Lors de cette nuit-là, il y eu comme un déclic. La relation avec ma sur sen est vue changée. Depuis que nous nous étions parlé à curs ouverts, nous étions plus proches, plus enclin à parler de nos problèmes. Maintenant, on osait faire des activités à deux, comme aller au cinéma ou se voir sur le temps du midi pour manger un bout. Cela nous aurait paru trop bizarre deux mois plus tôt.
En fait, nous sommes devenus amis. Oui, cest le mot : des amis.
Un soir, nous étions seuls, nos parents étaient partis à un diner chez une de leurs connaissances, nous en avions profité pour nous faire une soirée à deux, avec quelques bouteilles dalcool, des chips, de la pizza et quelques films. Une soirée que nimporte quel jeune adorerait. Après avoir entamé quelques bouteilles de bière, nous commencions à « être dedans ». Ma sur a eu lidée de jouer à Action ou Vérité. Honnêtement, aujourdhui encore, je ne sais toujours pas si elle avait quelque chose derrière la tête en proposant ce jeu. Après quelques temps dans la partie, cétait de nouveau à mon tour :
— Action ou vérité ? lui demandai-je.
— Hum vérité !
— OK Dis-moi une chose embarrassante sur toi.
Elle fit mine de réfléchir une seconde et me répondit :
— Quand javais genre 5 ou 6 ans, jai dit à maman que jétais amoureuse de toi, haha
— Et quest-ce quelle a dit ?
— Elle ma engueulé
— Oh, pauvre chou.
— Oui snif, fit-elle en faisant semblant de pleurer.
— Je suis sûr, tes encore amoureuse de moi, en fait !
— Carrément. (Elle leva les sourcils) Jai trop envie de toi, fit-elle en riant.
— Ton tour.
— Action ou vérité ?
— Action !
— Euh tu dois me masser le pied !
Jai pesté une seconde parce que cela ne me plaisait pas beaucoup, mais cétait le jeu ! Alors je me suis attelé à la tâche. Nous étions dans le salon, lun en face de lautre. Elle ma tendu sa jambe, jai pris son petit pied, jai enlevé sa chaussette et jai commençé à la masser. Autant les pieds dun homme sont, je trouve, complètement dégueulasses, autant ceux dune fille sont jolis et plus doux. Jeffectuais mon gage du mieux que je le pouvais et je crois que cétait plutôt efficace parce quand jai jeté un regard sur elle, elle a rougit, elle ma dit « cest trop bon » en riant avant de cacher son visage derrière un coussin. Elle était absolument mignonne dans sa manière dêtre gênée. Je nétais pas forcément à laise moi non plus avec ce quil se passait mais je ne peux vous cacher que cela mexcitait aussi.
Notre jeu sétait arrêté là, nous avions ensuite regarder un film mais celui-ci ne mintéressait pas vraiment. Jai demandé à ma sur de me passer le paquet de chips quelle était en train de vider, elle ma dit avec un ton de défiance :
— Nan !
— Tu vas me le donner, oui !
— Je crois pas, nan.
Je me suis alors levé, elle sest levée aussi et nous nous sommes courus après autour de la table, comme deux enfants. Après quelques secondes, jai réussi à lattraper, je lai plaquée gentiment contre le mur, je tenais son poignet en lair, on se regardait dans les yeux sans rien dire. Le sourire sur nos lèvres sest peu à peu effacé au fil que nous comprenions la situation et surtout le désir qui grimpait en nous. Je narrivais plus à tenir, javais envie delle, je me suis penché pour lembrasser et comprenant ce que jallais faire, elle ma dit tout bas :
— Cest pas une bonne idée, je crois
— Je sais.
Quand mes lèvres se sont posés sur les siennes, jaurais juré sentir mon cur exploser. La première seconde, nous navons pas osé vraiment bouger nos lèvres puis nous avons cédé à notre envie et nous nous sommes embrassés fougueusement. Je pouvais sentir sa langue caresser la mienne, je nimaginais pas ma sur être une si bonne « kisseuse ». Ma main est lentement montée vers son visage, jusque dans son cou ; mon autre main tenant toujours son poignet en hauteur. Laura avait laissé tomber le paquet de chips depuis longtemps, mais ce nétait plus ce que je voulais à présent. Je la voulais elle. Après environ deux minutes, nous nous sommes arrêtés. Jai posé mon front contre le sien et jai avalé ma salive (et un peu de la sienne, je suppose). Croyez-le ou non mais ce fut tellement passionné que jen avais le souffle court. Laura nosait pas me regarder, ses yeux étaient baissés. Je navais aucune idée de quoi dire à ce moment-là. La première chose qui mest venu à lesprit fut :
— Euh Désolé
— Non, cest moi, dit-elle en ramassant le paquet à terre.
— Je naurais pas dû, je jaurais dû me contrôler.
— Et moi, jaurais dû te repousser
Soudain, nous réalisions quimplicitement, nous venions davouer notre désir lun pour lautre, ce manque de contrôle de notre part.
— Hé donc quest-ce quon fait ? Demandai-je. Cétait à mon tour dêtre gêné.
— Je suppose quon oublie tout ça.
Jacquiesçai et pourtant, ayant encore le goût de sa bouche dans la mienne, je navais quune envie cétait de recommencer.
Inutile de vous dire que le reste de la soirée fut plutôt calme. Je crois que cest quand nos parents sont rentrés que nous avons réalisé ce que nous avions fait. Ils ont tout de suite remarqué le silence pesant dans la pièce et surtout une distance exagérée entre moi et ma sur.
— Vous êtes bien calme vous vous êtes disputés ? avait demandé ma mère.
— Comme dhab avait alors dit mon père avant que lon puisse répondre quoi que ce soit.
Laura est partit aider ma mère faire je ne sais quoi, mon père sest posé devant la télé. Lorsquil a commencé à entamer le « Paquet de Chips du Désir», comme je lappelle, jai préféré monter dans ma chambre. Avec le recul, je sais bien que Laura avait des sentiments pour moi aussi. Mais sur le coup, javais limpression dêtre seulement un frère pervers qui avait presque violé sa sur.