Le voilà, je le reconnais. Alain est là, devant moi, près du comptoir dépose-bagages. J’ai ma petite valise rouge mais je n’ai pas encore sorti de mon sac mon parapluie noir avec des étoiles argentées, deuxième élément du code dont nous avons convenus ensemble afin qu’il me reconnaisse. Parce que moi, je connais son visage, il m’a envoyé sa photo, plusieurs même d’ailleurs, mais je n’ai jamais accepté la réciproque. Maintenant qu’il est à quelques mètres de moi, je ne sais pas si je suis prête. Je prends mon tour dans la file d’attente et je verrais bien si je me lance dans cette folie.
J’ai commencé à discuter avec Alain il y a quelques semaines sur un chat coquin. Je me suis inscrite à cause du désert de ma vie sexuelle, lui parce qu’il était frustré du manque de relations avec sa femme. Je ne cherchais pas à rencontrer quelqu’un, juste à me faire quelques plaisirs, assouvir un désir d’exhibition en postant mes photos dénudées et prendre plaisir à lire les commentaires de ces messieurs, et dames aussi, sur mes clichés. Alain, son truc à lui, c’était l’exhibition avec une tendance à la soumission. Son profil a attiré mon attention : il cherchait une fille qui lui demanderait de s’exhiber nu à visage découvert dans des situations particulières. Chaque jour, je lui lançais un défi qu’il relevait systématiquement. Il postait sa photo, tout excité, et me demandait quel était le nouveau challenge. Je me suis prise au jeu. De temps en temps, il me demandait des photos de moi et je lui en envoyais bien volontiers, mais jamais mon visage.
On s’est attachés l’un à l’autre, on ne peut pas parler de sentiments amoureux, mais on se faisait du bien mutuellement. Il commença à évoquer l’un de ses fantasmes avec moi : se rencontrer, se déshabiller, se masturber chacun de notre côté puis se séparer comme si de rien n’était. J’ai trouvé le scénario un peu étrange au départ mais à force d’en parler, cette situation m’excitait de plus en plus. De toute façon, aucun risque que cela se produise réellement, j’habite en région parisienne, lui près de Bordeaux. Aucun risque, c’est ce que je croyais jusqu’à il y a trois semaines, lorsque je lui ai annoncé que je partais en déplacement professionnel à l’étranger. Le même jour, il devait rentrer d’une visite chez son frère. Mode de transport : avion pour tous les deux. Même aéroport. Horaires compatibles : il avait quelques heures à attendre avant de repartir pour Bordeaux juste avant que j’ai mon vol. Les discussions furent longues avant que je décide d’accepter la proposition : on se rencontre au comptoir dépose-bagages lorsque je m’enregistre et on passe une petite heure dans un endroit discret avant que mon avion ne décolle.
Ce jour est donc arrivé. J’attends mon tour devant le comptoir. Il est à quelques mètres, je vois qu’il cherche quelqu’un du regard, il ne sait pas que c’est moi. Il me paraît être plus jeune que sur les photos, je ne lui ai jamais demandé son âge, mais je pense qu’il a quand même une bonne dizaine d’années de plus que moi. Cela me met en confiance, je ne sais pas pourquoi. Il porte la barbe, une jolie barbe poivre et sel bien taillée. Ca lui va bien. Je viens de tourner la tête pour éviter que nos regards se croisent. Que dois-je faire ? Plus que deux personnes devant moi, il va falloir que je me décide. J’imagine ce qui pourrait se passer dans quelques minutes et je sens l’excitation monter en moi. Maintenant que je le vois en chair et en os, je suis convaincue que je ne risque rien, je sais qu’il ne me fera pas de mal, mon intuition ne ment jamais. Alors, qu’est-ce qui me retient ?
Ca y est, c’est mon tour. Le guichet le plus proche de lui vient de se libérer. Il se tourne vers moi mais je ne le regarde pas. Je sens qu’il est insistant, oui, j’ai la petite valise rouge. Je me présente au comptoir, pose la valise sur le tapis et sors de mon sac mon parapluie noir aux étoiles argentées pour attraper mon portefeuille. Je donne ma pièce d’identité à l’hôtesse et pendant qu’elle pianote sur son clavier, je jette un regard vers lui. Il me regarde, me fait un sourire, je pense qu’il a compris. L’hôtesse me tend la carte d’embarquement en me souhaitant un bon voyage. J’essaie de ranger le tout dans mon sac, mais dans la précipitation, je laisse échapper le parapluie qui roule aux pieds d’Alain. Il le ramasse et me le tend :
— Bonjour Marie.
Ressaisis-toi Marie, tu es en train de devenir rouge comme une pivoine. Je lui souris, bêtement sans doute.
— Suis moi, j’ai trouvé l’endroit parfait pour ce qu’on a prévu.
Il m’a l’air assez à l’aise. Moi, j’ai la gorge serrée, si je savais quoi lui dire, je pense qu’aucun mot n’arriverait à sortir de ma bouche. Il quitte le grand hall, emprunte un escalier pour descendre au niveau inférieur. Il y a beaucoup moins de monde à cet étage. Quelques dizaines de mètres et nous voici arrivés. Il jette un il, personne en vue, ouvre la porte des toilettes handicapées et m’invite à entrer. C’est propre heureusement. Il referme la porte derrière moi et pousse le verrou.
— Toujours d’accord ?
J’acquiesce.
— Tu as l’air un peu tendue, Marie. Si ça ne va pas, on arrête tout.
— Oui, enfin non, je suis un peu stressée c’est vrai, c’est la première fois que je fais un truc comme ça. Mais ça va, on peut continuer.
— Tu es sûre ?
— Je crois…
Il sourit. Il doit me prendre pour une godiche qui ne sait pas ce qu’elle veut. Je ne sais ni quoi faire, ni comment. Je suis pétrifiée mais je veux rester là avec lui. Il commence à ôter sa veste puis son polo. Je n’ai toujours pas bougé. Il défait sa ceinture, ouvre son pantalon et le laisse tomber sur ses chevilles. Il glisse la main dans son slip, pas très sexy d’ailleurs, et le fait descendre en bas de ses jambes également. Mes yeux sont focalisés sur son sexe, plutôt petit, ce n’est pas une surprise, j’avais vu les photos. Il se branle devant moi. J’ai l’impression de vivre quelque chose de surréaliste.
— Vas-y Marie, à ton tour.
À mon tour, bien sûr, je dois me mettre nue. Allez, prends une grande inspiration Marie, ça va aller. J’accroche mon sac et ma veste au porte-manteau. Le T-shirt ensuite. Je dégrafe mon soutien-gorge et l’accroche avec le reste de mes habits. Je regarde Alain, il a les yeux fixés sur moi et continue de se branler. Je vois que son sexe durcit. Je défais le bouton de mon jean, tire sur la fermeture éclair et baisse lentement mon pantalon. Il faut que je vous dise en plus, j’ai voulu faire ma coquine, et j’ai pas mis de culotte.
— Mmmmm
Il a l’air d’apprécier.
— Tu es très jolie Marie. Tu as un peu froid ici ? Je vois tes tétons qui pointent. Mets toi bien face à moi que je te vois bien. Ah je vois que tu n´épiles pas complètement ta petite chatte, j’aime ça. Bien entretenu mais il faut garder du poil. Caresses-toi s’il te plaît.
Pourquoi ai-je envie de m’enfuir mais mes pieds restent sur place ? Je ne sais pas décrire ce que je ressens. Angoisse, excitation, tout se mélange. J’ai envie d’aller au bout de l’expérience. Je pose ma main sur mon pubis et commence à faire courir mes doigts entre mes cuisses. Mes lèvres sont humides, mon clitoris est déjà gonflé.
— Passe tes doigts entre tes lèvres et montre moi.
Mon index et mon majeur brillent du jus qui s’écoule de mon vagin.
— Tu es déjà bien excitée à ce que je vois. Vas-y, continue de te caresser. Laisse-toi aller, montre-moi comment tu jouis.
Sa voix est douce. Je continue mes caresses et me sens de plus en plus à l’aise devant lui. Il bande dur maintenant. J’ai envie de sexe, je ferme les yeux et pense qu’il pourrait venir me prendre. Mes doigts vont et viennent dans ma fente. J’en introduis deux dans mon vagin. Dans le silence de la pièce, on entend la musique de mes doigts qui pénètrent ma grotte humide.
— À quoi tu penses Marie ?
— Je ne sais pas.
— Tu aimes cette situation ?
Je laisse un silence et lance un timide "oui".
— Je vois ça… Tu es belle à te caresser ainsi, j’imagine que ce sont mes doigts qui sont en toi et que c’est ta main qui glisse sur ma queue. Tu peux imaginer ça aussi ?
— Oui.
— Je sais que ce n’est pas ce qu’on a convenu mais j’aimerais beaucoup caresser ta poitrine si tu es d’accord.
Il est si calme dans ses propos, cette situation tellement inattendue. Je ne suis plus moi-même. J’imagine ses grosses mains palper mes seins et descendre entre mes cuisses pour s’occuper de ma petite chatte.
— Je suis d’accord.
Il s’approche de moi et, tout en continuant de se masturber d’une main, il pose sa main sur mon sein. Une caresse d’abord douce et de plus en plus appuyée jusqu’à écraser mon sein. Il saisit mon téton entre ses doigts et le pince, le fait tourner, l’étire.
— J’ai envie de toi Marie, montre moi ton petit cul.
Je me retourne contre le mur et me penche légèrement pour tendre mes fesses vers lui.
— Marie, je ne vais pas tarder à venir à te voir dans cette position. Je vais rester sur ce qu’on a convenu mais c’est un supplice de penser que je ne te prendrai pas aujourd’hui. Laisse moi au moins t’aider à jouir, avec mes mains, seulement mes mains, je n’irai pas plus loin.
Je mets mes mains au mur et accentue ma cambrure pour m’offrir à lui. Il pose sa main sur ma chatte. J’ai l’impression que je vais exploser immédiatement. Sa main recouvre mes lèvres et son pouce se pose entre mes fesses. Il commence sa caresse, son pouce allant de mon vagin à mon anus et ses doigts se glissant entre mes lèvres. Je ne parviens pas à retenir mes gémissements. Il introduit directement 3 doigts dans mon vagin et commence à me pilonner. J’aime cette sensation, je suis en train de perdre toute inhibition. Je l’entends gémir aussi et le sens gicler sur mes fesses. Son autre main libérée, il vient saisir un de mes seins pendant que ses doigts continuent à aller et venir en moi.
— Laisse toi aller Marie, je sens ton orgasme venir, n’aies pas peur d’exprimer ton bonheur.
Sa main descend sur mon clitoris. Je me sens complètement prise par cet homme que je connais à peine. Une de ses mains devant, l’autre derrière, mon jus qui coule, trahissant l’état second dans lequel il me transporte. Il se met à faire des mouvements très rapides sur mon clitoris, en rythme avec les va-et-vient dans mon vagin. Je sens un orgasme puissant monter du creux de mes reins tandis que mes jambes parviennent à peine à me supporter. Je me mets à trembler sous l’effet des plaisirs qu’il m’inflige et laisse échapper un cri que j’aurais voulu étouffer pour ne pas se faire repérer.
Étrangement, je retrouve mes esprits en une fraction de seconde et, prenant conscience de la situation, je me dépêche de remonter mon jean et de remettre mon T-shirt. J’attrape ma veste et mon sac et abandonne Alain sans même le regarder. Au moins, il a pu garder mon soutien-gorge que je n’ai pas pris la peine de renfiler. Personne en sortant. Je me dépêche de retourner à l’étage pour me diriger vers l’embarquement.