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III – À corps perdu – Chapitre 18




Allongé dans sa baignoire, les yeux fermés, Fred savoure la chaleur de l’eau. Il est adossé contre son amant, le torse envahit de ses doigts bruns qui vont et viennent sur sa peau. Seul un clapotis discret rompt le calme ambiant. Les occasions de se détendre étant particulièrement rare en ce moment, il en profite un maximum et tente de se vider la tête de toutes les tracasseries peuplant son quotidien.

 Ta femme revient quand ? demande Isaac.

Isaac est un bel homme à la peau ambrée. Originaire de Nouvelle-Calédonie, il est vendeur automobile et a rencontré Fred il y a quelques années lorsque ce dernier s’est rendu dans sa concession pour changer de véhicule. Depuis, ils se fréquentent régulièrement et au fil du temps, Isaac est devenu l’amant privilégié de Fred ; il ne voit presque plus que lui et ne couchent que très rarement avec d’autres hommes. Un attachement qui va plus loin que le simple côté sexuel s’est créé entre eux, même si Fred préfère ne pas le reconnaître.

 J’en sais rien, elle doit m’appeler quand elle prendra l’avion, répond Fred d’un ton monocorde.

 T’imagine elle arrive maintenant et nous surprend ?

Fred hausse les épaules.

 Tu t’en foutrais ? l’interroge Isaac.

 Je ne me pose pas la question vu que ça n’arrivera pas.

 Ça serait peut-être une bonne chose.

 Je crois pas, non. Ma vie professionnelle est déjà sur le point d’être détruite, je n’ai pas envie qu’il en soit de même avec ma vie privée.

 Tu dis souvent que tu aimerais tout reprendre de zéro, ce qui arrive est peut-être le signe que c’est le moment ou jamais.

 C’est le signe de rien du tout, à part celui de ne pas aggraver les choses. Surtout que Typhaine a accepté de faire un deuxième enfant.

Isaac soupire.

 Tu ne peux pas adopter, comme tous les homos qui veulent des gosses, plutôt que de jouer la comédie ?

 Non, je veux que mes enfants soient de moi.

 Fais appel à une mère porteuse.

 J’en ai déjà une.

 Donc toute ta vie, tu vas cacher ton homosexualité ?

 Pour l’instant, ça se passe plutôt bien.

 T’es pas fatigué de faire semblant de prendre du plaisir quand tu couches avec ta femme ?

 Il y a bien longtemps que je ne fais plus semblant. Quand j’ai vraiment pas le choix, je la laisse me grimper dessus et se débrouiller toute seule.

 Elle te dit rien ?

 Non.

 Elle doit sûrement aller voir ailleurs. Peut-être même qu’elle est partie en voyage avec un amant !

 Eh bien j’espère qu’elle a beau temps.

 Tu t’en moques ?

 Je la trompe depuis toujours, je me verrais mal lui en vouloir de faire pareil. Tant qu’elle reste discrète, ça me va.

Isaac réfléchit tout en continuant de caresser le torse de Fred.

 Je sais pas comment tu fais pour bander grâce à une femme, dit-il.

 Je pense à autre chose.

 À moi, par exemple ?

 Entre autre.

Isaac descend sa main vers l’entrejambe de Fred et commence à lui masser le sexe ; la verge se forme rapidement entre ses doigts agiles.

 Je suis sûr que tu ne bandes pas aussi vite avec elle

Les yeux à demi-fermés, Fred soupire pendant qu’Isaac le masturbe lentement. Dans le bas de son dos, il sent une queue se tendre ; la sensation de cette turgescence se développant contre sa peau diffuse des frissons dans tout son corps et amplifie encore son érection.

 Imagine, si tu avoues, plus besoin de se voir en cachette, lui glisse Isaac au creux de l’oreille.

Il accélère sa masturbation.

 Plus besoin d’imaginer quoi que ce soit pour être excité, ajoute-t-il.

Les vaguelettes à la surface de l’eau grossissent à mesure que les gestes d’Isaac s’amplifient ; Fred agrippe les bords de la baignoire de plus en plus fort. Il sent la respiration chaude et haletante de son amant lui entourer le cou, puis rapidement, ses dents lui pincent la peau.

 Avoue, avoue, avoue, avoue, ne cesse de répéter Isaac.

Soudainement, Fred se lève et sort d’un bond de la baignoire.

 Si je t’ai demandé de venir, c’est pour que je puisse me détendre, pas pour que tu me prennes la tête ! tonne Fred en attrapant une serviette.

Il se place face au miroir et entreprend de se sécher ; Isaac sort à son tour et se place derrière Fred pour l’étreindre.

 Excuse-moi, mon cur, on fera comme tu le voudras, lui dit-il avant de l’embrasser dans le cou.

Il attrape de nouveau le sexe pour reprendre ses caresses.

 Je suis pas prêt à tout révéler, surtout à mes parents, je n’ai pas envie qu’ils me rejettent.

 Rien ne dit qu’ils te rejetteront.

 Ça se voit que tu ne connais pas mon père, bougonne Fred.

 Et ta mère ?

 Elle

Fred hésite.

 Je ne sais pas comment elle réagira, mais je n’ai pas envie de le savoir. Si je lui dis et que ça se passe mal, je ne pourrais pas faire machine arrière.

Isaac incite Fred à se retourner ; une fois face à face, il approche son visage tout près du sien.

 Je serais toujours là pour toi, je ne te rejetterai jamais, murmure Isaac avant d’aller écraser ses lèvres sur celles de Fred.

Ils s’échangent alors un baiser langoureux.

 J’ai j’ai besoin de temps, bégaye Fred.

 Prends tout le temps qu’il te faut, mon amour, je t’attendrai toujours, susurre-t-il avec un petit sourire.

Isaac se baisse lentement jusqu’à la queue de son amant. Fred pousse un long soupir et s’appuie sur le lavabo en fermant les yeux.

Tiraillé entre son souhait de ne plus se cacher et sa peur de tout perdre, il s’est enfoncé jusqu’au cou dans une vie de mensonge et ne sait pas comment en sortir.

                                                                        ************

Hélène est dehors en train de s’occuper d’un des nombreux parterres de fleurs qui peuplent l’immense jardin de sa propriété.

Se concentrer sur ce genre de tâche lui permet d’occuper son esprit et d’éviter de se ronger les sangs pour sa fille, toujours plongée dans le coma. Elle se sent toujours très mal, la culpabilité la ronge de l’intérieur et elle ne cesse de se remémorer les innombrables manquements qu’elle estime avoir eu dans l’éducation de son enfant. Une mère doit être la première confidente de sa fille, mais elle n’a jamais eu ce rôle-là. Avec le recul, elle a plus été une marâtre qu’une mère bienveillante, cherchant davantage à faire de Jenny une petite fille modèle à grands coups d’interdictions et de punitions qu’à lui donner les clefs pour l’aider à se construire en tant que femme.

Perdue dans ses pensées, elle entend son mari la héler.

 HÉLÈNE ! hurle-t-il.

 Oui ?

 Viens ici !

Elle pose ses outils de jardinage et se rend sur la terrasse où il l’attend.

 Oui, chéri ?

 Quelqu’un ne va pas tarder à arriver, donc va tout préparer, lui dit-il d’un ton sec.

Hélène se fige.

 Euh mais je je n’ai pas vraiment la tête à ça, Jean-Pierre, bégaye-t-elle.

 VA TOUT PRÉPARER ! tonne-t-il brusquement.

Hélène rentre la tête dans ses épaules sous le poids de cet ordre.

 Bien, d’accord, j’y vais, répond-elle d’une voix faible.

 Et aujourd’hui, tu ne porteras rien.

 Comment ?

 Je veux que tu sois nue !

 Mais, non, pou pourquoi ? s’étonne-t-elle.

 Parce que je l’ai décidé ! Et cesse un peu de discuter mes ordres, Hélène, tu commences à m’agacer ! peste-t-il en la toisant.

Hélène se contente de déglutir avant de rentrer dans la maison.

Elle se rend dans la chambre à coucher en traînant des pieds, puis prépare le lit, lissant les draps afin qu’aucun pli ne subsiste. Elle vaporise ensuite un parfum d’ambiance agréable et descend entièrement le volet roulant de la grande baie vitrée, puis elle allume une lumière douce.

Après s’être assurée que tout est bien en place, elle souffle un grand coup et commence à se dévêtir. Elle ne comprend pas pourquoi elle doit être nue, d’habitude, son mari refuse qu’elle le soit, encore plus lorsqu’il s’envoie en l’air avec une de ses maîtresses. Il ne manque jamais une occasion de la rabaisser en lui faisant remarquer que son physique laisse à désirer.

Hélène tutoie la soixantaine et forcément, sa peau et son corps portent les marques du temps qui passe. Rides, cellulite, seins d’une taille tout à fait honorable, mais subissant de plein fouet le concept de la gravité et fesses manquant de fermeté, voilà un tableau n’ayant rien de repoussant du tout pour une future sexagénaire. Beaucoup d’hommes la trouveraient à leurs goûts, mais son cher mari est bien plus attiré par la peau de pêche et les formes fermes et galbées d’une jeune femme. Quand bien même elle consentirait d’immenses efforts pour améliorer son physique, impossible pour elle de rivaliser. Du coup, s’il y a longtemps de ça, elle se rendait régulièrement dans un centre d’esthétique pour s’entretenir, les brimades incessantes de son mari ont eu raison de sa motivation et elle a arrêté ; elle s’est mise, elle aussi, à détester son corps.

Elle se dit que de toute façon, à quoi bon être désirable en sachant que quoi qu’elle fasse, il ne la touchera pas ?

Elle plie soigneusement ses affaires, les rangent, et s’assoit sagement sur une chaise, face au lit. Elle a beau être seule, elle croise ses jambes et recouvre ses seins de ses avant-bras ; elle frissonne de honte. Les yeux rivés sur le sol, elle perçoit alors une discussion venant du cur de la maison et c’est ensuite les claquements d’une paire de talons qui parviennent à ses oreilles.

La porte finit par s’ouvrir et une splendide poupée à la longue chevelure blonde cendrée entre dans la chambre. Perchée sur des talons hauts, elle est vêtue d’une robe blanche courte si près du corps que le tissu semble ne faire qu’un avec sa peau. Sa poitrine est fière et haute et sa cambrure met en valeur une magistrale paire de fesses. Son visage juvénile indique que cette beauté ne doit pas dépasser les vingt ans, vingt-deux peut-être, et ce malgré ses formes faisant plus penser à celles d’une femme une dizaine d’années plus âgée.

 Bonjour, je suis Crystal, dit-elle avec un fond d’accent d’Europe de l’Est très sexy.

 B bonjour Crystal, balbutie Hélène qui peine à la regarder tant elle est gênée par sa beauté.

Jean-Pierre suit la gazelle de près et il ferme la porte derrière lui. Voilà qu’Hélène se retrouve assise devant son mari qui la dévisage et Crystal qui la regarde avec un petit sourire amusé.

 Lève-toi ! exige Jean-Pierre.

La tête basse, Hélène se lève lentement en gardant les cuisses les plus serrées possible et ses bras tout contre sa poitrine ; dire qu’elle n’est pas à l’aise est un doux euphémisme.

 Tiens-toi droite, bon sang, et baisse les bras ! lui ordonne sèchement son mari.

Hélène s’exécute. Elle essaie d’avoir l’air la plus détendue possible même si les tremblements qui parcourent son corps et sa respiration saccadée trahissent son émoi. Jean-Pierre la scanne du regard de haut en bas, puis pousse un bref soupir d’exaspération.

 Tu pourrais t’épiler, clame-t-il, tu n’en serais pas plus désirable, mais ça aurait au moins le mérite de paraître plus propre !

L’intimité d’Hélène est recouverte d’une épaisse toison brune. Ce n’est pas dans ses habitudes de s’épiler, elle n’a jamais voulu céder aux sirènes qui laissent entendre que la mode est aux vulves vierges de tous poils. Elle ne répond pas à cette énième saillie verbale concernant son physique dont son mari est coutumier ; ça la touche, bien entendu, mais la force de l’habitude joue son rôle en plein.

Jean-Pierre caresse la plastique avantageuse de sa maîtresse en la dévorant des yeux. L’excitation et l’envie qui émanent de son regard dénotent avec la sévérité et le dédain dont il gratifie sa femme dès que ses yeux croisent son corps mature. Après quelques instants, il déshabille la jeune femme dont la robe s’échoue vite à ses pieds. Crystal porte un ensemble en lingerie blanche composé d’un soutien-gorge pigeonnant à l’excès, d’un string blanc semi-transparent qui laisse deviner le sexe dissimulé derrière et d’un porte-jarretelles clipsé à des bas couleur chair couvrant ses longues jambes.

 Mon Dieu, tu es magnifique, mon ange ! dit Jean-Pierre à Crystal en la dévorant des yeux.

 Merci ! répond-elle, agrémenté de petits ricanements mutins.

Après avoir plusieurs fois tourné autour de sa proie en laissant traîner ses doigts sur sa peau, il se place derrière et dégrafe le soutien-gorge. Les seins ne descendent que de quelques millimètres, laissant apparaître des aréoles et de petits tétons marrons. Il s’occupe ensuite de descendre le string dont la ficelle est retenue jusqu’au dernier moment entre les fesses où elle était calée. La vulve lisse aux lèvres délicatement ourlées est à présent libérée ; elle trône au milieu d’une petite étendue de peau plus blanche que le reste du corps. L’excitation de Jean-Pierre est encore montée d’un cran, il pince les fesses de Crystal entre ses doigts pour en savourer la fermeté avant d’y lancer de petites claques, provoquant des gloussements de la part de la coquine.

 Viens là, ma belle, dit-il à Crystal d’une voix mielleuse en lui prenant la main.

Hélène, jusqu’à présent simple spectatrice de l’effeuillage de son mari, voit la sublime blonde venir se mettre juste à côté d’elle. Jean-Pierre va ensuite ouvrir la porte coulissante d’une armoire encastrée et en sort un appareil photo.

Avant de s’allonger sur le lit, il allume une lumière vive qui éclaire entièrement la pièce. Confortablement installé, il est face aux deux femmes. Le contraste entre elles est saisissant, presque choquant même, car Crystal, aidé par des talons qu’elle porte toujours, dépasse sa voisine d’une bonne tête et demi. La peau parfaite et les formes harmonieuses de son corps où se dessinent des jeux d’ombres très sexy sont à l’opposé de celui d’Hélène, marqué par des années de jachère.

Elle ne peut lutter face à cette poupée qui est presque trois fois plus jeune qu’elle. Elle évite de la regarder, tout comme elle prend soin de ne pas croiser les yeux de son mari où elle sait très bien qu’elle ne trouvera que du mépris. Elle a beau y être habituée, elle n’a pas pour autant envie d’en reprendre une part.

 Allez, regardez-moi, leur demande Jean-Pierre en plaçant l’appareil devant ses yeux.

Hélène relève la tête, son visage affiche un air peiné quand sa voisine arbore un magnifique sourire. Jean-Pierre déclenche l’appareil et, quelques instants plus tard, une photo en sort. Il récupère le cliché, le secoue un peu pour le faire sécher et le regarde ; il lâche un petit ricanement moqueur.

 Mettez-vous de dos ! exige-t-il ensuite.

Les deux femmes pivotent sur elle-même. Avant de prendre une seconde photo, Jean-Pierre admire le cul appétissant de la blondinette, sans un regard pour sa femme, cela va sans dire. Il déclenche une nouvelle fois son appareil et en retire un autre cliché.

 C’est bon, vous pouvez vous retourner.

Elles s’exécutent pendant qu’il se lève du lit pour les rejoindre. Il observe les deux photos, un sourire aux lèvres, avant de les placer devant les yeux d’Hélène.

 Regarde ! lui dit-il sèchement.

Rouge de honte, Hélène fuit les photos du regard.

 REGARDE ! hurle-t-il soudainement, faisant tressaillir les deux femmes.

Elle lève péniblement les yeux vers les photos. La vision de son corps, qu’elle trouve moche et difforme, à côté de la plastique parfaite de sa jeune voisine, lui apparaît dans toute sa splendeur.

 Comment veux-tu que j’arrive à prendre du plaisir avec un corps comme le tien ? C’est impossible ! Tu te laisses aller depuis des années et tu ne cherches pas à t’entretenir ! la sermonne-t-il.

 Je je suis désolé, chuchote-t-elle, les yeux rougis.

 Des excuses, toujours des excuses ! Tu ne sais faire que t’excuser ! peste-t-il.

Jean-Pierre enlève enfin les photos de devant ses yeux, Hélène déglutit en essayant tant bien que mal de retenir ses larmes. Elle voit son mari attraper un cadre qui se trouvent sur un petit meuble, juste à côté du lit ; ce cadre est composé de plusieurs portraits de ses enfants et de sa petite-fille. Il enlève deux photos au hasard et les remplace par celles qu’il vient de prendre, sous les yeux médusés d’Hélène.

 Voilà, peut-être qu’en ayant ces photos sous les yeux, tu décideras de te prendre un peu en main, dit-il en remettant le cadre à sa place. Et ne t’avise pas de les retirer quand j’ai le dos tourné, sinon, j’en fais des doubles et je les placarde sur tous les murs de la chambre ! prévient-il.

La pauvre Hélène est complètement décontenancée, jamais son mari ne l’avait rabaissé autant qu’aujourd’hui, et elle ne comprend pas ce qui peut bien justifier pareille punition.

Jean-Pierre s’allonge de nouveau sur le lit.

 Allez, ma beauté, viens t’occuper de papa ! lance-t-il à Crystal, les yeux brillants d’excitation.

La belle blonde le rejoint, à quatre pattes. Elle l’embrasse à pleine bouche en déboutonnant sa chemise, puis elle baisse la fermeture éclair du pantalon pour mettre sa main à l’intérieur et commencer à masser ce qu’elle y trouve. Hélène se rassoit, encore secouée par ce qu’elle vient de vivre, pendant que Crystal enlève le pantalon, puis le sous-vêtement de son partenaire. Elle le prend en bouche et se lance dans une fellation lente et délicieuse.

Hélène pose ses yeux sur la scène, elle est placée pile derrière la jeune femme et a une vue parfaite sur ses fesses, ainsi que sa vulve et son anus, parfaitement épilés. Au travers de ses jambes écartées, elle peut voir la queue de son mari, luisante de salive, dévorée par la bouche dont les fines lèvres en détaillent chaque contour. Crystal passe ses doigts entre ses nymphes en poussant de petits gémissements étouffés par la verge qui lui remplit le gosier.

Après un long moment, Jean-Pierre attire Crystal sur lui pour qu’elle le chevauche. La jeune femme se caresse la vulve avec le sexe turgescent avant de l’introduire lentement en elle tout en laissant échapper de petits couinements.

Si, quand son mari a exigé qu’elle soit présente lors de ses parties de baise, Hélène préférait détourner les yeux, au fur et à mesure, elle a fini par regarder tout ce qui se déroule devant elle. La vérité, c’est que même si elle se sent humiliée, elle ressent aussi beaucoup d’excitation. Voilà de très nombreuses années que le sexe de son mari ne s’est plus dressée grâce à elle, et au moins aussi longtemps qu’elle n’a plus vu ni touché aucune verge. Malgré sa situation, elle n’imagine pas une seule seconde à avoir un amant. Elle ne saurait même pas comment s’y prendre, d’ailleurs, elle n’a jamais eu à séduire un homme de sa vie. Il ne lui reste donc que la masturbation, mais elle n’est même pas assez à l’aise avec son corps pour s’offrir ces plaisirs solitaires. Les rares fois où elle a tenté de se toucher, un sentiment de honte l’a systématiquement envahi et empêché de pousser plus loin cette expérience.

Du coup, la vision de sa moitié honorant une autre femme constitue son seul moyen de ressentir du plaisir. Elle sent une douce chaleur monter en elle, ainsi que son intimité s’humidifier et enduire de cyprine sa toison pubienne à mesure que les deux partenaires varient les positions et augmentent graduellement l’intensité de leur baise et de leurs effusions vocales. Elle serre les jambes, elle n’a pas envie que ça se voit, et ses doigts sont crispés autour de ses cuisses. Sa respiration s’accélère et son excitation renfermée atteint son paroxysme au moment où elle admire Jean-Pierre, debout sur le lit, qui jouit sur le corps de Crystal, allongée entre ses jambes. La jeune femme accueille les jets de foutre en souriant avec de petits gloussements gourmands. Hélène regarde avec envie le sperme décorant le corps alangui et l’odeur de sexe qui plane autour d’elle en rajoute encore une couche.

L’espace d’un instant, elle s’est imaginée lécher la peau de la jeune femme pour goûter à la saveur de cette liqueur de plaisir, mais rapidement, sa honte la rappelle à l’ordre et elle efface bien vite ces idées de son esprit.

Jean-Pierre descend du lit, haletant et le corps brillant de sueur ; comme d’habitude, il ne s’est pas économisé et a honoré sa maîtresse avec une vigueur de jeune homme. En bon gentleman, il aide Crystal à se relever et une fois debout, il l’embrasse à pleine bouche en lui caressant les fesses. Hélène garde les yeux rivés sur le corps de la jeune femme ; elle regarde avec gourmandise les coulures de foutre dégouliner sur la peau soyeuse. Elle ressent une forme de fascination qu’elle ne s’explique pas pour le sperme ; l’envie qu’un homme lâche sur elle cette preuve de sa jouissance la hante presque.

 Tu as faim, ma chérie ? demande Jean-Pierre à sa maîtresse.

 Oh oui ! glousse-t-elle.

 Tu veux manger quoi ?

 Hum croque-monsieur ! dit-elle avec un petit clin d’il.

 Petite coquine va ! répond-il en lui pinçant les fesses. Hélène, tu as entendu ? s’adresse-t-il à sa femme d’un ton ferme.

Hélène est tirée de ses rêveries.

 Hein ? Heu oui, bien, bégaye-t-elle.

Elle se lève et s’apprête à récupérer ses affaires.

 Non, tu ne te rhabilles pas ! l’interrompt son mari.

 Mais, pour cuisiner, ça sera plus

 Eh bien mets un tablier, réfléchis un peu ! la coupe-t-il.

 Heu oui, d’accord.

Hélène se met aux fourneaux et prépare quelques croque-monsieur. Pendant ce temps, elle entend, en provenance de la salle de bains, les couinements de Crystal ; les deux amants remettent le couvert. Elle pose les ustensiles de cuisine et, lentement, une de ses mains passe sous son tablier. Les yeux fermés, elle effleure sa toison humide et ses lèvres intimes ; Crystal hurle de plus en plus et des claquements de peau s’élèvent à leurs tours. Les doigts d’Hélène se faufilent en elle et entreprennent des va-et-vient, mais, après quelques mouvements, comme d’habitude, sa retenue maladive vient tout gâcher et elle retire sa main d’entre ses cuisses. Le visage rouge de honte, elle se lave les mains et continue de cuisiner.

Les deux amants finissent par descendre et s’installe à table pour manger. Comme toujours, Hélène est aussi avec eux, mais est clairement laissée à l’écart.

Une fois Crystal partie, Jean-Pierre enfile un maillot de bains et va piquer une tête dans la piscine pendant qu’Hélène se rend dans la chambre à coucher ; elle aère la pièce et change les draps.

À plusieurs reprises, son regard s’attarde sur les photos que son mari a pris tout à l’heure. Elle sait qu’elle ne pourra jamais atteindre le niveau d’exigence physique que veut son mari, lui aussi le sait très bien, d’ailleurs.

Elle se sent moche et inutile, comme d’habitude, sauf qu’à présent, elle en a une preuve bien visible devant les yeux.

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