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Trahisons, ou le Retour de la Grande – Chapitre 23




Un nouveau jour passa. La nuit était tombée sur le repaire de la maîtresse. Toutes les filles du harem dormaient maintenant à poings fermés, au terme d’une soirée-cul qui avait été suivie d’un court mais important briefing de la part de Lady D :

— À partir de maintenant, et suite à l’important changement survenu dans sa vie, Evnika ne sera plus votre maîtresse ni votre dominatrice. Elle m’a de plus chargée de vous annoncer qu’elle vous adressera elle-même la parole demain afin de vous présenter sa vision des choses à venir, de même que… ses plus profonds regrets à votre égard. J’assumerai temporairement son ancien rôle, le temps qu’un nouvel ordre prenne place dans ce milieu où nous vivons.

— Vous devez également toutes savoir et comprendre que Tyranny, malgré les erreurs qu’elle a commises envers vous et qu’elle regrette sincèrement, a largement contribué au mouvement de délivrance d’Evnika. Depuis les tout débuts, son objectif était de voir votre maîtresse revenir dans son bon sens afin qu’elle mette fin à ses excès à votre endroit et qu’elle cesse de semer la terreur parmi vous. Vous devez toutes lui être redevables pour cela. Je connais cette fille depuis plusieurs années et je crois qu’elle possède les compétences requises pour éventuellement remplacer Madame Kristensen comme dominatrice au sein de votre groupe. C’est donc à ce titre que je vous demanderai de la respecter et, dans la mesure du possible, de vous montrer fines avec elle et de l’aimer.

C’est avec d’ostensibles soupirs de soulagement et des sourires d’encouragement que ces annonces avaient été accueillies. Maternelle à ses heures, et pour leur bonheur, Sophie avait ensuite pris le temps de border affectueusement au lit chacune de ses filles’, gratifiant qui d’un langoureux frenchkiss, qui de chatouilles au clitoris, qui dans l’anus de douces glisses.

Quelque peu exténuée bien que satisfaite de ses dernières interventions, elle regagna la chambre où dormaient paisiblement Alicia et Catherine, toutes deux enlacées sous la couette. Dans la pièce voisine, Evnika poursuivait ses doux traitements à l’endroit du corps meurtri de Tyranny, ayant entrepris chez elle un nettoyage complet aux enzymes naturelles, reconnues pour leurs propriétés particulièrement cicatrisantes.

Sophie était depuis la fin de la soirée restée en tenue d’Ève, toutes les langues du harem ayant étalé leur salive sur sa chatte lisse et épilée. Affichant un sourire coquin, celle qui voulait profiter de ce dernier moment de domination secoua d’un geste brusque la femme aux cheveux d’ébène :

— Allez, traîtresse, debout !

— Hein ? Qu’est-ce que c’est ? demanda Alicia en se frottant les yeux.

— Allez, lève-toi et viens me faire face. C’est l’heure.

— L’heure de quoi ? Il n’est que deux heures…

— J’ai décidé quelle serait ta punition pour ce que tu m’as fait, alors viens.

— Mais Sophie…

— Je suis ta maîtresse, connasse ! Pas ta Sophie, ni ta biche, ni ta poulette, ni ta puce ! la corrigea l’autre d’une voix forte qui avait maintenant tiré Catherine de son sommeil.

Alicia n’était revêtue que d’une petite culotte turquoise très échancrée exposant gracieusement un papillon brodé en avant et hardiment ses fesses d’athlète en arrière. Elle se leva, remit ses lunettes et s’avança vers l’autre en se grattant les seins.

— Lâche tes tétons et viens m’embrasser là, ordonna la maîtresse en désignant son mamelon gauche percé.

Sans dire un mot, la femme apposa doucement ses lèvres sur la pointe de la mamelle de Sophie, goûtant au passage le métal doré dont était fait l’anneau qui la décorait.

— Tout doux, hein, il est encore sensible, avertit la jeune.

De doux baisers aspirant à peine le mamelon encore légèrement endolori furent déposés à l’endroit qui avait été le siège d’une récente et douloureuse trahison. Le souvenir de l’événement provoqua chez Alicia un léger haut-le-cur, accompagné d’un bref spasme abdominal annonçant un épisode de remords.

Sophie gardait les yeux fermés et, malgré l’hypersensibilité de son nichon, appréciait ce moment de retrouvailles entre sa poitrine et la bouche de sa partenaire.

— Embrasse l’autre, maintenant, demanda-t-elle en présentant le sein droit. Il ne faut pas faire de jaloux.

C’est sans tarder qu’Alicia obtempéra, y mettant cette fois-ci un peu plus d’avidité. Son cur battait maintenant la chamade alors qu’elle regoûtait à la délicate poitrine juvénile de sa copine de toujours. De faibles gémissements témoignant à la fois d’un vif plaisir mais également d’un immense chagrin s’échappaient de sa gorge. Des larmes silencieuses coulaient à présent le long de ses joues. Sophie demeurait debout, l’air impassible, dissimulant pourtant le brûlant désir qui la dévorait.

L’ordre qui suivit fut reçu comme une morsure en plein cur :

— Tu peux maintenant mettre les mains sur moi, si tu désires.

Tout en gardant les lèvres sur le mamelon droit, la femme posa avec un brin d’hésitation mêlé de crainte ses deux mains sur les flancs soyeux de celle dont elle était toujours éperdument amoureuse. Ne tenant plus, Alicia tomba à genoux aux pieds de sa biche, laissant glisser ses mains dans le dos puis sur les fesses de l’autre, le front appuyé contre son bas-ventre. Provenant d’un sexe chaud et humide, les vapeurs enivrantes enveloppant son odorat finirent de mettre son cur en morceaux. D’une voix chevrotante, elle craqua face à l’amour de sa vie :

— Oh, Soph…, Maîtresse ! Ne plus pouvoir prononcer votre nom est devenu un supplice pour moi ! Je suis tellement désolée ! J’ai mal agi, je le sais. Nous avons toutes agi sans réfléchir, mais c’est parce que nous étions si désireuses de voir Evnika libérée de cette malédiction !

Alicia leva vers la femme qu’elle avait blessée des yeux noyés de larmes et lui adressa un pathétique regard alors que l’autre, silencieuse, continuait de la toiser de haut :

— Je sais que je ne suis plus digne de vous, ni de votre amour, mais sachez ceci : je vous aime toujours ! Je ne pourrai jamais en aimer d’autres. Je suis tellement malheureuse, si vous saviez !

Sophie laissa son regard parcourir ce corps tremblant et repentant. Certes, Alicia avait commis une bourde, probablement la pire de sa vie. Mais Sophie n’avait-elle pas elle-même été à l’origine de nombreuses gaffes au cours de la sienne, mettant plus qu’à son tour son gros minet dans l’embarras ? N’en avait-elle pas, à chaque fois, obtenu un inconditionnel pardon, accordé au nom de leur éternel et indéfectible amour ?

La fille s’agenouilla à son tour et enlaça la femme en pleurs. Faisant abstraction de la douleur ainsi générée à son sein gauche, elle la serra de toutes ses forces et mit fin au calvaire de sa bien-aimée :

— Ali, ma belle Ali, c’est fini ! Sache que je ne t’en veux plus et que je t’aime toujours.

Les regards des deux femmes se croisèrent.

— Evnika m’a expliqué à quel point votre geste était primordial. C’était nécessaire de le faire. Vous DEVIEZ le faire. Et elle vous en est très reconnaissante. Ali, veux-tu me reprendre pour épouse ?

— Oh, Sophie, ma belle biche ! Oui, et je veux être à toi pour toujours !

La suite se devine facilement. Les deux filles scellèrent la fin de ce chapitre de leur vie amoureuse en se fondant dans un baiser truffé de discrets gémissements de joie et de plaisir.

— Hé ho ! les interpella Catherine qui avait depuis le lit assisté à l’émouvante scène de réconciliation, wô, les tourterelles ! Vous n’êtes pas seules ici, mesdemoiselles !

À peine gênées d’avoir été surprises dans ce moment d’intimité entre amoureuses, les deux filles se tournèrent vers la blonde, arborant chacune son plus beau sourire.

— Qu’est-ce que je deviens, là-dedans, moi ? J’suis pas un coton, moi !

— Tu redeviens notre amante chérie ! fit la jeune dont les courts cheveux violets trahissaient déjà de rousses repousses, tout en raccompagnant l’autre en direction de la couchette.

-… et notre femme de ménage à Saint-Hyacinthe, renchérit Alicia à la blague. Tu es si craquante dans ton costume de soubrette !

Maintenant impatiente de regoûter à l’intimité de celle qui lui était de nouveau promise, Alicia adressa une coquine requête :

— Si je peux de nouveau t’appeler ma belle biche, me laisseras-tu lécher ton joli clito maintenant ?

— Pas avant la nuit de noces ! s’opposa Sophie.

Constatant l’expression débinée d’Alicia, la fille mit rapidement fin à son espièglerie :

— Allez, pas de problème, mon beau minou. Viens. Tu auras été la onzième à le faire, à souère.

Sans attendre davantage, Alicia saisit Sophie par les cuisses et engouffra sa langue avide dans son conin, reconnaissant aux différents parfums qui l’enveloppaient que d’autres avaient déjà laissé leur carte de visite.

— Moi, je serai la douzième ! clama Catherine qui se manifesta soudain comme si la tenancière du bar venait d’annoncer son last call.

Tout en caressant de la langue et des lèvres le bouton congestionné de sa copine, Alicia ne pouvait retenir ses réflexions coquines :

— Ouais, grosse soirée pour toi, à ce que je peux constater ! Baisée par dix filles le même soir, c’est vraiment un gros travail intensif.

— C’est comme quand tu dois t’occuper de dix patients aux Soins Intensifs : c’est beaucoup d’ouvrage…

— Oui, mais moi, je compte sur une équipe pour m’aider…

— Ben justement, moi je suis seule à me taper tout le boulot. Ce n’est pas une sinécure, prendre soin d’un harem ! conclut faussement Sophie le plus sérieusement du monde. Et puis, coudonc ! Étais-tu jalouse de mes amours ?

— Au contraire, affirma l’autre. Tu as été si bonne avec toutes ces pauvres filles. Leurs vies en auront été transformées. Mais je n’ai jamais eu l’habitude de partager ma femme avec un harem, tu comprends ?

— Elles adoraient me lécher le clito et le faire grossir. Pouvais-je les priver de ce délicieux plaisir ?

Sophie ajouta, plus sérieusement :

— Mais je ne suis pas une leader comme toi, mon minou. Par moments, je ne la trouvais vraiment pas facile. Je préfère de beaucoup te suivre et me laisser transporter par tes idées, même les plus saugrenues…

— Tu as agi selon ton cur, ma belle bibiche. C’est ce dont tes filles avaient besoin. Pas d’un esprit trop rationnel comme le mien.

Les fiancées s’embrassèrent une nouvelle fois, partageant le bouquet d’amour de leur intimité retrouvée. Sophie reprit :

— Je veux t’épouser à nouveau et être cette fois-ci toute à toi, et rien qu’à toi.

Catherine qui, à son tour, s’était mise à brouter le minou qui lui était offert leva une tête inquiète.

— Et aussi un peu à toi, cocotte ! compléta Sophie à la satisfaction de la blonde.

— Je suis si heureuse de te retrouver, Sosoph, fit Catherine à son tour. Tes lèvres me manquaient tellement !

— Quelles lèvres ? demanda l’espiègle gamine.

— Ben… toutes ! Tes belles babines pis ton beau minou !

*** Une arche double constituée de fleurs printanières ornait le centre de la pièce. Se faisant discrètement entendre, une douce mélodie jouée au violon meublait de sérénité ce moment solennel. Pour la circonstance, toutes les filles du groupe de soumises ainsi que la célébrante avaient revêtu leurs plus belles guêpières, ainsi que leurs plus affriolantes dentelles. Talons-aiguilles et bas à mi-cuisses suspendus à des jarretelles pour toutes, il va sans dire, de même que gants assortis allant aux coudes. Alicia, Sophie, Evnika et Amélia étrennaient chacune un aguichant bikini, bleu et turquoise chez Sophie et Alicia, dans les teintes de rose pour les deux autres, laissant deviner sur le soutif de chacune des seins qui pointaient sans vergogne et dans l’ensemble une géométrie de courbures féminines à faire baver des nonnes.

Geneviève Lalonde, alias Tyranny, se tenait devant elles, calme et posée, l’air solennel. Elle s’adressa au premier couple :

— Mademoiselle LeBel, acceptez-vous de prendre pour épouse Sophie Durocher ici présente, de l’aimer, de la chérir et de la protéger aussi longtemps que Dieu vous prêtera vie ?

— Oui, je le veux, répondit tout bas Alicia, le trémolo dans la voix.

— Mademoiselle Durocher, acceptez-vous de prendre pour épouse Alicia LeBel ici présente, de l’aimer, de…

Telle une gamine à qui on offre une glace lors d’une canicule, Sophie la coupa, provoquant les ricanements de l’assistance :

— Oui, oui, oui, je la veux !

— Hum-hum, reprit Tyranny, dissimulant difficilement un sourire complice, je vous déclare donc toutes deux, Alicia et Sophie, épouses pour la vie. Alicia, vous pouvez embrasser votre mariée.

Les deux s’approchèrent, Sophie offrant sa bouche à sa conjointe renouvelée. Sitôt le baiser officiel échangé, la petite abaissa silencieusement sa bretelle gauche, exposant la nudité de son sein, et invita Alicia à embrasser le mamelon percé et toujours orné de son anneau, entraînant tout le groupe ainsi surpris dans un éclat de rire général.

Se tournant vers l’autre couple, la célébrante reprit la cérémonie :

— Mademoiselle Kristensen, acceptez-vous de prendre pour épouse Amélia Sanchez ici présente, de l’aimer, de la chérir et de la protéger aussi longtemps que Dieu vous prêtera vie ?

— Oui, je le veux, annonça Evnika, tout sourire.

— Mademoiselle Sanchez, acceptez-vous de prendre pour épouse Evnika Kristensen ici présente, de l’aimer, de la chérir et de la protéger aussi longtemps que Dieu vous prêtera vie ?

— Oh oui, je le veux, répondit la jeune Amélia, ne pouvant contenir ni son désir ni son bonheur.

— Je vous déclare donc toutes deux, Evnika et Amélia, épouses pour la vie. Evnika, vous pouvez embrasser votre mariée.

Les deux femmes s’embrassèrent sous une nouvelle salve d’applaudissements et se joignirent à l’autre couple de mariées qui attendaient, également émues devant la scène.

— Nous allons maintenant assister à l’échange des alliances, annonça Tyranny.

Alicia et Sophie s’avancèrent d’abord. Prenant chacune une bague en or, elles l’enfilèrent en douceur au doigt de leur conjointe respective. Souriante et les joues mouillées de larmes, Sophie leva ensuite sa main, émue d’admiration devant le diamant qui de ses mille feux scellait les liens renouvelés avec sa belle Alicia, son amie d’enfance, sa confidente d’adolescence, son éternel amour.

Evnika et Amélia, quant à elles, avaient d’un commun accord opté pour des symboles plus singuliers, bien que très significatifs dans les circonstances. La Grande, comme elle s’était toujours fait appeler alors qu’elle dominait son harem, avait toujours fait évoluer ses soumises dans une constante atmosphère où l’intimité personnelle et la pudeur étaient devenues tabous et où chaque fille n’avait de secret pour personne en ce qui pouvait concerner son anatomie et ses pratiques sexuelles.

Pour sa part, Amélia, cette timide jeune fille dont Sophie avait pris la décision de respecter la virginité lors de leur première rencontre intime, s’était découvert, grâce à cette dernière, non seulement son net penchant pour les relations saphiques, mais également cette petite perversité qui caractérisait maintenant ses goûts sexuels.

Ce fut donc sans surprise que l’on vit Tyranny présenter à ce nouveau couple lesbien un coussin sur lequel reposaient deux magnifiques rosebuds ornés chacun d’un diamant et gravés des initiales des amoureuses nouvellement unies dans les liens du mariage.

Amélia fut la première à baisser sa culotte et à s’incliner afin de présenter un petit cul, à l’aspect encore juvénile, à la vue de l’assistance. Ayant saisi le bijou anal, Evnika le trempa dans le godet de lubrifiant, écarta des fesses chaudes et rosées et exposa un anus fébrilement dans l’attente. Doucement le plug prit place dans le sphincter, laissant briller du fondement de la jeune un éclat de lumière qui alluma dans l’assistance une clameur d’admiration.

À son tour, Evnika exposa son intimité aux filles qu’elle avait toujours dominées. Le geste entraîna toutefois un surprenant mais amusant concert de sifflements d’admiration devant cette anatomie maintenant plus que désirable, arborant des couleurs chair et une aguichante tiédeur qui s’offraient maintenant agréablement aux yeux.

L’échange terminé, les vêtements furent finalement réajustés sur les envoûtantes hanches des mariées qui s’unirent à nouveau dans un tendre baiser nuptial, sous des applaudissements nourris et des cris de joie.

*** Le souper des noces réunit une toute dernière fois l’ensemble des personnages de cet épisode. Face à face, les deux couples de mariées se faisaient mutuellement part de leurs projets à venir.

— Je retourne en Norvège, annonça sans surprise Evnika. Je vais faire découvrir à ma petite femme mon beau pays d’origine !

Amélia souriait en silence tout en se dandinant sur son siège.

— Ça va, ma belle ? demanda Evnika. Tu sembles mal à l’aise.

— Au contraire ! C’est le plus beau jour de ma vie, fit la jeune en riant. C’est le plug anal, chérie. Il me donne tellement d’agréables sensations ! Il me fait constamment penser à toi, mon amour. Et ma culotte est déjà toute mouillée !

— Hum-hum, fit remarquer Alicia à la blague. J’ai la nette impression que la nuit de noces ne va pas tarder à commencer !

— Evnika va faire de toi une vraie petite salope ! plaisanta à son tour Sophie tout bas à l’endroit de la jeune mariée.

— Ne l’écoute pas, intervint Evnika en serrant très fort sa jeune épouse contre elle. Tu ne peux pas savoir ce dont Sophie est capable quand elle se donne à une autre femme !

— Sophie, je vous suis tellement reconnaissante de m’avoir initiée aux plaisirs saphiques, affirma Amélia. Vous étiez d’une telle douceur avec nous toutes, vos filles soumises. Je ne l’oublierai jamais.

— On pourra s’adonner à des petits jeux sado-maso aussi, cocotte, si tu veux, proposa Evnika à la jeune ingénue. Je compte récupérer quelques petites babioles avant de m’envoler d’ici…

— Oh oui, j’aimerais tellement, d’autant plus que ça nous rappellera de bons souvenirs…

— Je l’avais dit, insista Sophie : une petite cochonne en devenir. Tu devras te montrer prudente, Evnika ! blagua-t-elle encore.

— Au fait, fit remarquer l’autre, je compte bien vous redonner vos points-récompenses, à Alicia et toi…

— Gardez les Air Miles, répondit Alicia. On vous en fait cadeau. Ils serviront à défrayer vos billets d’avion pour la Norvège. Mais on va reprendre les points de Canadian Tire et de La Baie. Je ne crois pas que ces magasins existent dans ton pays !

— Merci de tout cur, mes chéries. Et sachez que je n’oublierai jamais tout ce que vous avez fait pour moi. Votre présence ici aura été une bénédiction, une grande délivrance. Vous avez toutes les trois mis de la couleur dans ma vie. Grâce à vous, je sais maintenant ce qu’est l’Amour, le vrai, le sincère. Et je repars d’ici avec une nouvelle compagne, ma belle Amélia. Elle me rappelle tellement ma petite sur Olga ! Je vais aimer ma femme et la cajoler comme j’aurais dû le faire pour ma défunte sur.

— Oh ! Et j’y pense, Alicia chérie, reprit la jeune psychologue à l’adresse de sa moitié renouvelée, maintenant qu’on est remariées, où crois-tu qu’on devrait faire notre prochain voyage de noces ?

— À Saint-Hyacinthe cette fois-ci, mon beau bébé, répondit l’autre sans hésitation. Qui sait, nous y trouverons peut-être une plage de nudistes sur le bord de la Yamaska ? En tout cas, on sera déjà rendues chez nous.

— Ben laisse donc faire, d’abord. L’eau est assez frette de même. J’pense que je vais plutôt me contenter de me faire dorer la couenne dans notre cour, en petite petite tenue…

— En petite petite toute nue, tu veux dire ? la taquina Catherine alias la Soubrette. Et quand j’aurai fini de faire le ménage de votre chambre, je vous rejoindrai afin de vous servir à chacune un délicieux massage aux huiles essentielles. Lichettes sur le clito inclus !

Les adieux se firent dans les larmes et des étreintes sans fin. Tyranny salua une dernière fois Sophie, Alicia et Catherine.

— Je t’aime, Sophie, lui affirma son ancienne collègue d’études universitaires Geneviève, alias Tyranny, en la serrant dans ses bras. Et j’ai un aveu à te faire.

— Je t’écoute ma belle, fit l’autre.

— Je savais que c’était toi qui délivrerais notre dominatrice de son triste sort. Je le savais depuis le début. Comme je connaissais depuis longtemps la pureté de ton cur, j’ai remercié le Ciel quand Evnika m’a chargée de te traquer puis de procéder à ton enlèvement.

Geneviève fit une pause, puis reprit :

— Et lorsque tu as pris la décision de revenir au repaire en compagnie de ta femme, prêtes à vous sacrifier, tu as exaucé mon désir le plus cher. Je ne vous oublierai jamais, aucune de vous trois !

Evnika, sur le conseil de Sophie, avait légué son harem à Tyranny, le pardon de ce dernier lui ayant été accordé. Comptant sur des ressources financières abondantes, la riche héritière norvégienne avait assuré le groupe de son entier soutien matériel.

Geneviève Lalonde resta donc en compagnie de ces filles dont la majorité avait abandonné une vie de misère sociale pour connaître de meilleures conditions d’existence, la protection ainsi que les plaisirs pervers que procurent les activités BDSM entre personnes consentantes.

Les trois gouines maskoutaines ainsi que le nouveau couple de mariées avaient quitté le repaire afin de poursuivre leurs vies, laissant seules Tyranny et ses nouvelles soumises. La nouvelle maîtresse des lieux avait réuni son groupe dans la grande salle d’activités de l’installation.

— Pour nous commence une nouvelle période de bonheur, les enfants, leur annonça-t-elle avec douceur. J’espère être à la hauteur de vos attentes comme dominatrice et être en mesure de satisfaire tous vos caprices. Nous partagerons les mêmes plaisirs. Ce sera donc donnant-donnant, mes belles chéries !

Un vent se mit soudain à souffler dans la pièce, alors qu’une nuée noire apparut en tournoyant autour de la femme. Dans un vacarme qui fit trembler la pièce, la sombre vapeur disparut alors qu’elle s’engouffrait à l’intérieur du corps de Tyranny qu’on vit aussitôt vaciller sur ses pieds. D’abord hébétée par le phénomène, la femme reprit vite son aplomb, réapparaissant à la vue de toutes sous un teint maintenant olivâtre et une expression glaciale. Devant des filles médusées, c’est en faisant claquer son fouet à ses pieds qu’elle reprit son adresse d’une voix semblant sortir des ténèbres :

— Allez, mes petites brebis salopes, approchez de votre nouvelle Maîtresse ! Vous allez maintenant connaître le véritable visage de votre impitoyable dominatrice. Et croyez-moi, Evnika n’aura été pour vous qu’une belle récréation que vous ne tarderez pas à regretter !

FIN

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