En séveillant le lendemain matin, Paul constata la présence dun important mal de tête et un goût amer dans sa bouche. « Mince, jai vraiment abusé, hier. Jai limpression quun train circule dans mon crâne. » En se tournant dans le lit, il vit quAlice nétait pas présente. Son premier réflexe fut quil poussa un soupir de soulagement. Au moins, il naurait pas de remontrance pour ses propos intempestifs. Cela le fit sourire, puis il sinterrogea sur cette absence, la dame nétait pas du tout de celles qui se lèvent tôt. Bouche pâteuse, mal de tête, nausée, il ne se sentait vraiment pas en forme.

Après sêtre extirpé de sa couche il se dirigea vers la salle de bain pour y trouver de quoi se soigner. Une fois dans la pièce après avoir avalé un comprimé dantalgique, il fit fondre une pastille effervescente de citrate de bétaïne. « Magnifique, cest la grande forme ce matin. Jai le sentiment de mêtre laissé aller. » Assis sur le rebord de la baignoire, il attendit une bonne dizaine de minutes que cela fasse effet au niveau de son estomac. Un bruit lui fit lever la tête et il la vit entrer, de la voir se déplacer avec lenteur le fit sourire. Il se retint cependant de faire la moindre remarque. Il se contenta de sortir le plus discrètement possible.

La nouvelle halte se situa dans la cuisine où au bout dune demi-heure il eut limpression démerger dun mauvais rêve. Il mit à profit cette embellie pour se préparer le petit déjeuner. Les images de la soirée lui revenaient à lesprit. « Non, non, jai dû affabuler, jai dû linventer avec tous ces mélanges alcoolisés avalés. » De savoir où Alice avait dormi et ce quelle avait fait lui importait maintenant beaucoup moins. Un instant, il eut limpression dune main posée sur ses fesses. La journée avait été longue, au fil des heures tous les détails lui étaient revenus. Il était à la fois gêné et excité par cette aventure, il finit par se dire que cela nen valait pas la peine et que loubli serait la meilleure solution.

Un mois plus tard, ce quil avait qualifié dincident, de petit dérapage, était sorti de son esprit. Il était satisfait du résultat obtenu dans son jardin. Madame nen faisait pas plus quà lordinaire, il se sentait calme et détendu. Uniquement vêtu de son slip de bain, il déambulait sous les arbres de son jardin. Lair était chaud et il avançait la tête en lair en écoutant les petits bruits de la nature environnante.

Il stoppa sa promenade en entendant siffler dans son dos, le genre de sifflement modulé émis pour souligner un contentement. Quelquun avait dû apercevoir Alice au bord de la piscine. « Et merde ! Je vais devoir chercher louverture dans la haie. Sinon je vais avoir droit à la soupe à la grimace. » Il ne lui était pas venu à lidée que cela pouvait sadresser à lui, il se trouvait dans la partie basse du jardin seulement protégée par le grillage. Dans son champ de vision, il ne voyait que la campagne environnante. En haussant les épaules, il reprit sa marche en se disant que cela pouvait attendre une dizaine de minutes. Labsence de récrimination lavait informé quelle nétait pas encore rentrée.

On peut dire que tu fais le fier.

Le son de la voix lavait fait sursauter et se tourner dans la direction doù cela venait. Paul était surpris de découvrir quil sagissait de Jean-Pierre. Les souvenirs lui étaient revenus en mémoire dun seul coup. Il sentait un mélange de plaisir et de gêne, néanmoins il sourit à son interlocuteur.

Ha ! Bonjour jean Pierre, je suis surpris et étonné de te voir ici.

Bonjour, Paul, jen avais un vague souvenir, mais là je te trouve très mignon. Ton petit slip de bain te met en valeur.

Jen déduis que les sifflements étaient de toi. Arrête tes bêtises, javais, nous avions trop bu. Pourquoi nas tu pas sonné au lieu darriver par la campagne ?

Il sétait rapproché de la clôture, regardant son interlocuteur. La réponse tardait à venir et il se demandait ce qui pouvait inciter ce gars beaucoup plus jeune que lui à le relancer. De temps à autre, il jetait un regard derrière lui au cas où la tigresse ferait une entrée en scène dont elle avait le secret.

Oui, en effet jaurais pu, mais je navais pas envie de discuter avec ta moitié. Et cest là que jai eu le grand plaisir de te voir te balader dans ton jardin quasiment nu. Je dois dire que cest un joli spectacle. Rien que pour ça, merci.

Je tai déjà expliqué, il me semble, que je ne suis pas attiré par les garçons. Jutilise le mot garçon parce que tu es beaucoup plus jeune que moi.

Oui, oui, jai vingt-huit ans, ce qui nest pas aussi jeune que ça. Je tai vu, tu mas plu, cest tout simple.

Le bruit dun tissu sur une branche fit retourner Paul. En la voyant sapprocher il rentra sa tête dans les épaules en prévision de lorage qui risquait de survenir.

Bonjour, Jean-Pierre, cela fait plaisir de te voir. Comment vas-tu depuis la dernière fois ?

Euh je vais bien, merci. Toi, comment vas-tu ?

Que faites-vous là tous les deux ?

Je me baladais dans la campagne. Jai aperçu Paul dans le jardin et je me suis approché pour discuter. Tu sais tout.

Contrairement à ce que pensait Paul, lexplication fournie parut la satisfaire. Il se dit que cétait le moment opportun pour se défiler.

Bon, mon maillot est bien sec, je remonte me changer.

Sans attendre de réponse, il tourna le dos pour se diriger vers la maison. Après sêtre changé, en redescendant vers le salon il entendit des voix. Il ny avait pas besoin dêtre devin pour savoir quelle avait convaincu le visiteur à faire le tour pour la rejoindre. Il sarrêta pendant quelques secondes pour essayer dentendre la conversation et le ton des échanges. Apparemment, les échanges semblaient calmes et détendus, voire souriants. Cette bonne ambiance lincita à entrer dans la pièce où il les trouva assis face à face, un verre à la main. De la voir sur la banquette opposée était surprenant parce quelle avait une légère tendance à aimer être le centre du monde.

Te voilà enfin ! Que faisais-tu ?

Là par contre, il ny avait rien de neuf ou de surprenant chez Alice. Le ton, la douceur, tout y était. Il sefforça de lui répondre en souriant quil ne se doutait pas quil y avait un invité dans la maison.

Oui, bon ! Passons ! Jean-Pierre me disait quau moment de mon arrivée il allait te proposer de se joindre à lui pour les prochaines sorties à vélo. Oui, il y a quelque temps je lui ai dit que tu aimais ce genre de balade.

Ah ! Mais tu sais bien que je nai pas pratiqué depuis quelque temps déjà

Nessaie pas de te défiler ; en plus, il ma assuré quil avait un bon niveau.

Le ton, le regard, la bouche pincée lui indiquaient que ce nétait pas le bon moment pour tenter de tergiverser, ni même de refuser. Paul voyait le regard médusé de Jean-Pierre et pour ne pas créer une éruption de colère il se dit quil valait mieux faire profil bas.

Bon, je vais en discuter avec lui ; comme ça nous allons pouvoir nous organiser. Il faut que je ressorte mon équipement.

Parfait. Et pourquoi nirais-tu pas maintenant ? Au moins, je sais avec qui tu es.

Il est venu en se promenant à travers champs ; il na pas de vélo, et ses vêtements ne sont pas adaptés.

Pour moi, cest simple : tu prends ton équipement, ton vélo hors de prix et tu mets tout ça dans ta voiture et tu laccompagnes jusque chez lui. Cest dune simplicité enfantine, non ?

En levant les yeux au ciel, il sortit de la pièce pour éviter que le ton ne monte plus. Il navait pas besoin de se retourner pour savoir que Jean-Pierre lui avait emboîté le pas. Il était exaspéré, mais pour avoir la paix, que naurait-il pas fait ? Quelques minutes plus tard, une fois le trajet effectué, ils étaient arrivés à destination.

Entre. Excuse-moi, je nai pas su quoi répondre à ses questions. Je me suis souvenu de ce quelle a dit en ce qui concerne tes préférences. Jai parlé de vélo, je ne savais pas comment men sortir. Le plus drôle, cest que je nai pas de bicyclette.

Pas de vélo ? Hoho ! Aïe ! Bon, nous sommes condamnés à programmer des sorties cyclistes. Et que pensera ta femme de tout ça ?

Elle ? Rien du tout, pour la bonne raison que maintenant je vis seul. Mais bon veux-tu une bière ? Pose tes fesses sur le canapé, je reviens.

Quelques minutes plus tard, ils discutaient en riant des travers dAlice. Paul se sentait détendu ; la proximité et la chaleur de la cuisse de son hôte ne le dérangeaient pas. Il se sentait un peu euphorique ; il mit cela sur le compte de la bière brune. Le poids dune main sur sa cuisse et dont il sentait la chaleur ne lui déplaisait pas. Cela sétait fait naturellement, comme la première fois. Ils étaient assis très proches lun de lautre. Ils parlaient, riant parfois, et cette main qui ne restait pas immobile le faisait frissonner par moments.

Tu vois, je ne regrette pas quelle tait contraint à maccompagner.

Tout en parlant, il progressait dans lexploration inachevée lors de la première soirée. Paul se laissait conduire, surpris de découvrir que cela ne lui déplaisait pas. Par étapes, lentement, il avait fini par se retrouver nu sur le canapé. Il regardait le visage souriant. Par moments, il nentendait plus ce qui lui était dit. Un instant, il eut limpression dêtre une poupée entre les mains habiles, chaudes et parfois dures. Quand il sentit la chaleur humide des lèvres sur son pénis, il frissonna de plaisir. Instinctivement, ses mains étaient venues sur la tête de son partenaire pour caresser ses cheveux. De nouvelles sensations apparaissaient, et il était étonné de se rendre compte quelles lui plaisaient. Il avait fait une découverte qui allait à lencontre de certains de ses préjugés.

Ah, mais, il semblerait que Monsieur aime ça si jen crois le développement important de ce Hahaha, je me souviens de lépisode lors du repas.

La fellation reprit de plus belle, et les mains de Paul accompagnaient le mouvement de la tête quelles tenaient. Il navait pas la crainte dêtre surpris et il sabandonnait à la douce caresse qui lui était prodiguée.

Aah ! Oui, continue, jaime, cest bon

Il sentait maintenant le plaisir augmenter rapidement. Par réflexe, son ventre se tendait en avant, il se crispait.

Attends Je viens je jouis Aaah !

Il laissa échapper un gémissement suivi dun râle. Jean-Pierre relâcha le sexe gonflé juste avant que le sperme ne soit évacué en de longs jets. La semence sétait répandue sur son visage et les vêtements quil avait conservés.

Toi alors On peut dire que tu en fais des tonnes !

Jean-Pierre le regardait en souriant ; il avait été surpris par la rapidité de cette jouissance. Il le vit se lever et se nettoyer la figure avec le tee-shirt quil venait denlever. Tout en le regardant, il se dénudait en observant ses réactions. Paul vit apparaître le corps musclé de son partenaire. La vue du sexe exposé lui fit ouvrir la bouche : Jean-Pierre était visiblement mieux équipé que lui. Découvrir ce corps entièrement épilé était excitant. Autant quelques jours auparavant il en aurait chassé lidée, autant en ce moment il trouvait cela plaisant. Il déglutit, rougit un peu et sourit largement.

Haha, tu es étonnant ! Un instant tu es un peu sur la défensive, et maintenant cela semble te convenir. Je dois dire que tu as un joli sourire ; cétait dommage de men priver.

Euh ah non ! Ce que je me disais, cest que je me sens ridicule par rapport à toi. En plus, tu es totalement épilé. Je pensais que les hommes ne faisaient pas ce genre de chose. Mais bon, cest bien je trouve. Mais non, je nétais pas sur la défensive ; cest juste que je ne suis pas habitué. Cest la première fois que je me trouve dans cette situation.

Héhé, en attendant je vois que tu es plutôt satisfait par le spectacle. Ton biniou est en train de se relever. Bien, comme jaime les choses équitables et justes, occupe-toi un peu de moi. Je ressens un besoin daffection.

Tout en parlant, Jean-Pierre en souriant sétait rapproché, offrant son sexe aux attentions buccales de son ami. Paul ne fut pas surpris par la demande. Il se plia sans rechigner à la demande explicite. En saidant de sa main il prit entre ses lèvres le sexe offert. Ce nouveau contact le fit frissonner. Des mains lui tenaient la tête, caressant ses cheveux. Il découvrait la douceur, la finesse et la chaleur dun membre masculin. Guidé par son partenaire, il commença la fellation demandée. Rapidement, la verge grossissait sous laction de sa langue et de ses lèvres. Paul ne se posait pas de question, il sappliquait. Maintenant, le sexe bien dur cognait souvent au fond de sa gorge, créant une réaction, une contraction de son estomac.

Ah oui ! Tu fais ça très bien. Continue, mon beau, je sens le plaisir arriver.

Les mains qui le tenaient lui imposaient la cadence. Se souvenant de ce qui sétait produit un peu plus tôt, il craignait de subir la même chose.

Oui, je vais exploser, je jouis !

Au même moment, les mains qui le tenaient plaqué contre le sexe le tirèrent en arrière. À son tour il eut droit au même bain de sperme. Son visage et son torse portaient les traces de la jouissance de son partenaire. La répétition de la situation les fit rire. Jean-Pierre lenlaça puis lembrassa fougueusement ; il nopposa pas de résistance. Il sentait la langue de son amant visiter sa bouche et chercher la sienne. Paul se laissait emporter par ce plaisir nouveau.

Une claque sur la fesse le sortit de son rêve éveillé.

Dis donc, mon joli, je pense quil est temps de regagner tes pénates. Sinon jen connais une qui va te sonner les cloches.

Ah oui ! Nous avons trop batifolé, jen ai oublié lheure.

Moins de cinq minutes plus tard, Paul était sur la route du retour. Il était content, et dans son esprit il ne doutait plus. Le hasard avait mis sur sa route une opportunité. Oui, Jean-Pierre lui avait un peu forcé la main, mais cette situation le satisfaisait. Il avait un copain avec qui échanger et rire, ce qui était une bonne chose. Quant aux autres petits détails, rien que dy penser cela lémoustillait et son sexe réagissait.

Ce ne fut quune fois la porte franchie quil sentit son enthousiasme disparaître.

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