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Le club des nymphes – Chapitre 10




CHAPITRE 10 (LOUISE) : UNE FILLE SURPRENANTE

Alors, où étais-tu passée ? me demande Thomas. Je tai envoyé un message mais tu nas pas répondu.

Oui désolée, javais éteint mon portable

Et donc ? Quest-ce que tas foutu ? Cest bien la première fois que tu sèches un cours.

Je jette un coup dil autour de nous sur les autres tables : personne ne nous regarde. En plus, nous sommes collés au mur du réfectoire et positionnés dans un coin. La table, Miss Punk et Marie en face de nous, nous cachent en partie. Alors je déboutonne mon jean et lui montre mon absence de culotte.

Quoi ? fait-il, surpris et rougissant. Tu veux dire que tu las fait ?

Oui, lui dis-je tout simplement en reboutonnant mon jean. Pourquoi tu rougis ?

Bah, cest toi qui me montres enfin, tu sais !

Et alors ? Ten as déjà vu plus, je te rappelle.

Oui, mais cétait différent, prétexte-t-il, mal à laise en avalant une cuillère de purée infâme.

Cétait quel prof ? me demande Miss Punk tout excitée par cette nouvelle.

M. Chauvin.

Ah bon ? Il est là aujourdhui ? sétonne Marie.

Oui, à son bureau toute la journée, expliqué-je.

Tu es quand même une fille surprenante, lâche Thomas.

Pourquoi ? lui demandé-je en souriant.

Je naurais jamais pensé que tu ferais ça le matin même de lannonce de lépreuve. Et puis, avec lui en plus, fait-il avec un ton qui sous-entend quil lui reproche quelque chose.

Et quest-ce quil a ?

Ben, il est plutôt vieux, non ?

Oui, mais il est très bon amant ! déclaré-je.

Ah, tais-toi, jveux pas savoir ces trucs-là ! se plaint Thomas.

Pourquoi ? Tes jaloux ? le taquiné-je.

Il ne répond pas et avale plusieurs cuillères de purée comme pour détourner lattention. Aurais-je touché juste ? Jaimerais que ce soit le cas.

Toujours partant pour quon révise nos examens ensemble ce soir ? lui demandé-je pour changer de conversation.

Oui, toujours partant.

Le repas se termine sans que nous réabordions ce sujet. La journée suit son cours comme si de rien nétait. Et dire quil ny a même pas quelques heures, jétais en train de faire lamour avec un de nos professeurs Et dire quil y a quelques jours, jétais en train de sucer plusieurs gars et que jai fini par coucher avec mon grand-parrain dans une orgie Cette journée a tout de la journée banale ; pourtant, tout a changé. Jai moi-même changé, et très rapidement en plus.

La pause de laprès-midi arrive et nous sortons prendre lair avec Thomas quand soudain nos marraines se précipitent sur nous, lair surexcité.

Viens là que je te serre dans mes bras, fillote ! me fait marraine, les bras en pince ouverte.

Pourquoi, quest-ce quil y a ? fais-je, étonnée.

Ce quil y a ? sétonne Sarah. Ce quil y a, cest que M. Chauvin est venu nous voir après la pause du midi et nous a remis une certaine culotte.

Ouais, même quil avait les yeux qui pétillaient, cétait trop chou ! sextasie marraine.

Il na pas pu sempêcher de nous raconter ce quil sétait passé, et dans les moindres détails. Y compris ton passage sous le bureau pendant que son collègue était là.

Et alors ? fais-je, surprise. Je nai rien fait dexceptionnel.

Oh si ! lâche marraine. Cétait exceptionnel pour lui, crois-moi. Il était tout ému. Tu as fait pile ce quil lui fallait.

Elle a raison, confirme Sarah. La dernière fois, il sétait contenté de me remettre les culottes de Sandrine et dÉlisa sans lâcher un mot. En plus, Josiane de troisième année était là et elle a confirmé que lannée dernière il navait pas non plus dit le moindre mot, même quand il a apporté la mienne. Tu lui as vraiment tapé dans lil, cest sûr. Et tu tes montrée bien meilleure que moi sur ce coup-là.

Je ne peux pas mempêcher de sourire à cette histoire. Meilleure que Sarah ? Je me sens si fière de moi ! Quen pense Thomas ? Cette histoire lui donnerait-elle envie de connaître mes nouveaux talents ? Ne le rend-elle pas plutôt jaloux, comme il ma semblé au réfectoire ? Difficile de lire en lui : il a le visage fermé et semble cacher ses émotions.

En tout cas, crois-moi, reprend marraine. Cette histoire va se répandre comme une traînée de poudre. Camille et Josiane ont tout entendu et semblaient aussi excitées que nous deux par ce récit. Elles vont en parler à tout le monde.

Ouais, en plus ça faisait des années quune fille navait pas accompli la seconde épreuve le matin même, ajoute Sarah en me faisant un clin dil. Tu es vraiment une fille surprenante.

Si je comprends bien, je viens daccomplir sans le vouloir un nouvel exploit qui va me rapporter des bons points pour la présidence. De quoi me rendre encore plus fière de moi !

Cest toute souriante que je rejoins en compagnie de Thomas le cours suivant, notre dernier de la journée. Cours avec monsieur Gluau, bref, pas le plus terrible, mais la vue de cette immondice ne vient pas gâcher ma bonne humeur. Je surprends pendant le cours quelques regards appuyés de Thomas sur moi. Dès quil se fait griller, il tourne la tête, lair de rien. Je crois quil est en train de me mater, de quoi me rendre encore plus joviale.

Nous rentrons tranquillement en direction de mon appartement. Une certaine excitation a rejoint ma félicité. Cest la première fois que lon va tous les deux se retrouver seuls depuis quil ma vue à cette soirée. Va-t-il se décider à passer à lacte ? Je lespère. Cest cette pensée qui me hante lesprit au moment de tourner la clé dans la serrure de mon appartement. Je lui dis dentrer et daller sinstaller au bureau dans ma chambre. Pendant ce temps-là, je regarde vite fait le courrier reçu, pars chercher deux bières dans le frigo et le rejoins dans la chambre. Je lui tends sa bière et enlève mon haut, histoire de le stimuler un peu. Me voilà donc en débardeur assez décolleté. Je suis bête ! Jaurais dû penser à mettre une jupe ce matin plutôt quun jean en prévision de ce moment. Tant pis, cest trop tard maintenant !

Je minstalle à côté de lui, proche de lui et me penche négligemment pour lui offrir une jolie vue sur ma poitrine. Je fais style de relire un cours mais je suis bien loin de pouvoir me concentrer. Mon cur bat à vive allure.

Oh ! Ça y est, jai repéré un coup dil intéressé. Il na pas pu sempêcher de plonger dans mon décolleté. Ça mencourage à en montrer plus. Je lui pose des questions sur le cours ; il balbutie des réponses, semble lui aussi distrait et sa voix trahit une certaine émotion. Mon sexe shumidifie en mimaginant la probable suite. Si ça continue, une tache va apparaître sur mon jean.

Je repère un nouveau coup dil dans le décolleté. Il détourne le regard en rougissant quand il se sent repéré. Il avale deux grosses gorgées de bière. Aurait-il lui aussi chaud ? Je le fixe ensuite dans les yeux tout en lui parlant. Il a du mal à soutenir mon regard. Contente de moi, je me sens charmeuse et séduisante. Je me sens plus sûre de moi que je ne lai jamais été.

Jamène ensuite quelques brefs contacts physiques afin de faire doucement grimper la tension ; une jambe qui le frôle lors dun mouvement ou une main qui se pose sur son avant-bras au moment de lui adresser la parole. Je me rapproche de plus en plus de lui, diminuant ainsi son espace vital pour provoquer une réaction. Nous sommes maintenant très proches lun de lautre, tellement que je sens son parfum et son souffle. Allez ! Embrasse-moi maintenant, je nattends que ça depuis bien longtemps !

Mais toujours rien ! Je commence à mimpatienter, alors je fais encore grimper la tension. Je poursuis les contacts physiques mais les fais durer plus longtemps. Et au moment de lui adresser la parole, ce nest plus sur son avant-bras que ma main se pose, mais sur son genou, puis sa cuisse. La tension grimpe de plus en plus, lair devient irrespirable. Jaimerais me jeter sur lui et lui arracher ses vêtements, mais je préférerais que ce soit lui qui enclenche les hostilités.

Je fais exprès de faire tomber un stylo au sol et je me penche dans une pose qui se veut sexy afin de le récupérer. Je profite du mouvement pour approcher mon visage de son entrejambe afin de lui donner des idées. Ma main, bizarrement, met très longtemps avant de retrouver ce stylo et je reprends donc une position normale en ayant repéré au passage une bosse sur son pantalon. Cette fois, cest sûr : je lui fais de leffet. Je saute de joie intérieurement mais ma tête naffiche quun visage rougi par cette vision. Il découvre ainsi mon trouble.

Cette fois je sens la situation sur le point de basculer. Nous nous observons tous les deux dans le silence. La tension est à son comble. Puis, sans que lun ou lautre ne dise un mot, nous nous embrassons passionnément.

Mon cur fait un bon de joie dans ma poitrine tandis que nos langues senroulent lune autour de lautre. Et puis, la situation dégénère. Sans que jaie le temps de comprendre ce quil se passe, nous nous retrouvons tous les deux torse nu à continuer de nous embrasser. Une de ses mains me pelote un sein et lautre a plongé dans mon jean déboutonné pour me doigter. Jai fantasmé ce moment tant de fois que jai limpression de rêver. Cest lui ! Enfin ! Le garçon dont je rêve depuis le début de lannée, depuis quil sest assis à mes côtés le premier jour. Ça a été comme un coup de foudre pour moi.

Je reprends le contrôle de la situation. Mes mains parcourent son torse et sa nuque. Elles sont suivies par mes lèvres et quelques coups de langue qui le font frissonner. Hum, jaime son odeur, jaime le goût de sa peau. Puis je me lève de mon siège et le pousse en arrière. Je magenouille devant lui et lui déboutonne le pantalon après avoir caressé la bosse. Je descends lentement son pantalon et le lui enlève. Son caleçon suit peu de temps après. Il est maintenant nu devant moi, le sexe fièrement dressé. Je veux lui offrir la même chose que jai offerte à M. Chauvin. Je veux le sucer de la même façon, avec la même douceur et la même sensualité. Si mon prof adoré a apprécié cela, alors je suis sûre quil en sera de même pour Thomas.

Je commence de la même façon à déposer quelques doux baisers qui sont suivis par de petits coups de langue. Je le sens frémir. Tu vas voir, mon cher Thomas, de quoi je suis capable Je goûte enfin à ce sexe tant désiré et le savoure avec délicatesse. Ma langue part à la découverte de cette merveille et lui rend honneur de son mieux. Mes lèvres lembrassent et lenserrent comme une mère enlacerait son enfant.

Et puis soudain, sans que je ne comprenne pourquoi, il pose sa main sur le haut de mon crâne et commence à donner de violents coups de reins. Prise par surprise, je me laisse faire au début ; mais comme il sy prend mal et me fait mal, je finis par le repousser, me débattre et finalement me libérer.

Arrête ça idiot ! craché-je.

Quoi ? me fait-il, étonné. Je pensais que tu aimais comme cela.

Non, non, non ! Je n’aime pas ça. Pas avec toi ! Ce n’est pas ce que je voulais. Je voulais autre chose, quelque chose de mieux. De laffection, de la tendresse, de la douceur, pas ça ! Là, je me sens déçue et même humiliée. Tu as tout gâché ! Après tout ce que je fais pour toi, je méritais un peu plus de considération. Je ne voulais pas que tu me prennes, je voulais me donner par amour pour toi.

Je voulais le faire jouir grâce à mes talents, lui faire connaître le bonheur dun coup de langue habile, lui montrer de quoi jétais capable et tout ce que je fais par amour pour lui. Et lui, dans tout ça, il se contente de me prendre la tête et de me baiser la bouche comme une vulgaire catin. Cest lamour qui me guide ; lui, ce nest quune stupide pulsion animale, un grossier fantasme de domination masculine. Je ne veux pas qu’il me considère comme un objet. Je veux être plus que ça pour lui !

Il me regarde maintenant avec de gros yeux.

Quoi ? Quoi ? balbutie-t-il. Tu maimes ?

Mais oui, je taime, triple buse ! Pourquoi crois-tu que jai accepté de rejoindre le club ? Tu mas demandé de venir, tu voulais me voir dedans, alors je lai fait pour toi.

Non, non, je nai jamais voulu ça, se défend-il. Je taimais bien parce que tu étais différente des autres, que tu nétais pas comme ces filles. Je ne te voulais pas dans ce club. Pourquoi tes-tu imaginé que je te désirerais plus en étant membre ?

Tu bandes sur Sarah, tu bandes sur ma marraine, tu bandes même sur ta sur Alors, sil fallait que je me comporte comme elles pour quenfin tu bandes sur moi, je devais le faire. Ne te fous pas de ma gueule, tu ne tintéresses quà ces filles.

Non, non je, cherche-t-il à dire sans trouver ses mots puisquil sait bien que jai raison.

Mais non, tinquiète, ça me va. Sarah ma tout expliqué. Elle ma dit que je ne pourrais jamais tavoir pour moi toute seule. Cétait dur à accepter au début, mais jai fini par y arriver. Jai fini par comprendre. Sil faut en passer par là pour être avec toi, je suis prête à le faire. Elles tattirent ? Et alors, je nai aucun droit de tempêcher de les baiser, tu ne mappartiens pas. Je taime et je suis prête à tout pour toi. Je suis même prête à faire tout mon possible pour devenir la présidente et te protéger de ta sur.

Ma sur ? Comment ça, ma sur ?

Sarah est sûre que si elle prend la présidence, elle te gâchera la vie. Elle texcommuniera du club et ruinera ta réputation. Sarah a parlé en début dannée avec elle de toi. Elle te déteste, elle fera tout pour te nuire.

Non, je refuse de croire ça de ma sur, tente-t-il de se rassurer. Nous ne sommes peut-être pas le frère et la sur les plus proches au monde, mais je suis sûr quelle ne fera pas ça.

Oh, sil te plaît, crois-moi mon amour. Sil te plaît Ta sur est mauvaise, elle veut te voir souffrir. Je fais tout ça par amour pour toi, pour te protéger et te donner ce que tu veux.

Je suis désolé, Louise ; je ne crois pas que tes sentiments soient réciproques.

Je ne te plais pas ? lui demandé-je, dévastée.

Si, enfin non enfin si. Cest plutôt flou, en fait. Je ne sais pas ce que je ressens pour toi. Laisse-moi du temps.

Du temps ? fais-je avec une lueur despoir. Daccord. Si un jour tu finis par maimer, alors viens me prendre. Je tattendrai.

Cette nuit-là, allongée dans mon lit alors quil était parti depuis plusieurs heures, je nai pas pu mempêcher de retenir mes larmes.

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