perversion

Un homme. Une femme. Un désir. Une envie.

Les résumer était chose aisée.

Inexorablement, le temps avait fait sa part du travail.

Elle était mariée et sennuyait. Lui avait le temps et le savoir.

Ils avaient été amants un temps trop court.

Bien assez court pour ne pas se lasser.

Bien suffisamment pour quelle se rende compte du peu dintérêt de la chose.

Mais le temps passa, la lassitude simmisça, le vice sinstalla.

Elle avait envie dune chose à cent mille lieux éloignée delle.

Son moi profond réclamait lintensité dune séance.

Elle sétait demandé un temps si son mari serait réceptif.

Mais en femme avisée, elle trancha pour distinguer les choses.

Je veux que ce fantasme devienne réalité lui avait-elle expliqué autour dun café. Ils se voyaient toujours. Comme de vieux amis qui avaient fauté sans consommer.

Ce fantasme, elle se létait construit au fil des années, par le biais dimages consultées dans des ouvrages prêtés ou des écrans clandestins.

Ils prirent rendez-vous un après-midi aux alibis habilement ficelés

Elle arriva. Un peu en avance. Son chignon roux impeccablement agencé. Son tailleur bon marché lui allait à merveille mais il lui enleva la veste dès son entrée dans le salon où tout était déjà prévu. Les rideaux tirés, elle finit par enlever sa jupe après quil eut prononcé la phrase suivante : tu connais les règles. Elle sen souvenait : il connaissait les limites, il les respecterait mais en échange, elle se livrait et obéissait sans discuter à ses consignes.

Pour une fois, elle portait des bas. Noirs comme son slip et le porte-jarretelles disparaissant sous le chemisier. Elle conserva ses souliers. Elle lavait écouté. Les talons étaient hauts. Les plus hauts de sa collection. Elle prit place sur la chaise. Il séloigna, passa derrière elle qui voulait le suivre du regard. Il la remit en place, le dos bien droit contre le dossier. Elle sentit ses poignets être lentement happés par les mains fermes de son partenaire : les bras ramenés dans le dos, le sommet du dossier flattant laisselle, elle commença à sentir son cur semballer. La cordelette encerclait le poignet droit quil maintenait toujours aussi fermement. Puis ce fut le tour du poignet gauche, enfin, ils se rejoignirent sans lintervention du compagnon. Les poignets scellés individuellement et joints par la cordelette quil noua au barreau arrière qui joignait les pieds de la chaise. De manière à ce que les mains de sa victime puissent jouer avec elle mais sans pouvoir se libérer. Tout juste pouvait elle parcourir le barreau en bois de gauche à droite. Il réapparut dans son champ visuel. Elle se tenait parfaitement droite, la tête inclinée pour le suivre du regard tandis quil sagenouillait pour enlever sa jambe droite : il la kidnappa jusquà ce que la cheville se trouve à lextérieur du pied droit de la chaise. La pointe du soulier effleurait la moquette. Elle ne pouvait le voir. Elle sentait juste sa jambe être ramenée en arrière et les muscles concernés travailler.

À laide dune cordelette identique, il entreprit demprisonner sa jambe en faisant plusieurs fois le tour : quand la cheville fut fixée au bois sur cinq centimètres de hauteur, il entreprit de doubler lopération. Le nud qui trônait à larrière de la cheville poursuivit sa course jusquà lintersection du dossier où prenait appui le premier barreau qui le constituait.

Le talon de la jeune femme ne touchait plus terre. Il sattachait à ce quil en fut de même pour son jumeau. En se relevant, il admira brièvement lécartement des jambes de la miss. Jaime bien les slips un peu transparents lui dit-il avant de compléter son dispositif en emprisonnant le bas nylon juste en dessous du genou. Trois tours suffirent pour le satisfaire et le décider à rejoindre le barreau arrière de lassise, celui-là même qui accueillait déjà la cordelette maintenait les bras dans leur stricte position. Méticuleusement, il répéta lopération pour lautre membre inférieur en expliquant à sa victime quelle pourrait toujours essayer de serrer les jambes après ça .

Il a raison pensa-t-elle en constatant limpuissance qui caractérisait ses discrètes tentatives. Lhomme disparut de son champ visuel après sêtre assuré que tout allait bien pour elle en lui murmurant la question à loreille. Elle vit réapparaître ses mains et le cuir dun bâillon qui allait bien vite létreindre. Elle vécut la prise de pouvoir de la boule en latex rouge comme une invasion. Submergée par lémotion, elle essaya de dire un mot puis deux, mais ce ne furent quun grommellement quelle entendit. Le cuir se plaqua à la commissure de ses lèvres, elle sentit sur sa nuque la pression de la main actionnant le mécanisme de fermeture.

Les lèvres écartées, les mâchoires bloquées et les joues creusées, elle se remettait de lémotion en regardant son compagnon de ses yeux grands ouverts. Dans son regard se mêlaient les sentiments les plus contradictoires : envie, inquiétude, désir, appréhension, curiosité Un dictionnaire ne suffirait pas. Il suffit de se mettre à sa place pour comprendre ce quelle a ressenti dès cet instant précis. Bâillonnée, immobilisée, elle essayait de mouvoir son buste indiscutablement rigidifié par la position de ses bras. Toutes ses tentatives étaient vaines. Elle lavait choisi pour son savoir-faire. Elle le regrettait presque en ces instants troubles. Cette période où elle sinterrogeait sur ce quelle voulait vraiment. Lhomme sapprocha, posa un tabouret devant elle et sassit. Son regard soutint le sien avec une si grande intensité quelle baissa les yeux. Elle lentendit sourire. Elle le sentit poser une main sur sa poitrine. Elle le regarda de nouveau, cherchant à croiser son regard.

Le regard qui cherchait la faille et guidait les doigts pour ôter chaque bouton du chemisier bordeaux de la blanche héroïne. Lorsque ce fut fait, il ouvrit le chemisier de manière à jouir de la vue dune poitrine rehaussée par des bonnets trop justes et mue par une respiration saccadée. Il caressa le satin du serre-taille qui composait la partie supérieure du porte-jarretelles avant de féliciter sa compagne pour le choix de son ensemble coordonné.

Je pourrais te faire porter bien pire tu sais dit-il en caressant le satin au niveau du téton droit. Les lèvres de la miss commençaient à briller. La salive nallait plus tarder à lhumilier de sa lente et permissive évasion. Armé de cordelette saisie à ses pieds, il contourna le buste de la jeune femme au niveau des épaules, juste à la naissance de la poitrine. Plusieurs fois, afin de posséder les centimètres requis pour immobiliser plus encore les bras de la rousse contrainte à attendre la suite.

Puis il pratiqua à lidentique mais cette fois-ci juste sous la poitrine, se servant de la limite du soutien-gorge comme dun éclaireur qui indiquait la voie. Quand il la forçait à décoller le buste du dossier, il lentendait bien gémir mais il ne disait rien. Les liens ne lui permettaient pas cette liberté, il le savait, et alors ? Elle voulait jouer. Elle jouait. Sous ses yeux, il découpa un morceau de cordelette : trente centimètres, pas plus. Anodine sous cette forme, elle létait beaucoup moins lorsquil sen servit pour relier les ceintures de corde qui cernaient les seins de la demoiselle. En lutilisant au milieu de la poitrine, serrant si fort que la ceinture inférieure souleva les seins à la rencontre de la ceinture supérieure qui venait pour les étrangler, il parvint à lui arracher un gémissement de protestation.

Te voilà comme tu en rêvais : entravée et complètement soumise à mon bon vouloir déclama-t-il en quittant la pièce. Il revint avec un foulard en soie. Ça, cest ton cadeau souvenir, tu lemporteras avec toi tout à lheure, mais avant ça et sur ces mots, la miss perdit la vue. Elle percevait bien la lueur de la pièce à la limite de ses narines, mais elle ne le voyait plus, elle percevait simplement sa présence.

Cest alors quelle se mit à simaginer. Elle se voyait, imaginait la perversion du système mis en place pour la piéger. Elle sexcitait. Quand elle essayait de penser à autre chose, la dureté des liens la ramenait à ses pensées fantasmatiques. Il avait posé un métronome sur le meuble qui se trouvait derrière elle, son claquement répétitif la berçait. Elle trouvait étrange quune sorte dapaisement ne se soit emparée delle au bout dun moment. Elle commençait même à trouver agréable de se savoir observée par un homme en train de fumer en cigarette.

Instinctivement, elle se raidit quand deux doigts glissèrent sur son slip en destination de ses lèvres intimes. Il ne transgressait pas le satin. Il respectait ce quil croyait être important. Elle rêvait quil ne la caresse un peu, juste suffisamment pour la soulager de sa frustration de ne pouvoir le faire elle-même. Quand elle sentit lélastique du slip se tendre, elle sattendait à ce quil ne la rejoigne intimement.

Surprise, il ne se passait rien. Elle sentait la présence de quelque chose mais ce nétait pas une main. Lui voyait parfaitement son téléphone mobile coincé entre létoffe du slip et le sexe de la miss. Il avait pris soin de placer la batterie du côté de la zone sensible. Je vais faire un tour. Je tappelle dit-il dun ton amusé quelle perçut avec son oreille attentive.

Elle sinterrogeait. Elle sinquiétait dêtre seule. Hormis le métronome, il ny avait plus un bruit depuis un moment dans lappartement. Le plus déroutant pour elle savérait être la perte du temps : elle ne réussissait pas à savoir si ce quelle croyait être une minute était vraiment une minute. Elle ne savait pas si elle était immobilisée depuis vingt minutes ou bien une heure. Deux choses témoignaient du temps : la douleur douce qui semparait de ses membres et la salive coulant de sa gorge vers sa poitrine.

Soudain, elle sursauta. Une vibration envahissait son bas-ventre. Lincompréhension se mêlait au plaisir. Ignorante, elle ne cherchait pas à comprendre tant que la vibration durait. Elle ne pouvait pas la faire jouir mais elle entretenait une excitation envahissante. Et lui apportait au fond une certaine forme de soulagement.

Lhomme samusait terriblement à limaginer réagir à ses appels sous lil numérique du caméscope installé après laveuglement de sa victime. Il lappela plus de dix fois. En rafale, trois fois daffilée, puis en espaçant dune ou deux minutes les appels. Pour elle, ces minutes paraissaient une éternité.

Quand il revint dans lappartement, il lui enleva le jouet qui trônait dans sa culotte et le porta à ses narines. Tu aimes cette odeur ? le son étouffé produit témoignait dune réponse affirmative. Tu as envie de jouir elle reproduisit le même son encore plus doux et étouffé. Je vais libérer ta main avec laquelle tu te caresses habituellementTu te caresses souvent. Oui voulait-elle répondre intelligiblement. Celle-ci ?. Encore un oui entravé. Son trouble grandissait. Le poignet rougi et libéré senfuit vers le slip à vive allure. Elle se caressait frénétiquement puis lentement. Sans retenue. Elle oubliait ce qui lentourait. La jeune femme vivait son fantasme. Elle aurait voulu se doigter. Elle ne le pouvait pas. La position ne le permettait guère. Elle sessoufflait. Lui regardait. Filmait. Les mouvements de son corps traduisaient laugmentation de son plaisir et la réduction du temps restant. Objectif rangé, respiration saccadée, lhomme se rapprochant à pas lents, la jeune femme calmant ses ardeurs, tels étaient les stigmates de laprès-jouissance.

Il empêcha sa main dôter le foulard, préférant tout dabord libérer sa bouche. Lorsque ce fut fait, le silence demeura. Elle nosait pas parler. Elle éprouvait une forme de honte. Mais aussi la satisfaction davoir accompli ce quelle désirait. Quand elle disposa à nouveau de son bras gauche, elle entreprit dessayer de libérer sa poitrine de loppressante présence de la cordelette. Dans ce moment trouble, elle appréciait néanmoins sentir les doigts masculins venir laider à soulager ses seins en les flattant au passage de caresses quelle ne jugeait pas importunes. Quand elle reprit possession de ses jambes, elle serra les jambes comme pour se rassurer que rien dautre narriverait. Cela lamusait plus encore que la précipitation avec laquelle la jeune femme avait refermé son chemisier. Peut-être que ce sourire nétait que la satisfaction de la voir attendre son autorisation pour ôter le foulard qui la séparait de lui.

Lève-toi lui dit-il doucement en prenant sa main. Il la guida le long du couloir. Elle ne se rendait sans doute pas compte de lobscurité. Elle entendit une porte. Je te laisse tranquille, prends tout ton temps lui dit-il en refermant la porte de la salle de bains dans laquelle il la laissa méditer à la révolution sensorielle qui lavait submergée. Pendant que le bain coulait, elle regarda les marques de bondage sur sa peau. Elle se réfugia dans leau brûlante pour repenser aux émotions ressenties. Elle se caressa pour combler le désir qui semparait delle à nouveau. Elle partit en feignant davoir tout oublié. Il savait quelle avait apprécié le jeu. Elle aimait. Maintenant, elle le savait.

Un mois sétait écoulé quand elle remit le sujet sur la table. Jusqualors, elle avait omis de parler de leur aventure lors de rencontres qui, constatons le, sétaient éparpillées au fil dun calendrier démentiel.

Quand la miss fait comprendre ouvertement à lhomme quelle avait envie de recommencer, celui-ci prêcha le diable. Jai bien réfléchi. Je tassure lui répéta-t-elle à deux reprises. Ils sétaient quittés en convenant quil lappellerait le samedi suivant à 14 heures pour lui indiquer la marche à suivre. A la demi, il navait toujours pas appelé. Elle craqua. Tu en as vraiment très envie constata-t-il pour mieux la faire frémir. Cest daccord. Je tattends. Viens. Mais je veux que tu fasses le chemin complètement nue sous ton manteau. Il sentit son hésitation. Tu voulais jouer. Hé bien, tu joues là. Mais attention. Nespère pas me faire infléchir ma position. Tu viens comme ça, ou tu ne viens pas.

Elle sortit de lappartement avec son fardeau sur les épaules. Elle avait la peur. Nue sous un manteau juste au-dessus du genou, en plein mois de février, en plein Paris, un samedi. Elle marcha cinq minutes dans la rue avant de retrouver sa voiture. Ce jour-là, il nétait pas question de déboutonner le manteau pour conduire ! Elle marcha plus longtemps encore pour rejoindre lappartement de son compagnon de jeu après avoir péniblement trouvé où stationner son véhicule.

La porte dentrée refermée, il la somma sèchement de se débarrasser. Elle se retrouva nue devant lui, lui montrant ses fesses avant de montrer le reste. Il la précéda et lui indiqua de le suivre jusquà son bureau.Elle découvrit le contenu dun placard où était entreposée quantité de trésors excitant la curiosité de la jeune femme. Il la reconduit à lextérieur en lui ordonnant de rester debout là où il lavait menée. Il disparut puis revint en lui tendant une paire de bas résilles après avoir ceint sa taille dun porte-jarretelles aussi banal que noir. Puis il lui donna un soutien gorge noir assorti, aussi défraîchi que le porte-jarretelles. Il était trop petit. Elle se sentait à létroit. Elle lui confia. Arrête, ce nest pas lui qui ne convient pas, ce sont tes mamelles qui sont trop grosses dit-il dun ton monocorde et sarcastique qui la paralysa sur place.

Mets ça sur ton cul : il lui jeta à ses pieds une mini-jupe en vinyle quelle enfila docilement sans même revendiquer une culotte. Moulée par cette matière brillante et bruissante, elle voyait parfaitement que la jupe sarrêtait à mi-cuisses, ne parvenant pas même à dissimuler les jarretelles et les fixations associées.

La veste quelle venait denfiler se boutonnait mais laissait apparaître un décolleté ravageur relevé par laspect unique du vinyle : il lui laissa choisir entre deux paires de chaussures. Des souliers à hauts talons, des talons aiguilles. Elle choisit les premiers. Il lui tendit les seconds. La jeune femme se retrouva sur des talons aiguilles qui narguaient le sol de dix centimètres. Son équilibre était fragile et pourtant, il lentraîna dehors. Arrête de râler et enfile-le dit-il alors quelle tardait à se diriger vers la porte. Une fois dehors, elle navait dautre choix que de mettre le manteau en toile qui sarrêtait juste aux genoux et quil avait pris soin de priver de boutons.

En le suivant vers la rue, elle noua la ceinture autour de sa taille. Ses seins recevaient de plein fouet la fraîcheur de février. Elle ne comprenait pas pourquoi ils prenaient sa voiture. Sa voiture à lui. Pour aller où ? Elle nallait nulle part. À trois arrêts de bus de son lieu de résidence, lhomme laissa la fille senvoler, prête à être abattue en plein vol par le regard des prédateurs mâles. Tu rentres à pieds Tu as vu, cest tout droit, mais avant de rentrer chez moi pour gagner le droit de reprendre tes affaires, tu vas macheter des capotes à la pharmacie qui se trouve au début de ma rue, voilà la somme exacte, au centime près. Je tai mis ça dans une boîte vide. Comme ça tu ne peux pas te tromper. Abasourdie, elle se retrouvait conne à regarder la voiture séloigner.

Elle se mit immédiatement en marche avec cette délicieuse sensation de sêtre faite piégée et humiliée. Elle avait la peur au ventre. Elle avait honte daller acheter des capotes en ayant lair dune pute. Elle avait compris le symbole de sa tenue. Elle redoutait tout autant de ne pas exécuter son ordre. Et navait envisagé quun court instant de fuir fuir où ? Avec le peu dargent quelle avait sur elle ? Sans ses papiers, sans ses clefs, sans sa voiture ? Vêtue comme la dernière des catins ? Lui lattendait près de la pharmacie. Il avait garé sa voiture devant en cachant le caméscope sur la lunette arrière de manière à filmer lentrée et la sortie de la donzelle.

La sortie, il sy trouvait. Son visage avait rosi. Sans doute la conséquence de la marche forcée à dos de talons aiguilles. Peut-être un peu par le trouble que lui inspirait de ressortir dune pharmacie en ayant acheté loutil dune putain, habillée comme une putain, déposant sur la caisse la somme exacte comme une putain bien informée.

Elle ne sattendait pas à le trouver là. Elle se sentait soulagée jusquà ce quil lui demande de lui montrer son achat. Devant extraire du sachet, la boîte fort reconnaissable, visible des passants comme de lil numérique. Et cétait bien lobjectif de son compagnon. Piéger lépouse dont on ne verrait à lécran que la tenue en vinyle maladroitement camouflée par un manteau entrebaîllé et dont la teinte faisait ressortir les résilles de jambes parfaitement cambrées et achevées par le vernis rouge de sublimes souliers.

De retour dans le bureau, elle pensait restituer les affaires prêtées et sen aller. Quand elle sentit lhomme prendre possession de ses bras pour les attacher tendus dans son dos, elle su sêtre à nouveau trompée.

Cette fois-ci, il noua bras, coudes et poignets puis immédiatement après fit revenir sur le buste la corde bien plus épaisse que la cordelette de la première séance. Les seins cernés de bas en haut par double cheminement de corde se nouant en leur milieu pour remonter sur la clavicule, elle se sentait de nouveau chavirée par cette phase qui précède le plaisir. Pour lempêcher de serrer les cuisses, lhomme piégea ses chevilles dans les bracelets en cuir dune barre décartement dune taille honorable, assez longue pour faire écarter les cuisses à nimporte quelle salope. Ces termes humiliants, la demoiselle ny était pas encore habituée et chacun deux transperçait son amour propre.

Avant de se relever après avoir posé la barre, lhomme regarda sous la jupe tendue par les cuisses ouvertes de la victime. Apparemment, ça te fait vraiment beaucoup deffet. Elle se sentait trempée. Ruisselante même. Et même si elle avait un peu honte de laisser cet homme contempler ses lèvres baveuses, elle ne pouvait rien y faire et devait reconnaître quil avait raison. Elle mouillait. Elle mouillait terriblement depuis le début de ces jeux où humiliation et frissons semblaient plaire à son esprit. Suffisamment pour quil commande le corps de se manifester par ces signes dexcitation délicatement relevés par le bourreau.

Parce que ses seins comprimés par les bonnets et pressés par la corde laissaient se dresser des tétons arrogants, elle vit lhomme se présenter devant elle avec un martinet dans la main gauche. Les lanières en latex ne la blesseraient pas. La douleur nen serait même pas vive. Mais à cet instant elle lignorait. Et quand les lanières vinrent caresser pour la première fois son sein droit protégé par létoffe, elle neut quune timide réaction à peine audible.

Dix caresses pour chaque mamelle. Elle les encaissa sans broncher. La main ne prenait pas délan : lhomme fouettait le poignet pour projeter les lanières. La prochaine fois, ce sera plus délicat pour toi ! Tu me supplieras darrêter Là, cétait pour thabituer, pour te faire connaître et tinterroger sur ce que je te réserve. Elle sentait la main provoquer la remontée de la jupe : elle le voyait faire glisser le manche en latex vers son sexe. Il le glissa en elle en une seule traite. Elle lavala. Il le tourna. Le recula et lenfonça de nouveau. Il joua avec ses lèvres. Il samusa à la faire gémir. Ses hanches larges suivaient le mouvement pour mieux accompagner le gode improvisé.

Le manche à peine ressorti de sa chatte pour la énième fois, lhomme lui présenta aux lèvres pour quelle le prenne en bouche. Montre-moi comment tu suces un gode. Il força sans trop avoir besoin dinsister le sanctuaire buccal et pratiqua de manière à ce que le goût de sa propre excitation envahisse sa bouche. Une bouche pleine de la chaleur et du parfum du latex. Quand elle penchait la tête en arrière pour lui échapper, il la suivait et lui imposait encore cette fellation contre-nature. Quand elle crut en avoir terminé, lhomme retourna à la source pour enduire le latex de liqueur destinée aux papilles de la jeune femme. Il sarrêta là. Frustrée, elle le regardait la libérer. Elle essaya de lembrasser pour lamadouer mais lhomme sesquiva et lui retira la veste comme il lavait décidé. Elle se retrouva aussi nue quà son arrivée. Terriblement excitée, il lui aurait demandé quoi que ce soit, je crois quelle laurait fait. La seule chose quil lui demanda, ce fut de rentrer chez elle.

Elle nattendit pas plus dune semaine pour lui proposer de rejouer avec son corps. Elle y prenait goût. Depuis cet après-midi où elle était rentrée frustrée, incapable de se caresser autrement quen repensant à ces deux séances de bondage, elle songeait à recommencer.

Et laide de son complice lui était indispensable.

Il faudra taventurer plus loin la prévint-il. Tu découvriras un monde moins manichéen devait servir de mise en garde. Au diable, je veux continuer avait-elle répondu en guise daccord. La jeune femme avait scellé son sort. Elle avait décidé de sa décadence.

Lhomme avait déjà sorti dun tiroir deux bobines de cordelette noire quand la femme le stoppa dans son élan : jai envie que tu le fasses mais je voudrais être nue, je voudrais que tu me regardes comme ça. Il hocha la tête : elle seffeuillait devant lui. Il se désintéressa du spectacle le temps de mettre un fond musical. Ce nest pas lacid jazz qui ralentissait la miss mais le manque de courage. Comme elle mettait trop de temps à enlever sa culotte, cest lui qui tira dessus. La jeune femme se retrouva le cul nu et le slip sur les cuisses. Elle acheva le travail en dégrafant son soutien-gorge.

Sa lourde poitrine laiteuse se faisait plus discrète quand elle sallongeait. Il avait en effet émis le souhait quelle prenne position sur un coffre en bois qui lui servait pour entreposer de vieux bouquins. Un coffre à peine plus large que ses hanches. Assez long pour sallonger. Elle avait les jambes droites et serrées. Il passa à chaque pied des talons hauts qui prenaient possession de la cheville. Le pied gauche fut le dernier servi. La jambe légèrement pliée, il entreprit de nouer la cordelette noire un peu au milieu du mollet. Deux tours serrés.

Un nud. Il coupa la corde et recommença quelques centimètres sous le genou. Produisit le même geste au-dessus du genou cette fois, puis à mi-cuisse pour terminer. La jeune femme le regardait faire. Elle sentait les zones où la corde lenserrait. Elle avait envie dune caresse sur la zone la plus intime de son être. Il ne sy aventura pas, préférant redescendre et faire à la jambe droite ce quil avait fait à sa sur.

Elle caressait son pubis. Lhomme ravit sa main pour enrouler la corde autour du poignet. Nouée, la corde sen alla mourir au cur dune poignée métallique qui servait à déplacer le coffre : ses doigts pouvaient effleurer sa cuisse, mais en aucun cas se libérer. Lautre poignet symétriquement éloigné du bord, lhomme entreprit alors de refermer son piège. Il plia la jambe gauche du modèle qui voulait être nue. Il fit en sorte que larrière du mollet vienne se coller à la cuisse. Il se servit alors des petits morceaux de cordelettes que la jeune femme lavait vu découper quelques secondes auparavant. Elle sentit la corde qui enserrait son mollet dans la partie supérieure la mordre plus fort : lhomme passait deux doigts entre le lien et la peau afin dy glisser le morceau en coton, pratiquant de même pour le lien qui mordait la partie inférieure de la cuisse. Il fabriqua un nud. Et la terrible sensation pour la victime dêtre contrainte à demeurer ainsi pliée.

En jouant avec langle dinclinaison de sa jambe, la jeune femme parvenait encore à toucher le bois avec la semelle de son soulier gauche. Lhomme changea de côté et emprisonna avec la même minutie la jambe droite. Au fil des secondes, tandis quil emprisonnait la jambe droite, la rousse docile éprouvait une difficulté naissante à maintenir ses membres inférieurs convenablement serrés.

Mais quand lhomme pressa sur la cheville droite pour rapprocher le cerclage en coton du vis-à-vis qui pressait la cuisse à sa moitié, elle prit conscience quil lui serait bientôt difficile dêtre décente. En effet, quand lhomme eut fini de lier la corde enserrant le mollet juste au-dessus de la cheville au cerclage de la cuisse, la position engendrée débouchait sur une vue parfaitement dégagée sur son sexe.

Tu te sens à laise jespère lui dit-il dun ton légèrement sarcastique sans même jeter un regard prolongé à lentrejambe qui souvrait à son regard. Je ne sais pas répondit-elle de sa voix suave. Une voix troublée. Elle lallait être bientôt beaucoup plus. Le complice layant délaissée un court instant pour se saisir dun collier en cuir de belle facture. De belle largeur aussi. Quand il fut refermé sur sa gorge, la jeune femme put en prendre conscience.

Sa nuque sétait raidie sous la pression de cet artifice indispensable pour ce que je projetais larchitecte de ce bondage. Il lui montra à la verticale la longueur du morceau de corde quil venait de couper. Au centre, il fit une boucle quil engagea sur la gorge protégée par le cuir et entrepris de faire plusieurs fois le tour, dun bout de la corde comme de lautre. Partant ensuite vers la poitrine chacun de son côté, le morceau gauche rejoignit le droit au creux de la poitrine pour cheminer entrecroisés jusquau nombril de la jeune femme. Cest lendroit que choisit lhomme pour séparer les deux bouts de corde : lun alla vers la cuisse droite, lautre vers sa sur. Le morceau de corde en question prenait appui sur le lien qui permettait à la partie inférieure du mollet dêtre liée à la moitié de la cuisse. En tirant sur la corde, il obtint le résultat escompté : la jeune femme voyait sa jambe souvrir un peu plus sur lextérieur et lescarpin quitter la surface solide en chêne.

Quand il eut scellé le sort de lautre partie, la jeune femme se débattait vainement pour resserrer ses cuisses. Nul espoir ma chère. Tu es ouverte. Tu voulais être nue. Là, tu les selon ma propre définition. Tu mes offerte. Sans échappatoire possible. Son visage avait changé de teinte. Elle rougissait au fur et à mesure dessais infructueux pour serrer ou reposer ses membres sur le bois. Lhomme prit position sur un tabouret rivé dans laxe des orifices exposés. Moins de deux mètres les séparaient. Elle sépuisait à essayer.

Quand lhomme lui demanda si elle se rasait, elle redoubla defforts pour se dissimuler. Tu nas pas entendu. Ça métonnerait pourtant. Il haussa la voix Je tai demandé si tu te rasais la chatte et jentends obtenir une réponse. Elle répondit dun oui teinté de rancur. Il lui avait arraché linformation. Il lavait intimidée. Elle se sentait déstabilisée et troublée. Elle sen voulait dêtre envahie par lexcitation. Sa morale reprenait brièvement le dessus. Je veux savoir si tu le fais souvent demanda-t-il, certain de connaître la réponse. Un long silence passa. La première syllabe de la question reformulée sapprêtait à humilier la jeune femme quand celle-ci répondit dun ton monocorde quelle faisait le maillot une fois lan. Ce nest pas assez conclut-il. Je verrai répliqua-t-elle doucement pour lamadouer. Ce nétait pas une suggestion, mais un décret lui asséna-t-il en se levant.

Libère moi sil te plait demanda-t-elle. Ce serait trop facile répondit-il en se moquant. Il quitta la pièce. Il revint avec un plateau quil posa sur le tabouret quil déplaça tout près du banc sur lequel il sassit à califourchon, ses genoux maintenant les jambes de la rousse très distinctement écartées.

Ne fais pas ça. Je ne veux pas ! répétait-elle consciente du danger qui la menaçait. Il la félicita pour son sixième sens en lui montrant la paire de ciseaux quelle entendit bientôt se mettre à luvre. Rien ny faisait. Elle avait beau essayer de se relever, de libérer ses mains, donduler sa taille, lhomme continuait. Arrête ! Tu en as envie mais tu ne ladmets pas. Tu étais pourtant prête à aller au diable non ?. Elle continua pourtant à gesticuler et à parler. Excédé, lhomme cessa et se releva. Il faisait les cent pas autour du banc en la regardant. Elle croyait avoir gagné. Il se pencha sur elle comme pour lembrasser. Mais alors que ses yeux plongeaient dans les siens, deux doigts se glissèrent en elle aussi vulgairement quaisément. Tu nen pas envie Je nen crois pas un mot lui dit-il en extrayant ses phalanges humides. Il ramassa le slip qui traînait par terre, sessuya avec puis lengouffra entre les lèvres trop bavardes de la miss qui bientôt allait être lisse.

Il reprit place et ciseaux et se remit à luvre. Résignée, épuisée aussi, la rousse attendait en regardant le plafond et la grande penderie qui ornait le mur nord. Celle dont le sommet recelait le caméscope indiscret qui filmait à son insu toute la scène. Elle entendit un bruit. Les ciseaux sur le bois. Puis le bruit caractéristique dune bombe de mousse à raser. Celle-là même quelle entendait chaque matin quand son mari se rasait. Ses yeux se plissèrent. Elle avait la sensation de toute distinguer, de tout entendre. Lhomme quant à lui voyait et entendait la lame arrachant le poil fraîchement raccourci.

Il marqua une pause le temps de changer de lame et de remettre de la mousse après avoir essuyé le premier passage comme il le nommait. Jamais elle ne sétait sentie aussi humiliée. Jamais un homme ne lavait regardée, vue ou traitée ainsi. Jamais non plus, elle naurait pensé être excitée par pareille situation. Et pourtant, quand lhomme soulevait son fessier pour permettre au rasoir datteindre sa rosette, cest comme de lélectricité qui la traversait. Minutieusement, il lui rendait laspect dune enfant.

Inlassablement, elle imaginait ce que donnerait le reflet dune glace. Immanquablement, elle tentait de se souvenir du doux toucher de son adolescence quand elle était vierge de poils. Inévitablement, elle se demandait comment elle justifierait à son mari un changement aussi radical de sa physionomie intime. Indubitablement, elle espérait que le doigt parcourant la lèvre charnue pour sassurer de la douceur finirait par plonger à elle. Quand il le jugea parfait, lhomme utilisa un peu deau sur la zone terrassée pour rincer les quelques poils que le passage de la serviette finirait dôter. Cest dommage que tu ne puisses pas le voir mais tu as les lèvres toutes roses lui dit-il juste avant de libérer sa bouche.

Son regard soutenait celui du bourreau. Elle fit leffort et actionna brusquement sa nuque pour lembrasser. De ses lèvres asséchées par le bâillon improvisé, elle tenta de retenir celles qui rapidement séloignèrent. Il libéra sa main droite. Immédiatement elle se rendit sur la zone concernée pour effleurer lintimité martyrisée. Immédiatement elle adora.

Même si la jeune femme repensait souvent aux conditions de son rasage, craignant dautre débordement quelle ne pourrait ni contrôler, ni pardonner, elle ne cessait néanmoins de fomenter dautres projets, dautres fantasmes. Au détour dun émail adressé à son amant de corde, elle se laissa même aller à lui demander de soccuper de ses seins au cours dune prochaine séance.

Cette séance approchait. Un dimanche comme un autre. Un dimanche où le mari brillait encore par son absence, lui qui, balourd, avait interprété laction de son épouse comme une tocade destinée à raviver la flamme qui était sensée les unir. Jamais il naurait pu imaginer que lapplication quelle déployait pour rester lisse nétait nullement inspirée par ses beaux yeux. Le regard ténébreux auquel se destinait la douceur virginale devait la flatter quelques heures plus tard.

Quand il sonna à sa porte, elle nen revint pas. Il se tenait là comme si de rien nétait. Elle frissonnait de le savoir ici. Il entra. Comme si de rien nétait. Après tout, l sagissait pour tous dun ami, rien de plus. Elle et lui savaient que ce nétait plus vraiment le cas. Elle ôta sa robe de chambre satinée sur son ordre, lui dévoilant un corps nu encore humide de sa douche. Il la complimenta pour son pubis, elle lui avoua lavoir lissé quelques minutes auparavant. Tu dois le faire plus souvent conclut-il quand elle évoqua les inesthétiques périodes de repousse. Au moins tous les deux jours insista-t-il en la suivant dans la chambre conjugale.

Jai toute la soirée, tu nas pas envie de sortir avant daller chez toi linterrogea-t-elle en enfilant des bas destinés à rejoindre le porte-jarretelles qui ornait désormais sa taille. Je nai pas envie dy aller répondit-il. Ses petits pieds se logèrent au creux descarpins défraîchis. Elle sapprocha de lui. Je veux rester ici réitéra-t-il. Elle prit possession de sa chevelure à laide de sa main et le força à lembrasser. Jai envie de toi dit-elle. Pas comme ça asséna-t-il à la pécheresse comme un avertissement. Comme tu en as envie soulignait-elle en se répondant de baisers dans son cou. Comme une vraie salope. Les vraies salopes commencent toutes à genoux. Elle sexécuta au pied du lit conjugal, accroupie comme une créature du diable, sortant le membre de son caleçon pour immédiatement le prendre en bouche. Goulûment. Profondément. Elle lui donnait vie tout en se caressant doucement, ouverte et écartée.

Lhomme prenait possession de sa bouche en dirigeant le mouvement, en maintenant dune main ferme la tête à la chevelure en bataille. Il lempoigna et lui fit comprendre de se relever en lattirant vers le haut. Les yeux et les lèvres de la jeune femme brillaient.

Tu aimes vraiment ça lança-t-il pour la déstabiliser. Cela neut aucun effet. Il la prit par la taille et la souleva dans les airs. Elle se retrouva le cul sur la commode qui occupait une large place dans la trop petite chambre maritale. Les cuisses légèrement ouvertes, elle attendait déjà que son amant ne vienne sy glisser en le regardant ôter son manteau.

Il retira de la poche un morceau de corde beige comme la couleur qui ornait les murs de la pièce. Lhomme empoigna les frêles poignets et les ramena en arrière. Elle se manifesta dun petit aie auquel il shabituait. Elle se plaignait souvent. Douillette comme une petite fille répétait-il souvent. Il emprisonna ses coudes après avoir basculé son buste en avant, mettant la jeune femme en position bien inconfortable. Il la releva pour la faire quitter le meuble. Les talons à terre, elle fut retournée, faisant face au mur pendant que ses poignets goûtaient au prolongement de la corde qui se noua à leur niveau. Il caressa ses fesses lui faisant part de sa grande envie de prendre possession de son cul. Elle sy préparait. Il nen fit rien.

Préférant user dun autre morceau de corde pour cerner sa taille et orner ses hanches dun double passage redescendant entre ses fesses pour remonter sur le nombril en prenant soin de pénétrer légèrement à lintérieur du sexe de la victime. Celle-ci sentait parfaitement les trois points où résidait la corde : entre ses lèvres, mais aussi de part en part de celles-ci, tout contre lintérieur de la cuisse, assez tendue pour presser le sexe, resserrer les lèvres mieux préparées ainsi au travail du coton.

Elle lui fit face de nouveau. Un sourire inondait son visage. Lhomme apprécia et se sentit encouragé dans son supplice. Plongeant dans lautre poche du manteau jeté sur le lit, il en sortait un rouleau de ruban adhésif dont il découpa deux larges bandes quil nappliqua pas immédiatement.

Il lui commanda de reprendre le travail de sa bouche experte. Elle sagenouilla avec autant de difficulté que de précaution pour reprendre en bouche le sexe parfaitement éveillé de son amant. Brusquement, elle sentit sa bouche envahie par une salve brûlante et écurante. Lhomme lui empêcha physiquement de fuir en maintenant fermement sa tête en place. Quand elle réussit enfin à croiser son regard, lhomme dirigeait vers elle ladhésif quil lui destinait depuis un bon moment. Il passa plusieurs fois sa main sur la bouche et les joues de la promise jusquà lapparition des lèvres sous ladhésif médical. Il pouvait alors appliquer le deuxième morceau, plus long celui-ci, afin dempêcher toute possibilité de libération anticipée à la prisonnière.

Prisonnière de son parfum. Prisonnière de son goût. Prisonnière de son emprise. Elle ne produisait plus que des paroles assourdies. Incompréhensible, il ne cherchait dailleurs pas à le faire quand il la releva pour emprisonner chevilles et genoux au moyen dune corde serrée à son maximum. À chaque nud, elle écarquillait les yeux comme au premier jour. Il adorait ça. Trouvant ce regard particulièrement sensuel.

Elle quitta le sol, soulevée par les bras puissants de son ami. Elle sattendait à atterrir sur le lit, il la posa sur la commode sans prendre peine denlever les quelques bibelots. Une claque sur les fesses ne lui ferait pas de mal. Il lui donna un peu plus de place en virant les babioles encombrantes et inappropriées. Ça ne va pas dit-il dubitatif en prenant la pose. Tu as la moitié des jambes dans le vide ajouta-t-il en souriant, prenant un morceau de corde. Elle eut beau gémir et se trémousser, rien ne laurait empêché de relier les chevilles aux poignets, entraînant la jeune femme sur un terrain particulièrement contraignant pour elle.

Il sassit sur le lit pour la contempler : la tête haute, les bras joints et pliés, les mains crispées, les talons hauts perchés, les seins appuyés sur limitation bois de la commode.

Il la regardait plus encore quand après sêtre lentement débattue, la jeune femme nécessitait de reprendre force et oxygène, abaissant sa chevelure et inclinant la tête, allongeant le buste en écrasant ses mamelles sur la surface plane que son pubis quittait le moment dune courte ascension provoquée par lobligation de soulager les bras dun trop grand tiraillement. Tu es magnifique comme ça dit-il avant de sabsenter pour revenir avec lappareil photo de son mari. Il prit deux clichés : énervée et résignée. Tu lui diras que je suis passé pour lui emprunter déclara-t-il avant de le poser sur le lit. Tu veux peut-être que je te soulage un peu ? demanda le bourreau certain de connaître la réponse de la victime. Il traînassait. Elle grommelait. Linterpellait sourdement. Je narrive pas à enlever ce nud, tu as des ciseaux quelque part ? lui dit-il avec un large sourire et approchant son visage du sien. Elle fit les gros yeux et grommela encore. Suis-je bête, tu ne peux pas répondre. Tant pis, je vais chercher tout seul asséna-t-il narquois.

Quand il revint, la jeune femme nen pouvait plus. Elle avait espéré son retour cinq grosses minutes, lui revint avec des ciseaux et un verre de soda. Il coupa la corde qui reliait les membres inférieurs aux membres supérieurs.

La jeune femme soupira, étendant ses jambes tout en sallongeant exténuée. Elle récupérait. Il la laissait. Il savait combien cette position avait dû léprouver. Il soccupa en fouillant dans les tiroirs de la commode. Il referma le tiroir accompagnant le geste de sa puissante voix. Cest bien triste tout ça La paume glissa sur son biceps droit, la jeune femme devait suivre lhomme et se laisser relever. Une fois au sol, elle devait le suivre. Elle ne voulait pas avancer de peur de tomber. Au fond, elle trouvait ça ridicule constatant quun effort démesuré ne permettait davancer que de quelques centimètres. Mais quand ses doigts glissèrent entre son pubis et la corde qui pénétrait doublement ses lèvres pour lattirer vers lavant, elle se mit miraculeusement à abandonner toute résistance.

La minuscule buanderie était pourtant à deux pas de la chambre. Léternité lui semblait sécouler pour y arriver. Jai si chaud pensait-elle en se déplaçant entravée comme jamais. Lhomme ferma les stores devant lesquels il lui fit signe de sarrêter. Là, il libéra ses coudes et caressait ses seins durant de longues secondes. Le téton saillant, la taille qui ondule sous les caresses sont des signes qui ne trompent pas. Quand ce fut au tour des poignets dêtre libre, elle chercha à caresser les jambes et le torse de lhomme qui se trouvait derrière elle mais qui bien vite changea de place.

Lui faisant face, les yeux plongés dans les siens, il profita des mains baladeuses de son amie pour empoigner fermement les poignets. Elle gémissait, le regardait, le commandait de la prendre. Elle oubliait son bâillon. Elle ne prêtait guère plus dattention à la corde reprenant possession de ses poignets. Quand il monta sur le marchepied, elle le regarda sélever à ses côtés et jeta un il sur son objectif. Elle comprit en le voyant enrouler la corde autour de la canalisation du chauffage central.

Le tuyau traversait la pièce à deux mètres du sol. Il faisait faire deux tours à la corde puis quitta le marchepied en gardant le précieux sésame en mains. Leurs regards se croisèrent. Ses yeux se plissèrent. Les siens sécarquillèrent. Rapidement, les bras ne furent plus levés mais tirés par le morceau qui courait autour de la canalisation. Lorsque les bras furent tendus, plus encore que les jambes de la miss au visage pressé par ses avants bras, lhomme cessa lascension et noua le lien à une canalisation deau qui serpentait près du sol. La miss avait les yeux fermés. Elle savourait. Elle imaginait. Lhomme lui parlait. Elle partait dans ses rêves. Mais quand il rappela à la jeune femme la demande quelle avait formulée concernant ses seins, elle rouvrit les yeux immédiatement. Il enleva une pince à linge inutile sur lun des séchoirs et sen servit comme dune arme : il lui infligea la douce morsure non loin du mamelon gauche. Elle grimaça mais lui ne voyait que lencouragement de ses yeux. Rien ne larrêta. Rien sauf la peur de manquer de pinces libres. Alors il sarrêta pour le sein gauche. La jeune femme, elle, était comblée de sensations, elle ne savait plus sur quelle zone concentrer ses pensées.

8 pinces à linges ornaient son sein gauche. 8 le chiffre défilait en tête après quil les eut comptées à voix haute à chaque mise en place. La huitième fut la plus douloureuse, la plus délicieuse aussi : elle prenait le téton pour ne plus le lâcher. Il en plaça deux de plus sur le sein droit. 10 pinces. Parce que celui-ci est un plus gros que lautre plaisantait-il en infligeant la neuvième morsure qui plissait le sein au-dessus du mamelon. Maintenant, il ne reste plus à attendre que tu sèches dit-il en riant. Elle crut à une de ces plaisanteries auxquelles elle avait fini par sattacher. Quand il se servit dune éponge gorgée deau pour répandre une douche glacée sur sa poitrine, elle comprit quil ne plaisantait pas.

Leau coulait sur son ventre, par terre, sinsinuait entre la corde et ses chairs intimes. Lui, quitta la pièce après avoir monté le chauffage et refermé la porte. Elle demeura seule avec ses pensées comme lors de la première séance. Mais cette fois-ci, la contrainte était toute autre et la douleur naissait doucement mais sûrement.

Il revint rapidement. Quelques minutes à peine après lavoir abandonnée. Elle ferma les yeux sous la vivacité du flash. Il troqua lappareil pour les ciseaux et libéra les chevilles et les genoux de lépouse encore désirable. En voulant couper la corde qui mordait le ventre, il régla son compte au porte-jarretelles. Il sexcusa. Je ten achèterai de bien plus beaux. De bien plus pervers aussi lui susurra-t-il à loreille. Il embrassa sa nuque et la pénétra par derrière. Elle sentit enfin son amant glisser en elle. Son sexe affrontant le sien en duel.

Un combat égal ou presque puisque à chaque assaut, lhomme se servait de ses mains soit pour caresser ses lèvres, soit pour chatouiller son aisselle, soit pour enlever une pince en lui arrachant un soupir encore plus prononcé que les autres.

Quand il la quitta en début de soirée, les traces de corde et de pincement avaient disparu. Elle conservait néanmoins le souvenir dun dimanche après-midi pas comme les autres.

Plus de quatre semaines sécoulèrent sans que les deux malfaiteurs ne puissent se voir pour jouer. Leurs entrevues se limitaient à de chastes entrevues sous la surveillance dun mari aveugle mais renforçant sa présence avant un déplacement à létranger. Il sabsentait rarement aussi longtemps. Elle savait que le dominant chercherait à en abuser. La jeune femme navait rien contre. Bien au contraire. Elle songeait souvent aux surprises que lui réservait la suite de son ascension débordante de soumission. Elle y réfléchissait au volant de sa berline dévalant lautoroute qui la ramenait à la capitale après avoir mené son époux à laéroport. Elle y pensait que lécran digital de son portable se teinta en vert. Elle prit la ligne. Cétait lui. Lautre. Lunique. À peine avait-elle répondu à la question du lieu quil lui ordonna de sarrêter à la dernière station-service avant Paris.

Assise dans le noir depuis bientôt une heure, la jeune femme écrasait sa cinquième cigarette quand la voiture apparue dans le rétroviseur lui fit un appel de phares. Elle ouvrit sa porte pour le rejoindre mais son portable sonna. Elle devait reprendre le volant et suivre ses ordres. Ils roulèrent un bon moment en convoi, lui surveillant les parages et décidant du lieu. Les deux véhicules senfoncèrent dans un chemin forestier où prirent place les deux engins côte à côte. Elle quitta la chaleur de lhabitacle pour lobscurité étonnamment douce pour une nuit printanière. Son cur battait déjà la chamade. Elle commençait à trouver excitant de tromper son mari.

Ils se faisaient désormais face. Lun contre lautre. Elle lembrassa tendrement. Il répliqua avec vigueur, enserrant chacun de ses bras dune main puissante et ferme. Il naimait pas quand elle lembrassait comme une femme, les bras autour du cou. Il laimait quand elle recevait son baiser comme une victime. Sans en avoir le choix.

Il lui ordonna de quitter sa robe. Il la lança sur le siège du passager. Le soutien-gorge devait suivre. Les bretelles caressaient encore ses épaules quune main encercla le sein gauche afin de le palper, le soupeser, le malaxer comme une marchandise acquise. Tu noublies rien ?, elle lui confia sa culotte dont il aimait le parfum. Il huma lodeur de son sexe et projeta le coton de la lingerie tiède à lintérieur de sa voiture.

Sa main droite examina la dentelle des bas auto-fixants. Il hésitait. Tu peux les garder, il ne fait pas si chaud après tout. Malgré lobscurité partielle due à la lumière des feux allumés, elle vit son sourire. Vous savez quelle ne peut y résister. Aussi, quand il lentraîna vers un arbre inondé par la lumière artificielle, elle accepta. Son corps lui semblait encore plus nu quil ne létait vraiment. La lumière blanche, la violence et lintensité développées violaient sa pudeur.

Lhomme se recula pour mieux ladmirer. Et aller chercher dans la voiture rouge du couple le masque que la jeune femme utilisait parfois pour faire une sieste éclair entre deux rendez-vous. Elle se sentait seule au milieu de la lumière, préférant montrer ses fesses que le recto. Elle lentendit marcher vers elle. Lobscurité prit possession delle. Lélastique serrait sa tête, le masque la protégeait de la lumière. Isolée du monde, elle se laissait guider.

Quand elle sentit lécorce dun arbre effleurer sa peau, elle chercha à palper le tronc de ses mains. Au même instant, lhomme se blottit contre elle, contre ses fesses, elle sentait le désir se manifester, elle nimaginait pas quil la bloquerait en la pressant contre lécorce pendant quil ficelait efficacement son bras droit en hauteur, lavant-bras à angle droit, parallèle au tronc qui semblait se séparer en deux parties.

Elle ne résista pas vraiment quand lhomme voulut ficeler le bras et le poignet gauche à la manière de son homologue : la femme se retrouvant le bras gauche légèrement en arrière, suivant le tronc siamois qui vivait sa vie différemment de lautre partie. La jeune femme ne pouvait le voir mais lhomme admirait la cambrure que provoquait cette position. Il se retira laissant la jeune femme capable déloigner son ventre de lécorce un bref instant. La cordelette allait rapidement réunir le bas-ventre, les cuisses et le tronc avant sa division. En descendant, tournoyant autour des mollets, il décida de forcer les chevilles à demeurer serrées. Il aurait souhaité emprisonné les talons hauts de la victime mais il navai

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