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Un histoire, un regard… – Chapitre 2




Entre le silence radio de Mark et ce coup de fil de Sam, j’aurais vraiment pu passer une sale semaine si je n’avais pas eu tant de choses à faire. Mais les soirs, dans mon lit, je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Là, il n’y avait plus rien pour m’empêcher de penser à Mark. Qui était ce garçon ? Quel était ce mystère qui l’entourait ? Ces questions me préoccupaient, certes, mais, quelque part, c’était moins tortueux que le souvenir de son regard brûlant, de la douceur de ses lèvres et de ses caresses, de la chaleur de ses mains qui emprisonnaient les miennes… Je ne cessais de me retourner dans le lit, et ces sensations me revenaient, blessantes comme les plus acérées des lames. Je sentais encore son odeur ; l’enivrante fragrance de son parfum… Je m’endormais avec le portable allumé sur ma table de chevet et l’oreiller trempé de larmes. Pourquoi m’avait-il embrassée, pourquoi avait-il été si gentil, si prévenant… si c’était pour me laisser tomber aussi rapidement, sans aucune explication ? Mais qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans cette histoire ?

La réponse, j’allais sans doute l’avoir vendredi. Vendredi, je fus d’une maladresse inédite. Je sursautais au moindre bruit ; j’étais incroyablement tendue. Après mon repas de midi, j’étais allée faire la vaisselle et, en l’espace de même pas cinq minutes, j’avais réussi à casser trois verres et une assiette. Mon bol l’avait échappée belle aussi ; il avait rebondi deux fois sur le carrelage de la cuisine, mais, robuste, il n’y avait pas laissé sa « vie ». J’avais posé un lapin à ma meilleure amie en ville, oubliant totalement notre rendez-vous et, quand elle m’avait appelée, ça avait tourné à la dispute, parce que je n’avais pas réussi à comprendre ce qu’elle me reprochait, au juste. Ce ne fut qu’environ une bonne heure après son appel que je réalisai qu’on était censées se voir. Cependant, je n’eus pas le courage de la rappeler pour clarifier la situation, et j’enchainai comme ça les catastrophes et méprises jusqu’à 19H ; heure à laquelle je choisis d’aller chez Sam.

Sam m’accueillit en jean assez moulant, torse-nu. Je fus très surprise de découvrir à quel point son torse était musclé. Je l’avais toujours vu en chemise et il avait l’air plutôt fin. Mais là, je découvrais des formes magnifiquement sculptées ; des pectoraux et les tablettes de chocolat bien dessinées ; pas un seul gramme de graisse superflu. Epatant. Je n’aurais jamais soupçonné Sam d’être aussi bien bâtit sous ses airs maigrichons. Là, avec ses cheveux noirs et mouillés, ses yeux bleu clair tout pétillants et cette incroyable musculature, il semblait sortir tout droit d’un magazine de top model. Pour la première fois, je le trouvai très à mon goût.

Mais pas aussi attirant que Mark, pourtant…

’Excuse-moi, Caro ; je sors de la douche’, déclara-t-il en m’arrachant à mes réflexions. ’Je passe une chemise et je reviens de suite !’

’Pas de souci.’

’Vas-y, pose-toi où tu veux, en attendant.’

Je pris place sur le canapé, exactement au même endroit que la dernière fois. Sam revint assez rapidement. Il avait enfilé une chemise bleu ciel, qui allait très bien avec la couleur de ses yeux. Il se mit à la boutonner tout en cherchant quelque chose des yeux dans la pièce.

’Tu veux quelque chose à boire ?’ proposa-t-il distraitement.

’Non, merci.’

Il finit par repérer ce qu’il cherchait : une serviette de bain blanche, qui trainait sur l’accoudoir d’un fauteuil. Il la prit et se sécha les cheveux avec. Je pouffai lorsqu’il me fit face, avec sa tignasse bien ébouriffée.

’Tu es très mimi comme ça !’ le taquinai-je.

’Merci ; c’est très convaincant !’ fit-il avec une moue sceptique. ’Je reviens. Tu es sûre que tu ne veux rien boire ?’

’Sûre et certaine !’

« Et si tu pouvais te dépêcher un peu pour en finir avec ce suspense, ça m’arrangerait ! » pensai-je.

Trois minutes plus tard, il s’assit enfin face à moi, les cheveux bien aplatis, un verre de jus d’orange dans la main.

’Bon, alors ?’ le pressai-je. ’C’est quoi, ce truc super important que tu avais à me dire ?’

Il se gratta l’arrière de la tête, l’air profondément ennuyé.

’Ecoute, j’ai bien vu que Mark t’a plu… et que tu lui as plu aussi’.

Alors que j’ouvrais la bouche pour l’interrompre, il leva les mains en signe de défense et rajouta très rapidement :

’C’est ta vie ; je n’ai pas à m’en mêler et tout, je sais ! Mais… Comme c’est par mon biais que tu l’as rencontré, je me sens un peu responsable. Il faut que je te dise un truc…’

Le bruit de la sonnette l’interrompit à ce moment précis.

Sam eut l’air extrêmement étonné et moi, sans aucun doute, j’eus l’air extrêmement contrariée.

’C’est pas vrai !…’ marmonnai-je. ’Tu attends du monde ?’

’En effet, mais pas avant 20H !’ soupira-t-il, les sourcils froncés. ’Je reviens.’

Il revint en effet quelques secondes plus tard… Mark sur ses talons. D’une seule mimique, Sam me fit comprendre plusieurs choses à la fois : il ne s’attendait pas à ce que Mark débarque à cette heure, il en était vraiment ennuyé et on devait faire comme si de rien n’était ; reportant cette conversation à plus tard ou carrément à une autre fois.

Lorsqu’il me vit, Mark eut, l’espace d’un très bref instant, un air à la fois surpris et embarrassé. Pour ce qu’il en était de moi, je ne pensais plus rien, ne ressentais plus rien. J’entendais juste les battements furieux de mon cur. Puis, Mark s’avança vers moi avec un sourire plaisant, se pencha au dessus-de moi en prenant appui sur le dossier du canapé, et il me fit la bise. J’y répondis machinalement et m’efforçai d’avoir l’air aussi neutre que possible.

’Je suis ravi de te revoir, Caroline. Comment vas-tu ?’

’Bien, et toi ?’ répondis-je froidement.

’Ça va bien. Tu passes la soirée avec nous ?’

’Non je ne pense pas. Je passe en coup de vent, là.’

Mark fouilla dans son sac et sortir plusieurs bouteilles ainsi qu’un paquet de gâteaux apéritif. Sam le regardait faire, le visage impassible, puis il se tourna vers moi :

’Reste au moins un peu, Caro. C’est mon anniversaire.’

’Ah ? Ben pourquoi tu ne m’as rien dit ?!’

’Je ne voulais pas que tu te casses la tête à chercher un cadeau. Pour moi ce n’est qu’un prétexte pour faire la fête, tu sais’, répondit-il. ’Et je serai content que tu restes. Y aura du monde que tu connais.’

’D’accord, ça marche’, fis-je. ’Bon ben écoute, joyeux anniversaire, Sam !’

Il me remercia et, sans un mot, prit les bouteilles qu’avait apportées Mark pour les mettre au frais.

Mark profita de son absence pour se poser à côté de moi.

’Caroline, je te demande de m’excuser de ne pas t’avoir rappelé. Mon portable m’a lâché’, fit-il, avec un air coupable. ’Je n’ai même pas pu consulter ma liste de contacts.’

’Ça ne fait rien. C’est réparé, maintenant ?’

’Non. Un de mes potes s’en charge ; il s’y connaît. En attendant, je n’ai pas de téléphone.’

Je me sentis soulagée. Son explication tenait debout.

Il dut sentir que je m’étais détendue, parce qu’il fit un grand sourire et il me pressa la main :

’On pourra parler, tout à l’heure ?’

’De quoi ?’ le questionnai-je.

’Tu verras.’

’Que de mystère, décidément !… Soit. Je suis patiente.’

Au fond, j’espérais qu’il allait me révéler ce que Sam s’apprêtait à me dire avant qu’il arrive. M’expliquer son attitude incohérente de la dernière fois, aussi. De toute façon, je n’allais pas le laisser repartir sans en savoir un peu plus.

J’emprisonnai ses doigts entre les miens, ravie du tour que prenaient les évènements. Son autre main vint caresser la mienne et s’y figer. Mais, lorsque Sam revint dans la pièce, Mark s’empressa d’ôter cette main et de libérer l’autre. Je fus décontenancée. Encore. On aurait dit un gamin pris en flagrant délit. Et il ne se débrouillait pas très bien ; un seul regard à Sam me confirma que rien ne lui avait échappé.

Mark fouillait à nouveau dans son sac. Il sortit des CDs et proposa d’aller mettre un peu de musique. Sam le laissa faire. Nous regardâmes Mark s’affairer près du magnétophone. Une fois qu’il eut choisi sa musique, il se posa sur un fauteuil. Loin de moi.

Les invités se mirent à arriver assez rapidement. Parmi eux, il y avait effectivement un bon nombre de gens que je connaissais et appréciais ; parmi eux je me sentis très vite comme un poisson dans l’eau. Mark nous refit de ses mélanges, et, cette fois-ci, j’y allai vraiment mollo. Lui, en revanche, contrairement à la dernière fois, ne se priva pas. Il se servait des rasades de whisky-coca à n’en plus finir, comme si son seul et unique objectif de la soirée c’était de se rendre totalement ivre.

C’était peut-être le cas ?

Mais s’il continuait comme ça, il n’allait jamais pouvoir me parler… me dire ce qu’il avait à me dire…

Sam surprit mon regard. Profitant du fait qu’une bonne partie de gens dansaient sans faire attention à ce qu’il se passait autour d’eux, il s’approcha de moi et, comme tout le canapé était occupé, il se posa sur l’accoudoir du fauteuil situé à quelques centimètres de là. Son regard était soucieux.

’Caro, ne te prends pas la tête avec ce type’, me chuchota-t-il à l’oreille. ’Ça n’en vaut pas la peine, tu sais.’

’Mais je ne…’

’Caro ; j’ai 22 ans. 23, maintenant. Je ne suis plus un enfant. Je vais être psy. Je pense avoir un bon sens de l’observation. Je vois comme tu le regardes. Je vois à quoi tu penses.’

’Ah… A quoi je pense, alors, d’après toi ?’ demandais-je, m’avouant à moitié vaincue.

’Tu es en train de te dire qu’il boit trop, non ?’

’…Si’, admis-je, décontenancée.

Sam eut un mouvement de bras qui trahit sa résignation :

’Mark plait aux filles. Et il n’est pas méchant. Mais…’

Soit Mark s’était douté de quelque chose, soit Sam et moi avions vraiment une malchance hors du commun dès qu’il s’agissait d’aller au bout de cette conversation. Quoi qu’il en soit, nous fûmes interrompus à ce moment précis par l’arrivée très chancelante de Mark. Il prit appui sur le même accoudoir que Sam, manquant de déséquilibrer ce dernier. Il me regarda, mais son regard avait énormément de mal à se fixer. Sa tête dandinait.

’Alors ? Que racontez-vous de beau ?’

Son haleine empestait l’alcool. Il tenait à peine debout. Pourtant, je le trouvais toujours aussi désirable. Désirable et, aussi, attendrissant dans cette position de faiblesse.

Sam lui lança un coup d’il contrarié, mais, dans son état, Mark ne pouvait pas l’avoir remarqué.

’Tu me fais une petite place, Caroline ?’ balbutia-t-il.

Dramatiser cette situation davantage n’aurait servi à rien. J’optai donc pour un peu d’humour :

’Désolée ; je ne suis pas contorsionniste…’

’Je te pique ta place et tu viens sur mes genoux’, proposa-t-il.

Visiblement exaspéré, Sam se leva de l’accoudoir du fauteuil, qu’il désigna à Mark :

’Tiens, pose-toi là. Et n’importune pas Caro, s’il te plait.’

Il était vraiment contrarié ; je ne l’avais encore jamais vu comme ça, Sam.

’Je t-t-t- importune, Caroline ?’ demanda Mark, avec un air piteux.

’Non, non, ça va…’

Sam s’éloigna. Mark rapprocha le fauteuil du canapé au maximum et il se laissa choir dedans. Ses cheveux étaient humides ; des gouttes de sueur perlaient sur son front. Je vis sa main se lever, se tendre vers moi, puis retomber mollement sur son genou. Je compris qu’il avait cherché la mienne. Prise d’un sentiment confus proche de la pitié, je me penchai vers lui et posai ma main sur la sienne. Il la prit avec beaucoup de reconnaissance, la porta à ses lèvres et l’embrassa.

’Tu te sens comment ?’ m’enquis-je.

’Ça va…’

’Oui ; ça en a l’air…’ ironisai-je, malgré moi.

Il sourit :

’J’ai connu pire.’

Je préférai ne pas m’imaginer ce que pouvait être le « pire ».

’Tu ne veux pas venir à côté de moi ?’ plaida-t-il.

’Je suis à côté de toi. Il n’y a pas assez de place, sur le fauteuil.’

’On va se serrer.’

J’avais toutes les raisons du monde pour refuser. Il y avait beaucoup de monde autour de nous, Mark était totalement ivre ; il venait vers moi et me fuyait quand ça le chantait, il me cachait beaucoup de choses sur sa vie, Sam tentait de me mettre en garde… Mais face à cet homme, je n’avais plus toute ma raison. Ce que je ressentais envers lui était vraiment très fort ; malgré les circonstances plus que dérangeantes dans lesquelles nous nous rapprochions, j’étais tombée amoureuse de lui. Je ne pouvais pas nier ce sentiment, ces battements si précipités de mon cur, cette tendresse et ce chagrin que je ressentais en le voyant posé là, devant moi, démoli, avec ce regard de chien battu…

Je cédai. Je me glissai à côté de lui ; il me fit de la place de son mieux. Nous nous retrouvâmes vraiment à l’étroit. Il alla blottir sa tête contre la mienne, m’enlaça de façon très possessive, ferma les yeux… et s’endormit. Je décidai de profiter de ce moment. Je fermai les yeux et me laissai aller à mon tour. Les autres pouvaient penser ce qu’ils voulaient ; que j’étais ivre aussi ; ça m’était égal. Sa joue contre mon front, son bras autour de ma taille, j’écoutais son cur battre et je réglai ma respiration sur la sienne. J’étais bien. Malgré tout. Bien de l’avoir si près de moi.

Progressivement, les voix des autres s’éloignaient, la musique de même. La fatigue m’envahit pour de bon. Enveloppée dans la chaleur dégagée par son corps, je finis par m’endormir à mon tour.

Lorsque j’émergeai, quelque temps après, la moitié des convives étaient déjà partis. L’autre moitié semblait dans le même état que Mark : des gens dormaient sur le canapé, les fauteuils et même parterre. Seule une petite lampe éclairait la pièce. Ma tête était posée sur le torse de Mark. Je la soulevai doucement, à la recherche de Sam. Je ne le vis pas ; de toute évidence il était allé se reposer dans une autre pièce.

’Tu es réveillée’, glissa la voix de Mark à mon oreille.

Il déposa un baiser sur ma tête, puis un autre dans mon cou. Un frisson descendit le long de mon échine. Sa main se mit à caresser mon visage, puis il saisit mon menton entre ses doigts, me forçant à tourner mon visage vers le sien. Lorsque ce fut fait, il m’embrassa. Nos langues entamèrent la plus magique des danses ; le plus merveilleux des slows. La main de Mark descendit dans mon dos, s’aventurant au niveau de mon pantalon, puis sous mes fesses. Il me fit monter sur ses genoux, je ne sais trop comment, sans que nos lèvres se décollent. Pendant que ma main se glissait dans sa chevelure rebelle, les siennes me massaient le dos, montant et descendant, montant et descendant, jusqu’à ce qu’elles finissent par se glisser sous mon haut. Je les sentis sur ma peau nue ; ce qui me procura un autre frisson de plaisir. Il ne tenta pas d’ôter mon soutien-gorge, ni d’enlever ma chemise, se contentant de me caresser. Je lui en fus vraiment reconnaissante, parce que je ne l’aurais pas laissé faire, et ça aurait pu gâcher ce beau moment.

Le baiser semblait se prolonger à l’infini. Mark y mit un terme lui-même, en venant de nouveau coller ses lèvres dans mon cou. Je le laissai faire, en intensifiant mes pressions sur son cuir chevelu. Il semblait apprécier. Il me mordilla le lobe de l’oreille, descendit de nouveau vers ma nuque, puis ses lèvres se posèrent de nouveau sur les miennes. Je les embrassai, puis, ayant beaucoup apprécié moi-même, je lui rendis la politesse des baisers dans le cou. A chaque fois que ma bouche entrait en contact avec sa peau incroyablement douce, il frémissait. Mes mains couraient sur son torse, par-dessus son T-shirt, sur ses bras et ses épaules. Je devinai la forme de ses biceps, tâtai la fermeté de ses pectoraux et des muscles de son dos. Lui, il alternait les caresses entre mon dos et mes cuisses, dans une parfaite décence. Ses grandes mains se refermèrent à plusieurs reprises sur mes fesses. En un rien de temps, ma culotte fut trempée et, gênée par ce fait, je décidai de m’écarter enfin. Quelques instant de plus entre ses mains, et je lui cédais tout. Je n’avais encore jamais été excitée à ce point.

Mark affichait une expression de grand bonheur. Il me regardait avec quelque chose au fond de ses yeux ; quelque chose qui… Mais non. Ça ne pouvait pas être de l’amour, même si ça y ressemblait. En tout cas, incontestablement, il y avait du désir. Beaucoup de désir.

’Caroline… Tu veux qu’on aille chez moi ?’ souffla-t-il.

Ce fut comme si je venais seulement de reprendre mes esprits ; comme si ces instants que je venais de vivre n’avaient été qu’un rêve… Je scrutai Mark. Il semblait avoir un peu décuité, mais il était encore, incontestablement, sous les effets de l’alcool.

Moi, je n’avais aucune excuse.

’Aller chez toi ?’ fis-je à voix basse. ’Pourquoi ?’

’J’aimerais… J’ai envie de toi,’ avoua-t-il. ’Mais on ne fera rien si tu ne veux pas… Mais j’aimerais que tu restes avec moi, cette nuit. Que tu t’endormes à mes côtés… C’est tout. C’est tout ce que je te demande.’

Je ne savais rien de lui. Je ne savais même pas si je pouvais considérer qu’on était ensemble, désormais. Si j’acceptais, et qu’il me quittait encore en me faisant la bise… J’allais avoir du mal à l’accepter, maintenant que j’avais admis, en mon fort intérieur, que je l’aimais. Mais sa proposition m’avait vraiment touchée…

’Avant de te répondre… J’ai besoin de savoir où on en est, Mark’, déclarai-je, décidant d’être raisonnable, cette fois.

’Où on en est ?’ il ne sembla pas comprendre.

’On est potes, ou on sort ensemble ?… Qu’est-ce que je suis, pour toi ?’

’Tout ce que tu veux…’

’Ce n’est pas une réponse.’

Il prit une profonde inspiration :

’Tu ne voudrais pas sortir avec moi…’

’Qu’est-ce que tu en sais ?’

’Tu ne me connais pas…’

’Alors parle-moi de toi.’

’Je ne suis pas… Je ne suis pas quelqu’un qui…’ il secoua la tête. ’Laisse tomber. Ce n’est pas grave.’

’Mark…’

’Je vais rentrer’, déclara-t-il.

Son regard s’était de nouveau assombri. Il fuyait le mien.

Je sentais Mark m’échapper de nouveau. Bon sang que c’était frustrant !… Alors j’avais le choix. Le laisser partir ou alors, mettre ma fierté de côté et tenter de comprendre ce qu’il se passait. Le suivre chez lui, miser sur le fait qu’il n’allait pas me violer, et essayer d’avoir une explication avec lui. C’était quand même la moindre des choses à ce stade !

’Je viens avec toi’, dis-je avec aplomb.

Il sembla surpris. Peut-être qu’il s’était attendu à ce que je l’envoi balader ; à ce que je me décourage… Mais cette fois, je n’avais pas envie de le laisser s’en sortir aussi facilement.

’Tu… Finalement je ne sais pas si…’

’Je viens avec toi’, répétai-je, toujours aussi fermement. ’Je ne te demande pas. Je te l’annonce. Je veux qu’on parle. TU voulais qu’on parle.’

’Oui, mais là…’

’Mark…’

Je le fixai droit dans les yeux. Mi m’imposant, mi suppliant. Il parvint à soutenir mon regard, puis il m’embrassa. Un baiser très tendre, mais rapide, droit sur les lèvres. Un peu comme l’aurait fait un enfant…

’D’accord’, fit-il.

Je me levai du fauteuil et il m’imita.

’Sam…’ commençai-je.

’Laisse’, m’interrompit Mark. ’Je suppose qu’il est allé dormir un peu. Il ne nous en voudra pas d’être partis sans le prévenir.’

Je n’en étais pas si sûre… Néanmoins, je me dépêchai d’aller enfiler mes chaussures. J’étais pressée de sortir. J’avais la stupide impression que, tant qu’on resterait là, Mark pourrait encore changer d’avis ; décider de rester dormir chez Sam, finalement… Et puis, quitte à partir, je préférais effectivement que Sam ne me voit pas y aller avec Mark…

Une fois dans la rue, Mark ne me prit pas la main : à la place il m’enlaça tendrement. C’était peut être un peu pour s’aider à marcher, mais je trouvai ça quand-même très agréable. Nous prîmes le métro pour aller chez lui. Pendant toute la durée du trajet, nous étions restés dans les bras l’un de l’autre, à échanger d’innocentes caresses et des baisers. Je me laissais aller, sachant qu’on n’allait pas pouvoir avoir de sérieuse conversation avant le lendemain matin. Enfin, avant le lever du jour ; il était déjà 02H… Autant profiter du présent, pour le moment.

Carpe diem.

Mark vivait dans un petit appartement très ordinaire. Je ne m’étais pas vraiment attendue à le trouver aussi impeccablement rangé ; je fus agréablement surprise.

’Je suis épuisé’, déclara-t-il en s’asseyant sur le rebord de son lit ; bas et très large.

Il bailla et s’étira un grand coup.

J’hésitais un peu, ne sachant trop où me mettre. Mark m’accorda ce sourire charmeur dont seul lui avait le secret, tendit son bras vers moi et m’attira délicatement à lui :

’Viens, Caroline. On va faire un grand somme. Fais comme chez toi.’

Je le regardai ôter sa chemise. Il s’en débarrassa très rapidement, découvrant un torse moins musclé que celui de Sam, mais parfait à sa manière. J’adorais sa peau tannée et j’appréciai la présence de poils sur son torse. Ça faisait moins couverture de magazine, mais, quelque part, à mon goût en tout cas, ça faisait plus « homme ». Il était loin d’être poilu au sens où on pourrait l’entendre ; la mère nature avait fait un travail impeccable niveau quantité et répartition. Quelques taches de rousseur saupoudraient le haut de ses épaules, et il avait un joli grain de beauté près du nombril. J’étais charmée.

Mark se débarrassa rapidement de son pantalon. En dessous, il portait un caleçon noir. J’eus juste le temps de l’apercevoir avant qu’il se glisse sous la couette, l’air ravi.

De mon côté, je n’avais ôté que mes chaussures. Je le regardai, confuse :

’Tu n’aurais pas un grand T-shirt, pour moi ?’

’Ah oui ! Evidemment. Excuse-moi. C’est vrai que tu ne dois pas te balader avec une nuisette dans ton sac à dos !’

Il sortit de sous les couvertures et je le suivis des yeux tandis qu’il avançait vers son armoire. Je m’en voulais un peu de le détailler comme ça, mais c’était plus fort que moi. Il possédait vraiment un corps divin. Je ne lui trouvais aucun défaut, physiquement parlant. Jambes : rien à redire. Dos : bien musclé, parsemé de quelques taches de rousseur également, avec une courbe exquise ; véritable invitation aux caresses. Fesses… dans ce caleçon moulant, je ne leur trouvai même pas d’adjectif suffisamment gratifiant pour les qualifier. Moi, qui m’offusquais toujours que les mecs passent leur temps à reluquer les fesses des filles… je venais d’avoir ma leçon. Mark était un vrai Apollon.

Après ce constat, je me sentis envahie par mille et un complexes. J’avais quelques formes superflues, moi… Je ne supportais pas mes cuisses, je n’aimais pas mes seins les trouvant trop petits… Tiens, en fait j’avais un peu de bide, aussi…

J’étais en train de me dire qu’il vaudrait mieux que je reste habillée, lorsqu’il me tendit un T-Shirt, toujours souriant :

’Tiens, Caroline. Je n’ai rien trouvé de mieux.’

’Euh… Ce sera parfait’, répondis-je en analysant la longueur du vêtement. ’La salle de bain… ?’

’Par là’, m’indiqua-t-il avec un sourire amusé.

Je revins dans la chambre quelques instants plus tard, rassurée parce que son T-shirt m’arrivait aux genoux, dissimulant bien tout ce qu’il y avait à dissimuler.

Mark écarta les couvertures, me faisant une place à côté de lui ; m’invitant à m’étendre à ses côtés.

’Je serai sage’, assura-t-il, devançant une éventuelle objection de dernière minute de ma part.

Je n’avais pas l’intention de changer d’avis, mais le fait était que je me retrouvais dans une situation totalement inédite pour moi. Je n’avais même pas dit à Mark qu’il était le premier garçon auprès duquel j’allais m’endormir… Qu’il était le premier tout court… Ma seule appréhension était liée à ça, mais je n’avais pas vraiment peur. Je craignais juste de commettre quelques maladresses…

Lorsque je fus étendue à côté de lui, Mark me recouvrit soigneusement avec sa couette, puis il se rapprocha de sorte à se retrouver bien blotti contre moi. Il me prit dans ses bras très doucement, comme s’il signalait que je pouvais le repousser sans problème à tout moment. Mais je n’avais aucunement l’intention de le repousser, oh non… Je lui rendis son étreinte, passant mes mains autour de son cou. Il enfouit sa tête entre ma tête et mon épaule, en inspirant profondément. Je lui caressai les cheveux puis la nuque, tandis que, de son côté, il me serrait plus fort, comme s’il voulait se fendre en moi. Il écarta un peu le col du T-shirt et je sentis ses lèvres à la base de mon cou. Son souffle était incroyablement chaud et pourtant, je frissonnai. Je passai moi aussi mes bras autour de sa taille, faisant grimper mes mains le long de son dos, tendrement, remontant du niveau des reins pour, finalement, les plaquer sur ses omoplates.

Tout en couvrant mon cou et mon visage de baisers, Mark roula, de sorte à se retrouver sur moi. Il ne m’écrasa pas de tout son corps, comme je l’avais craint l’espace d’une seconde. J’ouvris la bouche pour signaler que je ne me sentais pas très rassurée de l’avoir comme ça au-dessus de moi, mais il me la referma dans un baiser passionné, auquel je ne pus pas ne pas répondre. Lorsque ses lèvres décolèrent des miennes, ça n’avait plus d’importance. Il était si grand, si fort… S’il le voulait, il pouvait facilement m’imposer des choses. Mais je fus saisie par la certitude absolue que je pouvais lui faire totalement confiance à ce niveau. Je ne risquais rien avec lui. Rien…

Je l’attirai à moi pour l’embrasser à mon tour. Je passai mes mains sous ses avant-bras, afin d’aller explorer son torse. J’usai des gestes à la fois doux et fermes pour les descendre de ses pectoraux jusqu’à son bas ventre. Mark cambra le dos avec un soupir de plaisir lorsque j’atteignis la zone de l’abdomen. Il avait la peau incroyablement douce. Emerveillée, je m’arrêtai dans cette zone, la recouvrant de caresses ; n’en revenant pas qu’une telle sensation tactile puisse exister. C’était un peu comme effleurer de la soie… Mark se tordait sous mes mains d’une façon très sensuelle ; son corps semblait être devenu très malléable. J’avais l’impression de le façonner ; d’insuffler une vie nouvelle en lui. Ça faisait monter en moi une excitation sans précédent. A chaque fois que ses mouvements suivaient la direction de mes caresses ; à chaque fois que je le touchais, je mouillais et mon désir grimpait. C’était peut-être parce que je savais que c’était moi qui dirigeais son plaisir; je n’en savais rien. En tout cas, lui apporter toute cette tendresse m’irradiait de bonheur. J’avais l’impression de déverser en lui tout l’amour que j’éprouvais à son égard, et une part de moi ressentait ça comme un éventuel moyen de chasser momentanément de son cur ces choses secrètes qui le tourmentaient. J’avais toujours supposé que je serais très mal à l’aise la première fois que je me retrouverais dans une situation de ce genre. Mais en fait, non. Il m’offrait son corps et je me donnais à cur joie de l’explorer ; de le cajoler. Pas de timidité ; plutôt de l’audace. Je rêvais de le découvrir millimètre par millimètre ; avec mes mains, mes lèvres… de toutes les façons possibles.

J’interrompis mes caresses lorsque Mark me souleva légèrement de l’oreiller. Il introduisit ses mains sous le T-shirt et le releva un peu, en m’interrogeant du regard. Il n’eut pas besoin de formuler l’interrogation à voix haute. Je hochai la tête et levai les bras, lui permettant de m’ôter le vêtement. Il le fit sans aucun empressement. Je me félicitai intérieurement d’avoir mis mon tout nouveau soutien-gorge, blanc, à fine dentelle. En même temps, je trouvai bizarre d’avoir une telle pensée à un tel moment ; comment est-ce que je pouvais penser à un bout de tissu alors que j’étais toute tremblante d’excitation et de désir ? Etrange.

Du bout des doigts, Mark effleura mon soutien-gorge, suivant la courbe de mes seins. Mes tétons pointaient tellement que le contact avec la dentelle me faisait presque mal. Puis, il fit glisser l’une des bretelles sur mon épaule et colla ses lèvres à cet emplacement. Je fermai les yeux, le laissant m’embrasser. Je sentis avec délice ses lèvres remonter vers mon cou, une nouvelle fois. Je penchai la tête pour me découvrir davantage. Sa bouche s’ouvrit ; il sortit sa langue et la descendit lentement le long de ma nuque. Cela me procura un chatouillement assez agréable. Je blottis sa tête contre moi, humant ses cheveux pendant qu’il pétrissait l’un de mes sains avec sa main tout en embrassant l’autre. Il referma ses lèvres sur mon téton, causant une sensation étrange et encore inconnue ; entre le plaisir et une légère douleur. Mes mains plongèrent dans ses cheveux ; je me remis à masser son cuir chevelu, suivant les moments de sa tête pendant qu’il titillait ma poitrine.

Je ne compris pas comment il parvint à ôter mon soutien-gorge. Je ne m’en rendis compte qu’au moment où je le vis le soulever pour le poser à côté du lit, là où il avait laissé tomber le T-shirt.

’Caroline…’ souffla-t-il. ’Tu es si belle, si douce… Je suis tout excité…’

Je ne savais pas trop quoi répondre à ça. Il avait une voix toute tremblante ; c’était attendrissant. En même temps, ça me paraissait incroyable que je puisse lui faire autant d’effet. Je ne m’aimais pas, après tout.

’Mark…’, lui glissai-je à l’oreille d’une voix incertaine.

En effet, je me sentis mal à l’aise lorsqu’il se mit à descendre. Ses lèvres avaient quitté mes seins pour aller se coller sur mon ventre, s’aventurant encore plus bas. J’avais très envie de lui, mais là, je sentis le besoin d’expliciter certaines choses.

’Attends, s’il te plaît !’ murmurai-je en saisissant son visage entre les mains. ’Arrête.’

Il leva vers moi un regard surpris et très attentionné à la fois.

’Je… Ecoute, je… Je n’ai encore jamais…’

Comment lui dire ?

Il se hissa à ma hauteur sans me quitter des yeux, laissant sa main prendre la relève de ses lèvres.

’Tu es encore vierge, Caroline ?’ demanda-t-il.

Il semblait incrédule. Mais pas dans le sens négatif du terme. Juste très étonné. Etonné et, d’une certaine façon, encore plus confus que moi.

’Si je t’ai brusquée, excuse-moi’, fit-il. ’Je ne savais pas…’

’Ne t’en fais pas ; tu es parfait.’

Je l’attirai de nouveau à moi, prenant l’initiative de glisser ma langue dans sa bouche. Histoire de le rassurer, aussi paradoxal que ça puisse le paraître. Je voulais lui prouver que, même si j’étais novice en la matière, j’avais une grande soif d’apprendre. Je voulais qu’il m’apprenne…

Lorsque nos lèvres se désunirent, je le lui dis. Surmontant le peu qu’il restait de ma timidité. Je distinguai une sorte de lutte dans son regard. Bataille du cur et de la raison ? De la raison et de la passion ? Je ne parvins pas à trancher. Mais il se passait quelque chose dans ces yeux ; quelque chose de désespéré.

’Je serai doux’, promit-il. ’On prendra le temps… tout le temps qu’il faudra.’

’Je sais… Je te fais confiance.’

Il bascula sur le dos, à côté de moi, et prit l’une de mes mains entre les siennes.

’As-tu déjà vu le sexe d’un homme ?’ interrogea-t-il.

’Non’, murmurai-je, vraiment mal à l’aise cette fois-ci.

Il posa ma main sur son torse et se mit à la descendre, lentement mais fermement, vers son caleçon.

’Ne t’inquiète pas’, fit-il, anticipant ma réticence. ’Je vais juste te faire découvrir… Je voudrais juste que tu me caresses…’

Je ne savais pas trop comment prendre un tel revirement de situation. Un instant plus tôt, on n’avait pas été loin de faire l’amour. Je me pensais prête, mais j’avais eu besoin de le prévenir. Et voilà que nous nous retrouvions quelques étapes en arrière ; à apprendre à connaître nos corps. Etait-ce mieux ? Pire ? N’avait-il plus envie de moi parce qu’il savait que je n’avais encore jamais couché avec un garçon?

Lorsqu’il plaça ma main sur son pénis, je compris que, quelle que fut la raison de ce changement, elle ne remettait pas en cause son excitation, loin de là. Gênée et impressionnée à la fois, je découvris, à travers le tissu, qu’il était en érection. Ce que je sentais sous ma main, je ne l’aurais jamais soupçonné durant les cours d’éducation sexuelle au lycée. De la théorie, je passais à la pratique. La taille et la position de son pénis sous le caleçon me déroutèrent totalement. La dureté n’en parlons pas. Je sentis mes joues s’empourprer.

Mark guida ma main ; il la recouvrit de sa paume plus fermement, et commença à se caresser comme ça. Ou alors, c’était moi qui le caressais. Difficile à dire, tellement je me sentais déstabilisée. Je le laissais diriger ma main comme si elle ne m’appartenait pas. Je n’opposais aucune résistance, mais je n’y mettais pas du mien non plus. Dépassée.

Je n’osais pas regarder Mark, mais, aux mouvements de son corps et à ses soupirs, je devinai sans aucun souci qu’il prenait beaucoup de plaisir.

’Laisse-toi aller, Caroline’, souffla-t-il.

Il écarta sa main pour me laisser champ libre. Je fus tentée d’écarter la mienne aussi, mais, finalement, timidement, je continuai seule ce massage si particulier. Son sexe bougeait sous ma main. Je le trouvais vraiment grand. Trop grand pour qu’il puisse enter en moi. C’était limite impossible, physiquement parlant. Plus je le caressais, plus j’en acquérais la conviction. Il n’allait jamais pouvoir me pénétrer !…

Mark me massait la poitrine tout en embrassant le sommet de mon crâne avec beaucoup de tendresse de temps à autre. Sa tête roulait sur l’oreiller. Sa respiration s’accélérait, son cur battait à toute vitesse. C’était surtout ça qui me faisait continuer. Le fait de le sentir vibrer sous mon toucher.

La main de Mark revint sur la mienne. Il la souleva en même temps qu’il souleva son bassin, pour faire descendre son caleçon. Ensuite, il referma ma main sur son sexe. Sans vraiment me l’imposer, mais sans me laisser beaucoup de choix, aussi.

’Ne t’inquiète pas’, haleta-t-il. ’C’est naturel… Regarde…’

La curiosité l’emporta sur la pudeur. Je baissai mes yeux sur son pénis.

’Tu… Tu veux que je fasse quoi ?’ demandai-je d’une voix toute tremblante.

Mes doigts parvenaient tout juste à s’enrouler entièrement sur son pénis. Il était encore plus grand en taille et en diamètre que ne l’avait laissé supposer le contact à travers le caleçon. Il maintenait ma main avec la sienne, mais délicatement ; m’offrant la possibilité de la retirer à n’importe quel moment.

’J’aimerais que tu me branles’, chuchota-t-il. ’Je te donnerai du plaisir aussi… Mais si ça te gène, ne le fais pas… Ne te force pas… Caroline…’

Ça sonna comme une supplication.

’Je suis tout brûlant…’

Il l’était effectivement. Je le sentais trembler.

’Montre-moi comment faire’, lui dis-je.

Mark resserra mon étreinte sur son intimité et entreprit de faire monter et descendre ma main le long de son sexe. Je sentis son gland, tout humide, entrer et sortir. Mark parvenait à le décalotter totalement. Etrangement, je trouvai ça beau et excitant à la fois. Ce bout de peau tout rose semblait tellement délicat, et la peau de son pénis, très douce, me semblait d’une grande fragilité ; ce qui me força à le manier avec beaucoup de délicatesse une fois que Mark me laissa champ libre.

Je tenais dans ma main l’outil de son plaisir ; il y avait quelque chose d’intensément stimulant dans ce fait. Quand j’entendis la voix de Mark prononcer mon prénom en soupirant de plaisir, je fus envahie par une joie inexplicable.

’Vas-y un peu plus fort’, m’encouragea-t-il en replaçant sa main sur la mienne pour me montrer ce qu’il voulait. ’Oh, Caroline… C’est si bon…’

Pendant que je faisais monter son plaisir d’une main, il me tenait l’autre ; entremêlant nos doigts. D’une certaine façon, je trouvais beaucoup de réconfort dans ce geste. Comme s’il m’aidait et me rassurait à la fois. Je sentais son sexe grossir dans ma main, peu à peu j’intégrais ce qui semblait lui plaire le plus et je faisais tout mon possible pour le satisfaire. J’improvisai aussi un peu ; cessant les va-et-vient avec ma main pour le caresser du bout de mes doigts ; effleurant aussi son aine et le bas ventre. J’alternais une délicatesse excessive et des pressions ; la lenteur et un rythme rapide. Mark me serrait la main plus fort, tout en se tortillant sur le draps comme une anguille. Etrange, quand-même, je le constatais encore une fois, à quel point lui procurer du plaisir pouvait m’en donner ; démultiplier le mien.

Au bout de quelques minutes, d’une voix étranglée, il me demanda d’arrêter. Je fus vraiment étonnée, mais j’obéis.

’J’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas ?’ lui demandai-je, craignant la réponse.

’Non. Au contraire… C’était merveilleux… parfait’, déglutit-il.

’Alors pourquoi… ?’

Il porta ma main qu’il enroulait de ses doigts vers ses lèvres et l’embrassa, tout en se tournant vers moi.

’J’aimerais te donner du plaisir à mon tour’, fit-il. ’Si tu veux bien…’

J’avais toujours envie de lui mais, maintenant que j’avais vu son sexe, je n’étais plus aussi certaine de vouloir ; de pouvoir l’accueillir en moi. Du coup, je me sentis à la fois reconnaissante vis-à-vis de Mark pour m’avoir appris son intimité avant le passage à l’acte, et embarrassée de ne pas savoir comment lui expliquer mon appréhension. Mais il sembla tout comprendre rien qu’en croisant mon regard :

’Ne t’en fais pas. Je ne vais pas te pénétrer, Caroline. Je veux juste te caresser ; te faire des câlins ; t’embrasser…’

’D’accord’, murmurai-je.

’N’aie pas peur…’

Il se remit sur moi, encore tout tremblant, le souffle court. Il se remit à me caresser, recouvrant mes seins entre ses mains et les faisant rouler sous ses paumes. Il recommença à recouvrir ma poitrine et mon ventre de bisous. Puis, lentement, il descendit ses mains le long de mon corps, prit appui sur mes hanches pour enfuir sa tête au niveau de mon bassin. Il introduisit le bout de sa langue dans mon nombril, puis il la fit glisser un peu plus bas.

Il passa sa main sur ma culotte, très, très doucement. Je me sentais un peu honteuse, appréhendant sa réaction lorsqu’il réaliserait à quel point j’étais trempée. Mais je le laissais faire parce que, confusément, je sentais qu’il avait dû faire un énorme effort sur lui-même pour se retenir d’aller vraiment au bout de l’acte sexuel. Il avait compris que je n’étais pas prête, et il l’avait respecté. Je savais bien que, lorsqu’un homme se branle, il a envie d’aller jusqu’au bout ; d’éjaculer. Etait-ce encore par respect pour moi qu’il m’avait arrêtée avant que ça n’arrive ? J’avais vraiment l’intime conviction que oui. Mais, en même temps, quelque chose en moi ne comprenait pas vraiment pourquoi. Comme si quelque chose m’échappait… Quelque chose d’important.

Tout comme je l’avais fait avec lui, Mark commença par me caresser au-dessus de la culotte. Il ne fit aucun commentaire quant à l’humidité qu’il sentit forcément, mais il me rassura d’un clin d’il complice. Je me détendis immédiatement, me laissant aller sous ses doigts. Dans sa façon de me masser le clitoris je compris beaucoup de savoir-faire. A chacun de ses touchers, je sentais tous mes muscles se contracter ; je recevais des décharges de plaisir indescriptibles. Ma gorge s’était nouée et je fis un très grand effort sur moi-même pour ne pas me mettre à gémir. L’entendre m’avait fait plaisir mais, en ce qu’il me concernait, à ce niveau-là ma pudeur reprenait le dessus. Pour la énième fois, je glissai mes mains dans ses cheveux ; ne pouvant rien atteindre de plus. Mark recouvrait la zone de mon bas ventre de bisous, mais il ne descendit pas ses lèvres plus bas, ayant compris que ça me posait quand même problème.

’Comment te sens-tu, Caroline ?’, souffla-t-il en levant la tête vers moi.

J’ouvris les yeux pour croiser son regard. Je voyais trouble ; son regard à lui me sembla embué aussi.

’Très bien’, fis-je dans un effort presque surhumain pour contrôler ma voix. ’Continue…’

’Tu me permets de retirer…’

’Vas-y…’ l’interrompis-je.

Ses doigts se glissèrent sous le fin élastique de ma petite culotte. Il la fit glisser sur mes cuisses et je m’en débarrassai ensuite de quelques mouvements de jambes. Mark se mit à caresser mon pubis, que j’avais soigneusement taillé deux jours plus tôt, pour aller à la piscine. Heureusement, d’ailleurs, sinon je ne l’aurais sans doute pas laissé faire. Mais là, j’étais plutôt satisfaite de moi ; j’avais réussi à dessiner un triangle impeccable ; je me savais très douce au toucher. Pour la confiance en soi, ça jouait beaucoup. D’ailleurs, Mark n’omit pas de me complimenter là-dessus, avec son sourire bien tendre.

Je n’avais pas vu de quell

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