6- Acceptation
La tête que faisait Arnaud en voyant les deux femmes entrer dans le salon en disait long sur leur beauté. Il navait rien à envier au loup de Tex Avery.
— ramasse ta langue, dit Marysa, on y va.
Ils prirent lascenseur. Hélène était collée à Arnaud. Grace à ses talons, elle pouvait le regarder droits dans les yeux et elle ne sen privait pas.
Arnaud nen revenait toujours pas de la transformation de Thierry. Sil avait rencontré Hélène dans la rue, il lui aurait très certainement couru après et laurait invité à prendre un verre.
Si Thierry la laissait indifférent coté cur, Hélène le troublait au-delà de quil avait imaginé. Sa tenue, son maquillage lui faisait oublier lhomme quil était et ne voyait désormais quune femme à la beauté troublante.
Contre toute attente, Marysa donna les clés de la voiture à Arnaud et sinstalla à larrière. La route fut beaucoup plus calme quavec Marysa au volant.
Arnaud les emmena dans un restaurant où Hélène naurai jamais pensé mettre les pieds un jour.
— cest un deux étoiles, souffla Arnaud son oreille.
Hélène se sentit gênée, dabord parce quelle pensait quelle navait pas suffisamment de classe pour être ici et ensuite parce que le prix serait indécent pour son compte en banque déjà mis à mal par les dépenses de la semaine.
Le maitre dhôtel les accueillit tout en politesse et attention, complimentant ces dames pour leurs beauté. Mais ce qui surprit le plus Hélène, cest le fait que Marysa et Arnaud y étaient connus.
— je vous présente Hélène, lamie dArnaud, annonça Marysa au maitre dhôtel.
— ravi de faire votre connaissance mademoiselle.
— le plaisir est pour moi, répondit-elle.
Il les installa à une table discrète sans être cachée pour autant.
Bien sur, le repas fut divin. Le chef vint les voir et resta discuter quelques minutes avec Marysa et Arnaud.
Ils quittèrent le restaurant vers onze heures et rentrèrent directement chez Marysa.
Après un dernier café, et prétextant une grosse fatigue, Marysa alla se coucher et laissa le couple en tout intimité.
— tu sais que tu es magnifique en fille. Ca te va bien. Marysa na rien voulu me dire de ta transformation. Je ne tai découvert que ce soir.
— merci mon amour.
— alors, commet tu trouves ta nouvelle vie de femme ?
— jadore. Je naurai jamais pensé aimer mettre des jupes, des talons hauts, me maquiller. Mais si jai fait ça cest surtout pour te plaire et espérer passer plus de temps avec toi. Je taime Arnaud, et plus les jours passent et plus je taime.
— je sais Hélène tu me las déjà dis. Tu me plais beaucoup en fille. Je taurais surement draguée si je tavais croisée dans la rue. Mais je te lai dis, je ne suis pas du genre à mattacher à une seule personne. Il faut te mettre en tête que jaurai des aventures avec dautres femmes. Que tu le veuilles ou non, que ça te plaise ou pas. Mais je continuerai à passer du temps avec toi. Beaucoup de temps. On va se coucher ?
— oui mon chéri, jai envie de toi.
Hélène le prit par la main et lemmena dans sa chambre. Elle ferma la porte et lembrassa fougueusement. Arnaud lui rendait son baiser, la caressa, passant ses mains sur ses fesses, la première fois quil faisait ça.
Lentement, Hélène le poussa vers lit sur lequel il tomba à la renverse. Elle retroussa sa jupe au dessus de la lisière des bas et lenfourcha pour lembrasser encore et encore.
Lentement, elle le déshabilla commençant par la cravate, déboutonnant la chemise, couvrant son corps de baisers et de coups de langues. Leurs bouches se retrouvaient souvent, leurs langues se mêlaient.
Puis elle retira son pantalon et son boxer qui moulait son sexe qui avait déjà pris de la vigueur. Hélène se pencha et se mit à le sucer comme elle savait si bien le faire.
Léjaculation ne mit pas longtemps à arriver. Hélène avala la semence.
Pendant quArnaud retrouvait ses esprits, Hélène entreprit un strip-tease. Elle se retrouva bientôt vêtue de ses seuls dessous et chaussures. Elle fit tomber le string qui ne pouvait plus retenir son sexe dressé.
Elle sallongea sur Arnaud pour lembrasser encore et encore tout en simulant lacte amoureux. Sentir le corps dHélène, son parfum, ses faux seins, lui redonna de la vigueur. Hélène le reprit en bouche. Le plaisir mit plus de temps à arriver Mais juste avant quil nexplose, Hélène reprit sa position sur Arnaud pour mimer le coït.
— jouit avec moi mon chéri, demanda-t-elle doucement
Arnaud eut du mal à se retenir mais il réussit, malgré tout, à accéder au désir de son amoureuse. Tous les deux répandirent leur semence entre leur deux corps. Hélène quitta la position et lécha le ventre dArnaud et le sperme qui sétalait. Puis du doigt, elle nettoya son propre ventre.
— je taime mon amour, dit Hélène en sallongeant près dArnaud. Je taime.
— je taime aussi, pas autant que toi, mais je taime.
Même si lamour dArnaud nétait pas exclusif, et ne le serait jamais, ces quelques mots firent chavirer à tout jamais Hélène. Arnaud était et serait son seul amour. Lamour de sa vie. Amour quelle devrait partager avec dautre. Une pointe de jalousie serra son cur mais elle devrait vivre avec.
Hélène alla se démaquiller, prit rapidement une douche et mit ses dessous à tremper.
Ils se couchèrent lun contre lautre, nus, et sendormirent aussitôt.
Marysa les réveilla vers dix-heures et leur amenant le petit déjeuner au lit.
— vous avez bien dormi les tourtereaux ?
Hélène chercha la couette pour cacher leur nudité mais depuis la veille elle trainait au pied du lit.
— ne tinquiète pas, jen ai vu dautre, dit Marysa en déposant le plateau sur le lit. Je vous laisse.
— bonjour mon chéri, dit Hélène en embrassant Arnaud. Tu as bien dormi ?
— très bien. Et toi ?
— je dors toujours très bien quand tu es près de moi. Je taime.
— je taime aussi Hélène.
Arnaud se rendait à lévidence. Si Thierry ne lattirait pas du tout, Hélène le faisait chavirer. Mais malgré la dentelle, les talons hauts et le maquillage, Hélène ne serait jamais une femme. Et Arnaud ne pouvait pas se passer des femmes.
— que fait-on aujourdhui ? demanda Hélène.
— du shopping.
— encore ?
— pourquoi ? Je croyais que les femmes adoraient ça ?
— oui jaime bien, mais ma carte bleue à fondu.
— bon, et bien, on prendra la mienne alors.
— dans ce cas
Hélène revêtit la robe à fleur quelle avait acheté la veille et des sandales blanches talons aiguilles. Elle adorait ça. Plus cétait haut et plus elle aimait. Dautant plus, quils lui permettaient dêtre aussi grande quArnaud.
Marysa leur laissa la voiture dont ils rabattirent le toit dans le coffre. Une fois assise, la robe déjà courte, remontait très haut sur ses cuisses, a tel point que si Hélène ne serrait pas les genoux au maximum, on pouvait voir son string noir.
Arnaud se rendit Faubourg St Honoré et laissa la voiture dans un parking souterrain.
Enfin bras dessous, bras dessous, Hélène rayonnait. Elle avait enfin ce quelle avait toujours désiré.
Arnaud lentraina dans plusieurs boutiques de vêtements, essayant ici et là. Mais malgré linsistance dArnaud, elle ne voulait jamais rien prendre.
— pourquoi tu ne veux rien ? Ca ne te plait pas ?
— si bien sur, mais je ne veux pas te faire dépenser de largent. Déjà le restaurant hier soir
— ne tinquiète pas pour ça. Si je veux te loffrir, cest que je peux. Alors ne te gêne pas. Ton plaisir est mon plaisir.
— bon daccord mon chéri.
— cest promis ?
— promis mon amour.
Ils revinrent sur leur pas et Hélène se décida sur plusieurs ensembles quArnaud demanda à faire livrer chez lui.
Tout en flânant, ils arrivèrent place Vendôme. Ils sarrêtèrent devant les vitrines des joailliers. Arnaud, distraitement questionnait Hélène sur ses gouts. Et finalement arriva à la conclusion que le diamant était encore et toujours le meilleur ami de la femme.
Ils entrèrent chez Cartier chez qui ils restèrent plus dune heure. Hélène essaya plusieurs parures toutes aussi belles les unes que les autres, toutes aussi onéreuses les unes que les autres.
— si tu devais en choisir une, laquelle ça serait, demanda Arnaud.
Hélène nhésita pas longtemps et jeta son dévolu sur un ensemble tout simple or et diamant.
— essaye-le à nouveau.
Lensemble lui allait parfaitement, bien mieux que les parures ornées de rubis, saphir ou émeraudes.
— parfait, on les prend annonça Arnaud.
— mais
— chut, dit Arnaud en posant son index sur sa bouche.
Le cadeau était somptueux. Hélène nen vit pas le prix, juste le mot « mille » prononcé par le vendeur.
— cest trop, dit Hélène en sortant. Comment te remercier ?
— en me donnant du plaisir comme tu sais si bien le faire.
— tout ce que tu voudras mon chéri. Oh mon amour si tu savais combien je taime.
— je me doute un peu.
— oh non, je ne crois pas
Ils continuèrent leur promenade. Arnaud lui offrit une nouvelle paire descarpins et flânèrent le long des quais.
Puis ils revinrent chez Marysa qui avait préparé un apéritif dinatoire.
— ces bijoux sont magnifiques. Ils te vont bien, dit Marysa.
— merci.
— cest elle qui les a choisis.
— quand je te disais quelle avait des prédispositions. Elle est plus femme que beaucoup de vraies femmes.
Le compliment toucha Hélène.
Ils grignotèrent les amuse-bouche arrosés de champagne.
— tu viens Hélène on va se préparer.
Hélène la suivit sans rechigner et se rendirent dans la chambre sa chambre.
— ma chérie, commença Marysa, jai une dernière chose à tapprendre. Je ne sais pas si tu ten doutes, mais même si Arnaud apprécie ce que tu fais avec ta bouche, il va vouloir à un moment ou un autre aller plus loin.
Hélène voyait bien sûr de quoi elle voulait parler. Mais telle une autruche, elle avait ignoré cette évolution logique. Par crainte davoir mal, parce quelle, ou plutôt il, lhomme quil était, ne se sentait pas homosexuel. Depuis une semaine, elle nétait pas un homme mais une femme à part entière, elle se comportait comme telle, shabillait comme telle. Mais bien sur, elle nen avait pas le sexe. Le seul orifice dont elle disposait pour satisfaire un homme était celui de lentrée des artistes et la renvoyait à sa condition de mâle, son homosexualité quelle refoulait toujours.
Elle était juste amoureuse dun homme, pas des hommes.
— tu sais, on en fait tout un plat de la sodomie
Hélène tressaillit en entendant le mot tabou.
— mais Arnaud est quelquun de très doux. Tout se passera bien et tu ne sentiras presque rien. Enfin juste assez pour avoir du plaisir.
Hélène regarda Marysa dun air interrogateur.
Elle éclata de rire.
— mais bien sur ma chérie. Arnaud ma déjà prise par derrière. Et par devant aussi. Et plusieurs fois. En fait, pour tout te dire, cest moi qui lai initié aux plaisirs. Pas au sien, celui là je men fous, mais à celui quil doit donner aux femmes. Un homme est fait pour faire jouir les femmes. Et Arnaud a été un très bon élève. Comme toi ma chérie.
Marysa lemmena dans la salle de bain et lui présenta un accessoire dont elle nallait plus se séparer, laccessoire qui lui permettrait de recevoir son amant dans les meilleures conditions. Elle lui expliqua comment sen servir et après de longues minutes, cest seulement vêtues de leurs escarpins quelles entrèrent dans le salon.