Histoires de sexe à l'école Histoires tabous

La lectrice – Chapitre 2




Est-ce la bière ou seulement mon corps qui réagit en fonction des signaux que mon cerveau analyse ? Je n’en sais fichtre rien. La situation pourtant n’est guère glamour. Assise sur la cuvette des w. c. d’un parfait inconnu, il me semble que du fond de mon être quelqu’un d’autre répond à ma place.

Si vous voulez !

Et ces mots ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd évidemment. J’ai même l’impression que ça lui fait de l’effet. Je finis ma petite affaire et il reste agenouillé, avec quelques traces sur le bout des doigts. D’un morceau de papier, il s’efforce de les faire disparaître. Lorsque je tends ma main vers le distributeur, il stoppe mon poignet d’un geste presque affectueux.

Non ! S’il vous plaît, laissez-moi faire. Ce sera un plaisir… nouveau.

… ! Mais…

Chut, s’il vous plaît. Levez-vous et tournez-vous ! Vous voulez bien ?

Je ne me rends pas vraiment compte que j’accède à sa demande. Pourtant ce n’est pas si simple. Il doit se reculer légèrement dans un espace assez confiné. Et il bouge sans se relever alors que désormais, ma grande carcasse elle, se trouve face à lui de toute sa hauteur. Je le vois qui s’empare de ce qu’il faut pour nettoyer cet endroit qui vient de servir. Il attend et je ne sais pas vraiment quoi faire. Il le comprend et gentiment me guide.

Retournez-vous et pliez seulement un peu les genoux en penchant votre buste vers l’avant.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, je me sens fondre devant cet énergumène qui veut à tout prix me torcher. Mon esprit fait de la résistance cependant, alors que mon corps se plie à la volonté du gaillard qui tremble un peu, me semble-t-il. Et d’une main plutôt fiévreuse, il maintient écartée l’une de mes fesses alors que de l’autre, il effectue une manuvre délicate. Je sens la douceur du papier et le mec jette le premier morceau dans la cuvette.

Il recommence l’opération plusieurs fois. Hallucinée, je me laisse faire avec le rouge au front. La honte que j’éprouve n’empêche nullement une sourde envie de faire l’amour de remonter de toute part en moi. Du reste dans la position qu’il tient depuis le début, non seulement il a une vue imprenable sur… ma rondelle, mais sans doute voit-il également ma motte d’où perlent encore quelques traces de liquide doré. Celui-ci se mélange peut-être avec quelques sécrétions plus intimes dont mon ventre ne retient rien.

Je ne réalise pas qu’il ne peut en aucun cas faire la différence. Pour lui ce sont simplement une ou deux gouttes d’urine qui suintent encore, suite à l’effort relatif demandé par… ma grosse commission. Et mon Dieu, ça me rassure. Il est temps de mettre un terme à ce qui ressemble déjà à une soirée qui pourrait dégénérer. Mais il a raison pour une chose… la douche serait un plus. Alors je lui rappelle sa proposition.

Pour la douche… c’est toujours possible ?

… euh… oui ! Oui bien entendu. Je peux la prendre avec vous ?

Comment ça avec moi ?

Ben… à deux quoi ! C’est une douche à l’italienne, spacieuse, et il y a de la place pour… que je vous savonne le dos ! Enfin vous connaissez la chanson, Monsieur propose et Madame dispose. Je ne voudrais pas être insistant non plus.

Il joue les faux jetons ou quoi ? Il vient de me torcher le cul, de se souiller les pattes de mes salissures et Monsieur joue les hésitants ? Du coup, c’est sur mes bases que je vacille. Que répondre à une pareille proposition ? C’est la douche et passer à la casserole ou ficher le camp avec mes fragrances nauséabondes ? Difficile de choisir dans ma tête. Quant à mon corps, lui a déjà sa petite idée. Et cette fois, c’est à mon tour de jouer les ingénues.

Vous n’essayerez pas de… d’aller plus loin ?

Mais non ! Promis, juré, craché ! Croix de bois…

Croix de fer, je sais ! Mais si vous mentez, pas si certaine que ce soit vous qui alliez en enfer. Enfin, je veux vous faire confiance. Après tout, vous m’avez l’air bien élevé, avec de bonnes manières.

Il rigole et j’en fais de même. Puis il me fait signe de le suivre. Je lui emboîte donc le pas pour parcourir un corridor et me retrouver dans une salle de bains aussi bien rangée et proprette que ses toilettes.

Je vous laisse vous préparer pour la douche, si vous voulez la prendre seule…

Bon ! Maintenant que vous m’avez fait miroiter un massage du dos, vous n’allez pas vous dérober ?

Non, non je vous assure, mais…

Mais quoi encore bon sang ?

Ses yeux ronds sont sur moi, rieurs et fureteurs. Et le ton de sa voix se fait plus suave.

C’est que je suis dans de bonnes dispositions et que ça risque de se voir.

En clair s’il vous plaît ?

Vous tenez vraiment à l’entendre ? Vous n’avez pas une petite idée de ce qui peut motiver ma gêne passagère ?

Ben, à vrai dire non ! Vous m’avez déjà plus ou moins tripotée, passé un peu vos doigts sur le derrière et là je suppose que parce que vous bandez, vous faites la fine bouche. Mais bon sang, assumez vos actes, bordel !

Vous êtes sûre de ce que vous avancez là ? Parce que vous êtes une sacrément belle nana et que je ne suis pas certain de tenir mes engagements.

Lesquels, je vous prie ?

Ceux de ne pas tenter de…

Je hausse les yeux au ciel. Ce con ne veut pas comprendre que c’est désormais moi qui le titille, qui le pousse dans ces derniers retranchements ? Ou plutôt, il a trop bien saisi et voudrait que je sois plus explicite ? La peur que je crie au scandale après ? Il a peut-être raison, autant clarifier les choses et lui comme moi nous nous en porterons mieux.

Bon, je suis d’accord pour ce que vous envisagez, mais pas dans le genre course olympique. J’ai une nette préférence pour la douceur, la tendresse. Alors oui ! J’ai envie de bais… de faire l’amour, mais je suis bien consciente que vous vous en étiez déjà rendu compte depuis… un moment.

Ah bon ! Mon fantasme vous a donné des envies ?

Je reconnais que personne encore ne m’avait torché le cul… depuis que je ne mets plus de couche-culotte. Ça date du temps de mes parents et ça fait une sacrée paille, croyez-moi !

Oui ? J’en ai rêvé longtemps de faire cela. Vous m’avez seulement donné l’occasion de réaliser un vieux rêve.

Vous avez des rêves de merde mon petit bonhomme… permettez-moi de vous le dire.

Je le revendique. Et puis même si c’est une folie, je vous assure que vous êtes une bien belle folie, que c’en est bien une que celle de pouvoir vous approcher.

Tout au long de notre conversation, je n’ai cessé de retirer mes vêtements et Gilles se décide tout à trac pour se désaper également. En deux temps trois mouvements le voici dans le plus simple appareil et je louche littéralement sur sa bite. Elle se montre fièrement dans une position avantageuse. Cette queue bandée redonne un coup de fouet à ma libido déjà survoltée. Il ne quitte plus des yeux non plus ce triangle velu qui orne le bas de mon ventre.

Des poils, j’adore. Je hais cette mode qui fait que la majorité des femmes sont lisses de partout.

L’hygiène mon cher, l’hygiène. Au nom de celui-ci, que ne fait-on pas faire aux gens ?

Je ne suis pas bégueule et je n’ai pas peur de me salir les pognes.

J’ai vu… et pas que dans le cambouis mon cher. Bon, vous ouvrez ce foutu mitigeur ? Je n’ai pas envie de prendre racine sur votre carrelage.

Oups ! Pardon ! Naturellement, je suis distrait.

Dans la lune quoi !

Non pas encore, mais… si c’est une autre proposition malhonnête, je l’accepte.

Contentons-nous d’un massage au gel douche… pour le moment.

Humm ! Ce n’est déjà pas si mal.

Il a fait juste un pas dans la cabine, et d’un geste de son poignet fait jaillir l’eau. Il passe sa main sous le jet et attend. Dès qu’il la juge bien, il me pousse doucement par l’épaule. Je m’engage donc sous le ruissellement délicat et j’apprécie d’un coup ce fluide qui dégouline sur moi. Aussitôt, une main au bout de laquelle se trouve un gant en éponge se colle à mon épiderme. Je frémis sous cette sensation encore plus enivrante que l’alcool. Celui-là du reste se dissipe de plus en plus, bien que mon esprit demeure embrumé pour une tout autre cause.

Le gant de toilette suit un parcours imprécis, va, revient sur des points où la seconde précédente il se tenait déjà. Et ce n’est nullement de froid que ma peau est parcourue par une chair de poule, très certainement visible par le gaillard qui insiste. Pour le moment, il se contente du côté pile, s’arrêtant sagement à la naissance des fesses pour mieux regrimper entre mes omoplates. Et ces caresses sensuelles alliées à l’eau tiède sont une bénédiction pour mon épiderme en feu. Je suis secouée par des spasmes de bien-être qui sont autant de signes d’un abandon programmé de toute ma raison.

Les insupportables chatouillis me font sursauter et l’autre, impassible qui persiste dans ses allers-retours absolument déments. Je tressaille désormais à tous ces attouchements de l’éponge qui en plus embaument du parfum du produit dont elle est enduite. Pour échapper à cette folie, je me cabre dans tous les sens et Gilles me poursuit dans mes derniers retranchements. Espérant enfin faire stopper l’abus de béatitudes distillé par une main habile, je me retourne et lui n’a pas le réflexe de reculer. Je lui tombe littéralement dans les bras. Ma posture est telle que mon visage se trouve proche du sien.

Alors quoi de plus normal, qu’il pense que je cherche sa bouche ? A-t-il complètement tort ? Je ne sais plus vraiment où j’en suis, mais ce dont je reste consciente c’est que le baiser à un goût de miel. J’y reviens même toute seule, sans vraiment songer que c’est mal. De toute façon il a déjà vu tant de moi que ce serait bien inutile de jouer à la femme farouche. Et l’éponge se calme enfin. Mais la fièvre ne retombe pas pour autant. C’est plus précisément l’inverse qui se passe. Sa queue toujours dans une forme resplendissante se frotte à l’une de mes cuisses. Je sens cette dureté et bouge un peu dans un ultime mouvement pour la sentir encore plus.

Cette fois elle se cale d’elle-même contre mon ventre, remontant la tête dans la direction de mon nombril. Et que croyez-vous que je fasse ? Gilles, lui, le sait déjà. Ma main aussi part à l’aventure sur son dos. Puis elle glisse vers le derrière du bonhomme et j’enfonce mes doigts dans la chair de son cul. Il soupire et se serre davantage contre mon corps. Sa poitrine compresse mes seins et sa bouche ne quitte plus mes lippes. C’est nerveux, c’est fougueux et sa queue entre nous est un trait d’union super excitant. Après tout, nous sommes deux adultes consentants, non ?

Vous me donnez chaud !

Je coupe la flotte… vous permettez ?

Mes mains ont quitté le boule du bonhomme et désormais s’agrippent à ses épaules. Finalement elles viennent nouer mes doigts sur sa nuque. Les siennes, après que la robinetterie se soit tue, sont simplement passées sous mes cuisses. Il n’a pas eu un gros effort à fournir pour me soulever. Je continue à l’embrasser un peu partout sur le visage. De petits bécots sonores, nettement audibles depuis que la cataracte liquide s’est calmée. Mes talons se rejoignent au niveau de sa taille. Il me porte gentiment pour m’adosser au mur de la douche.

Et il se trémousse doucettement, fléchissant un peu sur ses quilles. Je me laisse donc tout bêtement glisser vers le milieu de son corps. Là où… la cheville n’attend plus que la mortaise. Je suis étonnée de la facilité avec laquelle mon sexe s’adapte. Sans aucune secousse il est entré en moi. J’en ai le souffle coupé, et il ne bronche plus. C’est donc moi qui reprends les hostilités. Tout d’abord en me relevant une première fois, et le tenon coulisse parfaitement. Ensuite en ne retenant plus mon poids qui me fait m’enquiller de nouveau sur l’épine raide.

Après cela… il prend la direction des opérations, avec une fougue qui me laisse pantoise. Haletante et de plus en plus fiévreuse, il me laboure les reins et je constate que mes idées s’embrouillent. Je ne sais plus retenir mes cris qui surviennent dans le silence de cette salle de bains. Je me laisse aller à rêver de moments en couleurs, sans pouvoir contrôler ma respiration. Mes soupirs, gémissements et autres cris ne sont pas feints. Ils explosent hors de mon gosier à chacune des poussées du bassin de Gilles.

J’ai l’impression que ça dure une éternité. Ma bouche cueille la sienne, et il se ménage de longues plages sans mouvements. C’est frustrant, mais sans doute nécessaire pour que lui puisse se garder d’une éjaculation trop précipitée qui me laisserait sur ma faim. Parce que c’est bien d’appétit dont il est question dans ce minuscule réduit où je suis coincée contre un mur, seulement décollée du sol par la force de ce type. Il arrive cependant un instant où ma raison se perd dans un dédale de sensations désordonnées. Je voulais du sexe… alors de quoi devrais-je me plaindre ?

xxxXXxxx

L’intermède « salle de bains » se termine par la réouverture de la pomme de douche. Quelques gouttes éparses sur le dallage du sol retracent les preuves d’un certain plaisir masculin. Ces éléments blanchâtres sont aussi mélangés aux sécrétions plus discrètes que j’ai émises durant notre échange. Gilles semble satisfait et affiche un sourire heureux. Je suis plus mitigée sur le résultat. Mais trop d’envies parfois empêchent la satisfaction du premier round. Je ne vais pas non plus faire la fine bouche. C’était bien, pas génial, voilà tout. J’en attendais trop peut-être aussi.

Le type me surprend pourtant quant au bout de quelques minutes seulement, il bande de nouveau comme s’il ne s’était encore rien passé. Cette fois, je suis moins excitée, donc plus attentive à mes propres sens.

Tu… tu as encore envie ? Parce que… moi tu vois…

Oui, j’ai remarqué ! Mais bon… un endroit un peu plus sophistiqué serait le bienvenu, tu comprends nos vingt ans sont bien loin.

Ma chambre et le lit ou alors le salon et son canapé ? Tu choisis…

Passe devant, tu es chez toi, il me semble.

Je constate que nous sommes passés du « vous » respectueux au « tu » affectueux. Mais je le suis vers le lieu pour lequel il opte. Ce sera donc… la chambre. Qu’importe ! Gilles se montre d’une douceur délicate. Je me retrouve étendue sur un plumard aussi large que long. La couverture est faite de longs poils doux. Et il ne me saute pas dessus telle une grosse brute. Non ! Il se contente de me faire allonger et reste à genoux à mes côtés. Un massage langoureux débute ici, avec pour moi une étrange sensation de bien-être.

Tu permets que je te frictionne un peu avec de l’huile essentielle ?

… moui…

Je n’ai pas à répéter deux fois mon accord. Déjà sur mon dos coule un liquide frais et parfumé. Après ceci, ce sont ses mains qui viennent effleurer chaque centimètre carré de ma peau, prenant bien soin de faire entrer l’onguent dans mes chairs. Mais c’est réalisé avec une efficacité redoutable qui me fait frissonner. Il insiste longuement sur des points spécifiques, qui me font penser qu’il connaît parfaitement l’anatomie féminine. Les mains sont deux animaux qui parcourent l’espace compris entre ma nuque et mes fesses.

Il s’attarde plus que de raison juste à la naissance de celles-ci, sans franchir le pas qui le mènerait vers ce lieu qu’il a nettoyé, avec du papier dans un premier temps et également à l’aide du gant de toilette ensuite. Je sens la pression de son corps lorsqu’il se met à califourchon à l’envers sur mes reins. C’est-à-dire que son visage est tourné vers mes jambes. Gilles reprend maintenant son massage depuis sa position assise sur moi. Ses bras filent sur mes cuisses et mes mollets. Il me fait relever les pieds et ses mains s’invitent sur mes orteils.

L’un après l’autre, ils sont l’objet de toutes les attentions. Quand les doigts quittent ceux-ci, c’est pour remonter à l’intérieur d’une de mes jambes. Sensuel et enivrant plaisir de se sentir malaxée sans douleur, par ce bonhomme qui prend son temps. Et mon désir se réveille, ou plutôt il ressurgit de sa léthargie à l’approche du haut de ma cuisse. Je songe que la caresse va monter vers mon sexe, et je me trompe. Les pattes repiquent vers le bas de l’autre gambette, délaissant à dessein la partie intime qui espérait une visite.

Je frémis d’impatience, attentiste à ce qu’il aille plus loin et mes espérances sont enfin comblées. Les doigts s’ouvrent enfin un chemin pas très difficile à tracer. Mais là où il me surprend, c’est lorsqu’il s’étale de tout son long sur moi, ramenant son bassin à la hauteur de ma nuque, sans pour cela quitter mon corps. En fait, il se couche littéralement sur moi. Je ne saisis en fait ce qu’il veut faire que lorsqu’il s’y attelle. Sa langue se niche sur cet orifice qui doit le subjuguer et lorsqu’elle tourne sur l’illet, j’en ressens les divins effets. J’avoue que pour moi, c’est aussi une première.

Une vraie découverte de cette feuille de rose dont j’ai comme tout le monde entendu parler, sans jamais la connaître… une Arlésienne sexuelle en fait. Et j’apprécie hautement ce que ce monsieur Gilles me fait. Mes soupirs ne le trompent pas et il insiste sur ce lieu qui doit l’obnubiler pour s’y perdre de tant de différentes manières. Là encore il arrive un moment où mon corps ne peut plus supporter ces manigances. Je rue dans les brancards, mais son poids ne me permet guère de libertés. Il insiste et je hurle. C’est atrocement bon ! Le salaud profite de son pouvoir et je finis par fondre au vrai sens du terme.

Sans même d’autres attouchements, j’inonde son couvre-lit. Pourtant la baveuse qui titille mon petit trou ne quitte en rien son ballet frénétique. Plus il persiste plus je crie, un cercle vicieux qui ne fait finalement qu’attiser son appétit et augmenter le volume du son de mes gémissements. C’est avec les mains que je parviens à le repousser suffisamment pour reprendre de l’air. Il se redresse légèrement.

Je te fais mal ?

Mais non idiot ! C’est insupportable, mais pas vraiment douloureux… enfin tu vois ce que je veux dire.

Mmm ! Tu veux que je vienne maintenant ?

En moi tu veux dire ?

Oui… avant que moi aussi je crache dans le vide ou sur ton dos…

Alors, ne demande pas et prends… euh ! Pas là où tu lèches hein !

Ah ! Tu n’aimes pas ?

Pas spécialement… tu préfères comment ? À la missionnaire ou en levrette ?

Tu choisis toute seule la position que te convient le mieux… je saurai m’adapter…

J’adore la petite cuillère… tu sais…

J’imagine… je me place derrière toi, ma poitrine contre ton dos… c’est bien cela ?

Oui… et pendant que… tu peux également me caresser le dos ou la poitrine si tu y arrives.

On peut toujours essayer.

Il a mis tout de suite à exécution ma requête. Et si le reste se trouve banal, c’est pour le moins très tendre et surtout hyper-sensuel. Mon corps tout entier revit les minutes précédentes, avec une intensité toute particulière. Cet homme sait faire l’amour et il me le prouve. Mon ventre réagit à ses stimuli tendant à me faire jouir. Le plaisir est bien au rendez-vous, sans pour cela se montrer aussi violent que je l’aurais imaginé. Mais comme je me suis déjà bien exprimée lors de son envolée linguale, j’imagine que mon être est déjà rassasié.

Lui ne semble pas non plus frustré ou en mal de quoi que ce soit. Il s’épanche avec un feulement de bête blessée assez rapidement. Il a cependant eu la décence de ne pas se répandre en moi, et la semence chaude me coule sur les fesses et entre les cuisses. Je sens bien sa main qui vient folâtrer dans ce mix de sécrétions, avant de jouer sur la surface allant de mes épaules à ma raie culière. Son souffle me court dans le cou, et je ferme les yeux. Finalement je suis bien, il fait bon alors pourquoi ne pas en profiter. C’est si rare un mâle qui pense d’abord au plaisir de sa compagne avant de songer au sien.

Dehors il fait nuit et je n’ai aucune envie de rentrer chez moi. Ni Gilles ni moi ne parlons et le verre qu’il m’offre marque sans doute l’arrêt de ce qui n’était qu’une escale, un passage. J’avoue toutefois que c’était bien, bon, nécessaire à mon équilibre mental et physique. Je cherche mes fringues éparpillées à la salle de bain. Lui s’approche alors que ma jupe va recouvrir mon derrière et ses bras m’encerclent.

Tu… tu n’as pas envie de dormir près de moi ? Je ne voudrais pas te paraître… collant. Mais j’ai adoré ta manière toute simple de faire l’amour, comme si nous nous connaissions depuis des lustres.

C’est étrange, car vois-tu, moi aussi je me faisais exactement la même réflexion. C’est arrivé comme ça sans que personne ne force rien. Et je ne te l’aurais pas demandé, mais oui, puisque tu le proposes si gentiment, je veux bien rester jusqu’à demain matin. Sage cette fois ? Parce que je suis crevée.

Eh ! Je ne suis plus un jeune homme non plus, il faut du temps pour recharger les batteries, un peu plus à chaque fois…

Menteur… Tu n’es pas si âgé que tu veux le faire croire… et puis, les années sont chez toi un gage de réussite… tu as un savoir-faire très… au point. Mais je veux bien dormir contre toi, pas que tu recommences tes tripotages, promis ?

Oui… je suis rassasié, tu peux me croire ! Et je respecte ce que tu es… ce que tu dis également. Ne te fais aucun souci.

Mes yeux se lèvent et croisent son regard. Il a l’air sincère. De toute façon, je sais bien qu’il lui suffirait de me retoucher un peu pour que je craque. Il n’est pas obligé de le savoir, de l’entendre non plus. C’est ainsi que ma jupe et le reste de mes vêtements se retrouvent sur le dossier d’un siège dans la piaule de Gilles. Et la nana qui devrait naviguer dans ces fripes, elle se couche dans des draps froissés. Mais je sais par quoi et pour quoi. Donc pas de regrets, je me cale contre le locataire originel du lit.

La position en chien de fusil, identique à celle de notre fornication, en plus calme cependant est à nouveau adoptée. Je m’endors contre ce gentil Monsieur sans aucun remords pour ce qui vient de se passer. Sommeil sans rêves, néant qui me garde jusqu’à ce qu’une odeur de café frais chatouille mes narines. Les quinquets ouverts, je cherche dans le pieu l’oiseau. Apparemment, il s’est éclipsé du nid depuis un bon moment. Sa place est froide. Je m’étire telle une chatte, et repousse le coton dans lequel je suis allongée.

C’est à cet instant que la porte s’entrouvre et que la tête souriante de Gilles m’apparaît. Je ne joue pas les prudes en tentant de retirer sur moi la cotonnade qui masquerait mes formes. Il claque de la langue dans son palais, voulant de la sorte marquer son intérêt pour le tableau qu’il redécouvre.

Tu vois, certains matins, je me demande pourquoi je suis toujours célibataire.

Cette réplique le fait découvrir ses dents magnifiquement bien rangées et un rictus de loup anime son visage.

Tu as faim ? J’apporte le petit-déjeuner au lit ? Nous le prenons tous les deux ici, ou tu préfères le prendre à la cuisine ?

… ! Fait comme bon te semble… ce n’est pas important.

La frimousse disparaît derrière la porte. C’est pour mieux ressurgir quelques secondes plus tard. Cette fois il revient avec un plateau sur lequel de bonnes choses terrestres me font monter l’eau à la bouche. Je prends conscience que s’il est bien debout, il n’a pas pris la peine de se rhabiller non plus. Et je me sens plutôt flattée de savoir que ma nudité lui fait un drôle d’effet. Un endroit de son anatomie ne saurait mentir.

Tiens ! Attrape cela.

Il me tend une serviette que j’empoigne au vol.

Couvre-toi, on ne sait jamais, si je venais à renverser du café bouillant sur la jolie brioche que j’aperçois là…

Je ris et déploie l’éponge sur mon abdomen. Le plateau arrive et c’est vrai que c’est sacrément appétissant son histoire. Gloutonne, je bouffe plus que je ne mange. Tartines de pain grillé, beurre demi-sel et miel de montagne ou confiture d’abricot, tout y passe avec délice. Repue, je fais une pause. Mon amant de fraîche date repousse alors l’ensemble, avant de tout poser par précaution au sol près du lit. Franchement… il y a bien longtemps que je n’ai pas connu un pareil réveil précieux.

Comme c’est agréable !

À suivre…

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