renvoya le plateau vers la table où il était posé avant.
Bravo, cest pas mal pour une « humaine » ! pensa Krânio amusée.
Évidemment, pour toi cest à la portée dun enfant de trois ans, mais je nsuis pas née eiwodam, moi !
Oh, de trois ans peut-être pas, mais tu vas pouvoir apprendre à piloter, ça te dirais ?
Tu parles ! Parce que cest comme ça que vous vous déplacez ?! Vos véhicules nont pas de moteurs ?
Non, les andhas sont légers et confortables, cest tout. Il y a quand même un système de sécurité intégré capable de ralentir ou darrêter le véhicule pour éviter les accidents, mais il est parfaitement inutile.
On commence quand ? Demanda Rosie impatiente. Jai hâte de diriger ton andha !
Doucement, ma chérie, tas pas un peu abusé du liounou ?
Tu te moques de moi, vilaine !
Krânyo prend les commandes au départ, elle conduit landha sur une voie de circulation hors de la ville et en confia les commandes à son amie. Au début, Rosie dût faire preuve dune grande concentration, mais, après quelques minutes, elle se sentit plus à laise pour maintenir landha à la même altitude et la même vitesse. Krânyo lobservait et évaluait son amie. Quand elle sentit que celle-ci sétait détendue, elle lui suggéra daccélérer. Rosie réussit à le propulser à une vitesse vertigineuse et se rendit compte quà linstar de Krânyo, elle était capable de faire autre chose en même temps. Elle sonda lesprit de son amie pour savoir où les menait leur trajectoire, mais tout ce quelle pouvait voir, cétait « surprise ».
Tu ne peux pas me mentir, mais tu peux quand même me cacher des choses Tu ne me dévoileras pas où on va.
Heureusement quon peut quand même se faire des surprises, la vie serait trop triste autrement, mais toi aussi ten es capable. Dailleurs, tu las déjà fait il me semble quand tu as caché à Jeannette et tes amies la véritable nature de ton bébé.
Oui, cest vrai, je sais le faire Mais jai comme limpression que ta surprise sera plus agréable que la mienne.
Elles circulaient à très grande vitesse sur une voie au milieu de lépaisse forêt eiwodam Le soleil était haut et le ciel était dun rose éclatant. Elles débouchèrent en sommet dune colline et, aussitôt, Rosie fut émerveillée par la paysage qui sétendait sous ses yeux, la forêt cédait la place à une immense prairie dominée, au loin par une tour semblable à celle quelle connaissait et juste après était un océan à la teinte violette.
Cest cest la mer, dit elle, et une autre ville.
Oui, cest notre grand océan septentrional. Je voulais que tu le vois avant de partir, cest superbe.
En arrivant vers la tour, Rosie saperçut quelle était nettement plus petite que celle quelles avaient quittée et quelle sappuyait sur de grandes structures horizontales qui sétendaient de part et dautre jusque dans la mer où elle formaient les digues dun port. Elles abandonnèrent landha sur une aire de stationnement et entrèrent à pied dans la ville. Krânyo avait réservé un appartement en haut de la digue ouest. Cétait une simple chambre entièrement ouverte sur une terrasse orientée face au soleil couchant et équipée dun lit et dun bassin dont leau était sans cesse renouvelée. En arrivant dans la pièce, Rosie ne dit rien, elle ressentait le désir de Krânyo, elle retira sa combinaison et sétendit sur le lit. Leur étreinte dura longtemps et elles se donnèrent mutuellement du plaisir. Après avoir fait lamour, elles se plongèrent dans leau douce du bassin, où de petits poissons vinrent les nettoyer. Une jeune eiwodam apparut dans la pièce, Rosie sentit sa présence sans même tourner la tête dans sa direction. Sans même ouvrir les yeux, elle était capable de la voir dans son esprit. La jeune eiwodam était vêtue dun pagne élégant blanc nacré irisé de bleu, sa poitrine était cachée par une bande de tissu identique. Le blanc des vêtements contrastait avec sa peau foncée, couleur de bronze. À peine sortie de ladolescence, elle était grande et très fine. Elle leur portait des boissons. Rosie se retourna pour prendre la coupe quelle lui tendait, elle ne sétait pas trompée.