J’ai rompu avec Anna il y a maintenant quelques semaines. On s’entend encore assez bien, on a été se faire une bouffe ensemble une fois ou deux. Le problème, c’est qu’on partage le même cercle de potes. Au moment de décider de nos plans pour le Nouvel An, on était quasiment contraints de finir au même endroit, c’était chez un certain Sébastien.

Au lit, avec elle, c’était pas mal. Après une première fois sans histoire pas notre grande première pour tous les deux on a connu des débuts très passionnels, comme de nombreux couples. Au début, avant qu’on notre relation s’officialise, on arpentait durant de longues heures les rues de la ville. Une manière de tromper notre solitude commune à travers de longues heures ténébreuses où nous parlions de nos amours déçus, en sous-entendant sans cesse notre fragilité respective. Une fois nous avons fini par faire l’amour sur un banc, un peu à l’écart des habitations, le long d’une promenade en hauteur qui donnait sur la ville. J’avais gardé mon t-shirt, elle son top. Elle était sur moi, courbée, agrippée à mon corps dans des spasmes désespérées comme une noyée à une bouée. On n’a pas trop regardé la ville. Dommage, elle était belle, la nuit, avec toutes ses lumières qui brillaient. Et Anna aussi.

Au lit, avec elle, c’était pas mal. Rien de très débauché. La débauche, je l’avais déjà usée avec une copine précédente, avec laquelle il nous arrivait de rentrer dans le premier immeuble venu, de descendre un escalier, d’ouvrir la porte d’un réduit et de baiser comme des bêtes dans le noir, entre les balais et les seaux, ma verge courbée sous sa jupe, fouillant ses entrailles pendant de délicieuses secondes, avant de s’en retirer, satisfaite, en laissant de blancs souvenirs qui lui coulaient dans la culotte tandis que nous retournions dans la rue. En descendant les pavés, on laissait mourir un sourire béat sur nos deux visages, savourant encore silencieusement les souvenirs de notre brève sauvagerie.

Avec Anna, c’était plus calme. Tendre souvent, j’avais si peur de la brusquer. Elle criait beaucoup, avec passion. Et sa manière de s’agripper à moi comme si j’étais tout ce qui lui restait sur Terre impossible de tenir très longtemps, comprenez. On s’attachait parfois. Rien de très débauché, là non plus. Juste la ceinture souple d’un peignoir pour l’empêcher de s’agripper à moi. Ça ne m’aidait pas à tenir plus longtemps. C’était doux, c’était bon.

Arrivait donc cette soirée du Nouvel An. Il y avait là notre hôte, Sébastien, un grand blond, très maigre, passionné de littérature qui cherchait à lancer sa maison d’édition. Un bon type, l’esprit vif et indépendant, qui crachait volontiers sur cette institution désuète qu’est le mariage en prônant l’abandon de toute structure maritale fixe pour glisser vers des unions libres, pourquoi pas polygame, dépendant du bon vouloir de chacun. Avec ça, fou amoureux de sa copine, Camille, avec qui il était fourré depuis les prémisses de son adolescence. Camille était aussi là.

Était aussi présent un autre couple d’amis à nous. Marie et Jean-Paul, eux aussi amoureux et fourrés ensemble depuis perpet’. Lui rondouillard comme un bon vivant de 20 ans, électricien de formation, au rire franc, il m’était très amical. Elle, je la connaissais depuis l’enfance sans jamais m’en être fait une vraie amie, bien qu’elle m’ait avoué, un soir qu’elle avait pas mal bu, qu’elle me comptait de son côté parmi ses amis les plus chers. Elle était très mince, le visage sec, des petits seins. D’une grande franchise, elle parlait facilement de sexe, ce qui rendait sa compagnie agréable et piquante en soirées. Tout l’inverse de ma Anna, beaucoup plus réservée en public sur la chose.

Après un bon repas composé de tortillas que Jean-Paul et moi ensevelissons de sauce ultra-forte, nous nous sommes déplacés au salon pour entamer une partie du jeu Caractères. Les questions osées aidant, un climat un peu aguicheur s’était installé lorsque soudain, Marina, une autre ex à moi très expansive, débarqua vers dix heures du soir. Bien ivre déjà. Elle, était très sportive. Bien en chair, des seins plantureux et une chatte avide et coulante sur laquelle il m’arrivait encore de fantasmer, bien que notre histoire remontât à deux ans. Elle détestait le jeu Caractères, nous rangeâmes la boîte lorsque Sébastien lâcha, à moitié sérieux :

— Bon, on fait un strip-poker ?

Éclats de rire généraux. Haha. Elle était bonne. Un strip-poker. Voyons, quelle idée. Allez, reprends du vin Marcel.

Puis silence gêné. Regards sous cape.

Il faut dire, il y en avait de la tension sexuelle. Moi j’étais là, pompette, avec deux ex dans la même pièce, avec une dont je peinais encore à me dire qu’elle ne m’ouvrirait plus jamais ses cuisses. Et puis il y avait aussi Marie qui d’ailleurs, une fois, croisée par hasard dans le bus un jour commun, m’avait avoué, un peu gênée quand même, avoir eu un rêve érotique qui m’impliquait la veille. J’avais jamais trop fantasmé dessus, mais depuis cet aveu je m’étais vidé ou une deux fois, dans la solitude de mon lit, en pensant à elle. Mais c’était la nana de Jean-Paul, chasse gardée. Meilleure amie de ma copine, de mon ex je veux dire, qui plus est. Pas d’ouverture de ce côté.

Côté nana, je n’aurais trop su dire où en étaient les désirs inavoués, mais chez Sébastien, avec ces grands discours sur la polygamie, on aurait pas eu trop de mal à deviner quelques secrètes envies peu recommandables.

Quelques minutes plus tard, on installait à nouveau le Caractères, en rajoutant une règle spéciale qui impliquait qu’on doive enlever un habit si telle situation survenait. Malheureusement, je ne me souviens plus des circonstances exactes qui devaient pousser un joueur à s’effeuiller. À ma décharge, je dirais que le déroulement futur des événements a dû éclipser le souvenir de ce détail futile, excuse à laquelle j’ajouterais mon taux d’alcoolémie qui excitait mes sens.

Comme d’habitude, lors de ces jeux idiots, on était tous assez gênés. On riait pour un rien. Au début, on enlevait timidement une chaussette. Anna nous infligea même le supplice de n’ôter qu’une boucle d’oreilles, très chastement, lors de sa première incartade.

Puis, sans crier gare, alors qu’il lui restait deux chaussettes (!), Marie prit les devant à sa deuxième faute en soupirant :

— Bon, on va pas y passer la nuit.

Sur ce, elle enleva son débardeur noir, exposant à la vue de son copain, de Sébastien et de moi-même son soutien-gorge sobre, mais charmant, dissimulant, moins bien que son débardeur, ses petits seins mignons qui ne devaient pas atteindre le bonnet B.

Quelques coups plus tard, Sébastien enlevait lui aussi son t-shirt. Par jeu, Marie se leva, et vint s’asseoir à côté de lui, du côté opposé où se tenait Camille, la copine de Sébastien. Elle frotta sa main sur son torse maigre en ronronnant langoureusement, puis partit d’un éclat de rire qui peina à détendre une ambiance qui ne cessait de s’échauffer. Sans que Marie revînt à sa place initiale, auprès de Jean-Paul, le jeu reprit.

Ce fut ensuite à Marina d’enlever son débardeur. Le spectacle était tout autre. Elle avait, comme je l’ai indiqué, une poitrine plantureuse qui remplissait avec insolence son soutien-gorge. Les regards de Jean-Paul, Sébastien et moi-même traînèrent plus longtemps que sur les seins de Marie. Marina leva les yeux au ciel et s’exclama :

— À ces mecs je vous jure !

— Et moi ils ne m’ont même pas fait ce cinéma ! protesta Marie en faisant la moue.

Éclats de rire généraux.

Il faut dire que Marina avait une beauté plus exotique que celle, plus nordique de Marie. Elle était à moitié marocaine, ce qui donnait à sa peau une teinte légèrement caramel que je trouvais, contre toute attente, franchement appétissante. De même, son ventre débordait un peu de son jeans, tendant ses boutons comme pour supplier qu’on les délivre de leur tension et qu’on révèle sa culotte à dentelle qui se dessinait timidement le long de sa ceinture. Autant d’éléments qui m’excitaient terriblement, alors que d’ordinaire j’étais davantage porté sur les beautés classiques de notre triste pays.

Agacée par l’attention que récoltait Marina, Marie se mit soudainement à déboutonner son soutien-gorge en s’écriant :

— Bon, si je dois sortir les grands moyens pour redevenir le centre de l’attention…

Exposant ses petits seins à la vue de tous, elle suscita la surprise générale. Jean-Paul reposa sa bière et fit mine de se relever en signe de protestation, avant de se raviser, de se rasseoir, et de porter la main à sa bouche l’air éperdu.

La partie reprit, bien vite je fus également à torse nu, ainsi que Jean-Paul. Seule Anna restait encore plus ou moins intacte, elle faisait particulièrement attention à ne jamais enfreindre la règle d’or. Tandis que la partie avançait Sébastien jetait de fréquents regards à la poitrine de Marie, penchée contre lui, dont la pointe de seins, durcie par le désir, lui caressait parfois le torse lorsqu’un mouvement incontrôlé la poussait contre lui. Sans que personne ne le relève, la main de Sébastien s’était d’ailleurs posée sur le jeans de Anna. Ni cette dernière, ni Camille, la copine de Sébastien, n’avait réagi à cette audace.

Un moment, Jean-Paul partit rechercher des bières à la cuisine. Aussitôt qu’il eut disparu dans l’ouverture de la pièce, Sébastien et Marie échangèrent un baiser spontané, et la main de Sébastien vint se poser fugacement sur le sein de Marie. En voyant ça, sans rien dire, Camille finit son verre d’un trait, le reposa sur la table, puis ôta rapidement son top, son soutien-gorge et son jeans pour se retrouver en culotte. Je n’en revenais pas. Je croyais halluciner. Je voyais ses jolis seins blancs de Française, agréablement proportionnés. Je n’aurais jamais cru cela possible.

Une érection bouillonnait dans mon propre pantalon depuis que Marina avait révélé son soutien-gorge déjà. Mais là, ça commençait à dégénérer. Je jetai un regard à Marina, elle entreprenait elle aussi d’ôter son soutien-gorge. Mes yeux descendirent vers son nombril, et je vis qu’elle avait également déboutonné sa ceinture et ouvert sa braguette, comme pour laisser respirer son entre-jambe.

Jean-Paul revint un Kronenbourg à la main et fixa immédiatement la presque nudité alléchante de Camille. Sans mot dire, il retourna s’asseoir. Marie avait retrouvé contenance et souriait malicieusement, les bras croisés, les yeux brillants à cause de l’alcool. Un silence vibrant emplit la pièce. La partie reprit.

Tandis que nos pions évoluaient sur le plateau, les mains de Sébastien et de Camille glissaient sur leur corps respectif, s’attardant sur le bas-ventre à l’orée de leurs sous-vêtements. Un autre éclat de rire général provoqué par une remarque amusante de Anna, et ils profitèrent de cette diversion pour glisser leurs mains dans leurs entre-jambes. Les mouvements de poignet de Camille étaient lents et discrets ; Sébastien, lui, ne bougeait quasiment pas son bras, laissant ses doigts simplement enfoncés dans la fente de sa copine, devant tout le monde. Personne n’était dupe, et leurs expressions tendues par le plaisir ne dissimulait rien de leurs agissements.

On se concentrait de moins en moins sur le jeu. Je jetai un regard à mon ex exotique, elle avait aussi glissé sa main dans sa culotte et se tortillait discrètement sur son canapé, les lèvres serrées. Quant à Anna, que je prenais soin d’éviter de dévisager pour ne pas qu’elle s’imagine que j’avais encore des vues sur elle, elle était également en sous-vêtements, et suivait le manège de nos hôtes avec un intérêt avide.

Soudain, Anna se leva, et se pencha vers Jean-Paul pour lui glisser quelques mots à l’oreille. Celui-ci afficha une mine surprise et quêta son approbation l’air intrigué. Devant son inflexibilité, il jeta un regard vide à sa copine comme pour dire « Eh, que veux-tu, je n’y suis pour rien. » avant qu’Anna grime sur lui à califourchon et se mette à l’embrasser paisiblement.

Nous avions donc un couple qui se masturbait l’air de rien au vu et au su de tous. Mon ex qui roulait des pelles au copain de sa meilleure amie. Ladite meilleure amie, en petite culotte, assise, souriante, à côté du couple exhibitionniste. Et une autre de mes ex qui se caressait sur son fauteuil en lâchant des gémissements qu’elle tentait péniblement de contenir.

J’étais habité par des sentiments partagés. D’une part, j’étais gonflé de désir en voyant toute cette débauche autour de moi, tous ces corps nus de femmes que je n’avais jamais osé imaginé déshabillées dans la même pièce. J’étais aussi tiraillé par une jalousie et un dépit terribles en observant mon ex, dont j’étais encore amoureux, embrasser avec passion un type qui, pensais-je, ne l’avait jamais spécialement attiré un électricien rondouillard, quoi ! Je ne pouvais de fait retirer mon regard de ce couple-là, bien que l’autre, celui de nos hôtes, fut plus excitant à mater, vue l’effronterie de leurs épanchements.

Je vis ainsi comment Jean-Paul déboutonna le soutien-gorge de Anna, sans que celle-ci protesta, et comment les seins de Anna de ma petite Anna ! se retrouvèrent à quelques centimètres de son visage. Ces petits seins que j’avais tant de fois caressés avec tendresse, ces petits seins qu’elle me suppliait de lécher dans un râle tandis que je m’appliquais de mes doigts habiles à la faire monter vers l’orgasme. Ces petits seins ! J’étais terrassé, vraiment déconfit.

C’est alors que Marie dut le remarquer puisqu’elle se leva encore et vint s’asseoir à côté de moi. Elle ne me toucha d’abord pas, elle se contenta de me parler. Un peu de Anna, un peu de rien, pour détourner mon attention avec une sollicitude qui me toucha du spectacle mortifère qui se déroulait à un canapé de moi.

Du coin de l’oeil, je continuai à les observer cependant. Je les vis se lever rapidement le temps d’enlever ce qui leur restait d’habit. Je vis sa verge sa verge ! tendue de désir pour ma petite Anna, une verge normale et bien rasée, une verge d’un ennui dégoûtant. Et vis les cuisses de ma petite Anna s’entre-ouvrir tandis qu’elle se remettait à califourchon sur lui. Elle descendit sa main vers son entre-jambe pour diriger la verge de Jean-Paul vers son entrée, puis se laissa doucement descendre, doucement, sa bite coulant en elle sans effort. Un petit coup, elle remontait, puis se relaissait descendre lentement. Un petit coup remontait. Ça y est. Ils faisaient l’amour. Ma Anna. Juste à côté de moi. Ma Anna.

Voyant que ces efforts pour me réconforter ne portait pas leurs fruits, Marie se tut et prit elle aussi les devant. Elle prit mon menton et coula sa petite bouche sur la mienne. Je crois que je pleurais à ce moment là. Mais quelle douceur dans ses lèvres. Quelle passion, aurais-je été tenté de croire si je ne la savais pas aussi amoureuse de son Jean-Paul, qu’elle laissait pourtant tringler sa meilleure amie à quelques mètres. Je bus à ses lèvres un maigre réconfort mouillé de larmes. Ma petite Anna. Et c’était ses gémissements que j’entendais. Elle aimait ce que ce Jean-Paul lui faisait. Ah, ma petite Anna !

Naturellement, le baiser avec Marie dégénéra, et sa main aux longs doigts doux se referma sur mon pénis à moi, le réconfortant lui aussi en le submergeant de plaisir. Reconnaissant, je glissai moi-même deux doigts dans son entre-jambe, et elle me remercia d’un râle timide mais sincère. Nous interrompîmes un instant nos baisers pour savourer le travail de l’autre et travailler au plaisir de l’autre. Puis Marie se laissa glisser sur le sol, baissa doucement mon caleçon, et engloutit doucement ma verge avec désir.

Sa petite tête faisait des aller-retours sur mon pénis et j’appréciais énormément. À ma gauche, je voyais que Marina était maintenant complètement nue, et nous observait en silence, la bouche légèrement entre-ouverte et sa main bougeant quasiment imperceptiblement sur sa chatte poilue. Gêné, je détournai le regard, et constatai que Sébastien et Camille s’était lancé dans un 69 de côté, j’avais donc vu sur la croupe magnifique et pâle de Camille, tandis que des bruits humides parvenaient de leurs entre-jambes respectifs. Enfin mon regard glissa vers mon ex Anna, mon pénis toujours confortablement réchauffé par la bouche étroite et appliquée de Marie.

Leur cadence s’était accélérée, les cris de Anna s’était intensifiés. En fait, on n’entendait que ses petits cris excitées dans toute la pièce. Je fus submergé par un mélange étrange de dépit terrible et de désir, avec cette bouche de Marie sur mon pénis, et la vue désolante de mon ex en train de profiter d’un autre homme sans aucune espèce de pudeur. Anna s’immobilisa un instant, mordit avec fureur l’oreille de Jean-Paul et lui suggéra, assez fort pour que tous puissions l’entendre, qu’elle le prenne en levrette. Elle se retira en faisant basculer sa jambe droite et ils furent debout. Ils tentèrent d’abord de se réinstaller sur le canapé, puis finalement Anna se mit à genoux et se coucha sur la table basse, de profil par rapport à moi, et Jean-Paul s’installa derrière elle, et leurs ébats reprirent avec encore plus de sauvagerie.

En entendant le chahut qu’Anna et Jean-Paul faisaient en repoussant le jeu de la table, Sébastien releva la tête par dessus la cuisse gauche de Camille et lui dit quelques mots. Les deux se levèrent, Camille s’éclipsa aux toilettes. Sébastien resta seul sur le canapé et entreprit de se masturber en observant Jean-Paul et Anna qui était affalée sur la table basse, le visage collé de côté tordu dans des râles de plaisir, ses bras relâchés dans des positions quelconque à ses côtés. Et ses cris, je les entends encore, ses cris provoqués par la bite d’un autre. Lui était tout concentré, ce qui lui donnait un air idiot. Mais quelle extase dans le visage d’Anna, ça m’excitait follement. Et me déchirait l’âme.

Elle avait toujours beaucoup apprécié la levrette. Souvent après nos disputes, elle était particulièrement excitée je n’ai jamais compris pourquoi, et alors elle me demandait toujours sans ménagement, après une poignée d’aller-retours en missionnaire, de la prendre par derrière. Et là, quel laisser-aller, c’était toujours cris et injonctions : « Oui ! Plus fort ! » tels que je n’aurais jamais pu aspirer en avoir dans les autres positions. Et la voir là, se faire prendre sur cette table basse, pendant que je profitais d’une délicieuse fellation de sa meilleure amie, pendant que notre hôte se branlait en la regardant, c’était intolérable et incroyable.

Camille ne revint pas.

Sans prévenir Anna, Jean-Paul se retira et fit mine à Sébastien de dégager du canapé, il voulait vraisemblablement s’y installer afin de pouvoir tringler ma copine mon ex plus confortablement. Celle-ci avait saisi et s’installait déjà à quatre pattes dans une position dont la vulgarité de me choquait, ses fesses relevées dans une attente assoiffée. Sébastien s’écarta et s’appuya, mi-debout, contre l’accoudoir pas loin du visage de Anna, qui se tenait cette fois sur ces bras avants pour amortir les coups de rein appliqués de Jean-Paul. Leurs ébats reprirent, Sébastien se remit à se branler en observant toujours Anna j’étais révolté mais la bouche de Marie inhibait sensiblement mes envies de protester avec ses tendres allers et retours

Alors, cerise sur le gâteau, Sébastien s’approcha du visage d’Anna pour lui intimer probablement de lui faire une fellation sans cesser d’être baisée par Jean-Paul. Je m’attendais à ce qu’elle l’ignore, mais non ! Elle ouvrit la bouche mécaniquement, et laissa son visage aller et venir autour du pénis de Sébastien au gré des mouvements de Jean-Paul. Son petit corps était ainsi ballotté entre celui tout maigre de Sébastien et l’autre, plus viril, de Jean-Paul, sans qu’elle proteste, non ! Au contraire, on entendait toujours ses gémissements de jouissance qui s’échappaient autour du pénis de Sébastien qui s’était penché en arrière et s’appuyait avec ses coudes sur l’accoudoir. Je me souviens précisément de la jouissance qui traversait son visage à cet instant. Lui aussi, n’avais jamais dû oser rêver de se voir appliquer une fellation par ma Anna, surtout pas pendant qu’elle prise sans ménagement par un autre homme.

Je ne tins plus, je passai ma main sous le menton de Marie et lui intimai de se relever. Elle s’assit sur moi, dérobant à ma vue le spectacle désolant de ma petite Anna partagée entre deux hommes. Avec une tendresse pour laquelle je lui serai infiniment reconnaissante, Marie se glissa sur mon pénis, et j’engouffrai en elle. Elle m’enlaça de ses bras et nous fîmes tendrement l’amour, presque chastement, en comparaison de ma débauchée de petite Anna. Marie menait le bal, de petits mouvements très excitants, tandis que mon esprit était encore saigné par les images de ma petite Anna prise par Jean-Paul, et, le visage mouillé de larmes, je cherchai les lèvres de Marie, y puisant un terne réconfort à mon orgueil blessé.

Je jouis en Marie. Nous restâmes enlacés encore une minute ou deux. Puis elle se retira pour aller se nettoyer aux toilettes. Je constatai que sur le canapé d’en face ils avaient également terminé. Sébastien était assis à la table à manger, et pianotait, nu, sur son ordinateur. Son sexe était au repos. Ma petite Anna était allongée sur le ventre, les yeux fermés, un air béat de satisfaction sur le visage, les lèvres tachées du sperme de Sébastien. Au-dessus d’elle, l’écrasant de toute sa masse, Jean-Paul était affalé, son corps totalement relâché, et le visage tourné vers le dossier de sorte que je ne pouvais l’apercevoir.

Alors, fou de douleur, je ramassai précipitamment mes affaires et m’enfuis sans mot dire. Je m’habillai dans l’ascenseur.

Dehors, il neigeait. C’était beau. Les douze coups de minuit sonnèrent. Je croisai des ivrognes. « Bonne année ! » ils me crièrent, je leur souris machinalement sans répondre.

Amertume. Quel délice que cette amertume. Comme la bière, le café et le Schweppes, c’est de ses saveurs qui révulsent au premier contact et qu’on apprend à aimer à la longue, à la dure.

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