Je sillonne les routes de Côte d’Azur après avoir quitté mon Italie natale, plus précisément la région Campanie et ma ville d’Avellino. Je suis parti comme ça en laissant derrière moi des amis et ma famille qui n’ont pas trop compris pourquoi je partais. Laissant ma Mama pleine de tristesse et les rênes de l’entreprise familiale à mes deux jeunes surs, ainsi qu’à Federico mon jeune frère tout juste majeur. Je suis sûr qu’il va être un bon dirigeant, il a le cur sur la main et c’est un pur bosseur, tout mon contraire. Je suis bercé par le bruit des voitures et des vagues qui accompagne le vent dans cette agréable journée où le soleil est au rendez-vous. D’un côté la Mer méditerranéenne et de l’autre les falaises. Un long trajet qui me fait m’arrêter plusieurs fois pour me permettre de relaxer mes jambes et surtout de remettre de l’essence dans ma voiture qui excusez-moi l’expression avale beaucoup. J’arrive à Nice en fin d’après-midi et loue une chambre d’hôtel près de la Promenade des Anglais où a eu lieu l’attentat du 14 juillet 2016.
Avec mon français approximatif, j’ai quand même réussi à me faire comprendre à la réception et c’est accompagné que je suis conduis dans ma chambre qui pour le coup est vraiment bien. Je m’y installe et envoie des nouvelles à ma famille pour les prévenir que je suis arrivé sain et sauf.
Au matin je me réveille tout en m’étirant, il est quasiment la fin de la matinée ! Peu importe, je me suis bien reposé de ce long voyage d’hier, je m’habille et me parfume dans un parfum Armani issu de ma mère patrie. Je décide d’aller au restaurant manger. Je suis placé sur une table qui me semble plus petite que les autres du style familial. Je commande un plat vu l’heure quasiment proche de midi, donc le petit-déjeuner n’est pas en option et je jette mon dévolu sur un plat de spaghettis bolognaise qui me permet de comparer. Les deux sont bonnes mais je préfère les Italiennes surtout pour la sauce. Après manger, direction ma chambre récupérer des affaires pour ensuite aller faire une balade. Je prends plusieurs photos pour alimenter mon compte Instagram pour mes fans qui semble accorder une grande importance à ma vie privée. Puis quelques visites sur des sites touristiques avant de rentrer à l’hôtel en fin d’après-midi. Le soir il semble y avoir un évènement au restaurant tant la clientèle est enjouée mais je ne fais pas attention et me contente de manger tranquillement.
Tout en me dirigeant vers ma chambre, je tombe nez à nez avec une jeune femme qui s’avère être une employée de l’hôtel dans ses habits qui ressemblent à ceux de la réception. Elle est très mignonne, assez jeune et timide. S’apercevant que je la regarde, elle s’empourpre royalement devenant aussi rouge que les tomates de chez moi. Je suis aussi gêné qu’elle.
— Bon… bonsoir. dit-elle
— Buonasera. dis-je
— Oh vous êtes Italien ?!
— Si, euh oui
— Chouette et vous vous plaisez ici ?
— Euh oui… excusez-moi… je… je parle pas bien… le français
— Mais non Monsieur votre français est super ! dit-elle avec un large sourire
— Grazie. dis-je timidement
— Excusez-moi mais je vais devoir reprendre mon travail, si vous avez besoin de quelque chose vous pouvez appeler la réception et j’arrive tout de suite vous apportez ce que vous voulez. Vous êtes à quel numéro de chambre ?
— Stanza duecentoquarantasette.
-…
— Euh chambre… deux, quatre, sept. dis-je avec honte de mon français
— Ah ! chambre deux cent quarante-sept, OK je vois où elle se trouve !! Si vous voulez, je peux passer ce soir pour vous donner des cours approfondis de français ?
Son énorme sourire affiché traduit ce qu’elle voulait dire.
Dans ma chambre j’ai passé ma nuit sur les réseaux sociaux à parler avec mes surs.
Mon deuxième jour à l’hôtel se passe comme le premier, entre déjeuner au restaurant, sortie dans les rues de Nice et le soir dîner seul en mangent des plats typiques de Côte d’Azur pour ensuite aller parler à mes proches dans ma chambre et aussi regretter petit à petit mon isolement de l’autre côté des Alpes. Je m’endors pour une deuxième nuit dans cette chambre immense.
Troisième jour : rebelote, à une exception près, je me suis réveillé dès l’aurore pour faire un petit footing qui m’a fait le plus grand bien. Séance de récupération oblige je me suis douché et un peu reposé avant d’aller manger. Pour aujourd’hui petit-déjeuner normal avec café, jus de fruits et chocolatine. Ventre plein, je me dirige vers la piscine, car être à l’hôtel sans passer par la piscine est un crime fédéral. Je m’installe sur mon transat quand une voix familière me parle.
— Oh mais c’est mon Italien préféré ! dit la belle jeune femme qui travaille pour l’hôtel.
— Bonjour.
— Alors quoi de neuf ? Toujours avec son énorme sourire
— Euh rien de neuf, des vacances tranquilles.
— Ah je vois ! pour la dernière fois je n’ai pas pu venir te voir… trop de boulot, argh… dit-elle avec une énorme grimace qui me fait sourire.
— Bah pas grave hein…
— Tu fais quoi ce soir ? Tu m’invites au restaurant ?!
— Quoi ?! C’est prévu où ? dis-je super étonné.
— Hihihihi, je rigole, moi qui pensais que vous les Italiens étaient caliente.
— Ah non, nous on est plus soupe froide.
On éclate tous les deux de rire, on a discuté pendant de longues minutes où j’ai appris qu’elle ne vient pas de Nice, qu’elle fait ses études ici et qu’elle travaille à mi-temps à l’hôtel et que ses parents l’ont nommée Emilie.
Le soir même si son invitation au restaurant n’est pas vraie, on va tout de même manger ensemble et hors de question de manger à l’hôtel ! Ce sont ses mots. Elle m’a fait rouler jusqu’à la périphérie de Nice. Un beau restaurant, une agréable soirée, une très jolie femme comme cavalière. En bref une bonne nuit en perspective.
Mais hélas non juste une bise à la commissure des lèvres et une explication comme quoi elle ne couche pas le premier soir.