Le hasard fait parfois tellement mal les choses qu’on s’en sort sexuellement mieux.
Cette phrase n’a en effet aucun sens.
Bien à vous,
Mr Nichts
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Introduction: La Rencontre
La vie peut parfois se transformer radicalement en très peu de temps.
Javais 22 ans et mon existence sétait exceptionnellement retournée en véritable cauchemar. Ma fiancée mavait quitté. Mon dernier parent était mort. Javais perdu mon job. Javais finalement remboursé toutes mes dettes mais au prix de presque tout mon argent disponible.
Je vagabondais seul dans Paris pour célébrer ma première nuit à la rue. Il devait être près des cinq heures de laprès-midi. Javais avec moi une petite valise avec quelques vêtements, trois bouquins et des photos dun bonheur qui semblait très loin. Je portais une chemise slim, une veste noire et un beau jean foncé: une allure totalement incongrue pour le baptême dun clochard.
Arrivé devant le célèbre hôtel Four Seasons, je marrêtai devant la magnifique entrée afin de fumer une cigarette. Je profitais ainsi de la vue de cet endroit dans lequel jétais désormais sûr que je ne pénétrerai jamais.
« Vous hésitez tant que ça à y entrer? »
A ma gauche se trouvait une dame dun cinquantaine dannées. Visage rond. Fines rides. Lèvres rouges très légèrement refaites. Petit nez. Yeux verts. Regard incroyable. Coiffure blonde impeccable. Veste blanche. Joli decolleté qui laissait deviner une sacrée poitrine, bien que légèrement tombante.
« Je Je ne comptais pas forcément aller dans cet hotel. »
Cette fois, linconnue âgée se tourna vers moi et me regarda.
« Vous aimeriez? »
Ses yeux verts dune lueur éclatante me transpercèrent lesprit et mempêchèrent toute pensée. Je demeurai immobile et impuissant, cherchant comme un enfant qui se fait gronder ce quil doit répondre. Pendant ce temps, elle m’observait sans gène, regardant avec insistance mon torse, mes fines jambes, mes fesses masculines, mes cheveux bruns courts, mes petits yeux noisettes et avec un particulier amusement mon début de barbe, pas forcément rasée de la meilleure sorte.
« Suivez-moi et prenez mes sacs. Vous serez gentil. »
Je réfléchis deux secondes pour massurer davoir bien compris ses mots puis je méxécutai en la déchargeant de ses affaires. Pendant qu’elle marchait devant moi, je profitais de ses belles fesses, plutôt fermes pour son âge. Nous entrâmes dans lhôtel.
La dame mature sapprocha du majordome de laccueil. Je restais bouche bée face à la beauté du grand hall coloré dor et de marbre. Le mot ’magnifique’ me semblait bien faible pour décrire l’extra-ordinarité de ce décor réservé aux bourgeois les plus aisés.
« Bonjour Mme Aleïev. Voici vos clés.
— Merci.
— Je vous souhaite une agréable journée. »
Linconnue se dirigea vers lascenceur et entra dedans. Je continuais de mon côté à tenter de n’oublier aucun détail de ce paysage riche, si bien les statues que les escaliers, les lustres que les tableaux, le sol en mosaïque que le plafond en fresque.
« Vous ne venez pas? »
Me sentant soudain idiot, je mempressai de la rejoindre. Elle sourit.
Cétait le début dune toute nouvelle vie.