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L'amant de ma femme – Chapitre 1




J’habite dans une petite rue, liaison entre une artère passante et une autre rue très peu fréquentée. Quatre demeures de chaque côté donnent sur cette voie dont tous les habitants se connaissent et savent tout de chacun. Ainsi ai-je remarqué depuis quelques semaines le stationnement d’un objet insolite : une voiture jaune occupe une place tantôt en début, tantôt en milieu ou en fin de rue, à lheure où je retourne au travail vers 13 heures 50. Personne dans notre rue ne possède une berline aussi tape à l’oeil. Il est impossible de ne pas la remarquer, Encore nest-elle présente que certains jours. Jai relevé sa présence uniquement le lundi et le jeudi.La Clio jaune ne présente pas de signe professionnel, nest le véhicule ni dun médecin ni dun infirmier par exemple.

Je demanderai ce soir à ma jeune épouse, Louise, si elle sait à qui appartient cette auto en stationnement aujourdhui juste devant la mienne. Peut-être Louise connaît-elle le propriétaire du véhicule ? Se rendrait-il chez une voisine à la jambe légère ? Les histoires de cocus m’ont toujours fait rire. Louise, attentive à la vie du quartier, va me fournir des détails croustillants sur les activités de l’inconnu, je sens ça et je m’en réjouis à l’avance. Louise ne m’a pas parlé de cet individu parce qu’il lui manque quelques informations. Ma bavarde aime se documenter avant de raconter en un récit très circonstancié. Ce soir elle me fera rire et je la récompenserai au lit. Je peux démarrer.

A larrêt au stop je constate que la police contrôle les voitures. Zut, jai oublié les papiers dans leur pochette sur ma table de nuit. Je fais demi-tour. Au moment dentrer dans ma rue japerçois Louise : elle court vers la voiture jaune, monte du côté passager, claque sa porte. Que signifie ce départ précipité ? La Clio démarre, je prends son emplacement, me dépêche daller prendre la pochette. Au passage je massure de labsence de ma femme dans la cuisine et je note le parfait état des lieux, la vaisselle est faite, un bouquet de roses rouges décore la table du salon, superbe bouquet tombé du ciel après mon départ il y a quelques minutes.C’était bien elle qui montait dans la Clio. Je ne me suis pas trompé, ! Je suis trompé, ma femme me trompe ! L’histoire est plus drôle quand elle concerne les autres. Je garde cependant un espoir. Louise ne peut pas me tromper, c’est impossible, elle m’aime, elle me l’a encore dit il y a quelques minutes.

La Clio jaune quitte le contrôle, la police sen va, il est quatorze heures. Je serai en retard au travail, tant pis. Je veux savoir où ma femme se rend dans la voiture dun inconnu; je les suis. Ils montent au centre de loisirs, sarrêtent à la piscine olympique, y entrent, se dirigent vers la caisse. Je m’installe au bar dont la baie vitrée donne sur le bassin de cinquante mètres. Je reconnais la silhouette de Louise en maillot de bain. Elle ne sait pas nager, refuse de maccompagner à leau et a toujours prétendu ne pas avoir de tenue de bain. Et pourtant elle porte avec élégance un deux pièces ajusté à ses formes, du jaune citron de la Clio !. Elle se dirige vers léchelle en tenant par la main un bel homme athlétique, à la chevelure brune ondulée. L’inconnu bombe ses pectoraux, fier de guider cette jolie jeune femme. Je rêve ! C’est qui ce type ? Que fait Louise avec lui ?

Dans leau il ne la quitte pas. Ils ont choisi un secteur calme, Louise s allonge dans leau, le type la maintient en surface dune main glissée sous son ventre. Tout est clair pour moi : Louise prend des cours particuliers de natation. Elle me réserve une surprise, un jour elle me proposera de lemmener à la piscine et méblouira en nageant mieux que moi. Ce maître nageur vient la chercher à domicile, deux fois par semaine vraisemblablement. Elle aurait pu men parler. Pour linstant sa nage est hésitante. A la réflexion, je suis déçu. J’aurais pu lui apprendre à nager, le soir ou le week-end. Ce type ne se donne pas autant de peine gratuitement, mon budget va souffrir s’il se fait payer à l’heure.

Arrivée au milieu dune longueur, tout à coup Louise bat des mains, saffole et son accompagnateur la rattrape, lui sort la tête de leau et la tient contre lui pour quelle se calme. Comme il est prévenant, comme il sait la rassurer. Ils sont face à face dans leau, sans doute ventre à ventre, jambes mélangées à cause de la frayeur de l’apprentie nageuse. Par peur de se noyer elle s’accroche à ce qu’elle trouve. Louise passe ses bras autour du cou de son sauveur, discute, toujours collée à lui. C’est touchant, cette confiance de l’élève dans son prof et sauveteur. Il faut absolument que je m’impose comme son maître-nageur pour connaître ces sentiments. C’est ma femme, elle m’aime tant. Je veux, et c’est normal, vivre ce genre d’instant où devenu son sauveteur, elle me prendra par le cou, dans l’eau sous les yeux du public.

Doux rêve de mari chéri et amoureux de sa belle. J’ouvre les yeux. Mais cette fois je cesse de rêver. Leurs têtes se rapprochent et jai la surprise dassister à un baiser de ma femme et de son entraîneur. Veut-il lencourager, mais est-il nécessaire de sembrasser aussi longuement ? , Les cris des nageurs plus jeunes baissent, le public observe en silence, le temps s’arrête. ouf,leurs lèvres se séparent ! Ce type enfreint les règles de son métier et de la bienséance. Je n’en crois pas mes yeux. Enfin Louise se détache, s’allonge dans l’eau, est maintenue par une paluche trop familière à mon goût et reprend ses mouvements. Elle sarrête de plus en plus fréquemment, sombre, est repêchée, crache de l’eau puis embrasse lhomme pour le remercier. Elle exagère !

L’affaire change d’aspect, Le type emmène ma femme dans l’eau, un milieu où elle est mal à l’aise et profite ses peurs pour se payer en nature. Sous cet angle, la position de sa grosse main sous le ventre de Louise devient équivoque. S’il la soutenait, piquerait-elle aussi souvent ? S’il ne la soutient pas, que fait cette main si loin du nombril, si proche de l’entrejambe ? En quelques semaines l’homme à la voiture jaune s’est enhardi, il peut tranquillement lui mettre la main au panier, elle ne proteste pas et paraît même apprécier tant elle s’applique à jouer à celle qui se noie. Louise est à son affaire, coule exprès pour avoir l’occasion de venir frotter son sexe contre celui de son professeur de natation, pour l’embrasser après quelques brasses et pour ensuite sentir la main de l’homme reprendre possession de son pubis sous l’eau à l’abri des regards, en y semant d’agréables frissons. Elle m’écoeure.

Vingt minutes plus tard, main dans la main, comme mari et femme, ils retournent aux vestiaires. C’est vraiment louche, je commence à douter de l’amour de ma femme. Même par reconnaissance elle ne devrait pas recevoir et rendre des baisers aussi lascifs à un homme qui n’est pas son mari. Je vais me placer à lextérieur pour assister à leur sortie. Ils ne retournent pas à la Clio mais marchent vers le casino, y taquinent les bandits manchots. lLe compagnon reste plaqué au dos de Louise pour guider ses mains sur les manettes. Il a un comportement bizarre, son torse est immobile, mais ses fesses bougent lentement de droite à gauche ou de gauche à droite contre la croupe de ma femme. Moi, à sa place, j’aurais une érection, je me croirais obligé de reculer pour me calmer, pour ne pas scandaliser Louise par une conduite indécente. Ne sent-elle pas la verge raide qui l’assaille ? Mais lui continue à se frotter sur les rondeurs féminines : ou c’est un eunuque et il ne bande pas, ou c’est un sans-gêne et ça plaît à Louise. Je commence à bouillir, je voudrais hurler : "Non, Louise, ça ne se fait pas, es-tu inconsciente ?"

Ils reprennent leur chemin et sengouffrent dans un cinéma. C’est étrange, cet étonnant maître nageur est une sorte d’accompagnateur pour femme seule. Il se charge de les distraire, Je retourne au travail, retarde dune heure pour une semaine ma reprise de laprès-midi, je range mes affaires avec vingt minutes davance et je vais me poster à lentrée de mon quartier. A 16 heures 53, la Clio dépose Louise devant la maison et sen va. Je la suis pendant 1 500 mètres. Elle s’arrête le long du trottoir devant un immeuble à étages. Je me range derrière la Clio et volontairement jentre tout doucement dans son pare-choc. Le conducteur sort, inspecte sa voiture, la mienne. Je le rejoins, présente des excuses. Je suis désolé….

— Ce nest rien, il ny a pas de dégâts. Inutile détablir une déclaration daccident. constate l’autre.

J’insiste :

-Voyez votre garagiste, mon assurance prendra en charge les frais sil y a lieu. Pouvez-vous me donner vos coordonnées?

Ma victime se nomme Rodolphe Marche, habite dans cet immeuble porte 5. Pour lui, je suis André Doudut, avec un » t », jhabite dans la ville à une adresse quil ne vérifie pas. Je men vais. A la maison, dans notre appartement de létage, Louise chantonne, arrange dans un vase des roses rouges achetées cet après-midi pendant ses courses au marché. Elle se fout de moi mais me colle un bisou sur la joue. Baiser de Judas !

Comme jai menti en donnant une fausse adresse à Rodolphe, elle me ment sur lheure darrivée et lorigine de ces fleurs, offertes à coup sûr par Rodolphe. Elle est douce, joue à lamoureuse, membrasse tendrement, mannonce pour la soirée des jeux amoureux. Que c’est bizzare. Ils n’ont donc pas eu matériellement le temps de faire l’amour, Le type l’a chauffée, a dû l’embrasser pendant le film et la tripoter à outrance mais me l’a rendue insatisfaite, le feu dans la culotte. Louise compte sur moi pour l’emmener au bout de son excitation. Passer de l’un à l’autre est un jeu pour elle. Il est donc pratique d’avoir un mari et un amant pour être assurée de jouir à l’instant choisi.

Elle peut toujours courir, aussi longtemps qu’elle ne pensera pas à me renseigner sans mentir sur ses activités secrètes, je la laisserai à sa faim de sexe. J’ai de bonnes raisons de me croire cocu, cela ne m’enchante pas. Je veux en avoir des preuves irréfutables. J’ai vu des baisers, des attouchements, est-ce suffisant pour avoir des certitudes? Mais en attendant, le mari dépité veut fuir la menteuse. On ne ment pas quand on n’a rien à cacher, on ne confond pas la place du marché avec la piscine ou le cinéma. L’époux ne sera pas le remplaçant de ce plus que probable amant. Voilà que je parle de moi à la troisième personne !. Je la refroidis d’une phrase :

-Hélas, je dois rendre une visite à un collègue de travail. Nous ferons l’amour une autre fois.

Tant pis si ma réponse chagrine Louise. Tant pis si mon refus déguisé la jette dans les bras costauds de son accompagnateur. J’aime les situations claires, je déteste le mensonge sous toutes ses formes, même par omission. Je suis possessif et la jalousie justifiée est une vertu, pour moi.

En réalité je vais réfléchir dans un bar où jinvoque lesprit de la bière. A minuit je retrouve une épouse endormie. Elle a un amant, entraîneur, compagnon de jeu, accompagnateur, taxi et que sais-je encore. Jattendrai d avoir fait le point sur notre situation pour redevenir éventuellement son mari. Sils ne prennent pas de précautions lautre peut lui faire un enfant, je nen serai pas le père. Pour moi, il n’y aura plus détreintes, plus daccouplements aussi longtemps que durera une probable liaison. Après javiserai. Ce matin je pars au travail, j’omets volontairement le baiser du réveil ou de la séparation. Je brise ainsi une habitude bien établie depuis notre mariage. Mon attitude pourrait l’amener à se poser des questions, à se remettre en cause. Qui sait ? Je dis avant de fermer la porte :

— Ce midi je mangerai à la cantine.

Louise me regarde avec étonnement. Le mardi je mange habituellement avec elle… A treize heures trente je suis arrêté à proximité du domicile de Rodolphe. Jai mon caméscope. Sil rencontre Louise, je filmerai, je l’accosterai et je lui demanderai de lui lâcher la grappe. Louise sera sommée d’expliquer sa conduite et de revenir dans le droit chemin. Il roule devant, prend une direction inattendue, se range le long dun trottoir et attend. Un homme sort dune maison. Je lance mon caméscope. Rodolphe bouquet de roses rouges en main pénètre par la même porte dans cette maison, revient à son volant, bientôt suivi dune blonde bien en chair. Il a des goûts éclectiques.

Il prend la route du centre de loisirs, entre à la piscine, donne un cours de natation à la blonde pulpeuse curieusement vêtue dun maillot de bain deux pièces jaune, identique à celui de Louise hier. C’est sa marque de fabrique ? Monsieur offre un uniforme à ses conquêtes .La séance ressemble fort à celle de la veille avec ma femme. Du bar je filme discrètement les arrêts et les baisers dans leau. Elle coule, il la rattrape, la rassure. Il embrasse bien, Cette femme comme Louise aime ça. On passe de rapides coups de becs à de longues succions en apnée. La main virile sous l’eau doit agir efficacement. La dame pousse des cris de joie, rit, coule quand la main se fait trop pressante sur ses parties génitales. C’est scandaleux. Le couple quitte le bassin et s’en va, main dans la main. Rodolphe semble très amoureux, la femme le dévore des yeux.

Pour moi, c’est une bonne nouvelle. Quand Louise apprendra l’existence d’une concurrente elle se mettra à réfléchir et se méfiera du bellâtre. Ensuite je filme le couple au casino. Rodolphe joue des hanches et de l’arrière train sur une surface plus large avec la même impudeur que sur le cul de ma femme, hier. La nouvelle femme se retourne parfois, le visage en feu, les yeux brillants. Tiens, au lieu daller au cinéma, Rodolphe conduit la dame dans un hôtel. Que peuvent faire dans un hôtel, laprès-midi, un homme et une femme ? Je n’ai pas besoin d’entrer pour le savoir. Jen ai assez filmé pour ce mardi. Je retourne au domicile de la femme adultère, relève sur la sonnette ladresse et le nom du mari. Quelques minutes avant dix-sept heures une Clio dépose une blonde aux cheveux défaits devant sa porte. La confrérie des cocus prospère

Ce Rodolphe a du succès, trop de succès… La blonde a sur Louise l’avantage d’une rencontre à l’hôtel. Ce soir jai un terrible mal de tête, je ne peux pas faire lamour à Louise. Le lendemain mercredi à treize heures trente jattends Rodolphe, je le file. Jassiste au départ dun probable mari, à loffrande dun bouquet de roses rouges et à lenvolée avec le galant dune rousse à gros seins, aux fesses plates. Rodolphe est adepte du changement. Je filme la séance à la piscine et les embrassades dans l’eau, la demi-heure au casino, lentrée au cinéma puis la sortie. Tout est réglé comme du papier à musique.

Louise est en concurrence avec au moins deux autres femmes mariées. Cela doit coûter cher en roses rouges à l’ami Rodolphe. La dame rousse précède de peu le retour de son mari. au domicile conjugal. Louise qui s’offre deux hommes se révoltera-t-elle lorsqu’elle apprendra que Rodolphe s’offre trois femmes ? Dire qu’ un jour pas si lointain elle a osé me faire une scène de jalousie sans objet ! Et un et deux et trois cocus ! Le roulement établi assure trois parties de plaisir par semaine séparées chacune par un après-midi de contacts plus légers, de baisers et d’attouchements estinés à ’entretenir éveillé le désir. L’homme est jeune, solide et entraîné, les dames sont tenues à leur devoir conjugal. Le rythme des coïts est idéal pour les deux partis.

Si mes observations se confirment, demain, jeudi, la voiture jaune sarrêtera devant ma maison, . Rodolphe est un papillon ou un faux bourdon. Il vole de fleur en fleur au gré du vent…Rodolphe a établi un cycle : ma brune le lundi, une blonde le mardi, une rousse le mercredi et on recommence. Chacune a sa grande journée de sexe une fois par semaine plus une journée de détente. Ce Rodolphe est un as de l’organisation

Le jeudi la Clio jaune attend près de chez moi. Il sera facile de vérifier mes suppositions Le vendredi pour la blonde et le samedi ou le dimanche pour la rousse?

Il a conduit la blonde à lhôtel le mardi, les deux autres au cinéma le lundi et le mercredi. Il y a fort à parier que Louise finira son jeudi après-midi à lhôtel , pas pour une belote mais à batifoler dans un lit , à jouer à papa maman et à perfectionner ses techniques sexuelles? … La salope…Je pourrais enrayer leur programme en restant chez moi le jeudi après-midi. Elle devrait rester avec moi. Je préfère vérifier de visu. Il est inutile de forcer Louise à me mentir, Donc le jeudi je filmerai les allées et venues de Rodolphe et de Louise. Ensuite il me suffira de filmer le séjour de la rousse à lhôtel samedi. Si tout se passe comme calculé, je ferai avec Louise une mise au point dès lundi et jai mon plan pour déranger le train-train de ce séducteur sans scrupules.

Voilà la Clio à hauteur de ma maison, On est jeudi ! Louise, sortie jusqu’à la voiture, rebrousse chemin en courant avec un nouveau bouquet rouge avant de revenir en courant encore et de s’asseoir dans lauto jaune. Le prince charmant n’a pas voulu perdre de temps en entrant chez nous pour offrir les fleurs.

La séance piscine est écourtée, Au casino le séducteur affine sa méthode de préparation ante coitum, fait rouler son érection sur la chair chaude des fesses, se frotte toujours au postérieur avec désinvolture et mal traite les seins tantôt un sein, tantôt l’autre comme s’ils étaient des manettes d’automates ou comme s’il était chargé de traire ma femme. Elle ne se révolte pas mais tortille du cul sous l’impact. Le passage au casino dure un quart dheure de moins et les complices se précipitent vers lhôtel pour gagner du temps. Ici l’homme doit avoir un compte, il passe au comptoir, on lui tend aussitôt sa clé. Louise nhésite pas, s’attarde à peine au comptoir, agit comme une habituée et suit son gaillard vers l’ascenseur en trottinant. Inutile dattendre la sortie. Ce soir je travaillerai plus tard, cest arrangé avec mon contremaître.

Je nassiste pas au retour du couple. Quand je rentre vers vingt heures Louise mattend, me sert mon repas puis se dit fatiguée et va se coucher. Elle ne supporterait pas de faire lamour, et je dois être capable de la comprendre puisque ni lundi, ni mardi, ni mercredi je nai été en état de la satisfaire. Ce pourrait être une revanche: je fais semblant de m’inquiéter :

— Est-ce grave ? Pourquoi se priver un jour de plus. Je suis en forme aujourd’hui.Tu te venges ?

— Si ça te fait plaisir de le penser, mais ce net pas gentil, mon amour. Je regrette beaucoup. Demain j’irai mieux.

Elle est bel et bien passée à la casserole cet après-midi à l’hôtel. Son refus était prévisible Elle se traîne vers la chambre à coucher, le regard éteint. au-dessus de poches enflées sous les yeux.

Le gaillard, à l’hôtel, a dû sortir le grand jeu, la tourner et la retourner, l’embrocher par devant et par derrière, la défoncer à tout va. La fatigue n’est pas feinte, Louise s’endort immédiatement. Je n’ai pas assisté aux ébats, Il suffit d’avoir vu les valises sous les paupières inférieures, la grimace du rouge à lèvres retouché à la hâte aux commissures des lèvres tombantes, les traits tirés de Louise et cette drôle de démarche en canard pour imaginer ce qu’a été la rencontre, pour deviner l’intensité, la chaleur du combat amoureux. Non seulement le sommeil la cueille au coucher, mais en plus elle ronfle ! Lundi, après le cinéma elle chantait, aujourd’hui jeudi, elle s’est effondrée sur le matelas.. A l’avenir, d’un simple coup d’oeil, je saurai si elle est allée au cinéma pour un simple touche-pipi ou à l’hôtel avec Rodolphe Marche pour une partie de jambes en l’air de haut niveau, avec bourrage, orgasmes, éjaculations vaginales ou faciales et reprises multiples.

La blonde verra un film le vendredi. La rousse se rendra à lhôtel le samedi. Jai désormais de quoi faire un montage assez simple. Je confie mes prises de vues à mon ordinateur, je laisse apparaître les dates. C’est à compléter. Quand jaurai tout filmé et réuni je ferai des heureux.

Dans notre lit Louise ronfle, s’agite, se découvre. Je vais me coucher, j’allume ma lampe de chevet. Louise n’ouvre pas l’oeil. Pressée de dormir, elle a laissé tomber à terre ses vêtements. Ce n’est pas normal, elle est toujours appliquée à plier, à ranger ou à déposer dans le panier de linge sale. Ce soir elle s’est couchée nue, parce que fourbue. Robe et sous-vêtement gisent en désordre sur la descente de lit. et témoignent de l’état d’épuisement où l’a laissée son amant. Drap et couverture rejetés, elle dort profondément dans une pose propre à exciter tout autre homme qu’un mari accablé par son infortune. Les membres sont dispersés, elle dort sur le dos, mais son bassin vrille sur une hanche. Ses cuisses grandes ouvertes laissent bâiller une vulve ramollie autour de nymphes rougies par les excès de l’après-midi.. Le spectacle ne me fait pas bander.

Les suçons sur ses seins, sur son ventre et sur l’ntérieur visible de la cuisse ne m’étonnent pas, ça fait partie des rites entre amoureux de fraîche date. Je ne pratique plus ces enfantillages, à tort peut-être puisque je suis cocu. Ces manques d’attention de ma part ont poussé l’infidèle à chercher ailleurs l’homme qui lui laisserait sur la peau des marques de propriétaire. Mais des marques croisées de doigts sur la fesse dénoncent une séance de dressage musclée. Louise a trouvé un maître. Il sait se faire obéir éventuellement en recourant à la fessée. A condition que la femme aime les coups et les reçoive sans ameuter tout l’hôtel. Je devrais frapper comme une brute pour faire mieux et pour la soumettre à mes désirs. Quels désirs ? Je ressens du dégoût. Les coups ? Elle les accepte, ne s’en plaint pas, donc elle a choisi de les supporter ou de les aimer. Irait-elle jusqu’à les réclamer ? Le sommeil ne vient pas, je réfléchis à la meilleure manière de mettre fin à ce désordre. Mes pensées s’embrouillent, la solution n’est pas évidente. Que faire ? Essayer de comprendre, de pardonner en cas de repentir ? Chasser l’infidèle si elle persiste sans vergogne ? Trouver une vengeance à la mesure de la trahison ?

Lundi, je feins un départ et je minstalle dans la rue voisine. J’attends. Rodolphe débarque avec son bouquet de roses rouges. Encore ! Louise ma expliqué que lachat de fleurs de qualité, bio, garantissait au bouquet une longue vie. Le troisième bouquet en huit jours crée lillusion de fleurs impérissables. Jai fait semblant de gober lexplication. Il y a du nouveau, Rodolphe sest reposé le septième jour et aujourdhui, malgré la présence de belle maman au rez-de-chaussée, il pénètre dans la maison. J’attends un peu et je finis par comprendre qu’il n’y aura ni piscine, ni casino, ni cinéma : Le coucou s’installe dans le nid du cocu ! Jy vais aussi, sans me presser. Je ne fais pas de bruit, jattends à la porte du salon. A lintérieur on discute tranquillement. Louise rit de plus en plus souvent, de plus en plus fort. C’est un rire nerveux de femme chatouillée, Jentre.

Louise tente de quitter les genoux de Rodolphe. Lui dune main posée entre ventre et cuisses et dont la position sur la vulve ne crée pas d’illuson, continue à la peloter et la maintient assise. Il dit sans sourciller :

— Reste, pourquoi teffrayer. Nous ne faisons rien de mal.

La pâleur de Louise dit tout le contraire, mais elle obéit. Elle est soumise. Flegmatique l’envahisseur continue pour moi :

— Tu es le mari de cette chère Louise. Évidemment, qui dautre se permettrait dentrer sans frapper. Mais, je te connais .

Louise me sauve :

— Tu as vu notre photo de mariage !

— Ah ! Oui. Mon cher ami tu as fait un beau mariage. Je regrette de navoir pas pu y assister. Jétais sur la liste des invités de Louise en qualité dami ancien et dex fiancé, abandonné à ton profit, Heureux Jean. Mes félicitations.

— Jignorais, cher Rodolphe. Mais je vois que tu rattrapes le temps perdu. Tu as bien dit "ex fiancé". Ce n’est pas un titre suffisant pour lui chatouiller la chatte .

Il ne relève pas, laisse son doigt au chaud. Je viens pourtant de létonner. Il mobserve un instant.

— Je te remets, chauffard. Le garagiste ma rassuré. Quel hasard. Louise, ton mari a heurté mon pare-choc, il y a quelques jours.

Louise est soulagée. Elle sait pourquoi jai appelé son amant par son prénom. Elle voudrait quitter les genoux, donner le change, rendre moins choquant la position où je l’ai surprise; mais il la retient.

— Ma chère Louise, soyons honnêtes. Que veux-tu dissimuler. Jean ne soffusque pas de te voir ainsi assise, nest-ce pas ? C’est un homme avisé, il a immédiatement pigé la situation et ne se scandalise pas inutilement. C’est un sage.

Le salaud se paie ma tronche. Je ne réponds pas, jobserve toutefois que les jambes de ma femme sont à califourchon sur une cuisse de lami, comme si elle était à cheval. De légers mouvements davant en arrière et darrière en avant sur la jambe de lhomme lui ont redonné des couleurs, malgré elle. Les mains de l’homme plaquées sur ses hanches donnent le tempo des allers-retours du sexe de Louise sur la jambe de Rodolphe. Elle est gênée, honteuse, elle baisse les yeux, n’a pas le courage de protester ou de résister. Rodolphe parle de l’air dégagé de celui qui est dans son bon droit :

— Cher Jean, un jour, il y a peu, je suis venu me faire pardonner mon absence à vos noces. Louise a bien voulu passer léponge. Depuis nous nous sommes revus. Souvent elle sennuie à la maison quand tu travailles. Nous avons donc passé un accord. Comme je travaille habituellement du matin, je consacre deux après-midi à mon amie chaque semaine.

Devrais-je le remercier de sa sollicitude ? J’entre dans son jeu.

— Je me demande pourquoi Louise ne men a jamais parlé. Tant d’amis rendent ce genre de service aux épouses de leurs amis. C’est tout à fait normal et Louise a jugé inutile de m’annoncer une nouvelle aussi banale. S’asseoir sur les genoux de l’ami et se faire mettre un doigt par lui resserre les liens d’amitié forcément. J’ai bien de la chance d’avoir une femme à l’esprit et à la chatte aussi réceptive.

Louise ne saurait que dire, elle est confuse et muette. Le malin a réponse à tout.

— Elle ne t’a rien dit par délicatesse. Elle ne veut pas toffenser, de plus elle craint une manifestation de jalousie, veut ménager ta susceptibilité. Oui, cest une âme délicate.

Il se fout de moi. Une femme qui se fait tripoter à la piscine, qui couche avec lui à lhôtel et qui est surprise assise sur ses genoux à la maison en train de s’échauffer la boîte à plaisir, est une âme délicate selon ce salopard ! Il continue :

— Vois comme elle souffre de cette révélation non préparée. Nous ne t’attendions pas. Pourtant je mévertue depuis des semaines à lui faire comprendre quelle ne te vole rien quand elle me reçoit en ton absence. Ce quelle maccorde alors ne te prive de rien, car à linstant où elle me loffre tu es dans limpossibilité den profiter.

— Cest évident. Mais…

Il me coupe :

— Voilà, chère Louise, ton mari est daccord ! Tu lui appartiens chaque jour vingt-quatre heures sur vingt-quatre et nous ne nous retrouvons que cinq ou six heures par semaine. Pendant ces heures trop rares je te console, je t’occupe agréablement, je te distrais, je te sors, je te donne laffection quil ne peut pas te donner à cet instant, je suis son substitut. Tu as besoin dêtre écoutée et je te prête mes oreilles, tu as besoin de signes daffection et je tembrasse tendrement, ton corps aime les contacts et mes mains te caressent, touchent ta peau. Tu veux du sexe, je t’en fournis en abondance.Tout cela ce sont des marques damitié et avouons qu’il t’est surtout très agréable d’être physiquement comblée par moi lorsqu’il est impossible à ton mari de te faire l’amour.

Quel culot ! La soumission de Louise demeurée sur son genou et de plus en plus excitée par le frottement de son sexe sur le pantalon de Rodolphe rend l’homme arrogant jusqu’à la provocation insolente. Il me chauffe les oreilles, Son effronterie cynique va avoir raison de mes résolutions de rester calme et d’essayer de voir jusqu’où il est capable de pousser le bouchon. Ira-t-il jusqu’à posséder Louise ici et maintenant ?. Je riposte :

— Soit, mais je suis là, il me paraîtrait normal de prodiguer ces soins à ma femme moi-même. Louise lève-toi, s’il te plaît.

Rodolphe pouffe de rire :

— Tu es certainement venu chercher un objet oublié. Tu es ici pour quelques minutes et tu vas retourner au boulot. Tu es donc là sans lêtre vraiment, ton emploi du temps te déclare absent. Louise reste assise, Jean s’en ira bientôt.

-Admettons, je ne suis pas vraiment là . Je massieds dans ce fauteuil, je me tais et je regarde ce que vous faites le lundi de 14heures à 17 heures. Essayez donc de me montrer comment vous agissez lorsque le mari travaille. Surprenez-moi !

Il a de l’ironie à revendre:

— Quelle chance tu as Louise. Ton mari est supérieurement intelligent et compréhensif. Ne crois-tu pas que nous pourrions satisfaire sa curiosité, sans tricher, sans limites. Jean, ai-je bien entendu ? Tu veux voir tout et jusquoù nous nous amusons pour occuper ces rares heures de bonheur. Soit.

Je fais oui de la tête. Louise n’osera pas. Ce n’est pas possible, elle ne peut pas me faireça ! C’est inouï, inimaginable. Elle est prise entre deux feux, incapable de trancher. Rodolphe prend un air de supériorité, encouragé par la passivité de ma femme,

— Nous alternons les sorties, piscine, patinoire, casino, cinéma et les jeux dintérieur surtout ceux qui unissent deux êtres qui sestiment. Permets-nous de te montrer le plus et tu imagineras facilement les exercices plus simples.

Louise na pas lair rassurée. Cependant lorsque Rodolphe la pousse, la fait agenouiller entre ses jambes et désigne sa braguette elle obéit immédiatement. Ses doigts ouvrent le pantalon, extraient une verge de belle dimension. Oh! Rien d’extraordinaire, mais de bonne allure et déjà excitée. Louise a fait ce qu’il fallait et Rodolphe jouit de la soumission de l’épouse et de l’apparente approbation du mari fantôme qui veut voir. Ces ingrédients réunis lui donnent de l’assurance et gonflent sa verge.

— Ma chérie, (car tu es absent, me souffle-t-il, elle est à moi), ma chérie montre à ton mari combien tu aimes ma grosse queue, fais-moi une merveilleuse fellation. Tu es tellement douée pour cet exercice. Crache sur ma queue, branle-la et suce "comme une reine" ma bonne.

Sans un regard pour l « absent », Louise se sent reine, manipule une hampe de plus en plus importante dont elle commence à lécher le gland. Les dimensions de lengin ont compté autant que le baratin de son ex fiancé dans sa conquête qui a l’apparence d’un retour aux sources : Il l’a persuadée que, ce que dans mon for intérieur jappelle adultère, nest pas une tromperie. Du moment que j’ai demandé à voir et que Rodolphe l’ordonne, Louise n’a pas de problème de conscience. Elle est mariée avec moi, elle mest dévouée quand je suis avec elle. Mon absence, fictive en ce moment, réelle quand je suis au travail, justifie pleinement ses gestes. Elle avale avec difficulté le chibre, mais elle y met tout son coeur, comme elle a avalé le postulat de son droit au plaisir quand je ne suis pas là. Force est de reconnaître qu’elle sait branler une bite, taquiner un gland de la pointe de la langue ou avaler un long morceau du cylindre de chair gavé de sang.. J’ai apprécié son art, je me croyais seul bénéficiaire de son talent, or Rodolphe partage mon privilège.

Qu’ils fassent ça en préliminaires à l’hôtel, comme je pouvais le soupçonner, me révoltait Mais là, devant moi, prétendûment absent selon la théorie de l’amant, la chose me rend furieux. Que peut-il donc se passer dans le cerveau de Louise ? L’a-t-il hypnotisée ou convertie à un dogme nouveau agréablement saucé au sperme? Rodolphe se laisse aller, avance son bassin en bord de chaise pour présenter au mieux sa verge et ses couilles. Il a passé ses deux bras derrière le dossier afin de ne pas glisser du siège, il sourit béatement, me désigne du regard le travail zélé des mains et de la bouche de mon épouse sur ses attributs. Il nargue "l’absent-présent" et pousse l’outrecuidance à annoncer que le plat de consistance approche, que je n’ai encore rien vu, que je serai l’heureux auditeur des cris de bonheur de sa chère Louise. Il a l’intention de la pénétrer et de la baiser et peut-^tre de l’enculer sous mes yeux !

Je me lève. Il fronce les sourcils. J’ouvre les mains en signe de paix et je précise:

-Ne craignez rien, continuez, je suis absent.

Louise pompe avec plus d’ardeur, Rodolphe ronronne comme un matou au coin du feu. Je quitte la pièce, je cherche dans ma table de chevet un joujou que Louise et moi avons utilisé pour varier nos plaisirs. Je retourne au spectacle, j’affiche la sérénité nécessaire de l’absent pour inspirer confiance aux amoureux. Je dodeline de la tête et je déclare tres doucement, mielleux au possible :

-Voilà, je suis toujours absent. Il me semble que Louise triche et ne s’applique pas vraiment. Puis-je l’observer de plus près et la conseiller ? Allons ma chérie, tu sais faire beaucoup mieux avec moi.

L’infatué conquérant doute mais approuve d’un mouvement de tête et rit. Je tourne autour de Louise, je passe derrière la chaise. Rodolphe se prélasse et glousse de plaisir sous les caresses renforcées de ma putain de femme. Mes menottes se referment sur ses poignets. Il hurle de rage, tente de se lever, expédie la mante religieuse sur les fesses, retombe en position assise. Louise renversée, les quatre fers en l’air. n’a encore rien compris, elle étale sans pudeur son ventre nu prêt à recevoir la queue raidie par ses bons soins. Donc elle s’est apprêtée pour goûter aux joies de la chair, elle voulait copuler sans obstacle avec cet ignoble individu. L’absence de culotte constitue une preuve de sa volonté de faire l’amour dans notre demeure. OH! La salope, elle ne pourra pas invoquer pour sa défense l’usage de la force : elle attend les coups de bite, est pressée, se trouve déjà toute disponible. La porte est ouverte, Rodolphe la prendra quand il voudra.

Ma colère trop longtemps contenue explose en un cri effrayant. A moi de mener le débat. Rodolphe tente un coup de son crû:

-Hé! Tu n’as pas le droit: tu es absent, tu ne peux pas me paralyser.

Comme lui, je sais rire.

Nos cris troublent la femme que nous nous disputons. Elle est effarée. Rodolphe voit en elle son dernier recours et lui ordonne :

-Louise, il triche, il est absent, c’est notre heure, chasse-le.

Enfin elle réalise que son amant a perdu de son assurance. Elle me fixe, comprend qu’elle aura du mal à m’éjecter. Je facilite son choix :

— Louise, est-ce qu’un absent pourrait pincer Rodolphe avec nos menottes ? Reviens sur terre, je suis là en chair et en os, n’en doute pas. Va t’asseoir dans ce fauteuil, loin de ce diable. Vous reprendrez votre cirque, hors d’ici si tu le souhaites mais plus jamais sous ce toit ! Si Rodolphe a l’audace de revenir il s’en mordra, les doigts. Vois ce qui l’attend.

Je prends un couteau à découper la viande, je pose le tranchant de la lame à la base de la verge en berne

La prochaine fois, je lui coupe le sifflet. Ou faut-il trancher maintenant ?

J’appuie un peu, Rodolphe pleure, se dégonfle, jure que plus jamais je ne le verrai, qu’il oubliera Louise puisque je le veux. Il pensait me faire plaisir en divertissant et en honorant mon épouse. Je n’achève pas mon geste, il garde son intégrité physique, il comprend que je n’appliquerai pas aujourd’hui la mesure annoncée. Il retrouve sa morgue. Tant pis pour lui, je m’affirme en maître des lieux :

— Tu apprécies mal la situation. Il me revient d’énoncer les règles pour l’avenir. Tu te tais et tu écoutes. Nous avons l’après-midi pour fixer ta conduite envers ma femme.. Nous tiendrons compte de l’avis de Louise, car elle est la première intéressée. Est-ce équitable ? Je compte sur la sincérité de vos réponses à mes questions.

Je joue avec mon couteau, sans menacer. Rodolphe est mis hors d’état de nuire. Louise est angoissée. Je me lance

-Louise je suis au courant de ton aventure depuis un certain temps. As-tu librement pris la décision de me tromper ?

Elle hausse les épaules, ne semble pas savoir et se cache derrière le discours de Rodolphe

— Nous avons refait connaissance sur internet .Il m’a dit que coucher avec lui n’était pas te tromper quand tu étais…

-Absent ? Et tu l’as cru ? Aussi facilement que ça ? Ne t’es-tu pas demandé ce que je penserais ou comment je réagirais si je venais à découvrir votre liaison?

-Ca m’embêtait un peu pour toi. Je supposais que tu aurais du chagrin et que peut-être tu divorcerais. Cette possibilité me peinait, parce que malgré tout je t’aime encore : tu es mon mari. Je tiens à toi; mais puisque Rodolphe ne te vole rien, j’aime aussi m’amuser avec lui.

-Tu m’aimes mais tu me trahis avec lui ! Ne te cache pas la réalité Je reviens à la première question : Rodolphe t’a-t’il forcée à faire l’amour avec lui ? A-t-il usé de sa force, t’a-t-il prise malgré toi ?

— Non, il ne m’a pas violée. Il m’a charmée, m’a fait des cadeaux et m’a fait rire. Je ne pensais pas t’offenser. Où est le mal ? Généralement, comme le dit Rodolphe tu n’es pas volé, tu ne perds rien. Je ne te savais pas jaloux. Pourquoi toi et moi n’ apprécions-nous pas de la même manière mon comportement ?

-Pourquoi.? Parce que ce monsieur te plaît,, parce que pour obtenir de lui ton plaisir, tu es disposée à admettre ses théories fumeuses. Tu obéis à ton sexe, tu le satisfais en gobant des fables qui arrangent ta conscience. La conclusion de ta croyance est simple à constater : ton amant te persuade actuellement que tu peux l’aimer même devant moi, sans la moindre trace de honte. C’est un virtuose de l’escroquerie intellectuelle et tu es la virtuose de la naïveté quand elle favorise tes amours adultères. Comment une fille intelligente peut-elle croire et répéter en faisant semblant d’y croire de telles âneries ?

-Je te demande pardon, je me suis trompée.

Sur le visage de la fausse naïve se dessinent des signes d’inquiétude. elle se tait. Rodolphe ne se manifeste pas. Je veux en finir :

— Par le mariage je me suis engagé à te rendre heureuse. Si tu es plus heureuse avec lui qu’avec moi, si tu es plus amoureuse de lui que de moi, je n’ai rien à te pardonner. Ton bonheur passe avant tout, je suis peiné de passer après lui dans ton coeur, mais je n’y peux rien. Quand tu auras répondu à ma dernière question tu me diras ce que tu souhaites par dessus tout. Veux-tu ?

-Bien sûr ! Je te promets d’être sincère. Mais tu ne dois pas faire de mal à Rodolphe. Jure-le moi.

Comme elle tient à cet amant volage. Ah ! Si elle savait, si elle le voyait avec les deux autres maîtresses, le protégerait-elle encore? J’hésite à poser la question prévue. Pourtant mon souci de clarté l’emporte :

— Voilà. Avec qui, de lui ou de moi, souhaiterais-tu vivre désormais si tu avais l’opportunité de choisir ? Ou, si tu veux, lequel de nous deux aimes-tu le plus ? Tu as acquis de l’expérience, tu me connais, et tu le connais depuis plus longtemps encore puisqu’il a été ton fiancé. Attends, j’ajoute une précision. Si tu Préfère-moi et je ne tolérerai plus d’écart de conduite, Rodolphe sera interdit pour toi, ici ou ailleurs. Tu ne pourras plus te faire sauter par lui, tu me devras une fidélité sans faille. Mais si tu penches en faveur de ton ex, je ne te forcerai pas à rester avec moi, je t’accorderai ta liberté, tu devras me quitter dans les 24 heures et, le divorce prononcé, tu n’entendras plus parler de moi.

Le filou sur sa chaise attend la réponse. Il souhaite même intervenir. Je me montre magnanime, Je lui donne la parole. Il crâne:

-Ma petite chatte, qui au cours des dernières semaines t’a le mieux fait l’amour ? Qui te baise le mieux

La réponse de Louise jaillit :

— C’est toi, mon chéri. Mon mari ne me touche plus depuis quinze jours. Mais c’est mon mari ; alors… Ah  ! Il est prêt à divorcer et toi tu m’as promis de m’épouser. C’est difficile. Comment choisir ? C’est trop dur. Dites-moi ce que je dois faire.

J’aurais dû prévoir : J’ai choisi la mauvaise stratégie, j’ai perdu l’amour de Louise en délaissant son lit. J’ai laissé trop de place à l’autre. Il a creusé son nid avec sa queue ! Tant pis ! Il me semble impossible de faire l’amour à une femme remplie du sperme d’un autre. Rodolphe prend l’avantage, fier d’être le meilleur amant. Il a le triomphe modeste, il semble craindre de l’emporter. Il propose une solution:

— Nous sommes sous l’effet de la surprise. Donnons une semaine à Louise pour décider. Cela nous permettra aussi de nous organiser matériellement.

Louise obtient un délai de réflexion, se sent soulagée. Elle n’a pas fait son choix. J’encaisse. En ne me choisissant pas, moi, son mari, elle a révélé sa préférence pour celui qui sait le mieux lui procurer la jouissance. Pour moi le sort de Louise est scellé. Nous passerons par la case tribunal, je demanderai le divorce pour adultère. Plutôt vivre seul que mal accompagné.

Libéré de ses liens, Rodolphe n’insiste pas pour obtenir une réponse,.Il attendra la décision de Louise. Celle-ci se prononcera, ici, lundi prochain à 14 heures. Le probable vainqueur me tend la main, souhaite avec beaucoup de condescendance que le meilleur gagne. Je me répète : " Il sera vainqueur à n’en pas douter, sinon Louise n’aurait pas eu besoin d’un délai." Quand nous nous retrouvons en tête à tête elle veut discuter avec moi. Je coupe court :

— Excuse-moi, Louise, Rodolphe et moi devons lutter à armes égales. Pendant huit jours ton amant ne viendra pas ici. En bonne justice, bien que vivant sous le même toit nous n’aborderons plus le sujet et nous ferons chambre à part. Je suis incapable de partager ton lit jusqu’à l’énoncé de ton choix.

-Tu fais exprès de me jeter dans les bras de Rodolphe ? Ce n’est pas juste de me désespérer.

-Tu n’as pas eu besoin de moi pour te jeter dans son lit . Assume tes actes. D’ailleurs il dépend uniquement de toi d’avancer l’annonce pour me retrouver

-N’es-tu pas capable de pardonner ? Si c’était toi mon préféré, que ferais-tu ?

— Tu l’aurais dit. Je le saurais déjà, nous pourrions partager le même lit. Ce soir je dors dans la chambre d’amis faute de réponse, tu retrouveras l’odeur de Rodolphe dans tes draps peut-être.

-Non, il n’a jamais dormi ici. Tu n’es pas aussi bien renseigné que tu l’as prétendu. Ah! Tu as bluffé et faussé le jeu.

.

— Pardon ? Tu trouves que c’est un jeu ? Ca ne m’amuse pas du tout

Ni pleurs, ni larmes, ni cris, ni caprices ne me tirent de mon isolement volontaire cette nuit là.. Le lendemain, mardi, jour de la blonde pour Rodolphe, je rends visite à la rousse armé d’un bouquet de roses rouges. Elle croit à un envoi de Rodolphe, me prend pour un messager de l’amour : je ne nie pas. Je dois lui montrer un court message de l’expéditeur enregistré sur dvd. Elle assiste à la scène de son entrée à l’hôtel au bras de son amant, elle est attendrie de recevoir ce cadeau-souvenir, promesse de lendemains qui chanteront. Quand la même scène représente Rodolphe entrant dans le même hôtel avec une autre femme, la blonde Julie, Valérie la rousse est sur le point d’étouffer d’indignation, elle fait :

-Oh! Le salaud, il se moque de moi. Savez-vous ce qu’il va faire avec cette pouffiasse à l’hôtel ? Voulez-vous que je vous le dise ?

— Non, cher madame, cela ne me regarde pas. Voyez la suite.

— Quoi ? En voici une troisième, elle entre à l’hôtel avec ce gros cochon. Pouvez-vous revenir en arrière, je crois avoir vu des dates…. Mais c’est récent. Vous connaissez les deux autres salopes ?

— La dernière surtout, madame, c’est ma femme. Il lui a promis le mariage si elle divorçait.

— Ce n’est pas possible. Je viens de prendre contact avec un avocat pour divorcer et partir avec mon amant. Rodolphe a juré de m’épouser. Il est drôle, prévenant… mais c’est un gros porc. Il ne peut pas épouser deux autres femmes. Votre femme fait erreur, mon ami.

— Je suis obligé de vous contredire. Si vous voulez venir chez moi, lundi à 14 heures précises, vous obtiendrez la preuve de ce que j’avance. Sauriez-vous jouer la comédie demain ? C’est votre jour de cinéma ou d’hôtel ?

-Dans quel guêpier me suis-je fourrée. Parce que vous avez enregistré toutes mes sorties ?

— Les vôtres et celles des deux autresprétendantes

– Demain je paierai le cinéma. Ce n’est pas possible,

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