Joe sétonne que je le remercie aussi chaleureusement. Puisque je ne souhaite pas rencontrer son ami, il lui demandera de partir avant dix-sept heures et je serai dispensé de la rencontre de dimanche.

Je rattrape le sac sur le trottoir et le remonte.

Marie mattend, angoissée, en nuisette transparente, inassouvie, prise de fringale sexuelle

— Alors, il vous en a fallu du temps, quas-tu raconté à mon père et pourquoi ramènes-tu ce sac?

— Ton père ma persuadé que je commettais une bêtise et une indélicatesse en te privant de ce que toffre en toute loyauté son ami, jinsiste donc pour que tu reprennes ces cadeaux que tu sacrifiais à cause de ma jalousie déplacée.

— Mais En effet rien

  Sauve vite ce que tu peux de ces malheureuses roses. Ton ami découvrira au cours de ses prochaines visites en ces lieux quil peut toffrir du kirsch et du parfum sans moffusquer. Vois, les vêtements et sous-vêtements nont pas souffert. Il serait dommage de jeter ces bijoux. Dans le fond, en deux ans, je nai pas vu Aloïs une seule fois dans cette demeure. Je lai juste aperçu dans le jardin deux soirs de suite. Cest toi qui le recevais en tout bien et tout honneur: ne mas-tu pas juré que tu ne mavais pas trompé. Alors reprends tous ces cadeaux et à lavenir accepte ceux que ce cher ami te présentera. Je nen prendrai plus ombrage, cest promis. Et surtout garde lui ouverts ton cur et ta porte.

Cest déjà beaucoup. Jarrête volontairement lénumération.

— Tu as de la fièvre? Mais que tarrive-t-il, mon chéri?

— Rien sinon que je reconnais mes erreurs. Ton père ma ouvert les yeux. Tiens je me réjouis de savoir que tu penseras à moi en écoutant les chansons damour que ton aimable visiteur te donne pour nourrir ta sentimentalité et entretenir ton envie daimer. Et tu trouveras dans ce livre une inspiration très utile pour ton épanouissement sexuel: Kâma-Sûtra. Me prêteras-tu ce cadeau que je naurais pas osé te proposer. Ton ami est plus libéré que moi. Il faudra que je change si je veux légaler. Que serait notre vie sans amour?

— Oui, et tu sais combien je taime.

— Et comme il ny a pas damour sans confiance, je pense, comme ton père, que je dois te donner une grande preuve de confiance, pour me faire pardonner mes soupçons indignes. Alors je te prie daccepter daccompagner Aloïs chez ton grand-père. Cest entendu, prépare tes bagages et va montrer ton fils à son arrière-grand-père. Quas-tu contre cette coccinelle où finalement il ne sest rien passé, puisque tu étais vierge quand je tai connue? Dimanche je te souhaiterai bon voyage et agréable séjour avec ton fils et le gardien auquel je te confierai.

Marie nen croit pas ses oreilles. Elle ne trouve pas de réplique tant je la surprends,

— Je refuse de te laisser seul, tente-t-elle.

— Si tu nacceptes pas, je penserai que vos intentions nétaient pas pures. Toi aussi tu dois apprendre à être cool. Comme moi, jette tes illères et va de lavant, tu me feras plaisir. Ne veux tu pas le bonheur de ton mari?

— Dans ce cas je tobéirai, par amour.

— Ton père a raison: nous aurons une vie plus facile si tu ramènes un salaire. Notre projet de construction demandera des fonds. Alors si Aloïs te déniche un emploi en attendant que tu trouves mieux, accepte cette opportunité. Nhésite pas à le relancer, si besoin, montre-toi persuasive. Car, si tu avais voulu te rouler dans son lit, il y a longtemps que tu aurais pu le faire, même sans cette offre demploi.

     Enfin je pense que tu devrais conserver pieusement, le bristol qui mavait alerté: Aloïs, taime comme un grand frère, dun amour platonique, il ny a pas à sen effrayer. Il est seul, a besoin daffection et tu en as à revendre, comme tu le lui as prouvé depuis des années. Tu aurais dû me dire depuis longtemps quil se plaisait en ta compagnie et quil te considérait comme sa meilleure amie, qui sait comme sa sur, que sa présence téquilibrait et quil était ton confident depuis toujours. Pourquoi cela devrait-il me rendre inquiet ou jaloux. Il suffit que les choses soient claires, pour que les gens soient heureux. Cest le silence, le goût du secret qui détruit lamitié et lamour. La vérité ne fait pas peur aux curs purs.

Elle plisse ses jolis yeux, porte une main au menton, incrédule,

— Tu ironises encore une fois!

— Ah! Non. Mais puisque tu tes si honnêtement confessée, je vais tinfliger une pénitence.

— Cest vrai, tu vas me faire lamour?

— Pour pénitence, pendant ton séjour avec Aloïs, tu porteras chaque jour de façon visible, un de ses cadeaux: les bas ou le foulard, ou ces sous-vêtements sexy, en pensant à moi et à la confiance que je te fais parce que je taime. Va récupérer le bristol, je le mettrai sous verre demain et nous laccrocherons bien en évidence pour nous souvenir que cest une chance davoir cet ami si fidèle et généreux.

— Voilà la fameuse carte de visite. Allez, viens au lit.

— Il est tard, toutes ces émotions mont fatigué, je vais mendormir dès que je mallongerai. Bonne nuit ma chérie.

  Jai pratiqué la restriction mentale. Marie a tenté de me garder éveillé, sans succès. Le ressort est brisé. Jai feint de dormir. Tout ce que je venais de lui dire était à lopposé de mes convictions. La ruse qui consistait à décaler lheure de départ de lautre montrait assez combien elle tenait à le voir et revoir. Elle a admis quil était son confident: que suis-je alors, moi, son mari? Donc je ne crois plus être celui quelle aime. A quoi bon lutter contre les faits, à quoi bon exiger la dose de vérité qui aurait dû stopper définitivement cette relation malsaine, si elle nen a pas compris la nécessité.

Aussi longtemps quelle avait pu elle mavait caché ces rencontres, lorigine des cadeaux. Lapparent rejet de ces cadeaux devrait dissimuler les retrouvailles futures pendant mes heures de travail. Contrarier ces visites à domicile conduirait inévitablement, à en accroitre lenvie, à les rendre indispensables, voir à les déplacer. Alors, autant abonder dans son sens et lui donner loccasion de mettre sa fidélité à lépreuve. Elle sest exposée, quelle apprenne ses limites. Voilà ce qui a motivé mon discours.

Lamour dAloïs est tout sauf platonique. Si Marie fait semblant de gober ma fable, elle est comme moi persuadée que cest contraire à la vérité. Quant à penser à moi, au bras dAloïs, en promenade dans les bois, revêtue des sous-vêtements payés par lui: il faut vouloir y croire pour ne pas trouver lidée parfaitement farfelue. Aussi absurde est lidée dune amitié sincère, sans arrière-pensée avec un type qui a essayé dabuser delle, avec un célibataire en bonne santé qui va se retrouver seul avec elle pendant quinze jours, hampe au garde-à-vous, dautant plus quil a provoqué ce tête à tête dans le but évident de donner à leurs sentiments une nouvelle tournure, ou à conforter une liaison non déclarée. Il va léblouir par des cadeaux de toutes sortes, se montrer omniprésent, attentif à ses moindres désirs, toujours disponible et prêt à satisfaire ses caprices. Ainsi flattée, elle cédera fatalement sauf si elle est une sainte. Que celui qui na jamais péché lui lance la première pierre.

Moi, Pierre je viens de prendre une sacrée pierre sur le crâne. Après deux ans de mensonge par omission, elle vient de me tromper gratuitement en mannonçant que je ne verrais plus lautre, sans préciser que ce ne serait quun aménagement dhoraire.

Alors que Marie, comblée dans ses projets sendormait baignée dans sa bonne conscience, je me torturais à imaginer sa capitulation. Le plus facile à imaginer et le plus difficile à encaisser, cest le don spontané, immédiat parce que désiré depuis des mois par les deux complices. Dimanche, dans le premier sous-bois, lenfant à peine endormi par le ronronnement du moteur, Aloïs fait une halte, sort de son coffre le plaid qui ne quitte jamais la voiture dun célibataire bien intentionné. Qui a pris la décision de cette halte? Laudacieux a-t-il posé sa main sur le genou et constaté quil était attendu, que les jambes sécartaient comme par enchantement, sa main est-elle remontée comme happée vers la dentelle du string quelle porte en son honneur, celui quil lui a choisi pour le jour où a-t-il réussi à passer un ou deux doigts sur une fente déjà ruisselante de désir? Pas étonnant alors quil ait jugé le moment propice pour posséder enfin cette femme quun autre lui avait volée.

Mais Marie a pu faire semblant de résister un peu à lattouchement insidieux

— Allons, Aloïs, sois sage. Tu sais que je suis mariée.

Juste de quoi lémoustiller, de quoi lui donner une envie encore plus intense de profiter dune femme mariée. Et il a insisté, il a atteint en séparant les cuisses, contre une pseudo résistance, ces contrées à la peau de soie. Quand on est arrivé aussi loin, on sait que la bataille est gagnée, quil ny a plus de mari qui compte, que les remparts vont tomber parce quune petite flamme va déclencher lincendie. La place se rend, il suffit de ramasser le butin en sarrêtant à labri des indiscrets.

Ou pire encore, Marie impatiente, touche enfin du doigt laccomplissement annoncé dans ses chansons damour. Pendant que son pilote se demande par quel bout lattraper, mains sur le volant, louchant dun il sur une cuisse exposée avec audace, elle attaque innocemment la braguette du conducteur occupé, tire le zip, glisse sa main et découvre un pénis raidi de désir, des bourses gonflées de sperme, extirpe le sexe massif sans entendre de protestation et le masturbe gentiment, découvre le gland couronné dune perle transparente

— Oh! La belle verge. Javais oublié. Roule, je vais te sucer si ma bouche est assez grande.

Elle qui naime pas trop les pipes, osera-t-elle dimanche, se forcera-t-elle pour emporter le morceau de chair à la saveur oubliée depuis si longtemps. En fait qui me prouve quelle ny a pas goûté hier ou aujourdhui avant que son vainqueur ne fume ses cigarettes après lamour. Lodeur du tabac peut camoufler le fumet dune vulve savamment sucée. Deux ans de fréquentation secrète donnent des occasions ou des habitudes. Le mari ignorant se voit accorder avec parcimonies les caresses dispensées à lamant avec largesse.

Et dire quelle repose si tranquillement à côté de moi. Si javais confiance en elle, laurais-je encouragée à prendre ses vacances avec ce type qui, selon elle, lavait harcelée. En réalité elle avait fort bien supporté ce harcèlement, avait attendu aujourdhui pour sen plaindre, contrainte et forcée, prise pratiquement en flagrant délit avec ces roses et leur bristol dénonciateur. Elle avait peut-être aimé ce harcèlement, lavait-elle encouragé par des promesses ou en accordant des privautés? Je suis prêt à parier que lamoureux souhaitait que je trouve sa déclaration damour, pour casser ma résistance à son entreprise. Il a réussi.

    Ils sont à lombre dun grand chêne, sur la plus haute branche un rossignol chante lamour de Marie et dAloïs. Il est penché sur cette femme bien plus petite que lui, il embrasse avidement la bouche tendue. Voilà enfin laboutissement du long siège. Pas de mère, de père ou de mari qui pourraient les déranger. Ils sont partis tout de suite après le repas: une cène où ils ont entendu la bonne parole des deux parents. Mon absence aura surpris le veinard, absence expliquée mensongèrement par un appel de mes parents. Mais il va en profiter. Les absents ont toujours tort!

Sous le grand chêne un grand buveur de bière bedonnant sagenouille devant une petite femme, encercle ses cuisses de ses longs bras et pose sa tête sur son ventre moelleux. De ses deux mains elle le maintient dans cette attitude de soumission, lui passe les doigts dans les cheveux et attend que

« cela » arrive enfin. « Cela » na pas encore de nom pour la femme adultère. Elle cache son impatience. Deux grosses paluches sont passées sous la jupe, elle tressaille, lhomme lève les yeux pour demander une permission acquise par avance et ses doigts escaladent crânement les jambes puis les hanches pour saisir lélastique du string. Le tissu glisse, se décolle de la fente, tombe vers les genoux. aboutit sur les pieds.

La charmante attention de Marie: elle porte un de ses cadeaux. Elle de son côté ouvre sa blouse dune blancheur immaculée, symbole dinnocence et de pureté, autre cadeau, et laisse apparaître le soutien-gorge assorti. Il avait déjà remarqué ce foulard à curs noué coquettement autour du cou, cette folle déclaration damour au nez dun mari aveugle, le bracelet dor fin et le collier de même facture. A nen pas douter cet étalage de ses cadeaux prouve que Marie a voulu sortir le grand jeu de la séduction. Donc il faut quil lattire sur le plaid étalé sur une épaisse couche de mousse. Seule ombre au tableau, elle a changé de parfum. Voilà une idée de cadeau toute trouvée.

Le cri de Marie lors de la pénétration a fait fuir le rossignol. Une trop longue attente a fait oublier les bonnes manières de préliminaires prolongés, Aloïs a plongé comme un affamé dans le corps brûlant et Marie apprécie la prise solide, presque brutale, ce ramonage vigoureux et rude, cette force terrible qui la remplit, la secoue, la ravage la déplace sur le plaid avec une sorte de rage. Cette masse lécrase, tend tous ses muscles, lui couple le souffle. Mais ça, cest du mâle. Lorgasme approche, le sperme chaud jaillit sur ses parois surchauffées et libère son plaisir, inonde le réceptacle tremblant. Tout est consommé, il sest retiré. « Cela » est arrivé. Cela devait arriver. Létalon fougueux est allé chercher dans le coffre un paquet de mouchoirs en papier pour essuyer avec ravissement le liquide blanchâtre qui sévade de la vulve et mouille lillet délicat. Il doit rêver du jour prochain où cette autre forteresse tombera. Car cela nest quun début. Un jour ils fileront le parfait amour. Ils reprennent la route. Sur litinéraire il y aura de plus en plus de forêts. Le voyage sera mouvementé si Daniel veut bien dormir.

Jétais en train de massoupir contre le corps apaisé de Marie. Dans mon rêve érotique, le bruit du moteur ma réveillé. Quel cauchemar! Est-il prémonitoire? Cest du délire. Je suppose que Marie résistera vaillamment avant de succomber. Ils sont seuls dans la voiture grise, il va la complimenter sur sa tenue, sur son bon goût, feignant dignorer quelle est entièrement vêtue de ses propres cadeaux. Célibataire au bon salaire, avec des charges réduites, profitant des avancées sociales de son entreprise, il a mis le paquet pour sacheter les faveurs de la femme convoitée, freiné uniquement par le souci de ne pas éveiller les soupçons de lépoux trop sûr de son bonheur.

Arrivé à ce stade, les vacances acceptées par lépouse dabord hésitante, mais jetée dans la gueule du loup par linconscient imbécile, il va devoir manuvrer avec finesse pour aboutir. Dans mon demi sommeil je suis moi, je suis lui. Enfin, si elle est là, assise à côté de lui, jupe remontée à mi cuisses, il nest pas possible quelle ait quelque chose à lui refuser. Donc, il agira avec tact. Il va la flatter, la gonfler dorgueil: elle débordera de reconnaissance et après des confidences sabandonnera fatalement au beau parleur qui fera rouler ses muscles impressionnants. Il en oublie sa bedaine gonflée à la bière. Quand même son mètre quatre-vingt dix et sa centaine de kilos cest autre chose que le gringalet dun mètre soixante-dix, tout au plus soixante-cinq kilos, quelle a épousé par erreur ou par dépit. A la suite dun simple malentendu, il la perdue, elle sest jetée à la tête du premier venu. Mais la vue de son sceptre va la coucher sur le dos, lui ouvrir les jambes, faire bailler la chatte velue et lui arracher des feulements damour sauvages.

Cet idiot de Pierre est-il seulement amoureux de sa femme; faut-il être abruti pour confier ce trésor à la garde dun inconnu. Ce crétin est incapable dimaginer que sa femme va le cocufier pendant quinze jours sans répit. Aloïs va la posséder, la bourrer comme une outre, la labourer comme une terre fertile, lui faire connaître les délices de lamour, la transporter dans des contrées lumineuses, lui prodiguer des orgasmes fantastiques, en communion avec la nature, labreuver de foutre, lui en servir par tous les orifices. Il va se répandre en elle, elle hurlera sa jouissance et lécho lui renverra ses délires obscènes. Ses cris de femelle en chaleur satisfaite mettront les cerfs en rut. Aloïs le grand, le sublime va la transformer en machine à faire lamour, toujours chaude, bouillante. Elle le suivra, se frottera langoureusement à lui, sagenouillera matin midi et soir pour avaler le nectar revigorant, la liqueur nourrissante avant la copulation longue, rude, interminable et enfin apaisante. Plus elle en recevra, plus elle en réclamera. Il sera le pompier de tous ses incendies, pompier pyromane inlassable, la lance darrosage toujours prête à lintervention.

Au retour elle ne voudra plus rien savoir de son mari ridicule, elle lui annoncera son infortune, il sera contraint à la fuite et Aloïs triomphera en épousant la belle qui ne va pas aller au bois pour dormir. Dire que le village est perdu au milieu des forêts! Ça promet. Le bambin distraira laïeul, le vieil homme fera sauter lenfant sur ses genoux noueux, Marie amusera Aloïs, il la sautera à genoux en tous lieux, à toute heure. Quest-ce quelle va prendre au risque de ne plus pouvoir courir.

— Non, non, je ne veux pas.

Cette fois cest Marie qui trouble mes rêves éveillés. Contre quoi se débat-elle? Veut-elle dans ses rêves rejeter les assauts du séducteur. Sous la couche de mensonges et domissions resterait-il un soupçon de conscience ou damour conjugal? La protestation na pas duré, je ne dois pas me faire dillusions, cétait le dernier soubresaut avant la reddition: le bastion est tombé. Mais quand et où? Mon rêve interrompu a perdu leur trace. Je les retrouve dans lauto, demain dimanche.

— Ton mari quel type formidable. Avoir une si belle femme et la laisser partir avec moi. Quelle chance tu as dinspirer une pareille confiance. Il faut reconnaître que moi aussi jinspire confiance: cest à peine sil ma entrevu deux petites fois et tu es là, si belle et si attirante dans cette voiture. Dis, tu te souviens, cest à larrière que tu as découvert lamour, avec moi. Si ton mari savait, il se serait opposé à cette séparation. Javais proposé sans y croire. Quelle confiance!

-A bon, tu nespérais pas. Pourquoi te forcer, tu es déçu?

— Non, je suis juste surpris par le détachement de ton mari. Je me demande si un mari qui aime sa femme la laisserait aussi facilement partir avec un ami. Je suis perplexe. Si je ne me connaissais pas, jaurais peur pour toi. Avec moi tu ne risques rien. Quand même, il exagère. Moi je veillerais sur toi. Tu verras, pendant notre séjour je serai près de toi continuellement. Ça rassurera ton vieux grand-père de te savoir sous ma protection. Ton mari est négligent

— Mais non, il sait que je laime et il na rien à craindre. Aurais-tu de mauvaises intentions?

— Tu sais bien que je nen ai que de bonnes, tu sais que je suis amoureux de toi, je te lai dit, cest écrit sur ton foulard. Cest pourquoi je serai vigilant, dans ton ombre, obéissant et dévoué, à laffût de tes désirs. Je te ferai tout ce que tu voudras. Demande et je te comblerai. Tu as trouvé ma carte de visite, linscription ta plu?

— Tu es vraiment imprudent, tu pourrais me causer des ennuis. Si tu es vraiment mon ami de cur, évite de me compromettre à lavenir. Je ne suis que ton amie, je te le redis, jaime mon mari.

Il te le rend bien mal. Tu mas dit quil était au match hier soir. Moi, à sa place je taurais fait lamour jusquà épuisement la veille de ton départ. Ta-t-il seulement touchée cette nuit? Non? Et ce matin? Non plus? Mais de deux choses lune, ou il est fou ou il est amoureux dune autre. Hier soir il ny avait pas de match de première division. Il est allé voir une maîtresse si ça se trouve.

— Il ny avait pas de match? Tu es certain? Ce nest pas possible. Tu crois que ah non, alors

Bien sûr que jétais au match, mais dans cette auto, Marie na aucun élément pour vérifier. Donc elle le croit. Mon rêve est incohérent? Ce nest quun rêve.

— Oh! Ma bonne amie, je ne voulais pas te faire de peine. Reconnais que le comportement de Pierre a de quoi surprendre. Non, ne pleure pas. Bon je ne supporte pas ces larmes. Ah! Le pauvre petit lapin. Pauvre canard.

Du coup il sarrête dans un chemin de traverse. Lendroit est désert. Il sort de la voiture, vient ouvrir la portière de Marie, lui tend une main. La petite biche sort et se retrouve contre lui. Du revers de la main il écrase une larme sur la joue veloutée. Le grand cerf amoureux adoucit sa voix:

— Allons calme-toi. Je ne sais pas si ton mari est capable davoir une maîtresse. Il nest même pas capable de baiser avant son départ, sa femme qui le laisse seul pendant deux semaines. Cest juste la première supposition qui a jailli. Mais je peux me tromper. Là, reste contre moi, petit cur meurtri. Allez, regarde-moi. Souris, nous sommes en voyage, nous arriverons bientôt, le coin est magnifique, les oiseaux chantent, le ruisseau gazouille. Ne sois pas triste, petit oiseau délaissé, profite de linstant présent. Respire lair pur, enivre-toi du parfum des sapins. Laisse-toi aller. Nes-tu pas bien dans mes bras? Ne tinquiète pas, je suis là.

Elle lui lance de bas en haut un regard attristé. Il sourit. Elle lui sourit. Il se penche, leurs bouches se rencontrent. Le moteur est à larrière, les bras puissants la couchent sur le capot avant, après ce baisers immédiatement affolant. Il lui fait oublier son chagrin en triturant les seins sensibles, les fesses rondes. Une grosse patte fixe les reins, la chute des reins contre la tôle, une tige bandée à lextrême se frotte au nombril de Marie, la trouble, la bouleverse, culbute ses défenses démoralisées: il est vraiment là, lui.

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