Hélène

Initiation.

(2ème partie)

Mon amour s’allonge sur le dos et je me colle à lui, la tête dans le creux de son épaule. Je suis bien, mais des questions tournent dans ma tête. Pierre est mon maître, je lui suis soumise, et pourtant, il fait mes quatre volontés.  Je reprends ma respiration.

–    Ce soir.

–    Quoi, ce soir ?

–    Ce soir, ce soir, je me donnerai à ton fouet.

–    Tu n’es pas obligée.

–    Si, je veux le faire, je veux que tu me flagelles, mon Chéri.

Je l’étreins en silence, je le serre, je me coule en lui.

 

J’ai à peine touché à mon assiette de sushis. Pierre dessert la table du salon.

Il revient avec un petit sac en tissu noir. Il en sort trois dés jaunes, deux rouges, un noir, et un violet.

–    Les jaunes, c’est pour le martinet, les rouges pour la cravache, le noir pour le bandeau, et le violet pour le bâillon.

–    Comment ?

–    Tu jettes les dés rouges et jaunes qui te donnent le nombre de cinglées, bâillon, et bandeau si tu sors un chiffre pair. Mais ce soir pas de bâillon, tu arrêtes quand tu veux.

–    Comment j’arrête ?

–    Tu ordonnes  «Arrête»

Je lance les des jaunes, cinq, un, quatre : dix coups de martinet.

Je jette les rouges, quatre, trois : sept cinglées de cravache.  

Pas de bandeau, j’ai fait un trois.

Le martinet, ça doit être un peu plus fort que la fessée, mais j’appréhende la cravache.

–    Chérie, je vais te préparer, mais avant, maquille toi. Fais-toi des yeux très noirs et des lèvres rouges.

Pierre m’agraphie un serre-taille rouge autour de mes hanches, puis gaine mes jambes de bas marrons clairs, presque dorés. Une paire de talons pour me cambrer. Il m’assoit sur le fauteuil de notre chambre et commence à me peigner. Il me pare pour le sacrifice. Il tire mes cheveux en arrière et noue un ruban autour de ma queue de cheval.

Il me relève et me dirige vers la barre tendue sous l’arche qui sépare la chambre du dressing. Il glisse mes mains entre deux dragonnes. Il m’écarte les pieds avec une barre liée à mes chevilles par des bracelets et des mousquetons.

Voilà, je suis liée, écartelée, ma  respiration s’accélère. Mon amant embrasse mes lèvres. Je suis tendue à craquer.  

Je ferme les yeux, je sens Pierre qui tourne autour de moi.

Une éternité.

L’air frémit prés de mes fesses, je sais maintenant que mon cul sera le premier servi.

Sh lac !!! Le martinet vient de s’abattre. Je suis plus surprise qu’endolorie.

–    Compte ! M’intime Pierre.

–    Une !

J’ai à peine parlé que la deuxième et troisième cinglée percute mon croupe orgueilleuse. J’annonce.

 

–    Deux, trois !

Quatre, cinq. Mes fesses commencent à me brûler. Je sais maintenant que Pierre ne plaisante pas et qu’il va aller jusqu’au bout.

Un nouvel aller et retour. Péniblement j’articule six, sept. Je reprends mon souffle.

Sadiquement, il se fait attendre, j’en arrive à désirer la prochaine livraison. Je me tends sur mes jambes, je me cambre, j’ondule mon croupion dans un appel muet.

Je sens mon sexe s’épanouir.

Un ange passe, poursuivi par un petit démon.

Les lanières atteignent mon sein droit, l’une d’entre elles s’enroule autour du mamelon. Je crie de douleur.

J’essaie de reprendre ma respiration, je murmure huit.

Le neuvième coup est pour le sein gauche. Je me cabre.

–    Combien ?

–   Neuf,  Chéri.

Un arrêt, puis le dixième coup arrose mes deux  seins. Ma pauvre poitrine me lance. Je sens ma veine jugulaire battre comme une folle. J’oublie l’échauffement de mon derrière.

–    As-tu soif ?

–   Oui.

Il présente à ma bouche une flûte de champagne.

Mais je n’arrive pas à déglutir, le vin déborde.

Alors Pierre remplit le verre et le vide, puis il pose un baiser sur mes lèvres, il les entrouvre avec sa langue, le liquide frais coule dans ma gorge, je suis rafraîchie, désaltérée.

–    Encore !

Mon bourreau m’abreuvera deux autres  fois ; je n’ai pas connu de vin plus délicieux.

 

–    On stoppe, mon cur.

–    Non Chéri, continue.

–    C’est la cravache maintenant. Tu es sure.

–    Oui, je suis à toi, fouette-moi !  Lui réponds-je avec un vibrato dans la voix.

J’ai le ventre noué, j’ai peur. Mais je veux me donner jusqu’au bout de mon sacrifice.

Ma fesse droite est la première visée, mais mon amant fouette aussitôt la gauche. J’ai l’impression que ma chair est coupée en deux.

Une pause, puis  mon cul est cravaché en travers. La douleur est terrible là où la cinglée recoupe les deux précédentes. Je ne retiens plus mes larmes.      

Le quatrième coup vise la peau fine de la cuisse gauche, au-dessus de la lisière des bas. Pierre  a retenu son coup. Mais il laisse une cuisante trainée rouge.

Pierre prend son temps, il me  laisse me redresser et me caler sur mes jambes.

Je sens une humidité suspecte sourdre de mon intimité. Je coule, je mouille sous la flagellation.

Mon repos est de courte durée.

La cravache s’élance entre mes jambes, vers le haut

La tige me fouette entre mes petites lèvres, puis la claquette percute mon bouton. La douleur électrise mon ventre, je crispe mes mâchoires, mes genoux cèdent, je pends au bout de mes poignets.

Il reste deux cinglées, la crucifiée respire rapidement, comme une noyée.

Elle se balance doucement entre ses bras écartés.

Ses fesses cravachées la cuisent, elle sent les palpitations du sang qui parcourt ses veines  sensibilisées par cette fouettée.

Les seins de la belle qui n’ont pas été touchés par la cravache reviennent à un rose délicat. Les striures du martinet s’estompent

Pierre contemple son uvre. Il sait qu’il va proposer à Hélène encore deux  épreuves effroyables. Mais d’abord, il la laisse se reprendre. Il faut qu’elle ait sa pleine conscience pour accepter d’aller plus loin dans son don.

–   Hélène, veux-tu être marquée ?

–    Marquée, comment ?

–    Par la cravache,  la trace du coup reste plus longtemps, tu gardes un trait bleu, environ une semaine.

–    Ça fait mal ?

–   Ca dépend de l’endroit et de la force. Tu veux où ?  Les fesses, les cuisses, les seins, le sexe.

–    Les seins, ça va se voir ?

–   Non, je peux viser pour que ça reste caché dans ton décolleté.

–    Chéri, je veux les fesses, et les seins.

Silence.

–    Tu veux un bâillon.

–   Non. Embrasse-moi avant.

Il l’enlace. Les mains de la belle victime sont liées, elle projette sa bouche vers la sienne et se plaque de tout son corps en prenant appui sur ses liens.

Ils communient par le baiser. Ils se séparent.

Il se glisse derrière elle. Et Lève le bras. Hélène se cambre pour mieux s’offrir

–    Va s’y mon amour.

La cravache s’abat, creuse un sillon dans la croupe incendiée. La bien aimée se cabre, puis retombe dans ses liens. Les veines de son cou palpitent, elle ne respire plus, elle halète, et gémit. Lentement le trait rouge apparaît.  Il part du haut de la fesse gauche, marque en diagonale la croupe de la belle sultane pour s’arrêter sous le gras de l’hémisphère droit à la limite de la cuisse.

Pierre s’agenouille et libère les chevilles de la barre.

Il redresse sa victime et la prends dans ses bras. Celle-ci glisse son visage dans son cou, près du tatouage. Elle profite de ce moment de tendresse, son souffle devient plus régulier.

Elle s’apaise, se coule contre Pierre. Elle est bien, au-delà de sa souffrance.

–    Mes seins, s’il te plait, maintenant.

Elle s’écarte, elle le regarde dans les yeux, dans un acquiescement silencieux. Son bourreau relève la main.

Comme au ralenti, elle voit la cravache percuter et s’incruster dans son sein gauche, ensuite, dans l’élan, la mèche frappe son jumeau au bord de l’aréole.

Rien

Puis cette douleur qui irradie de sa poitrine et de son mamelon.

Ses jambes la lâchent, elle s’effondre, pendue par les poignets. Elle sanglote, elle pleure

Son seigneur la soutient, dégage ses poignets des dragonnes.

Elle se raccroche à lui, comme une noyée, laisse tomber sa tête sur sa poitrine, elle hoquette, elle murmure.

–    J’ai mal, j’ai mal

Il la porte dans le lit et dégrafe le serre taille et  les bas. Il défait le ruban et libère sa chevelure  

Puis il rabat la couette. Il se recule. Elle le rattrape par la main et le tire vers elle.

–    Reste, reste, ne me laisse pas, viens tout de suite !

Pierre  se débarrasse de son kimono noir et se glisse nu à ses côtés.

Elle se pelotonne contre lui.

–    Serre-moi, j’ai si mal.

Il l’enlace. Elle se colle à lui, en chien de fusil, elle gémit doucement, mélangeant les « j’ai mal » et « mon chéri ».

Lentement elles s’apaise, ses jambes se détendent, sa souffrance s’estompe, ses seins la lancent  moins fort, elle s’allonge contre lui.

Sa douleur s’assourdit. Elle se love contre Pierre.

Elle cale son cul balafré contre le ventre de son si cruel amant,  puis place sa main en coupole sur le sein gauche.

Elle est bien, mais il lui manque quelque chose.

De sa main gauche, elle saisit la verge érigée de son seigneur et l’emprisonne entre ses deux fesses.

Épuisée, elle sombre dans le sommeil.

   

La lumière du jour qui diffuse dans la chambre la réveille.

Elle se retourne, elle est seule, Il a quitté leur lit. Mais il a profité de son sommeil pour lui passer son déshabillé. Elle s’assoie, et son derrière endolori se rappelle à son bon souvenir.

Hélène porte la main sur sa poitrine, couverte de soie. Elle sursaute quand elle effleure la zébrure de la cravache. Elle écarte son vêtement et dégage ses seins. Pas de cicatrice, la peau n’a pas cédé, mais un vilain hématome violet et jaune sale court en travers de son torse.

Elle se lève et se dirige vers le miroir, elle se trousse et cherche le reflet de sa mappemonde dans la glace. Un fouillis de traces rouges couvre sa croupe comme un filet. Et au milieu, un bleu taille une diagonale boursouflée au milieu de son cul.

Elle reste contemplative devant le souvenir cuisant de ses exploits de la veille, quand elle entend des pas dans l’escalier. Vite, vite,  elle se précipite et se couche en rabattant la couette.

–    Oh, un petit déjà au lit, en amoureux. C’est gentil ! Minaude-t-elle en découvrant les deux tasses de café, les viennoiseries et le café.

–    Ça va ? Fait Pierre en posant le plateau sur le lit et s’asseyant à ses cotés

–    Je crois qu’il faut je sois assez délicate si je me pose sur mon popotin. Tu ne l’as pas loupé.

–    Et devant ?

–    Une horreur, surtout quand ils se balancent.

–    Il est temps de te passer une pommade.

–    Tu cherches toutes les occasions de me tripoter.

–   Arrête de discuter, à plat ventre, sinon fessée.

–    Sadique. Fait-elle en me retournant et en troussant elle-même sa lingerie.

Une lichette de baume sur chaque fesse, et son pervers préféré  attaque le cul opulent des deux mains. Sans brutalité, mais avec poigne, il malaxe chaque globe avec énergie, sans ménager la zone cicatricielle, ce qui arrache à la belle cocotte des petits piaillements.

Il pétrit le croupion somptueux avec un tel entrain qu’on pourrait croire qu’il a dû être boulanger dans une vie antérieure.

Hélène ne reste pas insensible à ce traitement, ses cuisses se disjoignent, laissant libre accès à son anneau bistre. Le pouce commence à masser l’oignon de Madame qui manifeste son approbation par de légères ondulations du croupion.

Le doigt coquin se retire, remplacé par l’index et le majeur. Hélène accompagne cette intromission de quelques soupirs. Pendant encore quelques instant, il lui branle l’anus pour faire monter la tension, puis il se retire.

–   Encore !

–    Non.

–    Pourquoi ?

–    Parce que !

–    Sadique, tu me laisses en plan !   

–   Allez tourne-toi. Au tour de tes seins.

La belle se retourne et dégage sa poitrine de sa lingerie. Une larme de pommade sur le sein gauche, et Pierre étale l’onguent avec deux doigts, tout en légèreté. Cette caresse n’a plus rien du pétrissage énergique qu’ont subi ses fesses. Tout en douceur, il fait pénétrer la crème dans la chair martyrisée du mamelon et de la cicatrice.  Les deux framboises gonflent et durcissent. Le flux de sang qui fait s’ériger les tétons fait battre la veine jugulaire.

Ces attouchements, ces massages, l’ont échauffée. Mais elle a envie de rester passive. La sultane a décidé de se laisser aimer. Elle se livre à la discrétion de son sultan.

–   Chéri, et mon bouton !  

Il se détourne de la gorge de son amante. De deux doigts, il dégage le capuchon, puis il appuie légèrement dessus. Un soupir lui répond. Il s’incline et embrasse le clitoris érigé. Il le pince de ses lèvres.

La respiration d’Hélène s’accélère, elle rabat son bras sur son visage et se laisse aller. Son amant accentue sa caresse, il aspire le bourgeon d’amour, le lèche  puis le mordille. Sa main gauche s’insinue dans la fente corail et la masse en douceur.

Son odalisque se pâme, la marée du plaisir monte doucement.

L’annulaire de son doux bourreau effleure l’orifice caché, celui-ci s’épanoui et appelle la pénétration.

Hélène est sollicitée de partout, elle ondule.

Pierre pose sa droite sur le sein martyrisé, à tâtons, il cherche le mamelon blessé.

Il le frôle  du majeur, la belle se crispe, il retire ses doigts.

Elle attrape sa main, et forme le pouce et l’index en pincette qu’elle place autour du téton.

Son amant la pince légèrement : un « oui » murmuré, au milieu de ses gémissements lui répond. Il la caresse en rythme avec les pincements se sa poitrine.  La belle se tend et se détend spasmodiquement.

Puis il serre brutalement la fraise de sa sultane, un cri, elle se cabre, emportée par la houle du plaisir, puis elle sombre.

Pierre contemple le corps apaisé, elle s’est endormie.

Un demi-sourire traverse son visage. En vrai gentleman, il comprend qu’il ne faut plus rien attendre. Il n’aura rien de plus

 Il ôte son kimono, se glisse à côté de son amoureuse. Pendant quelques instants, il rêvasse, puis il s’endort, le nez dans l’abondante chevelure de sa dame.

Il est plus de quatorze heures quand il se réveille, Hélène est au-dessus de lui et lui sourit.

Elle pose sa tête sur le creux de son épaule. Calme, douceur, et volupté

–   Chéri, ce matin c’était très bon. Et Hier soir.

–   Hier soir. La coupe Pierre

–    Hier soir, j’ai eu très mal, mais c’était sublime. Tu recommenceras, s’il te plait

A suivre.

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