Sept heures. Je me réveillais alors que j’aurais déjà dû être au boulot. Je jetais un il par la fenêtre. Tout était blanc, mais la neige avait arrêté de tomber. La tempête était passée et derrière le brouillard on devinait le soleil. Karen dormait encore. Natasha ouvrit un il. Je l’embrassais et lui dit de rester couchée. J’allais au taf mais je reviendrais certainement pour manger.

La neige fondait très rapidement dans la matinée, le vent avait viré au sud et dégagé le brouillard. Les camions ayant été bloqués par la météo, il n’y avait pas beaucoup de travail. Il était onze heures quand j’arrivais chez Natasha pour lui livrer le courrier. Karen avait un peu mal aux cheveux. Elle buvait un jus de citron en discutant avec son hôte. Le repas était presque prêt. Une fois le ventre plein, je proposais à Karen de finir la tournée avec moi et d’aller voir la chef à propos de l’agression. Elle semblait en état de conduire et pourrait rejoindre son fils.

La chef proposait à Karen de prendre quelques jours de repos. Elle nous demanda d’attendre, un boss de la direction était censé arriver pour s’entretenir avec nous. Je restais plus pour tenir compagnie à Karen et l’aider dans cette nouvelle épreuve. Nous allions avoir droit à un petit cirage de pompe de rigueur. S’il n’avait été que de moi, je l’aurais laissé en plan avec ses belles paroles baveuses. Et puis qu’aurais-je à lui dire. Que je quittais la poste pour suivre ma toute nouvelle copine trans pour faire du heavy metal ? Il n’allait soit rien comprendre tant sa logique carriériste était à l’opposé de la mienne, soit il partirait offusqué, pensant que je me paye sa tête. Sur ce dernier point, il n’aurait pas tout à fait tort. Il eu au moins le mérite de ne pas nous faire attendre des plombes !

C’était un petit homme. Pas tant par la taille ; il était de taille moyenne. Il avait des cheveux blonds, coupés très courts, certainement à la tondeuse, pour cacher que son crâne commençait à se dégarnir précocement. Il devait être dans la quarantaine. Il portait des petites lunettes qui lui conféraient un air de fouine ; à moins que ce fût moi qui lui trouvais un air chafouin. Non, François Olivier Paleysson (Fuck Off Paillasson, comme je l’avais rebaptisé au plus grand plaisir des collègues) n’avait pas un air chafouin : Il l’était ! Comme toujours, il était vêtu d’un costume strict et noir qui en disait long sur l’originalité du personnage. Il devait toutefois se considérer comme un rebelle puisque sa chemise d’un mauve assez vif affichait toute la fantaisie dont il était capable. Il était le genre de personnage à critiquer le gouvernement de ne rien faire pour l’emploi alors qu’il passait sa journée à essayer d’en détruire. La somme de toutes ces petitesses faisait de lui, malgré donc sa taille moyenne, un homme petit. Dormir dans un sac de couchage rempli de serpents m’angoisserait moins que de le côtoyer une heure.

  Bien sûr il recommandait à Karen de bien se reposer. Il voyait sur son visage les signes de l’angoisse qu’elle avait pu vivre la veille. Je me marrais tout seul. Elle avait surtout les contrecoups d’une nuit agitée et arrosée. Et au lieu de revenir bien reposée après quelques jours de congés comme lui souhaitait le boss, elle avait surtout envie de faire comme moi et de suivre le groupe. Quand à moi, j’étais devenu un héros, un modèle pour tous les postiers. Bon, il oubliait juste que l’année dernière, ils avaient tous ensemble cherché à me coller un blâme parce que j’avais fais un canular à la chef. L’occasion était trop bonne, je ne pus me retenir de lancer une pique :

« Heureusement que vous ne m’avez pas viré l’an dernier, je n’aurais pas eu la possibilité de porter secours à ma chère et charmante collègue ! »

La chef et le grand boss avaient les lèvres pincées. Que pouvaient-ils bien dire ? Je fermais la séance :

« Bien, nous allons vous laisser retourner à votre travail. Karen ayant dormi chez l’habitant cette nuit, elle doit avoir hâte de retrouver son fils qui est certainement très inquiet. Et pour ma part, je dois voir la chef pour effectuer ma demande de dispo.

   -Ah bon, vous souhaitez quitter la poste ?

   -Oui. J’ai rencontré une délicieuse chanteuse transexuelle qui a justement besoin d’un batteur pour partir en tournée avec son groupe Maiden Metal, vous connaissez ? Ce sont trois transexuelles qui font des reprises de chansons heavy metal !

   -Ahemmm Non, je n’ai pas le loisir de connaitre de.. telles personnes ! Donc, si je comprends bien c’est la dernière fois que je vous salue.

   -C’est cela, oui. C’est cela ! »

Karen me fit un clin d’il et se retenait pour ne pas éclater de rire. Elle sortait du bureau avec le boss sur les talons.

« Dites moi, il est sérieux votre collègue ? Ou il se paye ma tête ?

   -Il plaisante souvent, mais là il est vraiment sérieux. Ils m’ont hébergée cette nuit, nous avons dormi chez son amie. C’est une personne charmante. Nous avons beaucoup discuté de leur projet au cours de cette longue soirée. Vous comprenez, j’ai eu un peu de mal à m’endormir.

   -Oui, j’imagine, concluait-il. »

Non, il ne pouvait pas imaginer pourquoi Karen s’était couchée très tard.

Ma demande de disponibilité était faite. Il ne restait plus qu’à la faire valider. En posant tous les congés auxquels j’avais encore droit, il ne le restait plus qu’une quinzaine de jours à travailler. Cela permettrait de démarrer la tournée comme prévu. Il était temps que je me renseigne sur l’organisation de cette tournée.

Avant de retourner chez Natasha, je faisais un détour par chez moi. Je lui envoyais un message pour la prévenir que je comptais passer le reste de l’après-midi devant mes fûts. Puisque j’allais devoir vivre de mon art, mieux valait pour moi que je m’y applique le plus professionnellement. Pendant un peu plus de trois heures, je cognais sur mes peaux. Je ne jouais pas de chansons précises, bien que j’en connaisse au moins quelques unes du répertoire de Maiden Metal. Comme un coureur de fond, je m’entraînais plus à garder longtemps un rythme régulier, travailler mon endurance. J’arrivais ainsi à me vider la tête, il me fallait faire le point avec moi-même avant de le faire le groupe. Qu’attendais-je de ce groupe pour lequel je venais de tout plaquer ? Et Natasha dans tout ça ? C’était finalement pour elle que j’avais sauté le pas (et pas seulement le pas !). Il me fallait une bonne discussion avec elle. Je décidais d’appeler Natasha. Je l’invitais à me rejoindre, je voulais lui faire découvrir mon chez moi. Accessoirement, j’y étais plus à l’aise pour ce genre de discussion. Je préparais de quoi manger tant qu’elle n’était pas arrivée, mettais le plat dans le four, puis passais enfin sous la douche.

Natasha avait décidé de m’en mettre plein la vue. Elle portait une robe à fines bretelles en velours bordeaux, suffisamment courte pour laisser apercevoir le haut de ses bas et l’attache des jarretelles. Des bottes de moto noires, surchargées de sangles purement décoratives, montaient jusque sous ses genoux. Un boléro ultra court en cuir couvrait presque uniquement ses épaules. A cet instant me revint l’image du loup de Tex Avery. Moi qui voulait avoir une discussion un brin sérieuse avec elle, j’allais devoir me concentrer pour aligner deux idées.

Je lui faisais faire le tour du propriétaire. Le sous-sol aménagé pour la musique la laissait rêveuse :

« On pourrait très bien faire les répétitions chez toi finalement, au lieu de louer un local enfin si tu n’y vois pas d’inconvénients ! J’ai même mieux, on pourrait louer ton local, parce que si je ne m’abuse, dans peu de temps tu vas te retrouver sans ressources. Cela permettrait de répartir les revenus au sein du groupe. Désolée d’aborder les sujets très triviaux, mais c’est un mal nécessaire.

   -Pas de soucis ! D’ailleurs, c’est un peu pour ça que je t’ai demandé de venir. Je n’avais pas envisagé le problème du local comme ça, mais pourquoi pas.

   -La location nous revient à environ huit cents euros. Donc chacun en verse deux cent. Cela te permettrait de récupérer six cents euros.

   -Soit un peu plus d’un tiers de mon salaire, c’est effectivement une bonne base.

   -Après, chaque concert nous rapporte sensiblement la même somme, une fois les droits d’auteurs payés. C’est ça être un cover band, mais on espère bien passer à autre chose. La difficulté étant de trouver assez de concerts à faire pour assurer un revenu annuel correct. Actuellement tu gagnes combien ?

   -A la louche, c’est vingt mille par an.

   -Donc, si nous te louons le local, ca te ferais sept mille. Et avec trente concerts, tu toucherais à peu près l’équivalent. La tournée que nous allons faire compte déjà trente six dates. Heureusement ma mère bosse pour une maison de disques, elle a un bon carnet d’adresses et ça nous aide bien.

   -Vous arrivez à vivre juste avec vos concerts ?

   -Oui et non. Après une tournée comme celle-là, on devrait avoir un an devant nous. Après on fera quelques concerts sporadiques. Mais après cette tournée, notre plan c’est de bosser sur un projet personnel. Ecrire des chansons, faire un album. Puis faire une tournée où on mélangerait reprises et titres à nous. Alors pour compléter nos revenus, nous avons toutes les trois des trucs à coté. Alexandra donne des cours de musique, Kristina bosse dans une radio. Ca c’est cool, parce qu’elle pourra programmer notre album.

   -Et toi ?

   -Moi, grâce à ma mère, je bosse comme graphiste. Je travaille souvent sur des pochettes d’albums, je suis parfois à la conception, parfois la réalisation ou je crée des logos pour les groupes. Enfin ce genre de boulot. »

Nous continuions à discuter de divers aspects de la vie de musicien professionnel. Je découvrais un nouveau monde. J’avais hâte de démarrer cette série de concerts, pour transformer tout ce que me racontait Natasha en réalité. Puis comme je remarquais qu’elle ne parlait que de sa mère, je me risquais à poser la question qui pouvait fâcher.

« Mon père ? Hummm , c’est un peu compliqué Non, il n’est pas décédé. Si je n’en parle pas, c’est que. C’est juste un gros con. Il n’a jamais supporté que je ne sois pas un garçon comme il l’aurait souhaité. Un qui joue au ballon ! C’est à l’adolescence que c’est devenu compliqué. Je me laissais pousser les cheveux et commençait à porter des vêtements plus androgynes, sinon féminins. Je commençais à écouter du métal et adoptais un look un peu gothique. Ce qui posait un peu problème à l’école. Pas tant avec les autres élèves mais avec les profs bien sûr. C’était une école privée. C’est là que j’ai rencontré Kristina. Mon père est PDG d’une grande boite et le sien était un diplomate brésilien. Autant te dire que ça ne rigolait pas trop à la maison avec nos incartades scolaires. Chacun accusant l’autre d’avoir mal élevé son fils qui avait une influence néfaste sur le sien. Le leitmotiv de mon père, c’était de dire que de toute façon, les brésiliens étaient de bons joueurs de foot, mais en dehors de ça, ils étaient juste bons à nous envoyer des putes pour le bois de Boulogne.

   -C’est élégant !

   -N’est ce pas ! Comme ils étaient accaparés par leurs boulots respectifs, ils voyageaient souvent pour les affaires. Parfois je piquais des fringues à ma mère et je sortais le soir pour retrouver Kristina, puisque nous avions beaucoup de points en commun. Nous découvrions notre sexualité ensemble. Nous progressions aussi ensemble. Puis un jour, mon père me pris à part et exigeait que j’arrête cette « mascarade » comme il disait. Il me menaçait de ne plus m’adresser la parole si je ne prenais pas des tenues et un look plus masculins. Ce qui fait que, la plupart du temps quand nous étions tous les trois, il disait à ma mère : « tu diras à Nathan quand tu le verras que », alors que j’étais à deux mètres de lui. Ambiance !

   -Et ta mère ne disait rien contre ça ?

   -Je pense que ca bardait en tête à tête. Elle ne l’a jamais repris devant moi. Mais je savais que je pouvais compter sur elle. Elle avait besoin de réfléchir à ce qu’elle voulait lui dire et comment le lui dire. C’est sa manière de fonctionner. Et comme mon père ne voulait rien entendre, c’est devenu l’enfer. Une fois mon père m’a attrapé et il a commencé à me tondre. Il avait ruiné plusieurs mois d’efforts pour avoir une belle chevelure. J’étais en pleurs. Il a commencé à me gifler, je me suis précipité à la fenêtre, il y avait une petite corniche qui faisait le tour du bâtiment, je grimpais dessus. Je ne sais plus si c’était juste pour échapper aux coups de mon père ou si je voulais réellement sauter dans le vide. Ma mère entrait du boulot sur ces entrefaites. Elle a appelé immédiatement les pompiers et a juré à mon père que si je tombais, elle le crèverait. Puis elle l’a sommé de quitter la maison. Peu lui importait qu’il aille dormir dans un hôtel, au bureau ou même chez une de ses secrétaires, elle ne voulait plus le voir. Le lendemain matin, elle se débrouillait pour arranger mes cheveux et me faire une coupe féminine avec ce qui restait de mèches longues puis elle appelait un avocat pour demander le divorce. Pour me préserver de mon père et que je puisse vivre ma vie de fille aussi tranquillement que possible. Bon à l’école ce n’était pas rose tous les jours, mais au moins quand je revenais à la maison, je pouvais compter sur une mère compréhensive. Finalement elle a été ma première et meilleure copine. Elle adore quand on peut faire une journée shopping ensemble, elle ne raterait ça pour rien au monde.

   -Elle habite toujours à Paris ?

   -Oui. Je suis venue m’installer ici pour le calme, j’en ai besoin pour me concentrer sur mon travail. J’aime bien le rythme de la ville mais seulement à petite dose. Et puis les prix du logement ne sont pas les mêmes, c’est toujours ça de gagné. Le fric que j’économise ainsi, je peux l’investir dans les tournées, dans du matos. Ou pour une bonne séance de shopping avec ma mère !

   -Ca doit être quelque chose de vous voir débarquer dans les magasins. En tout cas si c’est pour trouver des tenues comme celle que tu portes là, je cautionne !

   -C’est vrai, ça te plait ?

   -Et comment ! Le seul problème, c’est que tu es tellement excitante que j’ai envie de te déshabiller et te faire l’amour, mais c’est dommage

   -Oui c’est dommage, surtout que ma robe est bien assez courte pour que tu puisses me faire plein de choses sans enlever quoi que ce soit.

   -C’est pas faux ! »

Je l’attrapais par la taille et l’attirais contre moi. Je tournais plus de sept fois ma langue dans sa bouche. Ses seins pointaient sous sa robe. La robe était suffisamment fine pour les caresser par-dessus l’étoffe. Le contact du velours sur ses tétons augmentait son plaisir. Natasha me poussait, ce qui m’obligeait à m’assoir sur le canapé. Elle me tourna le dos. Elle relevait sa robe, me dévoilant ses fesses toujours aussi sublimes. Je me déshabillais rapidement. Ma queue était déjà tête en l’air. Elle s’y empalait dessus avec une vigueur qui en disait long sur sa motivation. Elle effectuait plusieurs allers et retours tout le long de la hampe. Une fois le membre bien enfoncé dans son petit trou, elle restait assise sur moi. Elle collait son dos contre moi et m’invitait à passer les mains sous sa robe pour y triturer les tétons. Elle variait les mouvements de son bassin, d’avant en arrière, latéralement, circulaires ou de haut en bas. Natasha me rendait dingue quand elle faisait ça. Elle pouvait me garder ainsi en elle longtemps, maintenant une érection constante sans jamais m’amener jusqu’à l’éjaculation. Elle pivota pour se retrouver face à moi. Elle m’embrassait, elle aussi tournait plus de sept fois sa langue. Elle passait ses bras autour de mon cou. Elle récupéra sa langue afin de pouvoir parler distinctement :

« Je sais qu’avec tout ce qu’il s’est passé depuis le peu de temps que l’on a fait connaissance, nous n’avons pas eu vraiment l’occasion d’aborder le sujet. Ca peut paraitre prématuré puisque ce soir cela fait tout juste trois jours que nous nous connaissons. Mais c’est quand même important, d’autant plus que nous allons passer beaucoup de temps ensemble dans les mois qui viennent.

   -Tu voudrais savoir si c’est juste une histoire de cul ou bien..

   -Je ne l’aurais pas formulé ainsi J’aimerais que tu sois mon mec !

   -Parce que je suis quoi là ? Ai-je une tête de porte-serviette ?

   -Idiot ! Ce n’est pas pour que tu te sentes coincé ou piégé. Ca n’empêchera pas de continuer à avoir des relations avec Kristina ou Alexandra, on a l’habitude de fonctionner comme ça. Surtout avec Kristina comme tu as pu le voir. Ou même avec Karen si elle le souhaite. J’aimerais juste que tu sois mon mec. Jusqu’à présent, c’était juste des histoires de passage. Généralement les hommes que j’ai croisés n’assumaient pas d’être avec une trans et forcément, il y a toujours un moment où ça part en couille. Si tu n’as pas envie, c’est pas grave. On peut toujours s’envoyer en l’air tant qu’on en aura envie et tu resteras le batteur du groummm. »

Mes lèvres l’interrompirent. Et pour que le message soit bien clair et sans ambiguïté, je l’allongeais sur le canapé. Elle passait ses jambes autour de ma taille et ses bras enlaçaient mon cou. J’accélérais la cadence de mes va-et-vient et l’inondais de mon plaisir, mes lèvres toujours sur les siennes. Je restais un moment en elle, immobile. Je fixais ses grands yeux bleus qui avaient ce brillant des filles amoureuses.

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