Elise suit Hélène et sort de la chambre. Laurent se retrouve seul. Sur sa chaise, dans son costume, il a un peu trop chaud. Mais tout n’est pas à mettre sur le compte du costume.

Il pense et se demande "comment tout a commencé ?" Pour lui c’est très clair…

Ce matin-là il se réveille sur les coups de 7h30. Comme à son habitude il regarde d’abord sa compagne, endormie en sous-vêtements, qui lui tourne le dos. Il soulève systématiquement la couette pour regarder ses fesses qu’il trouve magnifiques. Et systématiquement il s’imagine pouvoir la prendre de bon matin. Ce serait pour lui un réveil parfait… Mais elle n’a pas le même train de vie. Elle est serveuse dans un bar et rentre tard le soir, et dort jusquà tard le matin.

Il lui est arrivé une fois d’essayer mais elle l’avait rejeté. Pas méchamment mais juste… elle voulait dormir. Depuis qu’elle y travaille dans ce bar, du moins, pas moyen de la toucher pendant qu’elle dort. Et cela fait deux ans que ça dure. Un jour c’est elle qui lui avait sauté dessus en rentrant d’une soirée de travail où elle avait un peu bu. Et c’est lui, endormi, qui l’avait rejeté. Il se demandait s’il ne payait pas le prix de cette soirée… Puis il pense souvent aux moments où ils sont tous les deux disponibles pour faire l’amour. Le plus souvent c’est en journée quand ils ont la chance d’avoir leur jour de congé en même temps, mais c’est rare. Le plus souvent c’est le soir lorsque Elise ne travaille pas.

Puis il pense à leurs ébats. Ils arrivent à garder une forme de spontanéité après tout ce temps passé ensemble. Et même, ils restent créatifs, ça peut se passer dans le salon, sur leur canapé, dans leur lit ou dans la douche. Ils privilégient le confort parce que le soir, l’énergie n’est plus là. Elle aime le gratifier d’une bonne fellation de temps à autre avant qu’il ne la prenne avec tendresse. Elle sent bien qu’il est plus dur et plus énergique dans la pénétration après qu’elle l’a sucé. Mais il ne rechigne pas quant à lui donner du plaisir avec sa bouche. Elle adore ça et lui aussi, mais elle sait qu’il ne lui fera pas l’amour de la même manière les fois où il se penche entre ses jambes.

La levrette, Laurent n’y résiste que très peu et il s’épargne cette position jusqu’à la dernière minute si bien qu’Elise sait qu’il va jouir quand il la prend dans cette position. Elle sait aussi que si l’orgasme n’est pas venu avant, pour elle, ce sera trop tard…

Laurent pense et tarde à se lever. Il se touche entre les jambes, il se tâte… se sent durcir se laissant aller, comme chaque matin à ces pensées… Puis il se lève. Laurent dort nu, du moins par cette saison et il aime secrètement sentir son sexe pendre de son poids en érection entre ses cuisses quand il se lève le matin. Il passe du temps à le regarder dans la salle de bains avant de s’occuper de sa journée… Et souvent quand il se met à penser à sa journée, il se dit "fini de bander".

Il déjeune et fait sa toilette en vitesse et en silence. Il prend le métro pour arriver à son lieu de travail. Sur le trajet il ne pense plus à Elise. Il pense à ses études, et ce qu’il aimerait faire de sa vie. Ses études de journalisme qu’il a eu à cur de poursuivre jusqu’au bout. Et pour quoi ? Finir dans un journal racoleur tel que "La Nuit".

"La Nuit" c’est la référence du journal déviant gratuit qui se veut impertinent un peu à la "tracks" mais qui ne fait que proposer du contenu putassier sans rien montrer. Son article de la semaine dernière sur les services de nuit des pompiers avait été recalé et retravaillant à la demande de son boss pour y ajouter des détails macabres. A contrecur et parce qu’il tient à son salaire minable, il avait accepté.

Son coup d’éclat : il avait interviewé une ancienne tenancière de maison close (illégale) qui exerçait dans les années 90. Elle avait révélé les murs de ses clients avant de s’épancher sur sa vie privée. C’était son quart d’heure de gloire : un déluge de frivolité, de partouze et d’aventures en tout genre incluant les grands de ce monde sans les citer (et sans vérifier si c’était vrai ou non…). Un bon coup de pub pour cette dame d’un certain âge qui venait de sortir un livre sur sa vie. Un best-seller.

Laurent espère depuis longtemps en tirer les bienfaits pour sa carrière… en vain. Elise avait même trouvé le ton et les questions intéressantes et pertinentes, largement au-dessus du niveau habituel du journal. Un journal en couleur qui sort en format tabloïd imprimé sur du mauvais papier tous les matins dès l’ouverture des métros.

Laurent a de l’ambition et écrit régulièrement sur son blog sur les sujets qui l’intéressent vraiment : le cinéma, l’art en général, la politique mais d’un point de vue social, non la "joute perpétuelle et la danse des élus monomorphe" comme il l’appelle, l’humain en général. Il a consacré beaucoup de lignes à des portraits de femmes qu’il connaît, qu’il a connues. Elise en fait partie bien sûr, mais aussi sa mère d’origine italienne, Donna et sa sur, Chloé, plus jeune de six ans. Ces portraits le font passer pour un féministe auprès des rares personnes à l’avoir lu. Mais lui n’est pas dupe. Il aime les femmes et son rapport avec elles reste respectueux, en fait normal. Il ne se sent pas mis en danger par elle et n’éprouve aucun besoin de prendre le dessus sur elles. Alors non, il ne se considère pas comme un féministe.

Il pense et il rêvasse. Et son trajet prend fin. Il arrive au bureau de la rédaction et son patron lui saute dessus. Laurent aime bien son patron. Un mec un peu rustre mais humain. Un peu libidineux aussi. Le journal "La Nuit" c’est son idée. Il en a tiré de gros profits. Il est maintenant âgé de 55 ans et il continue de bosser comme si son affaire ne marchait pas.

— Laurent, dans mon bureau.

Laurent obéit. Et le patron continue.

— J’ai un sujet à te soumettre. Une interview.

Laurent acquiesce. Il aime les interviews, moins de travail de rédaction et des rencontres.

— Tu vas interviewer une actrice porno.

L’idée ne lui déplaisait pas foncièrement mais tout de même, la première question qui lui vint :

— Pourquoi moi ?

— Parce que t’es sur rien et qu’il faut bien t’occuper. En plus j’ai besoin de ton savoir-faire, de ton recul. Je peux pas filer ça à n’importe quel bonhomme. Et les femmes sont pas légion ici. Et toutes occupées.

Il est vrai qu’il n’a que très peu de collègues féminines. Le patron reprend.

— Écoute, on l’a jamais fait et en 2018, pour un canard comme le nôtre, ça fait tache. Alors je te donne deux semaines et carte blanche. Voici quelques contacts d’agence dont tu peux te servir. Fais-toi plaisir.

Le patron cligne de l’il, l’entretien est terminé.

Laurent sort du bureau sans montrer un certain ennui. Il passera la journée à appeler les agences. Finalement il aura le contact d’une actrice très connue. Du pain béni. Une certaine Camilla Rose. Laurent est novice en la matière mais il la connaît de nom. Elle a eu quelques apparitions à la télé et bien que non consommateur, Laurent a déjà eu accès à ses contenus sur le Net. Il y repense. Il n’est pas consommateur dans le sens où il ne se masturbe pas devant des films. Il se masturbe sous la douche et l’imagination est sa partenaire privilégiée. Il lui est arrivé de le faire devant des films bien sûr mais il a rapidement analysé que le plaisir s’en trouvait diminué. Tant mieux, le sujet sera d’autant mieux traité.

En fin de journée, l’agent de Camilla l’appelle. Pas vraiment une conversation.

— L’interview aura lieu par téléphone, il faudra m’envoyer les questions à l’avance, je vous donne deux jours (nous étions mardi). Donc rendez-vous vendredi. C’est elle qui appellera si les questions sont acceptées. Des questions ?

— Aucune, tout est clair.

Laurent est doué quant à déceler quand il va perdre son temps dans une conversation. Là c’était le cas. Deux jours pour rédiger les questions. Pas de temps à perdre.

Sur le chemin du retour, Laurent imaginait son angle d’approche… Comment être une femme dans la vie de tous les jours quand on fait ce métier ? Puis il se projeta dans l’attente des lecteurs du journal. Et la question c’est : comment parler de cul sans prononcer le mot ?

De retour chez lui, il allume son ordinateur. Google : Camilla Rose. Wikipedia d’abord : 21 ans, star du x depuis deux ans, une cinquantaine de films à son actif. Impressionnant. Sur le Net les interviews d’elle ne manquent pas. Il refuse de les lire. "Rester vierge". L’expression le fait sourire.

Puis vient le temps de visionner ses exploits. Les sites gratuits d’abord. Camilla fait des scènes déchaînées. Elle est tatouée du ventre au pubis, un serpent. Son corps est ferme, svelte, sportif, son cul impeccablement rebondi et ses seins sont parfaitement faux. Elle a un piercing à la langue et les cheveux rouges. Elle est plutôt jolie. S’il devait la croiser dans la rue, dans des vêtements de ville, il serait séduit. Mais nue et prise par ce type au chapeau de cow-boy, il ne la désire pas du tout. Mais Laurent n’abandonne pas. Il aime les situations qui amènent à l’acte. Elle a peut-être ce truc qui fait qu’on aimerait la déshabiller. Il trouve un film : La Reine des Verges.

Une épopée burlesque où Camilla tente de retrouver sa sur retenue prisonnière de sept mecs avides de possessions sexuelles. Elle doit braver des défis, cest-à-dire s’envoyer en l’air avec des mecs, des femmes, des monstres (enfin des mecs dans des déguisements bon marché) et à la fin elle s’envoie les sept bonshommes avec sa sur chérie.

Côté mise en situation… Laurent est un peu navré. Le niveau est bas. Mais il n’est pas surpris. Il se rend compte qu’il vient de passer deux heures à regarder du porno et sa braguette n’a que très peu bougé. Peut-être la scène où Camilla se fait prendre debout contre un arbre par un ours (mi-homme, mi-homme déguisé en ours). Dans cette position Laurent a pu profiter de la silhouette sublime de Camilla… Mais ses cris stridents l’ont empêché de compléter son érection naissante… Laurent a besoin d’un verre.

Comme souvent, il va passer du temps dans le bar où travaille sa compagne : le Pirate. Il est 21h et au bar, discutant avec Élise, un visage connu : Chloé, la sur de Laurent. Elle et lui sont très proches mais leur écart d’âge fait qu’ils ne sont pas très démonstratifs…

— Comment va mon frère préféré ?

— Ton unique frère, ça a dû faciliter le choix de la préférence.

— Ah la la… Toujours aussi négatif.

— Désolé mais la journée fut… Longue…

— Que se passe-t-il mon chéri ? Intervient Élise.

— Mon prochain sujet… Interview d’actrice porno.

Élise hausse les sourcils.

— De mieux en mieux… Commente-t-elle.

Laurent n’en pense pas moins incapable de répondre à cela.

— Tu me servirais un whisky s’il te plaît ? Je me sens un peu sale… Je viens de passer deux heures à mater du porno…

— On ne veut rien savoir ! Dit Chloé ce qui a le mérite de faire sourire tout le monde.

Une gorgée d’un whisky supérieur, le parfum et la finesse du breuvage lui font oublier un instant son destin de journaliste raté. Puis Chloé rajoute son sel.

— Ça me fait penser à Hélène. Tu vois qui c’est ?

— Euh… Non ça ne me dit rien.

— Mais si. Une blonde un peu timide et pas très fine. On était super copines au collège et au lycée… Tu pourrais faire un effort.

— Ah oui je me souviens. Vous vous êtes perdues de vue.

— Ben on ne se voit plus mais on échange des messages de temps en temps. Et bien elle est devenue actrice x…

Laurent recrache avec regret la seconde gorgée de son nectar. Chloé éclatée de rire.

— Tu verrais ta tête !

— C’est une blague ?

— Pas du tout. Son nom d’actrice c’est Elena Carpenter. Elle est pas très connue mais elle en vie. J’ai son numéro si tu veux.

— Ben c’est que…

Laurent hésite. Puis il réfléchit et considère ce qui rendrait son interview plus intéressante… Une interview par téléphone où les questions sont filtrées et les réponses préfabriquées, ou bien quelque chose de plus intimiste, une connaissance…

— Je veux bien… Merci surette…

Elise sert ses clients mais ne perd pas la conversation. Elle ne sait pas pourquoi mais elle est inquiète d’un coup. Elle rejoint son homme.

— Tu vas l’interviewer ? Demande telle.

— Je ne sais pas. C’est elle ou c’est Camilla Rose.

Elise et Chloé se regardent, elles connaissent l’actrice.

— Je ne sais pas, je vais essayer de faire quelque chose de bien en tout cas. Sinon ce sera vraiment du temps perdu. Je devrais rentrer et me mettre au boulot d’ailleurs. On se voit toute à l’heure ?

— Si tu ne dors pas déjà… Répond Élise d’un air réprobateur.

Laurent relève sans sourciller et embrasse sa sur.

— À bientôt Chloé. Embrasse Philippe pour moi.

Philippe est le copain de Chloé. Plus âgé qu’elle, il a 37 ans. Beaucoup plus âgé. Mais Laurent l’apprécie, ce n’est pas le cas de ses parents.

Laurent s’éloigne et à la sortie est rejoint par sa sur.

— Laurent ! Crie-t-elle puis en parlant soudain doucement. Tu sais qu’Hélène en pinçait pour toi à l’époque ?

Laurent réfléchit…

— Je me souviens oui….

— Fais pas de connerie frangin. Élise est chouette.

— Chloé c’était il y a longtemps. Elle ne se souviendra même pas de moi. Et t’inquiète, je ne ferai jamais un truc pareil.

Chloé s’éloigne à moitié convaincue.

Une fois rentré, Laurent constate qu’il est presque 23h. Qu’il a faim, qu’il a du travail… Il déprime. Il sort une barquette de ravioli du frigo et hop, au boulot devant son ordinateur avec son plat de pâtes instantanées. Devant son écran, avant d’entamer la rédaction des questions, il clique sur son moteur de recherche, la barre de recherche de son navigateur, il tape : E L E N A C A R.

Google lui propose ce qu’il recherche, preuve qu’elle n’est pas si méconnue que ça. Il clique sur les images d’abord. Hélène a changé. Il se souvient d’une fille mal dans sa peau et timide toujours étouffée par le caractère et le charme de Chloé. Là sur les photos… Les plus sobres la montrent en pose de prédatrice. Des yeux marron profond, un visage angélique et des lèvres pulpeuses. Les photos plus osées, on peut voir ses seins, sa taille, sa courbe et son intimité, l’invitation à la chair…

Les photos sont belles mais ne communiquent pas le désir à Laurent. Malgré tout, il éprouve comme une sorte de gêne nappée… D’excitation. Les images se superposent. La jeune adolescente effacée et la jeune femme fatale à la sexualité débridée.

Retour à la case site porno gratuit. Peu de vidéos, seulement quelques montages rapides de vidéos qui mènent vers des versions premium payantes. Mais Laurent a le luxe de l’entendre gémir et de voir son corps en action. Tout semble vrai. Sa poitrine, son plaisir…. Elena ne fait pas de scène trop osée, c’est toujours stylisé et sobre, bien que pornographique. Ces partenaires sont des hommes ou des femmes. A deux parfois à trois. Elle fait tout ce que son corps lui permet. Mais ce n’est jamais violent ou grossier. C’est presque toujours au lit. Laurent sent pointer l’érection… Il pousse ses recherches et va sur son site. Le contenu est payant, une vingtaine d’euros l’accès illimité au contenu pour un mois. Il paye…

Sa vidéo préférée : Elena se présente face caméra. Visiblement elle réalise toute seule. Elle porte une robe de chambre. Elle s’adresse à la caméra :

— Aujourd’hui c’est une belle journée qui s’annonce. Je suis avec Luis Lopez.

La caméra bouge, il est assis derrière sur une chaise au fond de la pièce et porte un boxer.

— Hello guys!

— Luis est venu me voir pour un café ce matin de passage à Paris pour un tournage cet après-midi. Je lui ai dit si tu as une heure devant toi, on pourrait faire un petit truc sans prétention. Il m’a dit : "Faut que je me réserve pour tout à l’heure mais je ne peux rien te refuser".

Elena imite l’accent espagnol. Luis ricane dans son coin.

— Donc voilà, je sors de la douche et j’ai super envie de baiser et avec Luis c’est toujours très cool.

Elena passe derrière la caméra qui se met à bouger… Luis a son plus beau sourire.

— Luis. A ce que je vois tu as toi aussi une petite envie…. Tu peux montrer à la caméra ce dont je parle…

Luis sort son sexe en marbre, majestueux et grand comme un obélisque. Elena retourne la caméra et reprend son petit discours.

— Si des filles nous regardent vous devez être bien jalouses. Je vous comprends. Je vais poser ma main sur ce sexe et je dois dire que je ne serai plus en état de vous parler. Luis, avant qu’on passe à l’action raconte à nos spectateurs notre rencontre.

Luis prend son plus bel accent :

— On s’est rencontré il y a un an pour un tournage. J’étais en coulisse pour me préparer et Elena est entrée.

Elena reprend la parole en posant la caméra. Elle s’assoit sur les genoux de Luis qui se touche un peu.

— En fait avant de tourner, les mecs se masturbent un peu histoire d’être sûrs d’être prêts et moi j’adore voir ça. Je me faufile dans les coulisses des hommes. Et toi tu ne te branlais même pas. Dit-elle s’adressant à Luis.

— Pas besoin.

— En fait il regardait des photos de moi sur son téléphone et il avait une érection juste en me voyant. Moi j’étais à poil prête pour la scène mais le plateau n’était pas prêt.

— Tu vois une fille à poil que tu regardes en photo, elle arrive dans la pièce comme ça. Tu fais quoi ? Luis s’adresse à Laurent lui semble-t-il.

— Tu la baises. Elena rit avec Luis.

— On a baisé sur le fauteuil, tu m’es monté dessus et tu as mis trois minutes à jouir.

— C’était fou il m’en fait plus normalement mais c’est comme si ta bite était faite pour moi. Elena sourit… Elle est trop belle se dit Laurent. Depuis on s’appelle souvent. La scène s’est super bien passée et dès qu’on en a l’occasion on tourne ensemble. C’est un super pote en plus. Et un bon coup.

— C’est gentil ça. Tu sais ce qui serait gentil ?

— Oui je sais…

Laurent est déjà en train de se toucher le sexe, rien qu’en l’écoutant, en la regardant rire. Et quand elle enlève son peignoir, il est à deux doigts de jouir… Étrange sensation. Elle prend la queue de Luis dans sa main et commence à le masturber. Comme promis, elle ne peut plus interagir avec la caméra. Elle va lui faire une fellation et le chevaucher par la suite comme sur ce fameux fauteuil. Du point de vue de la caméra, on pouvait voir son dos, ses fesses pétries par Luis et la pénétration : le sexe immense de Luis englouti par le corps sublime d’Hélène… Elena. Images superposées, un corps si bien caché pendant des années et si bien montré à présent.

Des tas de questions se précipitent dans sa tête. Laurent lâche son sexe et arrête la vidéo. Il se sentait mal à l’aise de faire cela mais en même temps il était excité sexuellement bien sûr mais aussi vis-à-vis de son travail.

Le temps passa vite et il entendit Élise rentrer. Lui dans sa chambre avec son ordinateur et ses parties à l’air. Il constata que sans y penser, son érection était toujours là. Il pose son ordinateur portable, prend soin de le fermer, se lève, se réajuste et va à la rencontre de sa petite amie.

Élise est dans la cuisine et boit un verre d’eau. Il est 2h20. Elle s’étonne de le voir.

— Encore debout à cette heure ? Dit-elle.

Un étonnement légèrement teinté de satisfaction. Élise le regarde et lui tourne le dos et fait face à l’évier.

Laurent n’hésita pas. Il se positionna derrière elle, il commença par lui embrasser le cou en dégageant sa chevelure, l’enlever et lui caresser le torse… Les seins. Elle soupira fort, très heureuse de cette étreinte. Ses mains descendent vers son ventre, défaisant son jean noir, une main glissant dans sa culotte. Et la rencontre entre ses doigts et son clitoris allait être puissante… Élise se cambra, s’appuyant de tout son poids, les mains sur le rebord de l’évier… Et Laurent lui baissa vigoureusement son jean et sa culotte à mi-cuisse. Et l’instant d’après, il pénétra sa chair comme au premier jour. Il sentait ses fesses contre le bas de son ventre. Il regardait sa courbe danser sous ses coups. Il s’attendait à ce que ça ne dure pas comme il savait cette position sensible pour lui. Mais il continuait ses mouvements en elle. Et elle se sentait bien. Laurent se colla contre elle, touchant l’avant de son corps, ses seins, son ventre, et enfin glissa sa main entre ses jambes. Il sentit Élise se contracter.

Elle se mit à crier et il se mit à la pénétrer de toutes ses forces. Élise tremblait, frissonnait et gémissait… L’orgasme était venu bien avant celui de Laurent.

Lui s’écartait, toujours le pénis au garde à vous. Et Élise se retournant et comprenant qu’il n’en resterait pas là. Elle se mit à genoux pour pouvoir le dévorer. Elle le suça en y mettant tout son amour et malgré la redescente après l’orgasme, elle avait faim de lui, qu’il la pénètre encore. Cette verge en bouche, elle en voulait encore et tout en y mettant ses forces et son désir, elle espérait qu’il tienne. Et il a tenu. Gémissant, distillant son énergie dans sa voix et ses gestes. Résistant à la succion puissante.

Elle se releva, quitta ses vêtements et lui aussi. Elle hésita à aller dans la chambre mais Laurent ne lui laissa pas le choix. Il la prenait face à face au même endroit. Lui maintenant fermement les fesses et la pénétrant le plus vigoureusement possible, les corps collés, enlacés, les bouches et les langues entremêlées… Laurent sentait la fente d’Elise le caresser et son sperme se concentrer au bas de son sexe. Élise elle savourait l’accueil de son homme et le désir qu’elle suscitait et qu’elle sentait profondément venir dans sa chair…

C’est Élise qui s’écarta la première, se refusant à laisser passer un second orgasme. Elle invita son homme à s’allonger sur le sol froid de la cuisine. Elle l’enjamba et déposa d’abord ses genoux à terre et saisissant l’excroissance dressée de son amant, elle se laissa transpercer tout en s’affaissant sur lui. Laurent ferma les yeux et se projeta dans la vidéo d’Elena… Il se sentit venir. Mais Elise était plus prompte encore une fois. Dansant, ondulant son bassin avec vélocité, elle faisait se frotter l’entre jambe de Laurent en son intimité et les contractions de son vagin lui donnèrent un second orgasme foudroyant qui la fit se tordre dans tous les sens avant de s’effondrer sur son torse. Laurent dû saisir les fesses d’Elise et s’aider de ses talons pour assener les derniers assauts qui le mèneront à l’orgasme, se déversant en elle, lui aussi dans des spasmes qui déformèrent son corps. Elise le reçut avec délice…

Leurs corps en sueur s’enlacèrent sur le carrelage blanc. Amoureux sans aucun doute possible, cette nuit laissa Laurent néanmoins dans la gêne. Une gêne qu’il gardera pour lui, soucieux de ne pas briser sa complicité avec Elise.

Elise se réveilla tard dans la matinée. Elle se sentait légère. Le regard embrumé, elle a dormi nue. Elle se touche un peu les seins, sent ses tétons endurcis et glisse lentement sa main le long de son ventre. Quand elle atteint son sexe, elle sent une vive chaleur. Elle a envie. Elle aimerait qu’il soit là. Et Laurent surgit, il est resté à la maison pour travailler sur l’interview. Laurent vit Elise découverte et les mains sur ses parties érogènes… Il sourit… Et avant même qu’il ait pu ouvrir la bouche, Elise se laissa aller à un registre qu’elle ne maîtrisait pas vraiment :

— Baise-moi encore…

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